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Chroniques
Gouvernement : un délai supplémentaire pour Essid
26/01/2015 | 17:01
3 min

Par Sofiene Ben Hamida

L’Assemblée des représentants du peuple a annoncé le report de la séance, prévue pour demain, consacrée au vote de confiance sur le gouvernement Essid, à une date ultérieure. Cela permettra au chef du gouvernement désigné d’avoir un délai supplémentaire de quelques jours, jusqu’à vendredi prochain tout au plus, pour réviser sa copie et renégocier la composition de son gouvernement avec les différents et nombreux partis politiques récalcitrants.

Pour l’heure, ces partis sont Ennahdha et le Front populaire qui se retrouvent bizarrement dans une même position et dans un remake sinistre d’un certain 18 octobre. Pour Ennahdha, son refus d’accorder sa confiance au gouvernement Essid sonne comme une manœuvre pour éloigner les soupçons quant à son implication directe ou indirecte dans ce gouvernement. Le mobile régionaliste invoqué par le chef du groupe parlementaire du parti islamiste est d’une démagogie évidente qui renforce les soupçons au lieu de les dissiper. Quant au Front populaire, sa position reste prévisible même si la composition du gouvernement répond aux premières exigences du Front. En effet, les islamistes semblent être absents de ce gouvernement et aucune figure emblématique de l’ancien régime n’y figure. Seulement le Front est dans l’incapacité aujourd’hui de prendre une position politique négociée et seul le statuquo lui permet d’assurer un semblant de cohésion interne, en attendant des jours meilleurs et une meilleure restructuration.

Le parti Afek et le parti Moubadara, eux aussi refusant d’accorder leur confiance au gouvernement Essid, entendent marquer leur réprobation quant à leur mise à l’écart, au profit de l’UPL qui se trouve à l’état actuel des choses, le principal gagnant dans l’affaire. En effet, les partis Moubadara et Afek estiment, non sans raison, qu’ils ont une assise populaire et sociale plus importante que l’UPL jugé par beaucoup comme un usurpateur et un intrus qui a beaucoup à faire avant d’intégrer définitivement le paysage politique national.
D’ailleurs, l’un des maux de tête du chef du gouvernement désigné provient des représentants de l’UPL au sein de son gouvernement accueillis tièdement par les partis politiques et l’opinion publique. Parmi eux, le candidat au ministère du tourisme trouve une opposition farouche de la part des professionnels du secteur et son nom a été associé à des affaires présumées de malversation. Le concernant, Essid semble ouvert au dialogue et pourrait donc se départir de ce candidat gênant. Le tout est de s’assurer de la préservation de cette alliance fragile avec un UPL trop opportuniste, trop gourmand et conscient de l’importance de sa présence au sein du gouvernement.

Mais le problème le plus sérieux pour ce gouvernement concerne le candidat au ministère de l’Intérieur, Nejem Gharsalli soupçonné d’être un nahdhaoui infiltré. Heureusement pour lui et pour son mentor Habib Essid, il vient d’être disculpé de cette accusation par un communiqué virulent de l’Association des magistrats tunisiens. Dans ce communiqué, l’AMT accuse clairement Nejem Gharsalli d’avoir été à la solde de l’ancien régime et d’agir contre l’AMT. Ce qui est sûr, c’est que l’actuel candidat au ministère de l’Intérieur avait de très mauvais rapports avec l’ancien membre de l’AMT, Mme Bahria, nommée à l’époque d’une manière abusive et disciplinaire au tribunal de Kasserine qu’il présidait.

Toutes ces critiques ne semblent pas inquiéter toutefois le chef du gouvernement désigné qui continue à soutenir farouchement son candidat et très probablement son ami. A ses interlocuteurs, il affirme qu’il a besoin d’un homme droit, ferme et de confiance au ministère de l’Intérieur et que son candidat détient toutes ces qualités. Sauf retournement grave de la situation, on voit mal le prochain chef du gouvernement fléchir sur ce point. Le tout est de connaitre comment arrivera-t-il à adoucir les positions des partis politiques réfractaires afin de garantir à son gouvernement une majorité même relative lors du vote de confiance à l’ARP.
26/01/2015 | 17:01
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Commentaires (10) Commenter
@tounsia2 et @SBH
yin-yan
| 27-01-2015 15:40
Merci bien d'avoir éclairé ma lanterne sur ces accusations 2en1.Mes respects.

Mes excuses les plus sincères à l'auteur.
Bonne continuation.
@yin-yan |27-01-2015 11:50
tounsia2
| 27-01-2015 13:15
« Il n'est pas "disculpé" puisque l'AMT l'"accuse clairement" »

Je pars de l'hypothèse que vous êtes de bonne foi et que vous avez lu l'article en diagonale d'où votre incompréhension et comme j'ai eu la chance de tout comprendre, je me propose de vous expliquer ce qui semble échapper à votre perspicacité ; En fait le nouveau ministre de l'intérieur est ACCUSE d'être nahdhaoui et l'AMT l'ACCUSE d'être RCDiste, ce qui le DISCULPE selon l'auteur de la première accusation (nahdhaoui); Or, d'après moi, et c'est là où je ne partage pas l'avis du chroniqueur, Mr Gharsalli qui a déjà occupé le poste de gouverneur de la ville de Mahdia sous le régime de la troika serait un probablement un Rcdiste recyclé en Nahdhaoui, comme beaucoup d'autres d'ailleurs.
J'espère avoir réussi à éclairer votre lanterne . . .
Collisions, collusions, obscures tractations
Mercure
| 27-01-2015 12:58
Bizarre ce méli-mélo baclé et ne satisfaisant personne

