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Les ''cochonneries'' d'Al Jazeera à la veille des élections tunisiennes ! (vidéos)
23/10/2014 | 1
min
Les ''cochonneries'' d'Al Jazeera à la veille des élections tunisiennes ! (vidéos)
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Nous sommes à J-3 des élections législatives. Les tambours commencent déjà à se chauffer et en ces derniers mètres du marathon électoral, tout est bon pour gagner des sièges au prochain Parlement. Les magouilles fusent de tous bords et les manigances ont franchi les frontières du pays pour se défiler sous d’autres cieux. Au Qatar en l’occurrence ! Et c’est à la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera de servir de vecteur de propagande pour certains partis politiques aux dépens d’autres. C’est dire que la chaîne se risque bien sur un terrain miné en dégainant une carte d’ingérence. Mauvaise pioche ! A vue d’œil, c’est au parti de l’actuel président de la République, Moncef Marzouki, que profite le « crime ». Il existe une certaine orientation orchestrée par les gens d’Al Jazeera pour redorer le blason du CPR et chauffer les esprits des Tunisiens contre le retour imminent au pouvoir des anciens ministres de Ben Ali.

Plusieurs émissions télévisées diffusées par Al Jazeera ces derniers jours, traitent de l’événement majeur que vit la Tunisie, à savoir les élections législatives de 2014. Rien de plus normal jusque là. Sauf que le contenu de certaines de ces émissions prête à une interrogation légitime : à quoi joue au juste Al Jazeera ? Cette chaîne, jugée non  crédible par près de 50% des Tunisiens qui l’ont rebaptisée « Al Khenzira » (la cochonne), s’adonne clairement à un jeu malsain : orienter l’électeur tunisien. Dans un reportage télévisé du journaliste qatari Mohamed Al Bakali, diffusé par Al Jazeera, on brosse de brefs portraits de trois anciens ministres sous Ben Ali. D’abord, on évoque le retour sur la scène politique de Kamel Morjane et ce, par le biais des urnes. Ensuite, c’est de l’ambition de prétendre à la magistrature suprême de Abderrahim Zouari qu’il a été question. Il est présenté comme « celui qui ne se cache pas, qui n’a pas honte de s’annoncer comme azlem ». Enfin, c’est un Béji Caïd Essebsi arpentant le podium d’une salle de congrès comble que l’on voit dans le reportage. En commentaire, on indique que le parti Nidaa Tounes, incluant le nombre le plus élevé de symboles de l’ancien régime, décline une part belle dans la scène politique et a de grandes chances de conquérir la Kasbah et Carthage.
 
Le journaliste ponctue, par ailleurs, son reportage par des commentaires, pour le moins fort suggestifs. En voici l’essence : « Ainsi les symboles de l’ancien régime ont repris place sur la scène politique tunisienne d’une main bien ferme, tandis que nul n’attendait ce retour ni même y pensait après l’avènement du 14-Janvier.» Il n’hésitera pas non plus à faire un flashback sur une image « grandement symbolique » selon lui, celle d’un député en larmes après que la loi portant sur l’exclusion des anciens du régime de Ben Ali, ait été rejetée à l’ANC. Le journaliste d’Al Jazeera placera même un point d’honneur à expliquer que ladite loi a été « lâchée » par les députés du parti islamiste Ennahdha après qu’il ait subi des pressions aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. En guise de conclusion, le journaliste paraissait bien ferme dans sa position : « ils sont donc revenus, ils sont revenus en force, les équilibres de forces intérieures et extérieures l’ont imposé. Pour l’heure, la balle est dans le camp des électeurs, ce sera aux urnes de décider qui occupera des sièges au pouvoir et qui se retrouvera dans les rangs de l’opposition. »

C’est une interview que l’ancienne ministre de la Femme et actuelle tête de liste du parti CPR, Sihem Badi, avait accordée à un des journalistes d’Al Jazeera. Elle s’y attaque aux médias. Ceux que son clan aime à traiter de « médias de la honte », selon Mme Badi, ce sont ceux-là qui ont contribué de pied ferme au retour des symboles de l’ancien régime dans le paysage politique tunisien. Ces médias se profilent telle une arme rude au service de « la contre-révolution »
expliquera-t-elle au journaliste. Et voici ce que Sihem Badi a dit : « ces médias ont développé d’une certaine manière une forme de nostalgie pour un système tyrannique et despotique auprès des Tunisiens qui en sont arrivés à dire que le passé, bien que dictateur, était bien meilleur que cette période. » Elle expliquera aussi que cette prise de conscience « dangereuse » a été en grande partie créée par les médias contre-révolutionnaires.

