Les mouvements Kolna Tounes, Initiative Citoyenne, Facilat Al Ahrar (les marcheurs de Sidi Bouzid) ainsi que la Confédération générale tunisienne de travail viennent d’appeler à un sit-in à durée indéterminée, devant le siège de l’Assemblée nationale constituante.

Le sit-in entend dénoncer les violences policières observées lundi 9 avril 2012 dont certaines ciblaient particulièrement certains militants connus, nous indique Mustapha Mezghanni du mouvement Kolna Tounes qui nous cite quelques cas de personnes agressées intentionnellement.
Il rappelle qu’il est inconcevable que ce même ministère de l’Intérieur n’agisse pas devant les manifestations de salafistes qui font ce qu’ils veulent, y compris les appels à la mort en public, alors qu’il tabasse ceux qui veulent manifester pacifiquement. « Les personnes qui ont voulu manifester aujourd’hui sont les mêmes qui ont fait preuve de tout leur civisme lors de la manifestation du 20 mars dernier », nous indique M. Mezghanni.
Le sit-in vise, in fine, à obliger l’Assemblée constituante à condamner les violences policières commises aujourd’hui et à obliger le ministre de l’Intérieur à présenter sa démission, voire à le démettre tout court.

Vers 16h30, le nombre de présents ne dépasse pas quelques dizaines.  Les dirigeants sont encore en train de mobiliser et rassembler les foules, nous dit un responsable d’un parti de l’opposition.
Le même responsable nous indique qu’un haut gradé des forces de l’ordre est venu les voir pour les mettre en garde contre des agressions ou des provocations de salafistes. « S’ils viennent vous voir, nous ne pourrons rien pour vous. Et ils ne sont pas loin, ils sont dans les parages », aurait dit ce haut gradé au militant.
On notera que quelques pick-up avec à bord plusieurs militants (y compris dans la benne arrière) portant de grands drapeaux d’Ennahdha, sont passés devant le sit-in en lançant des propos provocateurs à l’encontre des présents.

Mise à jour : Le sit-in a été levé en fin d'après-midi après avoir constaté que la sécurité n'est pas du tout assurée en raison de la menace des salafistes. Ce n'est qu'un report, promet un des organisateurs.