Dans le cadre d'une conférence de presse organisée par Ennahdha aujourd'hui 9 mai 2013, le président de parti Rached Ghannouchi s'est exprimé devant une panoplie de journalistes et de représentants de différents supports médiatiques.

Au cœur de la conférence, a été évoquée la question concernant la position d'Ennahdha face au phénomène de terrorisme, notamment suite aux incidents récents du mont Chaâmbi.

M. Ghannouchi a affirmé : "Nous ne pouvons être en guerre contre des idées ou contre une façon de penser. Certains nous considèrent malheureusement comme leur ennemi, et ce sont les extrémistes. Par exemple, le Front populaire a déclaré la guerre à Ennahdha. Or, nous le considérons comme une force concurrente et non comme un ennemi". Il a ensuite déclaré: "Les groupements salafistes qui n'usent pas de violence sont nos enfants et nous envisageons de dialoguer avec eux tant qu'ils restent pacifiques. On ne peut être en guerre contre des personnes pour les idées qu'elles portent, sauf en cas d'infraction de la loi ou de recours à la violence, comme c'est le cas pour ces individus qui se cachent au mont Chaâmbi. Il s'agit d'un groupement de jeunes délinquants et malfrats", avant d'ajouter "Ces salafistes violents n'ont ni foi, ni loi ni même de cervelle".

A la notion de Jihad, M. Ghannouchi a affirmé: "Non, on n'a pas besoin du Jihad sur nos terres, car nous sommes tous musulmans. Nous voulons, par contre, répandre un autre militantisme, comme l'appel au Bien et à la bienfaisance". Il a ensuite ajouté: "La Tunisie est terre de toutes les libertés, alors pourquoi la violence? C'est criminel! Il n'y a pas de place, ni d'avenir pour le terrorisme dans notre pays".

Revenant sur les propos de Sadok Chourou, élu à l'ANC d'Ennahdha et qui avait appelé à dialoguer avec les terroristes, M. Ghannouchi a expliqué que le dialogue a porté ses fruits dans des cas semblables comme l'Algérie et l'Egypte. Il a ajouté: "Nous espérons que ces salafistes évoluent de petits délinquants à des personnes mûres et sages".

Cependant, d'une voix solennelle, Rached Ghannouchi a déclaré: "L'heure est à l'épuration de notre pays de ces agresseurs; on ne peut dialoguer pour le moment avec des gens qui portent les armes contre nous. Le jour où ils se rendent et rendent les armes, on pourra discuter avec eux", sachant qu’à aucun moment, le leader d’Ennahdha n’a usé du terme « terroristes » pour désigner ces hommes armés qui tuent les membres de l’armée et des fores de sécurité.
M. Ghannouchi a ajouté : "Considérer les salafistes comme étant les bouc-émissaires d'Ennahdha est un non-sens, il faut cesser les surenchères politiques. Dans les vraies démocraties, tout le monde, gouvernement et opposition, sont solidaires et unis pour soutenir l'armée!".