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Tunisie - Cinq candidats pour le portefeuille du ministère des Technologies
03/11/2011 | 1
min
Tunisie - Cinq candidats pour le portefeuille du ministère des Technologies
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Les surenchères et les tractations vont bon train dans les coulisses pour la composition du futur gouvernement.
Certains ministères font saliver plus que d’autres et parmi ces ministères celui des Technologies de la communication.
Un ministère stratégique quand on sait que l’année à venir va voir le traitement de beaucoup de dossiers sensibles dont ceux liés aux trois opérateurs de télécommunications.


Cinq noms sont évoqués pour ce ministère. Il s’agit de Nasr Ali Chakroun ; candidat du CPR, Yassine Ibrahim, candidat d’Afek et Mondher Ben Ayed ou Slim Ben Ayed, candidats d’Ennahdha et Fadhel Kraïem en tant que candidat indépendant. C’est ce qui se raconte, du moins, dans les milieux des TICs et à la rue d’Angleterre.
Quant aux chances de ces candidats, tous issus du secteur privé et étaient tous indépendants avant la révolution, elles varient selon celui qui donne l’analyse.

Nasr Ali Chakroun, patron de 3 S Global Net, est connu pour être quelqu’un de posé, de discret et grand travailleur. Pointilleux, il ne jure que par l’efficacité et les toutes dernières technologies. Son entourage et son personnel multiplient les éloges à son égard, preuve d’une certaine sociabilité et sens de l’humanisme.
A son passif, cependant, des zones d’ombre qui ne trouvent pas de réponse. M. Chakroun a été le premier opérateur à obtenir une licence de fournisseur d’accès à Internet en Tunisie. C’était en 1996 quand Internet était totalement méconnu par le public et les abonnements se faisaient moyennant des autorisations et des engagements. Après la révolution, Nasr Ali Chakroun a été parmi les cinq premiers à obtenir la recommandation de l’INRIC pour obtenir une licence d’une chaîne de télévision. Une recommandation en or quand on sait que la télévision de demain se base sur le web.
Il n’en demeure pas moins que Nasr Ali Chakroun est réputé pour être un homme honnête intellectuellement et refuse de cumuler son poste ministériel et son propre business. Autour de lui, il fait entendre qu’il refuse de quitter les entreprises qu’il dirige et rejette donc tout portefeuille ministériel, sans pour autant abandonner son militantisme politique au profit du CPR.

L’Atugéen Yassine Ibrahim a un tout autre profil. Si l’on ne discute point ses compétences professionnelles, il en est autrement quant à ses rapports avec son entourage. Depuis la révolution, il a réussi l’exploit de multiplier les « ennemis » et les critiques.
Au ministère du Transport, il n’a pas du tout laissé de bonnes impressions et on lui attribue l’aggravation des problèmes dans quelques grosses entreprises publiques dont Tunisair et la CTN.
On ne lui oublie pas sa promesse d’éviter la politique, lorsqu’il était au gouvernement de Béji Caïd Essebsi. Promesse non tenue puisqu’il a été « militant de coulisse » à Afek en parallèle de son poste de ministre. Après sa démission du ministère du Transport, il a rejoint Afek et a déclenché une série de problèmes, selon les hauts cadres de ce parti. Problèmes qui ont atteint leur apogée, cette semaine, avec 17 démissions dont celles de plusieurs membres fondateurs ou encore celle du secrétaire général, poste que lorgne M. Ibrahim en plus de celui du ministère des Technologies.

Mondher Ben Ayed, PDG de TMI est tout comme M. Chakroun, son entourage multiplie les éloges à son égard. Il est sociable, travailleur et méticuleux. Son appartenance à Ennahdha a surpris, mais pas totalement puisque M. Ben Ayed a toujours été l’homme pieux, conservateur et discret.
Son autre avantage est sa connaissance profonde du milieu tunisien des affaires et des technologies, mais aussi du milieu américain en sa qualité d’ancien président de la Chambre tuniso-américaine de commerce. On se rappelle même ses sévères critiques à l’encontre du régime Ben Ali, il y a quelques années, lesquelles ont été rapportées par Wikileaks.
A son passif, sa proximité avec l’un des gendres de l’ancien président, mais ses amis trouvent en cela une certaine fidélité à l’amitié qui ne s’ébranle pas.
Mais Mondher Ben Ayed, à l’instar de Nasr Ali Chakroun, ne semble pas prêt de quitter ses entreprises et son business. Il entendrait donc refuser le portefeuille ministériel et pousse son frère Slim Ben Ayed à cette délicate mission.
Slim Ben Ayed, directeur commercial de TMI, a toujours été actif dans le secteur des Technologies avec, très souvent, des critiques sévères et des propositions sous le bras. Cela joue à son actif, certes, mais ses avantages font ses défauts puisque tout le monde n’accepte pas ses critiques sévères (pas toujours fondées) et certains lui en veulent pour cela.

Reste Fadhel Kraïem actuel DGA de Tunisie Telecom. On ne lui connaît pas d’appartenance politique, mais il a la réputation d’être un conservateur qui n’aime pas trop les projecteurs.
Il est le technocrate par excellence et aurait fait l’affaire d’un gouvernement apolitique. Avant de débarquer à Tunisie Telecom, Fadhel Kraïem occupait le poste de directeur exécutif Pôle réseaux et systèmes chez Wana, le célèbre opérateur téléphonique marocain appartenant au mastodonte ONA, deuxième plus grand groupe commercial en Afrique. Et, pour ceux qui l’ignorent, l’ONA est cette holding gérant le business du roi Mohamed VI.
Fadhel Kraïem a également exercé à France Telecom, Vivendi, SFR et Maroc Telecom.
Tout comme Yassine Ibrahim, il est assez proche des Français, contrairement aux Ben Ayed et à Chakroun, réputés proches des Américains.
Qui gagnera la course ? Y aura-t-il d’autres candidats ? Ca bataille fort dans les coulisses. La réponse sera dans moins de quinze jours.
03/11/2011 | 1
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