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Chroniques
Les fausses bonnes idées de la campagne présidentielle
14/12/2014 | 18:09
3 min

Par Sofiene Ben Hamida

Plusieurs idées, positions ou initiatives ont émaillé cette première semaine qui s’achève du second tour de la campagne présidentielle. Certaines ont attiré l’attention et ont été présentées comme des initiatives importantes qui auront un impact certain sur l’issue du suffrage qui aura lieu dimanche prochain. Rien n’est moins sûr pourtant et le vote du citoyen tunisien pourrait faire abstraction de ces idées qui émanent de l’esprit des hommes politiques enclavés dans leurs logiques internes et qui s’avèrent de simples fausses bonnes idées sans incidence aucune sur le résultat des urnes.
La première de ces idées consiste à penser que le départ de Hammadi Jebali annoncé cette semaine et relayé aussitôt par une position radicale des deux vieux faucons restés à l’intérieur des structures d’Ennahdha Habib Ellouz et Sadok Chourou, aura un impact immédiat sur la position de la base islamiste insatisfaite de la position de « neutralité politique » imposée par la direction du parti. Cette idée est totalement fausse puisqu’on connait que la base islamiste a voté massivement pour le candidat Moncef Marzouki au premier tour et a constitué presque les deux tiers des voix qu’il a récoltées. Reconduire la même position au second tour ou appeler directement à un soutien actif de Marzouki comme le réclament Jebali, Ellouz et Chourou n’a aucune incidence sur le terrain d’autant plus que les islamistes ont déjà épuisé leur réservoir électoral.
La seconde idée consiste à dire que la position du Front populaire annoncée cette semaine après une série de réunions marathoniennes porte préjudice au candidat Beji Caid Essebsi. Là aussi, c’est aller un peu vite en besogne. En effet, des projections concordantes indiquent que quelle que soit la position prise par le Front Populaire, le candidat du Nida peut compter sur 150 à 180 milles voix du Front ce qui équivaut à la moitié des voix récoltées lors des législatives en plus de la grande majorité de la différence des voix récoltées par Hamma Hammami lors du premier tour des présidentielles. Le grand écart tenté par le Front, exprimé dans un communiqué fortement polysémique, ne servirait donc qu’à préserver la cohésion interne du front et non à orienter efficacement le vote de ses sympathisants.
La troisième fausse bonne idée consiste à dire qu’un face-à-face télévisuel entre les deux candidats restés en lice permettrait de mieux les départager aux yeux de l’opinion publique. Ceci est relativement vrai dans d’autres circonstances et sous d’autres cieux. Toutefois, on n’a jamais vu un duel télévisé entre des candidats inverser totalement les tendances de vote. D’un autre côté, ces confrontations cathodiques se font ailleurs autour des programmes et des visions stratégiques des candidats alors que chez nous cette confrontation tournerait très vite à l’invective et au combat de coqs vu que ni Marzouki, ni Beji n’ont axé leurs campagnes sur les programmes mais sur le dénigrement de l’autre. Enfin, sur un plan strictement technique, il est évident que les deux candidats mais aussi les entreprises existantes, y compris la télévision publique, n’ont pas les moyens humains et techniques pour organiser une telle rencontre entre les deux candidats et garantir son succès.
Quant à la quatrième fausse bonne idée, elle consiste pour les deux candidats de s’octroyer les services des cheikhs, des imams et autres religieux et d’utiliser les lieux de prières et de cultes dans une tentative d’amadouer les électeurs. Il semble pourtant que ce comportement ne soit profitable à aucun des deux candidats mais sert uniquement aux religieux de se faufiler dans la sphère politique, d’occuper un terrain qui n’est pas de leur ressort et de phagocyter ainsi le débat public.
14/12/2014 | 18:09
3 min
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Commentaires (20) Commenter
Voila qui est mieux. . .
tounsia2
| 16-12-2014 09:02
@Mohra

je salue votre courage et votre transparence et je respecte votre choix
@tounsia 2
Mohra
| 16-12-2014 08:33
ok vous m'avez convainque je dois choisir
ca sera marzougui alors :)
@tounsia2
Kairouan
| 16-12-2014 07:17

"J'espère qu'en fin de compte, les Tunisiens prendront tous leurs responsabilité et iront voter en masse..." (Dixit @tounsia2 a @Gg)


Meme si cette phrase ne m'a pas ete destinee, je voudrais la considerer comme seule reponse logique et non 'hors-sujet' a mes deux commenetaires ci-dessous ou a toutes mes positions et analyses depuis que vous me lisez sur BN.
Bonne continuation.


