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Abderrahim Zouari : un an en prison, sans inculpation, sans condamnation, sans procès !
13/04/2012 | 1
min
Abderrahim Zouari : un an en prison, sans inculpation, sans condamnation, sans procès !
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Un an jour pour jour que l’ancien ministre du Transport, sous Ben Ali, et ancien secrétaire général du RCD, Abderrahim Zouari, est en prison.
Un juge d’instruction a émis le 13 avril 2011 un mandat d’amener à son encontre dans une affaire liée au RCD. Le 4 août 2011, la chambre des mises en accusation ordonne sa libération, mais au moment où il allait quitter la caserne d’El Aouina, où il est détenu, il apprend qu’il est en garde à vue dans une autre affaire. Six jours plus tard, le juge d’instruction du 3ème bureau au tribunal de première instance de Tunis, émet un mandat d’arrêt dans l’affaire de la Stir. Une affaire dans laquelle sont impliqués six personnes, toutes en état de liberté. Sauf Abderrahim Zouari qui, selon ses avocats, n’est pas concerné par le dossier vu qu’au moment des faits, il était au ministère du Transport et non au ministère de l’Energie, tutelle de la Stir. Toujours est-il que le mandat d’arrêt n’a ciblé que Abderrahim Zouari.

Selon la loi tunisienne, ce mandat d’arrêt est valable six mois. Et il ne peut être renouvelé que s’il y a suffisamment de charges contre le suspect et si ce dernier présente un danger ou qu’il risque de s’enfuir. Mais six mois plus tard, soit le 4 février dernier, le mandat d’arrêt n’a pas été renouvelé, selon ses avocats.
Les mêmes avocats nous disent qu’il ne l’est toujours pas jusqu’à aujourd’hui, vendredi 13 avril 2012.
En clair, et comme ils qualifient l’acte, sa détention est une véritable violation de la détention préventive. Une grave transgression des droits du prévenu et une atteinte aux droits.
Et si Abderrahim Zouari était accusé dans une autre affaire ? Un membre de sa famille rejette en bloc et affirme que l’ancien ministre ne possède aucun bien (même pas un véhicule !), à l’exception de son compte courant, alimenté par son unique salaire.
« On a fait toutes sortes d’enquêtes sur lui et il n’y a absolument rien qui l’inculpe », dit ce membre de la famille qui crie à l’injustice.

Le chef du gouvernement Hamadi Jebali et le ministre des Droits de l’Homme, Samir Dilou, ont rendu visite, début mars, à Abderrahim Zouari. Ils disent qu’ils ne veulent pas, et ils ont tout à fait raison, s’ingérer dans le travail judiciaire. Le hic, c’est que la justice n’est toujours pas assainie, comme l’avouera d’ailleurs, cette semaine, Kalthoum Kennou, présidente de l’Association des magistrats et comme l’affirment plusieurs juges.
La Tunisie a vécu une révolution et mérite d’avoir une justice totalement indépendante et aveugle qui rend le droit à tous ses concitoyens.
Il ne s’agit nullement de défendre cet ancien RCDiste et grand fidèle du dictateur. Mais c’est une question de droit et de principe. Si Abderrahim Zouari est coupable d’une quelconque malversation, qu’il soit officiellement inculpé, puis condamné après un procès public et équitable.
La Tunisie se passerait volontiers d’un quelconque abus judiciaire dont les retombées négatives sont énormes aussi bien sur l’image du pays que sur l’investissement.

N.B.
13/04/2012 | 1
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