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Tabib : Un candidat fraudeur durant la présidentielle, à la tête d'une institution financière tunisienne
30/05/2016 | 13:33
5 min
Tabib : Un candidat fraudeur durant la présidentielle, à la tête d'une institution financière tunisienne

 

Le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, Chawki Tabib était l’invité de Samir El Wafi sur le plateau de  l’émission Liman Yajroo fakat sur El Hiwar Eltounsi hier dimanche 29 mai 2016.

 

Chawki Tabib a évoqué, lors de l’émission, les deux candidats à l’élection présidentielle épinglés dans le rapport de la cour des comptes, ayant fraudé durant ces échéances, sans pour autant citer leurs noms.

 

Le premier a reçu des fonds étrangers pour sa campagne, fonds qui n’ont pas été utilisés pour le financement de celle-ci. Le second, a quant à lui truqué les parrainages. Ce dernier  est aujourd’hui en fonction au sein d’une institution monétaire tunisienne et il enseigne sur la meilleure manière d’utiliser les deniers publics, affirme M. Tabib.

 

Par ailleurs, durant son passage télévisé, il est revenu sur les menaces et pressions exercées sur sa personne par la voie de lettres et en relation avec les révélations sur la corruption. Il a indiqué que la corruption au sein de l’appareil étatique est une 2eme forme de terrorisme, ce fléau accentue clairement la crise économique que vit le pays.

 

Chawki Tabib a déclaré : « Je ne suis pas ici pour parler des menaces dont je fais l’objet, c’est juste des lettres de, le sujet date d’un mois, j’ai choisi de ne pas en parler mais aujourd’hui je le fais parce que il y a eu des fuites suite à ce sujet.  Ces lettres ont pour but la révélation de leur contenu, c’est voulu.  Bien sûr j’ai peur mais je considère que le sujet est sécuritaire. Je suis d’ailleurs sous la protection du ministère de l’Intérieur ».

 

Chawki Tabib a par ailleurs indiqué que Slim Chaker, ministre des Finances lui a prestement demandé de garder le silence sur les noms de ces individus ou alors de lui envoyer les dossiers en rapport avec eux. Il a ajouté qu’ « Il n’aurait jamais du dire cela parce que je lui envoie des dossiers de façon régulière à propos des membres de son ministère impliqués dans des affaires de corruption.  Ces dossiers j’en ai fait part au chef du gouvernement Habib Essid ».

 

A la question sommes-nous aujourd’hui en présence d’un état mafieux ? Chawki Tabib a indiqué qu’aujourd’hui 300 dossiers relatifs à des affaires de corruption sont aux mains de la justice. « Nous avons des preuves concrètes de corruption relevant d’hommes politiques, de députés, de conseillers, de gouverneurs, d’avocats, d’industriels, d’instances publiques tels que la SONEDE…. Il existe à peu près 50 dossiers sur des suspicions de corruption exercés par des personnalités politiques. J’ai même des amis et des clients à moi qui sont impliqués ».

 

 A propos de ministres en exercice Chawki Tabib a précisé: «Je n’ai pas employé le terme de ministre lié à des affaires de corruption mais oui effectivement cela  est possible et existe partout dans les pays démocratiques ». Et d’ajouter : « Au sein même de l’instance où j’exerce il y a eu tentative de corruption d’un agent de l’instance ». Aussi « Samedi 28 mai 2016, les unités sécuritaires de lutte contre le terrorisme se sont déplacées au siège de l’instance suite à la réception par téléphone de menaces terroristes considérées comme sérieuse. En effet nous avons mis en place un numéro vert pour joindre l’instance et à la disposition du citoyen il s’agit du  80 102 222».

 

Chawki Tabib est également revenu sur l’impérieuse nécessité de protéger les témoins qui dénoncent la corruption.

La question de la meilleure méthodologie et logistique à mettre en place pour lutter contre la corruption a été abordée. A ce sujet, l’ancien bâtonnier a révélé l’existence de 3 instances de lutte contre la corruption en Tunisie. Selon lui, ces instances sont toutes reliées au pouvoir exécutif et cela signifie qu’elles ne sont pas indépendantes. « Il faut unifier ces 3 instances en une seule qui sera l’Instance nationale de surveillance de la corruption ». Chawki Tabib a également indiqué que Kamel Ayadi, ministre de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption est en Corée pour négocier l’achat d’un logiciel permettant de dénoncer les opérations de corruption par voie électronique pour protéger les témoins dénonciateurs.

 

Sur le rapport présenté lors de l’émission : il indique que la Tunisie est le 9ème pays arabes le plus corrompus. Selon les statiques : 47% des directeurs d’institutions commerciales sont impliqués dans des affaires de corruption il s’agit du taux le plus haut s’ensuit 32% des membres des assemblées publiques locales impliqués dans ces affaires et 30 % des responsables gouvernementaux. Le rapport indique également que l’augmentation de la corruption ces 5 dernières années est due aux différentes stratégies et orientation de l’Etat dans la lutte contre cette corruption. Les Tunisiens sont 70% à penser que l’Etat est incapable de lutter contre la corruption. Le rapport souligne aussi le besoin financier de l’instance à hauteur de  6 millions 500 mille dinars pour lutter de façon effective contre ce fléau.

