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Tunisia 2020 dans la presse internationale
01/12/2016 | 19:59
7 min
Tunisia 2020 dans la presse internationale

La conférence internationale sur l’investissement, Tunisia 2020, a été clôturée hier, jeudi 30 novembre 2016. Pendant deux jours, cet évènement tant attendu s’est déroulé dans le calme mais a été marqué par un optimisme contagieux. Certains participants et organisateurs l'ont qualifié de "succès retentissant", vue l’ampleur des engagements et promesses accordés. L’effervescence des médias tunisiens était visible et a touché aussi la presse internationale. Plusieurs grands médias étrangers ont aussi parlé de la Tunisie cette semaine. El Watan, The Washington post, Il Corriere della Sera, Le Monde, Le Figaro et bien d’autres.

 

Le quotidien algérien, El Watan titrait hier, mercredi 30 novembre : « Conférence internationale pour l’investissement en Tunisie : Le défi de la transition économique ». Un article dans lequel, l’auteur Djamel Alilat,a commencé par rappeler le but premier de la conférence : lever les fonds nécessaires (50 à 60 milliards de dollars) pour financer les projets de développement pour les 5 prochaines années, « car la relance de l’économie est impérative à la réussite du processus démocratique » précise M. Alilat dans son article et ajoute :

« Ainsi, après la transition démocratique qui se met en place lentement mais sûrement, la Tunisie se lance le défi d’une transition économique tournée vers le progrès et le développement durable. Ayant nécessité des mois d’efforts et d’organisation, cette conférence se veut «un nouveau départ» pour une Tunisie qui met en avant sa position géostratégique de passerelle entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient ainsi que la qualité de sa main-d’œuvre et de ses ressources humaines ».

L’auteur énumère par la suite les crédits et dons accordé à l’Etat tunisien et rappelle le rôle important qu’a joué le Qatar dans le bon déroulement de la manifestation qu’ « il a entièrement financé ».

 

Les quotidiens américains tels que The Washington Post et The New York Times titraient, respectivement, le mardi 29 novembre : « Espérant préserver la démocratie, la Tunisie courtise les investisseurs étrangers » et « La Tunisie cherche des investisseurs étrangers pour consolider ses acquis démocratiques ».Deux titres qui laissent penser que la Tunisie est bien engagée sur la voie démocratique et que le pays axe maintenant sur le développement de son économie.

 

Les auteurs commencent naturellement par relever le nom des pays partenaires de l’évènement : le Qatar, la France, l’Arabie Saoudite, le Canada, le Koweït et tant d’autres. Ils rappellent par la suite, les épisodes sanglants ayant eu lieu en Tunisie ces dernières années, liés principalement au terrorisme ainsi qu'à l’instabilité sociale. Pour conclure, on souligne l’aide exceptionnelle fournie par les Etats européens « au seul pays du Printemps arabe qui est en train de réussir sa transition démocratique » ainsi que l’importance de l’évènement Tunisia 2020 pour la région toute entière.

 

Le mardi 29 novembre, c'est à dire le jour de l'ouverture de la Conférence, Le Monde parle de fracture ouverte en Tunisie et titre : « En Tunisie, la fracture régionale reste ouverte ». Un article dans lequel l’auteur explique brièvement qu’un forum est en cours pour attirer des investissements privés « dans un pays en état d’urgence économique ». Il cite ensuite Boubaker Mehri, directeur général du groupe agroalimentaire tunisien « Délice Holding » qui a expliqué, lors d’une interview, les raisons qui ont poussé son entreprise à s’installer à Sidi Bouzid « Un gros bourg de 45.000 habitants ».

L’auteur, par cet article, pointe « le malaise des régions du centre, historiquement négligées au profit du littoral », rappelant l’immolation du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi et suggère le diagnostic suivant : « La jeune démocratie aura parachevé sa transition quand elle parviendra à redresser une économie mal en point, fragilisée par les troubles sociaux ».

