Par Slim Mezghenni*
La 3ème édition du Sommet Francophone des directeurs des systèmes d’information a eu lieu dans la ville marocaine d’El Jadida (Mazagan Beach Ressort). Cette session a été une occasion supplémentaire de réunir des professionnels des systèmes d’Information francophones pour réfléchir aux innovations nécessaires dans l’accélération actuelle des technologies de l’information et de la communication (TIC).
Reconnu comme étant le plus large rassemblement des décideurs en TIC à travers l’Afrique, ce sommet a réuni 250 directeurs des systèmes d’information, issus de 12 pays d’Afrique francophone aux côtés d’une trentaine d’experts internationaux. Les débats ont démontré l’importance de coordonner les fonctions informatiques aux besoins des professions à un moment où les entreprises de la région sont confrontées au défi de mettre en œuvre des services innovants tout en essayant d’améliorer l’efficacité opérationnelle.
La Tunisie dispose d’atouts pour consolider son positionnement régional au Maghreb, au Moyen Orient et en Afrique comme « hub » incontournable dans le domaine de l’Information Technologique. Pour cela, plusieurs mesures s'avèrent nécessaires afin de créer l'écosystème adéquat pour suivre cette évolution et mettre en avant les compétences du pays. Il s’agit notamment de sensibiliser les entreprises publiques et privées à une meilleure adoption des TIC, d’inciter les institutions à renforcer les compétences humaines dans les secteurs afin d’appuyer leur développement dans le cadre réglementaire de l’Etat.
Considérant la situation tunisienne, l’enjeu est de traduire cette vision ambitieuse en mesures opérationnelles et concrètes destinées à contribuer à l’émergence d’une filière TIC pour répondre à la demande du marché local et étranger (export). Les TIC sont pourvoyeuses d’emplois et de valeur ajoutée, à condition qu’on parvienne à les insérer dans les différents métiers, anciens et nouveaux. On dispose en effet d’un savoir-faire tunisien dans plusieurs métiers liés aux systèmes d’information : monétique, conseil en ingénierie et intégration des systèmes d’information (SI), systèmes d’information géographiques, développement de contenu électronique, etc. Malheureusement, ces savoir-faire sont insuffisamment valorisés en Tunisie. Il suffit de penser que le haut débit suffirait à doter de nombreuses entreprises de la capacité de réduire la fracture numérique et de participer activement à la transition numérique du pays, plus nécessaire que jamais.
Pour assurer les conditions de passage à une culture numérique qui permette d’accéder à la transparence et à la démocratisation de la connaissance et de l’information, notre pays doit utiliser ses atouts (en particulier son emplacement géo -politique et la qualité de ses cadres) pour rivaliser sur le marché international des TIC. Il faut penser que l’Europe (où il y a entre 400.000 et 500.000 emplois non pourvus dans le secteur du numérique) est capable d’aspirer nos compétences nationales si nous ne créons pas les équipements et l’infrastructure règlementaire qui stimuleraient, à grande échelle, l’innovation.
Si nous parvenons à créer des emplois et une dynamique qui raccorde les nouvelles technologies aux différents domaines d’activité (agriculture, transport, commerce, enseignement, santé…), les savoir-faire tunisiens ainsi créés et rôdés peuvent être transférés vers d’autres pays et en premier lieu l’Afrique.
*Directeur des systèmes d’information, ABC Bank
C'est plus ou moins l'expérience Marocaine.
La question est comment capitaliser tout cet acquis et le mettre en valeur à une échelle plus large. Hormis l'effort fourni par quelques SSII ou des consultants autonomes, nous manquons de vision globale et d'une stratégie à moyen et long terme nous permettant d'accéder à ces marchés potentiels.
Le ministère des technologies doit travailler plus sur la promotion du secteur
"LES TIC RAPPORTERONT 10 FOIS PLUS QUE LE TOURISME.
A hauteur de 3 milliards de dollars. Soit environ «10 fois ce que rapporte le tourisme». Ce chiffre important représente 7% du PIB selon les statistiques"
A hauteur de 3 milliards de dollars. Soit environ «10 fois ce que rapporte le tourisme». Ce chiffre important représente 7% du PIB selon les statistiques.
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