P.S. La Tunisie est dans les coeurs de 11 millions de ses citoyens. Je sais que vous ne dites pas le contraire, mais c'est bien de se le dire et de se le rappeler.

Bientôt, Echec et Mat
Tounsi 2014
| 15-12-2014 16:45
Nous assistons à une partie d'échecs qui se joue à 4. D'un côté, il y 'a Ennahdha et son obligé joker Marzouki, et de l'autre Nida T et le Front Populaire. Ceux qui pratiquent ce sport de l'esprit savent qu'une partie ne se perd pas parce qu'on joue mal, mais, une simple erreur d'inattention, de mauvaise interprétation ou de manipulation erronée est, généralement, fatale à l'adversaire et décide de la fin de la partie. Ghanouchi, BCE et Hamma ne l'ignorent. L'issu de cette partie est imminente et chacun attend, désespérément, que l'adversaire commette l'irréparable. Cependant, de part et d'autre, la vigilance est de mise et rien ne laisse entrevoir une quelconque faiblesse dans les dispositifs de « combat » des « belligérants ».
Dans l'état actuel des choses, il faut attendre le 21 décembre pour connaître le vainqueur de cette partie. Ce sont les urnes qui auront le privilège de signifier l' « échec et mat » à l'un ou à l'autre « joueur ». Cependant, les élections ne sont pas un jeu et il est de notre devoir de voter pour mettre fin au cirque d'un provisoire qui n'a que trop duré. Un vote blanc équivaut à une résignation et une fuite en avant en face de cette menace pseudo-religieuse qui a pris, durant 3 ans, en otage notre religion, notre culture et surtout l'avenir de notre pays.
Excellente illustration
tounsia2
| 15-12-2014 15:48
@Gg

Merci Gg de citer l'exemple Français de 2002 qui montre que le vote blanc peut dans certains cas avoir des conséquences désastreuses sur la destinée d'un pays, sachant que la situation actuelle en Tunisie est beaucoup grave puisque nous sommes menacés dans notre existence, aussi bien à l'échelle personnelle qu'a l'échelle du pays qui risque de sombrer dans un chaos définitif si nous ne prenons pas nos responsabilités en faisant un choix clair et franc. Autant j'ai du respect pour mes compatriotes qui ont déclaré leur préférence pour Marzouki ou pour BCE, autant je suis déçue par ceux qui défendent le vote blanc en occultant la gravité du moment et l'importance des enjeux, mais il vrai que le vote blanc permet de donner bonne conscience aux individualistes et aux indifférents ; J'espère qu'en fin de compte, les Tunisiens prendront tous leurs responsabilité et iront voter en masse pour défendre le projet de société qui leur convient le plus en mettant une simple croix dans la case de leurs choix.

@Hashtag

C'est toujours réconfortant de trouver des personnes qui partagent nos idées et nos convictions, cela nous donne de l'espoir mais surtout des forces pour continuer le combat pour une Tunisie meilleure ; Merci pour votre message.
Amitiés
Le danger du vote blanc...
Gg
| 15-12-2014 13:40
En 2002, pour la présidentielle, les Français avaient le choix entre Jacques Chirac (droite démocrate), Jospin (PS) et Le Pen (extrême droite fascisante).
Jospin ne plaisait pas aux électeurs de gauche, qui ont voté blanc ou se sont abstenus.
Résultat: le second tour a eu lieu entre Jacques Chirac et Le Pen!
Heureusement, à ce second tour les électeurs de gauche se sont repris et ont voté massivement Jacques Chirac.

