Slim Chaker : Ce qui s'est passé au port de La Goulette est très mauvais pour l'image de la Tunisie
Le ministre des Finances, Slim Chaker, a commenté, vendredi 5 février 2016, en réponse à une question de Business News, la grève sauvage effectuée par une trentaine d’agents et de chauffeurs de la Société tunisienne d’acconage et de manutention (STAM) sur un total de 300 et qui ont complètement bloqué l’activité du port de La Goulette mercredi et jeudi.
En effet, Business News a profité de la présence de M. Chaker au lancement du premier closing du Fonds de co-localisation franco-tunisien, dont l’un des objectifs est de soutenir les exportations tunisiennes, pour attirer son attention sur le fait que le financement n’est pas l’unique problème des exportateurs en lui rappelant le blocage du port.
En réponse, le ministre a déclaré : «ce qui s’est passé ces derniers jours au port de La Goulette est très mauvais pour l’image de la Tunisie». Pour lui, «le pays a besoin de lancer des signes de sécurité, de crédibilité et de confiance», or ce qui s’est passé à La Goulette ne va pas dans ce sens. Il a rappelé que la Tunisie a besoin de l’export parce qu’il est l’un des trois moteurs de la croissance à coté de l’investissement et de la consommation : «Si ce moteur de croissance est handicapé parce qu’il y a quelques individus qui ont décidé une grève sauvage cela ne va pas dans le sens voulu», a-t-il souligné, en martelant que la Tunisie est un pays de droit où il y a des lois et où chaque partie prenante à des droits et des obligations.
«Je pense qu’il est grand temps qu’en Tunisie, ceux qui entravent le développement du pays et ceux qui violent la loi doivent absolument être jugé. Il faut que loi s’applique sinon on ne pourra jamais créer cette croissance et ce sentiment de confiance… et sans confiance, il n’y aura pas d’investissement !», a-t-il expliqué.
Autre point, Slim Chaker a admis que les ports de Radès et de La Goulette sont saturés et qu’ils ne répondent plus exactement à la demande. Il a précisé que les pays concurrents ont investi dans les ports en eau profonde, avec une logistique très sophistiquée de déchargement et de rechargement des containers.
«Je pense qu’il est grand temps que nous lancions l’appel d’offre pour le port en eau profonde d’Enfidha et d’ailleurs le gouvernement est en train de travailler sur cette question», a-t-il conclu.
On rappelle que jeudi le ministère du Transport a annoncé que des mesures administratives et légales seront prises à l’encontre des agents et des chauffeurs de la Société tunisienne d’acconage et de manutention (STAM) qui ont bloqué le port.
Le chargé de communication au ministère du transport Ghassen Ouji avait indiqué à la TAP qu’il s'agit d'un mouvement anarchique revendiqué par aucune partie et qui a causé à l'Etat des pertes directes estimées à 4 millions de dinars, outre le préjudice porté à l'image du pays, surtout que plusieurs navires étrangers n'ont pas pu décharger leurs marchandises au port.
Les protestataires réclament l'augmentation du nombre d'heures de travail supplémentaires forfaitaires, qui permet aux agents de bénéficier des honoraires d'heures supplémentaires même s'ils ne les font pas.
On notera qu’un navire transportant des composants aéronautiques a dû quitter le port de La Goulette sans toutefois avoir déchargé sa marchandise, alors qu'un nombre important de bateaux attendent l'autorisation pour entrer au port.
Imen Nouira