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Tunisie - De la gale à l'hépatite, des épidémies font leur grand retour
07/10/2013 | 1
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Tunisie - De la gale à l'hépatite, des épidémies font leur grand retour
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Ces derniers temps, les maladies contagieuses semblent faire leur grand retour en Tunisie. De l’Hépatite à la rage en passant par la gale et la malaria, les tristes exemples enregistrés dans certaines régions du pays ne manquent pas.

Plusieurs régions de la Tunisie ont été touchées, en effet. Des établissements publics, notamment, des écoles, à Thala et à Mateur ont dû fermer leurs portes pour limiter la propagation de ces maladies, la gale dans le cas d’espèce, dans les rangs des élèves. Les conditions d’hygiène, de propreté et d’ordre environnemental, en général, sont tenues pour être responsables de ces épidémies. L’entassement, durant plusieurs jours, des ordures causé par le laisser-aller des services municipaux ainsi que par le manque de civisme chez bon nombre de citoyens est un des premiers responsables de cette situation lamentable.

Le ministre et son département de la Santé tentent d’atténuer la gravité de ces « fléaux » et traitent à leur manière toutes ces données touchant à un des capitaux les plus précieux, en l’occurrence la santé du Tunisien.

L’hépatite A est la maladie la plus en hausse avec 396 cas révélés jusqu’à présent. Rien qu’aujourd’hui, la direction régionale de la santé publique de la ville de Kasserine a enregistré quatre nouveaux cas d’hépatite A dans l’école Brahim Zaher dans la délégation de Sbiba.

Selon l’OMS,  cette maladie est une infection hépatique provoquée par le virus de l’hépatite A (VHA). Le virus se propage essentiellement lorsqu’une personne non infectée (ou non vaccinée) ingère de l’eau ou des aliments contaminés par les matières fécales d’un sujet infecté. La maladie est étroitement associée au manque d’eau potable, à l’insuffisance de l’assainissement et à une mauvaise hygiène personnelle.

Soulignons aussi les contaminations par le virus de l’hépatite C parmi le personnel soignant de l'Institut de cancérologie Salah Azaïez, des contaminations dues, selon ce même personnel, aux conditions lamentables dans lesquelles ils exercent.

Parmi les autres épidémies qui ont refait leur apparition, on mentionnera la gale, une épidémie liée à la pauvreté, à la mauvaise qualité de l'approvisionnement en eau, aux mauvaises conditions d’assainissement et au surpeuplement.

Ceci dit, la direction régionale de la santé publique de la ville de Kasserine a décidé de fermer une école primaire, celle de Bir Chaâbane à Thala après la découverte d’une quarantaine de cas d’élèves atteints de la gale. Cinq jours plus tard, le ministère de la Santé a également décidé la fermeture, pour trois jours, d’un collège à Mateur suite à la découverte de quarante cas avérés de gale chez les élèves internes au foyer du collège.

Suite à cette fermeture, le ministère a décidé de soigner les malades mais aussi de stériliser leurs foyers, et ce, afin d’éviter la propagation de cette maladie extrêmement contagieuse qui se transmet par simple contact.

D’autre part, un enfant âgé de 7ans et originaire de Nefza est décédé suite à une contamination par la rage. C’est le deuxième cas enregistré, au cours de cette année, selon les affirmations mêmes du ministère de la Santé

Par ailleurs, selon les services compétents du département de la Santé, un programme a été mis en place pour lutter, de nouveau, contre la rage. Depuis le début du printemps, le ministère a vacciné près de 400 mille animaux carnivores contre 391.000 en 2012 et 382.000 en 2011. Sur 528 prélèvements effectués sur des animaux suspectés d’avoir la rage, 221 se sont révélés positifs.

Sans oublier les quatre cas de malaria découverts au début de l’été dans le quartier des Berges du Lac à Tunis. Ces cas ont été confirmés par le ministre de la Santé qui a tenu, tout de même, à rassurer les citoyens en affirmant que les services concernés au ministère maîtrisent parfaitement la situation. Rappelons que la Tunisie n’avait pas connu de cas de malaria depuis de très nombreuses années.

Afif Ben Salah, directeur des soins de santé de base, a déclaré, aujourd’hui sur les ondes de Radio Mosaïque, que les maladies contagieuses en Tunisie connaissent une certaine stabilité et que le combat contre ces maladies est un des plus grands défis stratégiques en Tunisie depuis son indépendance. Il a tout de même insisté sur le droit du citoyen à l’information concernant ces épidémies pour qu’il puisse être en mesure d’évaluer les risques auxquels il fait face.
 
Un coup d’œil global sur l’ensemble des épidémies qui ont refait surface ces derniers temps, mène à un constat primordial, à savoir que la plupart de ces cas sont des « maladies hydriques » ou des maladies liées à l’eau et qui sont provoquées par de l’eau contaminée par des déchets humains, animaux ou chimiques.

Les services officiels du département de la Santé assurent « qu’il en a toujours été ainsi, mais que les Tunisiens découvrent cela par le simple fait qu’il y a désormais une transparence dans le traitement de l’information ». C’est ce qui a été réitéré, aujourd’hui même par le directeur des soins de santé de base au ministère de la Santé. Pour lui, des cas épidémiques ont toujours existé, mais les médias n’en parlaient pas parce l’ancien régime les obligeait à faire le black-out.

D’autre part, le réseau de traitement des eaux usées de l’Onas ne fonctionnerait pas correctement dans plusieurs zones et présenterait quelques lacunes. « L’Onas est dépassé, a indiqué le directeur de l’Administration de la santé et des affaires sociales. Il ne peut pas effectuer le traitement de toutes les eaux usées. Notre rôle, en tant que ministère de la Santé, est d’identifier les points noirs et de les communiquer aux autorités compétentes. Nous nous engageons à fournir les produits pour le traitement des eaux usées et stagnantes ».

Quant au ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, on le voit beaucoup plus souvent sur les plateaux télévisés pour parler de politique, en général d’Ennahdha et de l’opposition. On le voit trop accroché à Rached Ghannouchi lors des tractations cruciales, notamment les négociations avec l’UGTT à propos du dialogue national.

Certains sont allés jusqu’à dire que M. Mekki aurait dû avoir un poste politique et laisser le département de la Santé à un vrai technocrate pour pouvoir gérer une situation aussi difficile que celle d’après la révolution.

En tous les cas, les Tunisiens ont raison de s’inquiéter après les apparitions de ces épidémies qu’on croyait révolues à jamais.


Sarra HLAOUI
07/10/2013 | 1
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