 

Enfin, à la question quels sont les plus choquants des dossiers auxquels vous avez été confronté Chawki Tabib a déclaré. « Il s’agit des sujets en rapport avec  la santé et le trafic des médicaments par les  pharmaciens, ce dossier a été transmis au  ministre de la Santé Saïd Aïdi.

Deuxième sujet où la corruption est la plus forte : les transactions publiques et les appels offres de l’Etat.

 

Chawki Tabib a évoqué, lors de l’émission, les deux candidats à l’élection présidentielle de 2014, ayant fraudé au cours de ces échéances, sans pour autant citer leurs noms.

 

Le premier a reçu des fonds étrangers pour sa campagne, fonds qui n’ont pas été utilisés pour le financement de celle-ci. Le second, a quant à lui truqué les parrainages. Ce dernier  est aujourd’hui en fonction au sein d’une institution monétaire tunisienne et il enseigne sur la meilleure manière d’utiliser les deniers publics, affirme M. Tabib.

 

 

K.H

 

30/05/2016 | 13:33
5 min
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Commentaires (15)

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Bob
| 31-05-2016 13:15
Si tout va bien, Il faudra un siècle ou deux pour redresser la barre. Mais il faut bien commencer un jour, l'espoir ne coûte rien.

KHOUROUTOU
| 31-05-2016 12:56
Tant que les noms de ces pourris virtuels ne sont pas divulgués, cette instance dirigée par ce brave Avocat n'aura aucune utilité, et ce brave Avocat fera mieux d'abandonner et laisser dormir les loups tranquilles.

Et à EL WAFI, s'il veut gagner la sympathie de ses téléspectateurs et rendre son émission plus intéressante d'exiger de ses invités, au préalable, de dénoncer les pratiques douteuses et malhonnêtes de certains responsables véreux et sulfureux de ce pays, des NOMS......

chiraz
| 31-05-2016 10:30
je vous souhaite toute la volonté et l'obstination que requiert votre mission. ne fléchissez surtout pas, perso je vous salue avec ferveur...et j'espère que ces malfrats seront épinglés et poursuivis juridiquement.
aux grands maux les grands remèdes !

abc
| 31-05-2016 09:26
Pour bannir ce sentiment d'impunité dont tout le monde en parle, commencez BN, Tabib, Ouafi, ... par divulguer des noms.

Une fois sûrs de votre enquête, donner la bonne information. Ainsi plus personne, y compris magistrats et membres du gouvernement, ne pourront taire les évènements.

DHEJ
| 31-05-2016 09:00
Dans la 5e section de la constitution NOUVELLE de la Tunisie, il est indiqué ceci:


Cinquième section:DE L'INSTANCE DE LA BONNE GOUVERNANCE ET DE LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION



Une constitution qui a couté un argent fou, doit etre respectée à défaut C'EST DE LA MAUVAISE GOUVERNANCE ET DE LA CORRUPTION!



L'erreur est à HABIB ESSID qui n'arrive pas à assimiler que la Tunisie est devenue un pays CONSTITUTIONNALISTE!!!


Ce CHAWKI doit démissionner de cette instance qui doit etre dissoute...

Open Sky
| 31-05-2016 08:19
6 millions 500 mille dinars pour lutter de façon effective contre ce fléau....!!
Le peuple veut des Noms et pas du Blablabla
Si vous n'êtes pas capable de donner des noms ou si vous avez la trouille de le faire, alors laissez ce fléau gangréner notre sociétés et faites restaurer nos écoles avec ces 6 millions 500 mille dinars

veritas
| 31-05-2016 04:07
Et la corruption a grand échelle qui se passe chez Ben cedrine malgré les dénonciations répétitives et avec des preuves de Mr Ben makhlouf ,pour tbib c'est une vérité pas bonne a dire ,on dénonce juste les ennemis les amis on les protège et on ferme les yeux sur leur pratiques.

Adnène
| 30-05-2016 23:44
Mais il faut vite sanctionner les fauteurs pour arrêter le fléau. Mahmoud Messadi quand il a pris le Ministère de l'Education, il y avait les bakchichs à l'inscription des éléves, ou pour les postulants à accéder à un emploi, il a insisté, contre l'avis de la majorité de agents du ministère pour que les fauteurs soit traduits en justice .....ce fut moins d'une dizaine .....et il a dit que la vague cessera quand la justice se prononcera ....les condamnations étaient lourdes ....et le climat a été relativement sain longtemps après Messadi , et pendant pendant près de 20 ans.

St Just!
| 30-05-2016 20:49
Qui va oser s'aventurer dans cette jungle? Si on additionne corruption et lourdeur administrative, on ne peut espérer un quelconque investissement.

DHEJ
| 30-05-2016 20:44
C'est mieux que d'aller ACHETER un truc au Coréen!


Mon CORRUPTOMETRE s'adapte au pouvoir juridique Tunisien tenant compte des ÉNERGIES LEGISTIQUES!


LÔOOL