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Tunisie - Et encore une manifestation qui déborde !
16/08/2011 | 1
min
Tunisie - Et encore une manifestation qui déborde !
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Quand les matraques et les bombes lacrymogènes reprennent du service après des mois de repos face à des manifestants, pour la plupart des jeunes qui jouent la provocation usant d’insultes et de gros mots au milieu d’une population médusée, une question nous trotte l’esprit : qui a intérêt à semer la zizanie et à faire retourner le climat de chaos et de confusion en Tunisie ? Surtout que le pays se trouve, à peine, à dix semaines des élections de l’assemblée constituante…

Lundi 15 août 2011 et 15 Ramadan, les avocats et les magistrats ont appelé à une marche de protestation pacifique pour proclamer l’indépendance de la magistrature et pour que justice soit faite au niveau des 40 affaires à l'encontre de symboles de l'ancien régime et du RCD dissous.
Or, au départ de la manifestation de l’Avenue Bab Bnet, plus précisément devant le Palais de Justice de Tunis, on a remarqué la présence active d’un certain nombre de jeunes du PCOT qui se sont démarqués, puisque certains de ses membres ou représentants portaient des t-shirt imprimés avec le sigle du parti ce qui a déclenché l'ire de quelques manifestants, réclamant l’indépendance totale de la marche de protestation. Des affrontements avec la police ont eu lieu à quelques mètres où les manifestants ont forcé le barrage autour du ministère de la Justice. Avec les gros mots et incivilités de certains voyous parmi les manifestants, comme le montre la vidéo ci-dessous. 



Dès 11 heures du matin, les avocats indépendants, le collectif des 25, les magistrats et des centaines de citoyens se sont rassemblés devant le ministère de la Justice à Bab Bnet pour entamer la marche, supposée pacifique, vers l’Avenue Bourguiba et joindre par la suite une deuxième manifestation organisée par des syndicalistes.
Cette dernière, partie de la Place Mohamed Ali, appelait à « la réalisation des objectifs de la révolution et au respect de la mémoire des martyrs ». Une troisième a débuté à midi devant la Bourse du travail à Tunis et a ensuite pris le chemin de l'avenue Mohamed V où elle s'est brusquement dispersée. Selon différents témoignages, quelques manifestants ont scandé des slogans contre Abdessalem Jrad dès son arrivée et l'ont poussé à quitter la manifestation. Des slogans anti-Al Jazeera ont été, également, clamés.
On a remarqué que plusieurs partis politiques se sont associés au groupe. On a pu difficilement distinguer Mustapha Ben Jaâfar, secrétaire général du parti FDTL et Ahmed Ibrahim, président du parti Ettajdid, qui a su garder son calme et sa sérénité malgré les slogans hostiles à l’égard de son parti.



Un mouvement similaire s’est produit près du bureau de l’UGTT à la Place Mohamed Ali Hammi. Les manifestants ont pris le temps de crier, durant quelques minutes, « Jrad dégage », et ont repris, par la suite, leur chemin.
On entendait, tout au long du parcours, différents slogans dont notamment : "le peuple veut l’indépendance de la magistrature, pas de peur pas de crainte, le pouvoir est pour le peuple, Foued dégage avec tes chiens, laisse le peuple et le pays tranquilles, Oh peuple réveille toi, le RCD est toujours là, à toi le tour, Sebsi le dictateur…"

Et c’est à proximité de l’avenue Bourguiba que les manifestants ont commencé à crier : « Ministère de l’Intérieur, ministère du terrorisme ».
C’est là que les deux manifestations se sont réunies à l’appel des magistrats et avocats, en première ligne, coude à coude entonnant d’une seule voix l’hymne national et appelant à l’accélération des jugements des symboles de la corruption.
Seulement voilà, certains manifestants, en dernière ligne de la marche, ont commencé à lancer de gros mots et des insultes aux policiers qui ont répondu par leurs matraques et leurs bombes lacrymogènes, barrant la route aux passants et étouffant les marchants ambulants de la rue Charles de Gaulle.
Les policiers ont continué à poursuivre les manifestants dans les différentes ruelles parallèles à l’Avenue Bourguiba avec des bombes lacrymogènes dont le nombre augmentait au fur et à mesure que les manifestants répliquaient en lançant des pierres.
Une course-poursuite qui a duré plus de 30 minutes et qui a fait, selon nos confrères, un blessé transféré rapidement en ambulance vers l’hôpital.



Cette version, dont nous avons été témoins, diffère un peu de celle divulguée par le porte-parole du ministère de l’Intérieur, aux médias. Il souligne que la première bombe lacrymogène a été lancée par un manifestant et c’est ce qui a fait déclencher l’effet ping-pong entre les deux parties. Une déclaration qui risque de déplaire à nombre de personnes.
La marche n’a pas eu de suite. Les manifestants, déçus et énervés, se sont dispersés et chacun a repris son chemin.
Une nouvelle manifestation qui s’ajoute à la liste de celles ratées depuis des mois, et ce en dépit du fait qu’on a déjà pu prouver, qu’en Tunisie, on peut réussir une marche pacifique.
Rappelons-nous de la marche organisée par les dix partis politiques, jeudi 21 juillet 2011, à la place du Passage à Tunis et qui a rassemblé plus d’un millier de personnes.
Une manifestation qui s’est déroulée sans accrocs, donnant une preuve vivante du civisme des Tunisiens, capables d’organiser une manifestation pacifique au vrai sens du terme, à grande échelle, mobilisant plus d’un millier de personnes, sans qu’elle ne tourne au vinaigre.

A se demander si certains « petits partis », ayant des intérêts à ce que les élections de la constituante soient encore une fois retardées voire suspendues, et à ce que le pays se retrouve en plein désordre, ne seraient pas derrière ce qui se passe en Tunisie…
Zeyneb Dridi

Vidéo de Mosaique FM sur les affrontements à Bab Bnet


16/08/2011 | 1
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