la télécommande est tenue par le machiavélique bajbouj

qui cherche à associer au maximum l'UPL

et couvrir les dossiers gênants de la police parallèle ***

Il ya incontestablement malaise : peu de chances que les victimes des fantomatiques snipers se soient sacrifiés pour cela
@BN
yin-yan
| 27-01-2015 11:50
5ième paragraphe. Comment ça "heureusement pour lui" ?!
Il n'est pas "disculpé" puisque l'AMT l'"accuse clairement".Connait pas la différence entre 'Inculper' et 'disculper', l'érudit?
Je Voudrais Bien Voir Leurs Têtes Au Moment Du Vote !
james-tk
| 27-01-2015 02:27
Si j'étais à la place de Habib Essid, je ne bougerais pas d'un iota, et je présenterai vendredi prochain la même équipe, car, je voudrais bien voir leurs têtes à ces député(e)s dépité(e)s, au moment de déposer leurs bulletins dans l'urne pour sanctionner des personnalités de haute facture, telles que, Kamel jendoubi, Taïeb Baccouche, Selma Elloumi Rekik, Ahmed Ammar Younbaii, Saïd Aïdi, Khadija Chérif, Majdouline Cherni, Touhami Abdouli,...etc, !
Le Camp des nihilistes
Tahar Chaibi
| 26-01-2015 22:00
Comme lors du dialogue national Afek, Nahdha, Al Massar Al Moubadara et le front populaire se retrouvent. Lors du dialogue national ces partis partis se sont curieusement ligués conte Nidaa Tounes pour faire prévaloir la thèse de la priorité des élections législatives sur les élections présidentielles.
Aujourd'hui, avec la formation du nouveau gouvernement le même scénario se répète. Ces partis, même si Al massar a révisé sa position, se retrouvent unis pour que le gouvernement n'obtienne pas la confiance.
Soufiène vous avez raison : le FP est incapable de prendre une décision positive quitte à se retrouver alliés objectif d'Ennahdha.
Pourtant ce gouvernement où Nahdha est écartée, où les figures progressistes ne manquent pas, où les femmes font une percée remarquables, où les jeunes figurent en bonne place vaut la peine d'être soutenu.
Aujourd'hui les manoeuvres de ces partis dits laïcs et progressistes n'auront pour résultat que de faire revenir Ennahdha
Messieurs du FP, de Afek, d'El Mobadara, etc. OUVREZ LES YEUX.
Absence de transparence dans le gouvernement ESSID
tounsia2
| 26-01-2015 19:41
Le chef du gouvernement n'a pas opté pour la transparence ; Seul un gouvernement politique aurait permis une bonne visibilité, mais intégrer 10 ministres "indépendants", et en plus dans des ministères régaliens, ne peut en aucune façon donner une bonne visibilité; Si je suis d'accord avec SBH concernant le refus d'Ennahdha, qui serait vraisemblablement une man'uvre politicienne pour éloigner les soupçons et faire croire qu'il n'y a pas de Nahdaouis parmi ces "indépendants", je ne suis pas d'accord avec le chroniqueur concernant le ministère de l'Intérieur, Nejem Gharsalli qu'il considère un "non nahdhaoui", du fait qu'il était un RCDiste à la solde du régime de Ben Ali et donc selon lui, il ne peut être un Nahdhaoui ; Personnellement, je reste sceptique concernant cette affirmation pour la bonne raison que nous avons constaté que les RCDistes, n'ont pas eu de problème à travailler avec Ennadha et jouer son jeu, et que pour beaucoup d'entre eux, la fin (le pouvoir) justifie les moyens. Mr Habib Essid lui-même, n'a-t-il pas travaillé avec BCE avant les élections de 2011 puis avec Hamadi Jbali lors de la troika 1 pour revenir avec le parti Nida en 2015 avec l'étiquette d'un indépendant ?
En fait le problème avec la présence d'Ennahdha dans ce gouvernement réside dans le fait que nous craignons que leur présence empêche l'ouverture de certains dossiers en relation avec la corruption et le terrorisme. A mon avis, le meilleur moyen de rassurer les citoyens et les électeurs Nidaistes, est de nommer un ministre de l'intérieur du parti Nidaa, le gagnant des législatives; De plus, tous les ministères régaliens devraient être sous le contrôle du parti Nidaa comme l'exige le bon sens !
T'as beau de te taire
Fethi
| 26-01-2015 19:07
Tu dois regarder un jour dans la miroir. *** . Arrêtes de te faire comprendre que t'es une voix libre alors que tu n'es qu'un porte parole médiocre de tes employeurs.
Le FP est totalement discrédité
jilani
| 26-01-2015 18:57
Bien qu'il ait 4 ou ministres de gauche, le FP continue toujours à s'opposer totalement à toutes les propositions. On dirait qu'il est devenu le seul maître dans l'élaboration de programme. Avec ce comportement, il va perdre tous ses sympathisants.
Adolescence politique
Moez Mili
| 26-01-2015 18:09
Certains leaders d'el jebha vivent encore une adolescence politique tardive. Ils ne votent pas pour le gouvernement uniquement pour être classés dans l'opposition et prétendre ainsi à certains postes au sein de l'ARP qui leurs permettraient une certaine présence médiatique (cf conflit sur la définition de l'opposition dans le règlement intérieur) tout en gardant les coudées franches pour critiquer à tort et à travers en espérant se nourrir de l'échec de ce gouvernement. Sinon comment expliquer leur rejet d'un gouvernement de gauche !!! Sans leurs bêtises, nous n'aurions pas eu de guignols dans le gouvernement. Il faut bien une quinzaine de voix en plus de celle de Nida pour pouvoir passer.