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Affaire de Belaïd et Brahmi : L'étau se resserre sur Ennahdha !
12/11/2018 | 19:59
5 min
Affaire de Belaïd et Brahmi : L'étau se resserre sur Ennahdha !

L’affaire des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi fait encore couler beaucoup d’encre avec des révélations fracassantes à propos de leur assassinat. Le comité de défense chargé de déceler la vérité autour de ces affaires ne cesse de présenter de nouvelles preuves. Les dernières données ont été dévoilées lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui, donnant plus de preuves encore sur l’implication d’Ennahdha dans ces deux assassinats politiques.


Lors des précédentes conférences de presse tenues par le comité de défense des deux martyrs, il a été dévoilé que des documents du ministère de l’Intérieur concernant l’affaire Belaïd et Brahmi ont été saisis à El Mourouj chez un militant d’Ennahdha du nom de Mustapha Khedher. Un membre d’Ennahdha qui était chargé au sein du mouvement islamiste de la veille médiatique. Ces documents confidentiels portaient le logo d’Ennahdha montrant ainsi l’implication du parti dans plusieurs affaires suspectes. Selon le comité, Ennahdha recueillerait des informations sur les sécuritaires, les militaires, les juges et même sur les appels échangés entre Chokri Belaïd et le ministre de la défense, Abdelkarim Zbidi.

Toujours selon le comité de défense, Ennahdha entretiendrait en outre, des relations avec les services de renseignement italiens ainsi qu’avec l’organisation des Frères musulmans en Egypte où des éléments de cette organisation seraient venus en Tunisie afin de participer à des sessions de formation en espionnage. Ces mêmes éléments auraient demandé de rencontrer le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi en coordination avec Mustapha Khedher. Le comité de défense a également prouvé l’existence de correspondances entre Mustapha Khedher et les éléments des Frères musulmans situés en Egypte sous forme de rapports détaillés sur certaines personnalités nationales politiques. Il a, par la suite, documenté ces rapports.

 

Cependant, Ennahdha avait nié tout lien avec Mustapha Khedher affirmant que son rapport avec Ennahdha se limitait à la sécurisation du congrès du parti en 2012 et à la présentation d’un rapport dans ce sens. Ennahdha a aussi dénoncé les accusations des membres du comité en leur demandant à arrêter « leurs mensonges et leurs tromperies » d’autant plus que le comité avait accusé les dirigeants d’Ennahdha d’exercer des pressions afin d’ouvrir la chambre noire, d’altérer son contenu et de détruire les documents qui s’y trouvent.

Le comité a, de surcroît, appelé toutes les parties concernées à s’opposer aux tentatives visant à enterrer les traces de l’appareil sécuritaire secret d’Ennahdha et à sauver le parti des poursuites judiciaires. Les membres du comité ont également appelé le chef de l’Etat, le chef du gouvernement ainsi que le doyen des juges d’instruction au pôle judiciaire antiterroriste à intervenir afin d’empêcher la destruction des documents et des enregistrements sonores se trouvant dans la chambre noire.

 

Effectivement, les nouvelles révélations présentées lors de la conférence de presse tenue aujourd’hui se sont basées sur la visite du premier juge d’instruction au pôle judiciaire antiterroriste. Une visite qui a eu lieu dans le cadre d'une opération de saisie, vendredi 9 novembre 2018, avec son adjoint et un représentant du ministère public au siège du ministère de l’Intérieur suite aux alertes lancées par le comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Plusieurs sacs et boites contenant des documents ont été saisis et des précautions ont été prises afin d’empêcher toute interaction ou traitement de ces documents. L’accès à la chambre noire a été également bloqué jusqu’à consultation de tous les documents saisis et leur comparaison avec les données présentées par le comité.

