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Tunisie - Ennahdha négocie son départ du ministère de la Justice
01/02/2013 | 1
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Tunisie - Ennahdha négocie son départ du ministère de la Justice
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S’il est vrai que le remaniement ministériel est sur toutes les bouches depuis des mois, des rumeurs persistantes l’annoncent comme étant vraiment imminent. Le parti Ennahdha aurait même accepté de céder le ministère de la Justice. L’incertitude sur ce feuilleton indéterminé, qu’est ce remaniement, se justifie, en partie, par deux interventions successives du président du groupe d’Ennahdha à l’Assemblée, Sahbi Atig. Il a d’abord affirmé sur France 24 qu’Ennahdha était prêt à lâcher le ministère de la Justice. 24 heures plus tard, M. Atig a laissé planer le doute dans une intervention sur Mosaïque fm. ‘Ennahdha examine encore l’éventualité de céder la justice’, a-t-il dit.

Du côté de la Coordination de la Troïka, la dernière réunion a vu l’attachement d’Ettakatol à la neutralité des ministères de la Justice et des Affaires étrangères. Le CPR défend les mêmes revendications. Le mouvement Ennahdha y a été représenté par Abdelhamid Jelassi en remplacement de Hamadi Jebali, officiellement, en repos de maladie pour une semaine.
Selon le porte-parole d’Ettakatol, Mohamed Bennour, la récente rencontre entre Rached Ghannouchi et Mustapha Ben Jaâfar a été très fructueuse. ‘Le président d’Ettakatol a convaincu M. Ghannouchi du besoin de produire une onde de choc à travers ce changement afin de rétablir la confiance entre le peuple et son gouvernement’, a-t-il expliqué.
Bennour a certes ajouté que le sort des ministères des Affaires étrangères, de la Justice, de l’Environnement, de l’Industrie, de l’Education et du Développement régional, a été déjà scellé. Or, de tels propos ne seraient avérés que si Ettakatol acceptait la nomination de Samir Dilou aux Affaires étrangères. Car aucun autre nom n’a été avancé pour le moment.

Du côté d’Ennahdha, les réunions se succèdent à une forte cadence. Tous les dirigeants d’Ennahdha (Rached Ghannouchi, Ameur Laârayedh, Sahbi Atig, Fathi Ayadi, etc.) n’ont cessé d’affirmer que le remaniement ministériel est pour « très, très bientôt », ajoutant que les noms des nouveaux ministres seront présentés à l’Assemblée nationale constituante pour approbation, au cours des prochains jours.
Par ailleurs, le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a annoncé suite à sa rencontre avec le président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaâfar, que le remaniement ministériel est imminent, sans toutefois donner de date. Il est vrai que, tellement il a donné des dates, qu’il valait mieux se préserver un peu.
Beaucoup d’indices montrent certes que le parti islamiste est conscient de la nécessité de plier un peu pour sauvegarder l’unité de la Troïka. Les propos de samedi dernier de Hamadi Jebali, annonçant son désir d’aller devant l’ANC, même sans consensus, feraient plutôt partie de la manœuvre, d’où son repos ‘médical’ pour permettre à la Troïka de continuer ses tractations pendant ‘le temps additionnel’.
En effet, rien n’a été fait pour concrétiser les spéculations de M. Jebali et son langage de défi. Loin de là, les rencontres se sont poursuivies, d’une part, entre les composantes de la Troïka et, d’autre part, entre la Troïka et les partis sollicités pour élargir la coalition au pouvoir.

Dans cet ordre d’idées, le membre de la coalition démocratique, Mohamed Hamdi a confirmé aux médias que son parti a reçu de nouvelles offres afin de rejoindre la coalition au pouvoir. Mohamed Hamdi a indiqué que la revendication de son parti d'avoir un portefeuille de souveraineté est désormais l’objet de négociations.
Jalel Bouzid, membre d’Ettakatol à l’ANC, parle d’un éventuel Front politique entre le CPR, Ettakatol et l’Alliance démocratique. ‘Ces trois mouvances se retrouvent avec les mêmes objectifs politiques, notamment la neutralité des ministères de souveraineté et une feuille de route claire pour les principales échéances. Nous espérons donc parvenir à une alliance électorale’, a-t-il souhaité.

Pour ce qui est des fuites sur les nominations, on parle de Samir Dilou aux Affaires étrangères, de Rafik Abdessalem qui ira à la place d’Abderrazak Kilani. Ce dernier sera appelé au poste du Secrétaire général de l’UMA. Mais la pomme de discorde reste le ministère de la Justice.
Concernant ce département, le membre du bureau politique d'Ettakatol, Sami Razgallah a annoncé que l’on se dirige, effectivement, vers la neutralité des ministères de souveraineté, dont notamment celui de la Justice. Mais le nom du ministre n'a pas encore été fixé.
Ettakatol aurait proposé les noms de l’universitaire spécialisé en Droit constitutionnel, Kaïs Saied, ainsi que de l'avocat Samir Annabi, l’actuel président de la Commission nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation (CICM). Ce dernier aurait même l’aval du CPR.
Contacté par les médias, Samir Annabi s’est déclaré honoré par cette proposition qui va lui permettre de ‘se mettre au service de l’intérêt national, dans cette phase délicate de l’histoire de la Tunisie’. Il a déclaré qu’il ‘acceptait cette proposition, à condition qu’il y ait consensus de toutes les parties autour de son nom’.

Du côté de l’opposition, on continue à réclamer la neutralité pour les ministères de souveraineté. Ainsi, du côté du parti Al Joumhouri, Issam Chebbi, porte parole du parti, a contesté la proposition de nommer Samir Dilou à la tête du ministère des Affaires étrangères. Il a précisé que ‘cette perception du remaniement ne changera rien à la donne contestée’. ‘Il ne s’agit pas de changer de nom mais de mettre des personnalités indépendantes à la tête de ces départements’, a-t-il poursuivi.
Ces différentes déclarations montrent que les débats font rage. Mais, ceci n’empêche pas la classe politique d’émettre des doutes quant à l’imminence de ce remaniement et de sa consistance. La nouvelle Tunisie a été habituée à de telles promesses qui n’ont pas abouti depuis plus de six mois. Ces dernières seraient-elles les bonnes ?

Mounir Ben Mahmoud
01/02/2013 | 1
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