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Chroniques
Que le show commence !
Par Marouen Achouri
13/11/2019 | 15:59
3 min
Que le show commence !

 

La plupart des observateurs politiques et des analystes s’accordent à dire que c’est un parlement particulier qui vient d’entrer en fonction aujourd’hui. On ne voit pas comment les membres de ce parlement pourront se hisser au niveau des immenses responsabilités qui leur sont allouées et des défis qui se présentent à la Tunisie.

Ceci ne s’explique pas seulement par l’aspect hétéroclite et dispersé de cette assemblée, imposé par une scène politique en perdition. Les membres de cette assemblée ont d’autres objectifs que celui de servir la nation du mieux qu’ils peuvent. Leurs objectifs politiques, leurs ambitions de prendre tel ou tel poste ou simplement le fait de profiter de l’immunité parlementaire, les empêcheront d’avoir le déni de soi nécessaire à la mission parlementaire.

 

On a reproché à plusieurs reprises au précédent parlement son inefficacité à cause du grand nombre de projets de loi qui sont restés dans les tiroirs. On a également reproché au parlement d’être devenu un cirque, une foire d’empoigne où les envolées lyriques et les disputes de cour d’école l’emportaient sur le vrai travail parlementaire. On craint aujourd’hui que le nouveau parlement poursuive dans cette lignée et en fasse même sa spécialité. Le vide politique et l’absence de réel programme chez une majorité d’élus ne feront que les pousser à faire le maximum de bruit possible, sans aucune efficacité.

Il serait en effet étonnant de découvrir que les Sofiène Toubel, Noureddine Bhiri, Abir Moussi ou Seif Eddine Makhlouf se découvrent des vues et des programmes concernant la santé, le transport, les technologies ou l’éducation. Le vrai travail parlementaire se déroule au sein des commissions du parlement et non pas dans les sorties bruyantes en séance plénière. C’est là que les projets de loi sont discutés et c’est la vraie arène dans laquelle les idées doivent s’entrechoquer et où les députés essayent d’imposer leurs vues et de matérialiser leurs programmes en lois. Il est fort à parier que cela n’arrivera pas dans cette assemblée et il sera facile de le savoir grâce aux statistiques des absences qui seront publiées par l’association Bawsala. Le parlement est composé en majorité de phénomènes vocaux, de tribuns qui crient plus qu’ils ne font, donc l’atmosphère fermée, studieuse et surtout non télévisée des commissions ne les intéressera pas.

 

Pourtant, ce ne seront pas les défis qui vont manquer. Ne serait-ce qu’au niveau économique, les années 2020 et 2021 s’annoncent déjà rudes du fait du montant alloué au service de la dette. Au niveau social la colère gronde un peu partout en Tunisie et la classe moyenne continue sa paupérisation. La question qui se pose est celle de savoir si les nouveaux députés ont les compétences nécessaires pour faire face à ce genre de problématiques. Les signes précurseurs sont assez inquiétants.

 

D’un autre côté, il y a les perdants. Ceux qui clament que la Tunisie va vers la catastrophe parce que le peuple a mal choisi et a mal élu. Parmi eux les soutiens et les fans du chef du gouvernement Youssef Chahed et de son parti Tahya Tounes. Ils se délecteraient presque de voir que tout va mal aller sans avoir la lucidité nécessaire de comprendre qu’ils ont balisé le chemin qui nous a menés ici. Mais ce serait trop leur demander de descendre de leur tour d’ivoire et de réaliser, une bonne fois pour toutes, qu’ils sont honnis par le peuple et que personne ne leur fait plus confiance. D’ailleurs, la composition du prochain gouvernement viendra confirmer le fait qu’il existe un monde entre leurs déclarations et leurs actes.

 

Personne ne semble avoir compris que la Tunisie n’a pas le temps pour ces enfantillages et que les difficultés réelles du peuple tunisien ne sauraient attendre. Une réelle prise de conscience de la part des députés et des gouvernants de manière générale est nécessaire car il y a urgence. Mais même avec tout l’optimisme du monde, il y a trop de raisons de douter.  

Par Marouen Achouri
13/11/2019 | 15:59
3 min
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Commentaires (4)

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Tarzan
| 13-11-2019 22:10
Le terrorisme, la malversation, l'exaction, la corruption, l'escroquerie, le blanchiment d'argent '?' ont mis enfin la main dans la main. Bonne route la Tunisie !
Toutes ces « qualités ?» vont sûrement permettre de réaliser un bond en avant sur le plan économique, de remédier à la fâcheuse dévaluation du dinar, de résoudre le problème du chômage, d'améliorer l'infrastructure, de résoudre le problème de santé, d'améliorer la vie du citoyen etc. !
Le Roi est mort, vive le Roi !

Alya
| 13-11-2019 20:33
Il fallait soutenir Chahed monsieur Achouri

Alya
| 13-11-2019 16:59
Mais nous n avons pas enfanté ces députés qui ont mêlé ose mentir à leur électorat.Oui ils vont nous offrir des spectacles de cirque gratuit TOUT EN SE TAPPANT DANS LE DOS AUTOUR DE CAPUCCIN ET DE CROISSANT PAYE PAR LE CONTRIBUABLE N EST CE PAS QALB TOUNES ET ENNAHDHA

Néphentes
| 13-11-2019 16:14
Mais ils sont tellement nombreux dans ce pays
'?a. doit être génétique

Le troupeau de bovides-citoyens peine à comprendre que les véritables enjeux sont sociio-economiques

Et que le système oligarque qui parasite ce pays depuis 40 ans est le principal danger auquel est confronté l'avenir du pays

Et que comme le souligne Si Marwen faut pas compter sur les clowns-,bédouins de l'ARP pour mener a bien les réformes nécessaires

Le bon peuple aime Fake Book et les jeux du cirque ripoux le bon peuple va être servi