Il faut faire attention aux votes ou non-votes de protestation, c'est vraiment dangereux!
@tounsia 2
Mohra
| 15-12-2014 13:34
moi je suis simple cytioyenne et non politicienne ni millitante donc je n'ai pas acces à l'info et aux vérites de chacun ou du projet de chacun avec l'evidence que vous avez la chance d'avoir ou qu'a une personne politique qui suit tout de prés depuis l'avant révolution, malheureusement les medias ne font pas leurs boulots d'enquêter sur la verite et d'orienter les citoyens vers l'interet de leur patrie mais ils s'alignent chacun du coté de son elu a qui se fier donc ?justement pour ne pas avoir une mauvaise conscience un jour j'irais donc voter et je dirais non aux deux
les premiers tours j'ai voter pour le milieux et je ne trouve plus de milieux qui me convient
ca sera mon avis a moi peux importe qu'il soit unique
Notre résponsabilité face au vote
tounsia2
| 15-12-2014 11:30
@Mohra et @Kairouan

« Voter blancs est bien une maniere civique d'exprimer son opnion »

Ce que vous dites est vrai et personne ne peut le contester puisqu'il s'agit d'un droit constitutionnel, mais si on tient compte de la gravité du moment et du contexte général de ces élections, voter blanc revient à jeter la balle dans le camp des autres et fuir sa responsabilité historique d'engager le pays dans une voie ou dans une autres ; Nous avons deux candidats et nous sommes face à deux choix, l'un consiste à dire, stop à la descente en enfer et d'essayer un nouveau candidat qui pourrait nous sortir de cette situation, et l'autre consiste à dire, je suis satisfait du bilan des 3 dernières années et je reconduit le candidat actuel à la présidence ; Face à ces 2 choix, il y a deux destinées différentes pour notre pays, et voter blanc en ce moment historique revient à choisir la facilité en laissant la balle dans le camp des autres qui assumeront seuls les conséquences de le leurs choix , et je trouve que cette attitude manque de courage et de responsabilité ; Ce qui est demandé est d'avoir honnêteté de s'engager ouvertement et déclarer son choix pour l'avenir qu'il voit pour la Tunisie comme l'a fait fait le militant Adnene Hajji qui a déclaré le lendemain des résultats du premier tour son soutien pour BCE en faisant le raisonnement simple suivant « entre le mauvais et le pire, je choisis le mauvais ». C'est une position claire et nette, où l'homme ne s'est pas esquivé de sa responsabilité, et c'est ce qui est demandé à tous, indépendamment du fait à qui profite ce vote blanc et tous les calculs; il s'agit en l'occurrence d'assumer une responsabilité historique et peut être si les choses améliorent et que dans 5 ans nous serons dans une situation plus stable sur le plan politique et économique, on pourra se permettre le luxe de voter blanc pour transmettre un message calme et civilisé à nos gouvernants qu'ils sauront l'interpréter comme il faut; pour l'instant le moment est grave et faire preuve de patriotisme et s'engager en mettant une croix dans l'une ou l'autre des deux cases du bulletin de vote qui sera présenté aux électeurs le 21 Décembre 2014
position de jabha
majorité silencieuse
| 15-12-2014 10:45
A mon humble avis la position de Jabha est très claire : - un NON catégorique, pour tous ses sympathisants, à l'élection de marzouki à la Présidence. -vote blanc pour les gauchistes radicaux ( qui sont contres toutes forme de libéralisme et qui ne peuvent pas donner leur voix à un parti ne partageant pas leurs idéaux socio-économiques,philosophiques,.... -OUI à l'élection de Bégi-Caid-Sebssi à la présidence pour les votants qui,déçus par le bilan de la Troika ces trois dernières années, veulent un changement pour le quinquennat à venir. Les consignes sont claires: le choix est laissé aux électeurs de voter librement, selon leur intime conviction.Le souci de Jabha est de garantir l'unité au sein du parti,indépendamment des autres formations politiques.
@kairouan
Mohra
| 15-12-2014 10:40
oui bien sur ils n'iront pas jusqu'a etudiet les votes blancs
mais cote citoyen il sera egal a lui meme et il ne votera pas sans convictions et ne suivr pas systematiquement ce deluge de fausses infos pour le regretter un jour