C’est une émission à ciel ouvert, diffusée depuis Tunis, et produite par Al Jazeera dans laquelle, le journaliste s’interrogera auprès d’un professeur universitaire sur le rôle des médias dans la Tunisie post-révolution. Et à ce dernier de s’écrier que la force de l’ancien régime résidait, à juste titre dans ce que « vous appelez médias mais que nous appelons propagandistes. » Le professeur, tout ardeur et colère, propulsera des invectives à l’endroit des médias les accusant de participer sans vergogne au retour des symboles de l’ancien régime sur la scène politique. Il dira : « ce sont des médias de la mafia, de la contre-vérité, de la propagande au profit de la tyrannie et du lavage de cerveaux ». Et le professeur remerciera au passage des étrangers qui, pour leurs parts, manifestent davantage d’intérêt et de respect que les médias locaux qui défigurent la vérité et propagent des mensonges. « Ce sont les chiens de Ben Ali et de l’ancien régime ! » s’exclamera le professeur universitaire, propos auxquels le journaliste d’Al Jazeera répliquera en ricanant : « C’est peut-être là une incitation à la violence que vous faites ! »   

A la vision de ces émissions télévisées, l’on pourrait se pencher sur la théorie du hasard ou encore d’une simple couverture d’un événement de grande envergure que vit la Tunisie. Encore que lorsque cela s’apparente davantage à du matraquage, le hasard n’a plus place à trouver. Et puis, l’on connaît, sans sous-entendu aucun, les amitiés ferventes du président de la République, Moncef Marzouki avec la chaîne qatarie Al Jazeera. Ne la comble-t-il pas avec ses contributions intellectuelles autant que faire se peut ?

Al Jazeera annonçait la diffusion d’un programme dit « Boîte noire » dans lequel le voile serait levé sur l’assassinat de Chokri Belaïd. Une sorte d’enquête menée par les soins de la chaîne qatarie. La diffusion était prévue pour l’avant élections législatives. C’est dire toute la mauvaise foi qui régnerait dans la configuration de la programmation d’Al Jazeera. Cette dernière finit, à la suite de quelques pressions, par reporter la diffusion de cette émission pour l’après élections. Toujours est-il que l’élection présidentielle ne sera pas pour autant épargnée par toute l’influence que cette « Boîte noire » pourrait décliner sur son déroulement. L’un des esprits éclairés, Yassine Ayari, soldat chevronné du CPR, s’est demandé sur sa page officielle Facebook pourquoi toute cette angoisse quant à la diffusion de cette émission ? Pourquoi toute cette effervescence autour d’un simple reportage d’investigation ? Il ne tardera pas très longtemps avant d’avoir trouvé la réponse. Selon Yassine Ayari, c’est le parti Nidaa qui craint le plus cette émission car elle risquerait de le dénuder en plein jour et de prouver son lien étroit avec le terrorisme qui sévit en Tunisie.
 

Al Jazeera, cette chaîne qui jadis faisait l’unanimité dans le rang des Tunisiens « rebelles » contre l’ancien régime, en se proclamant défenseure des opprimés, se positionne aujourd’hui comme celle qui s’accorde pour but de semer les troubles et diviser les Tunisiens. Elle perd tout crédit aux yeux de nombreux Tunisiens mais ne cesse pour autant d’exercer une certaine pression et influence pour diriger à sa guise, et à celle pour qui elle œuvre, l’opinion publique. Cela toucherait carrément à la souveraineté et l’intégrité de la Tunisie, sans sortir les grands mots, bien entendu. Néanmoins, les manigances du genre ne peuvent se faire de vieux os, de surcroît lorsque ceux qui les confectionnent ne plaident guère la bonne cause.
 Nadya B’CHIR

 




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