 

Lundi 28 novembre, Le Monde, toujours, titrait : « La Tunisie se rêve en  hub  numérique au Maghreb ». Un article publié dans la rubrique « Economie » du quotidien qui, au début, relève le fait que « le gouvernement tunisien veut mettre l’accent sur le numérique lors de la Conférence internationale sur l’investissement ». Le focus est mis ensuite sur le pôle technologique d’El Ghazala à Tunis notant le succès de l’école d’ingénieurs « Esprit » qui évolue en son sein.

Dans l’article, l’auteur cite le président de l’école, Naceur Ammar qui a rappelé lors de son interview, l’ancien président Habib Bourguiba qui disait que « la Tunisie a depuis toujours misé sur le capital humain ». Il conclut enfin, avec une idée, pas si nouvelle, celle de faire du pays « un hub régional dans le numérique ».

 

Le même jour,  Maryline Dumas du Figaro avait choisi :« En Tunisie, l'islam radical gagne du terrain » comme titre à son article. Un axe bien singulier pour parler de la Tunisie, à un jour du début de la conférence Tunisia 2020. Dans son article Mme Dumas enchaîne avec le chapeau suivant : « Les mouvements salafistes et djihadistes venus des pays du Golfe convainquent de plus en plus de jeunes », et de se focaliser sur le limogeage du ministre des Affaires religieuses survenu début novembre 2016.

 

« Il Corriere Della Sera », quotidien milanais très lu en Italie, titrait le 29 novembre : « La Tunisie, cette partie du monde que l’Italie néglige ».  Dans l’article de Francesco Battistini, on nous explique que le débat politique dans la presqu’île italienne est focalisé sur d’autres sujets et que, s’il arrive qu’on parle de la Libye ou bien de la Tunisie, c’est pour évoquer : les Djihadistes ou les embarcations d’émigrés clandestins.

Un article critique vers une politique de voisinage européenne qui n’existe pas. « Promettre ne coûte rien. Un peu d’argent, des crédits annulés ont été faits passer pour des financements», écrivait M. Battistini. « Même l’Italie a (pro)mis : 380 million en 5 ans et 180 entrepreneurs qu’on portera à investir dans le pays, parce qu’il s’agit-là d’une conférence d’aide » souligne l’auteur qui ajoute en passant que la conférence « c’est les Français et les Qataris qui l’ont voulu ».

Il conclut évoquant les promesses faites par Matteo Renzi lors de son premier voyage officiel, en Tunisie, « mettant en avant le rôle clé que l’Italie voulait jouer dans le bassin méditerranéen » et soulignant que pour les Tunisiens, ce qui est vraiment important, c’est que les décideurs européens tiennent les promesses faites.

 

Nous sommes aujourd’hui le 1er décembre et la conférence Tunisia 2020 est derrière nous. L’évènement pour la promotion de la Tunisie comme site à haute compétitivité et offrant un bassin important de compétences pour l’emploi, est terminé. Youssef Chahed a annoncé à son terme, 15 milliards de dinars d’aides et de crédits de financement pour les grands projets de développement prévus dans le plan quinquennal, en plus des promesses. Une opération de communication qui a, dans l’ensemble, bien fonctionné. Un test qui nous a aussi permis de savoir que la promotion de « notre site » ne peut se faire qu’à un niveau local et que nombreux sont les médias pour lesquels cette partie du monde rimera toujours avec terrorisme et embarcation de migrants comme l’a si bien souligné M. Battistini.

01/12/2016 | 19:59
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Commentaires (2)

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TMT
| 02-12-2016 09:40
Rien ou presque!pourtant une forte délégation et de prestigieux hommes d'affaires tels que Mr Kettani grand atron deTijari Wafa Bank...
Est ce par crainte de voir les entreprises ayant émigré après la révolution de revenir?!
Qu'elle se rassure(je parle de la presse)on va pas les supplier pour ça et sachez que suite à un dernier sondage ,97% des tunisiens ne pensent que du bien du Maroc...

NEAPOLIS
| 01-12-2016 22:15
Merci exelent lien du Le Figaro
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