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Situation sécuritaire : Les Tunisiens ont besoin d'être tranquillisés
09/02/2011 |
min
Situation sécuritaire : Les Tunisiens ont besoin d'être tranquillisés
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La situation sécuritaire en Tunisie continue à occuper le devant de la scène du vécu quotidien des citoyens, un peu partout à travers les différentes régions de la République.
C’est bien beau d’avoir, enfin, un ministre de l’Intérieur qui parle au Tunisiennes et aux Tunisiens comme un bon père de famille dans un langage dialectal, accessible et transparent. Mais cela est-il suffisant pour autant ?
En effet, notre ministre de l’Intérieur nous dit tout ou presque. Il est allé même, jusqu’à nous révéler l’effectif exact des agents de l’ordre, inférieur à cinquante mille, soit à peine un policier pour 200 habitants. On ne sait pas quelle est la norme moyenne en la matière, mais il semble que ce chiffre soit assez réduit et inférieur à ce qu’il devrait être.


Mais voyons de plus près l’évolution des événements une semaine après cette fameuse journée, exceptionnellement dangereuse, du 31 janvier 2011 et au cours de laquelle le ministre de l’Intérieur, accompagné du chef d’état major de l’armée de terre, le général Rachid Ammar, ont été assaillis par une « horde » de deux à trois mille personnes dans les locaux mêmes de son département.

Le 1er février, un grand mouvement au sein du ministère de l’Intérieur où pas mois de 42 hauts cadres ont été limogés ou mis en retraité forcée et la nomination d’un général de l’armée au poste de directeur général de la sûreté nationale.
Après deux jours d’accalmie relative, le 4 février 2011, M. Rajhi nous parle d’incidents graves et sérieux survenus à Sidi Bouzid où deux citoyens ont trouvé la mort, brûlés, dans la geôle du poste de police. Lors de l’interview sur Nessma, le ministre est informé par les deux journalistes du plateau que la situation sécuritaire à Menzel Bourguiba était chaotique.
Le 4 février, le même ministre parle des tiraillements concernant la nomination des 24 gouverneurs dont 19 sont des anciens Rcédistes. Mais entretemps, de graves incidents sont signalés à Kasserine, à Gafsa, à Sfax, à Kebili et au Kef surtout, où des pertes en vies humaines sont déplorées et des incendies, notamment de postes police, sont signalés.
Sans oublier que de nombreux gouverneurs nouvellement débarqués, ont dû plier bagages sous les coups de boutoir des manifestants.
A côté de cela, il ne faut pas oublier le climat de confusion qui règne au sein d’un grand nombre de départements ministériels et d’établissements publics où employés et demandeurs d’emploi occupent les lieux quotidiennement.

Face à la multiplication des actes de violences et à ce climat marqué par la rumeur qui a contribué, par moments, à la création d’une ambiance de panique, les citoyens ont besoin d’être rassurés et tranquillisés. Serait-ce trop demander à notre sympathique ministre de l’Intérieur de revenir à la télé pour faire les éclairages souhaités par la population.
Voici ce que les citoyens aimeraient savoir sur les derniers développements. Tout d’abord, on aimerait bien savoir ce qu’il en est advenu des deux ou trois mille individus qui avaient attaqué M. Rajhi ? Ont-ils été identifiés ou est-on parvenu à arrêter certains d’entre eux ? Car on est curieux de savoir qui ils étaient et qui les poussait à agir ainsi. Car, n’oublions pas que le minsitre avait parlé même de complot.

C’est bien qu’on ait eu la liste complète des 42 hauts anciens cadres limogés de l’Intérieur, mais c’est encore mieux si on pouvait avoir la liste des nouveaux responsables qui les ont remplacés.
Peut-on avoir une idée sur l’identité des responsables des incidents meurtriers et des incendies enregistrés un peu partout à travers le pays ? S’il y a des personnes arrêtées ? Si oui, combiens sont-ils et qui ils sont ?
A-t-on remplacé les gouverneurs défaillants ou « chassés » ? A-t-on procédé à la nomination des délégués ? On entend parler, tous les jours, que les responsables des actes de violences, de meurtres et d’incendies sont des milices du RCD. Est-ce vrai ou pas ?
Il est vrai que ce parti aurait le plus intérêt à ce qu’il y ait ce climat d’incertitude, mais encore faut-il qu’on en ait les preuves matérielles ou des aveux. Parce qu’il est trop facile d’accuser le RCD qui constitue, aujourd’hui, une cible « privilégiée ».

Loin de nous l’idée de dire que le ministre de l’Intérieur a échoué dans sa mission. Au contraire, nous estimons qu’en l’espace de quelques jours, il a accompli une tâche gigantesque étant donné l’ampleur et la complexité des chantiers existants ou, plutôt, des défis à relever.
Nous savons que les enquêtes nécessitent du temps, et que pour trouver des preuves ou arracher des aveux cela peut demander plusieurs jours voire des semaines. Mais les Tunisiens s’impatientent et veulent savoir la réalité de ce qui se passe. Surtout que des décisions comme celle de la suspension du RCD, en attendant sa dissolution par voie judiciaire et du rappel des militaires réservistes laissent entendre qu’il y a des donnes graves dont la nature ne nous a pas été révélée. Ces décisions ne sont pas de nature à tranquilliser les citoyens qui ont besoin, plus que jamais, d’être rassurés afin qu’ils vaquent à leurs occupations, sachant que les grèves sectorielles et tournantes, déclenchées ci et là, ne peuvent qu’ajouter à la confusion.

Farhat Rajhi a, sûrement, du pain sur la planche et doit gérer une situation très délicate. On sait également que l’efficacité des enquêtes exige de la discrétion, mais les citoyens s’impatientent pour avoir les informations disponibles et concrètes. Du moins, s’il y a des arrestations et combien sont-ils ? Dans un premier temps.
09/02/2011 |
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