Selon le comité, le premier juge d’instruction s’est rendu aux archives d’une chambre fermée à clefs depuis le 19 décembre 2013 et a découvert une caméra de surveillance enregistrant tous les mouvements se déroulant dans cette chambre. Le premier juge d’instruction a découvert 4 cartons remplis de livres ainsi qu’une grande boite contenant des appareils électroniques démantelés et autres gadgets. Il existait à la base 14 cartons qui ont été enregistrés dans le PV de saisie mais 10 de ces cartons ont disparu du PV de remise au ministère de l’Intérieur. 33 sachets de poubelle contenant différents documents ont aussi été découverts.

Le comité a annoncé, en outre, qu’il déposera une plainte contre le ministre de l’Intérieur, Hichem Fourati accusé désormais d'être « complice » dans l’affaire, pour propagation de fausses informations. La plainte sera basée également sur la preuve que les documents enregistrés dans le PV et qui n’ont pas été retrouvés ont été détruits constituant ainsi un crime.

De décembre 2013 à mars 2016, il a été, de plus, démontré que le ministère de l’Intérieur n’a collaboré avec aucune partie concernant la sécurisation de documents saisis et cela a été admis par le département. Ainsi, l’existence de la chambre noire semble être désormais prouvée  et les preuves de l’implication d’Ennahdha dans ces deux assassinats politiques deviennent de plus en plus persistantes. A présent, cette chambre est sécurisée et relève des prérogatives des autorités judiciaires.

 

Le comité de défense a, par la même occasion, adressé un message au chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, réitérant son appel à activer le conseil supérieur de sécurité nationale afin de révéler toute la vérité à propos du dossier de la chambre noire. Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a à son tour été exhorté à déceler les circonstances des assassinats des deux martyrs. Il a été, en outre, averti de la gravité de son alliance avec le parti islamiste et appelé à être du même bord que les martyrs et leurs familles.

En tout état de cause, le chemin est encore long pour parvenir à révéler la vérité entière à propos de l’affaire des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. L’affaire a entretemps attisé les différends entre les leaders d’Ennahdha et ceux du Front populaire qui ne cessent de se lancer des accusations de part et d’autre. 

 

Boutheïna Laâtar

 

12/11/2018 | 19:59
5 min
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Commentaires (7)

Commenter

Mohammadou
| 14-11-2018 18:18
Chere Boutheina, vous n`ajoutez rien a ce que nous savons,vous n`avez plus rien d` interessant a publier ?

tounsi
| 14-11-2018 13:05
par les c...... et on va avancer pett a petit et la vérité éclatera car DIEU EXISTE, islamistes ou plutôt .... si vous aviez peur de dieu vous n'aurez jamais fait cela.

Lucculus
| 13-11-2018 16:20
On dit "l'étau se resserre autour" ou "contre" pas "l'étau se resserre pour"...

lotfih
| 13-11-2018 10:18
seulement, y a aucune preuve tangible, une chambre fermée et un comité de soutien qui mêle politique et affaires judiciaires pour entamer une nouvelle année électorale et faire bouger les sponsors et les bailleurs de fonds internationaux. Malheureusement pour le Front Populaire, ces derniers sont de moins en moins convaincus du sérieux et du professionnalisme des Jabhaouis !!!

veritas
| 13-11-2018 08:52
Maintenant tout est bien garanti (l'armeé,la justice,l'interieur ...etc)comme l'a affirmé ayottalah kheriji ,ils ont Le Bras long pour tout étouffer et celui qui ose prendre le risque de les embêter aura le sort de Brahmi et bel aid ,la dictature islamistes est en marche et a grand pas ,merci bce et un grand merci au gamin Chahed.

mansour
| 12-11-2018 21:06
d'être « complice » dans l'affaire des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi par le Comite De Defense De Chokri Belaid Et Mohamed Brahmi.

saiebsaleh
| 12-11-2018 20:10
Sinon des preuves, le comité en a ou pas? Parce que jusqu'à maintenant, ce n'est que du baratin hypothétique.