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Chroniques
Quand on veut, on peut; le gouvernement ne veut pas
Par Houcine Ben Achour
20/06/2019 | 15:59
4 min
Quand on veut, on peut; le gouvernement ne veut pas

 

 

Au-delà de l’épilogue que connaîtra le projet de loi amendant et complétant la loi organique relative aux élections et aux referendums, sa promulgation ou pas par le Président de la république ou son rejet ou pas par l’Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité en cas de saisine, le sujet plus que l’objet de cette loi devrait constituer un des éléments de jugement et un nouveau critère dans le choix de l’électeur lors des prochains scrutins législatif et présidentiel. La question qui mériterait d’être posée, dorénavant sinon préalablement, à tout candidat à la députation ou à la présidentielle est celle qui permettrait de connaître sa position vis-à-vis de cette nouvelle configuration de notre système électorale : consacre-t-elle le principe de la liberté de choix et le principe de la liberté d’opinion et d’expression ?

Au-delà du dénouement que connaîtra ce projet loi, il aura le mérite de dévoiler les réelles prédispositions du gouvernement sur ses choix pour remettre l’économie du pays sur les rails. Lorsqu’un gouvernement arrive à faire passer un projet de loi, aussi sensible pour ne pas dire explosif, avec une telle rapidité et au forceps ; ce gouvernement n’a absolument plus aucune légitimité pour se plaindre des lenteurs de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour examiner, débattre et adopter les projets de loi de réforme à caractère économique, tant nécessaires pour éviter le désastre économique. Des projets de loi qui dont certains dorment, parfois depuis des années, dans les tiroirs des commissions de l’ARP.

Le sentiment qui prévaudra, désormais auprès des milieux économiques et des observateurs de l’économie tunisienne, est que le gouvernement n’est pas réellement déterminé, ni véritablement convaincu des réformes dont a besoin l’économie du pays, se suffisant de palliatifs que le ministre chargé des Grandes réformes s’empresse vite de faire grand cas alors qu’ils ne servent qu’atténuer la douleur ou préserver les apparences et non guérir du mal.

Pour maîtriser la masse salariale dans le budget de l’Etat, on a usé de l’artifice du crédit d’impôt et de la mise à la retraite anticipée des bénéficiaires de l’amnistie générale alors qu’il aurait fallu une réforme des statuts de la fonction de fonction publique. Pour répondre au défi du déficit structurel des Caisses sociales, on s’est suffit d’un allongement de l’âge de la retraite, mesure qui en fait ne résous qu’une infime partie du déficit.

Pour assainir le climat d’affaires, on s’est suffit d’une loi dite transversale d’amélioration de l’environnement de l’investissement, qualifiée de « révolutionnaire » par le ministre maître d’œuvre. Une loi qui, en fait, ne corrige, que les tares les plus criantes de notre législation de l’investissement et de ses procédures. En tout cas, on est loin d’une refonte complète du cadre institutionnel, législatif et réglementaire du climat d’affaire dévoilant une orientation et des axes stratégiques claires de développement économique.

Plus récemment, le ministre chargé des « Grandes réformes » s’est fendu d’une interview dans le quotidien La Presse pour annoncer que le gouvernement a trouvé la solution au problème de la variation des cours du pétrole sur le budget de l’Etat et les finances extérieures. Cela s’appelle le « hedging » qu’on traduit par couverture. Ainsi, afin de se prémunir des risques de choc des cours du pétrole sur les finances publiques, le gouvernement a opté pour le paiement d’une prime d’assurance. Pour faire simple, cela signifie qu’au-delà d’un niveau de cours du baril de pétrole fixé préalablement entre le gouvernement et l’institution de garantie, c’est cette dernière qui prendra à sa charge l’impact de la variation du cours à la hausse.

Prudence est mère de vertu, dit l’adage. Cependant, rien n’empêche de se demander quelles sont les raisons qui ont amené le gouvernement à opter pour cet instrument. Il y en a d’autres pourtant. L’option d’ « Achat à prix fixe » ou encore celle dite de « Processing virtuel » ont également cours sur le marché mondial de l’énergie. Elles ont le mérite de n’exiger aucune dépense supplémentaire pour l’une et évite le double effet change pour l’autre.

En tout cas, cela ne résous en rien le problème essentiel que constitue le fardeau de la subvention à l’énergie et l’empoisonnante distorsion du marché intérieur du carburant que provoque cette subvention. Cette année encore, l’Etat dépensera 2,1 milliards de dinars pour maintenir en l’état le prix public du carburant et du gasoil. Une dépense qui part en fumée chaque année alors que le pays à grandement besoin d’investir et dégager de la sorte de nouvelles perspectives d’emploi et de croissance.

Quand on veut, on peut, dit également l’adage. Malheureusement, ce gouvernement ne semble pas vouloir.

Par Houcine Ben Achour
20/06/2019 | 15:59
4 min
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Commentaires (4)

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J.traf
| 20-06-2019 21:06
Tu te permet toujours d'insulter les arabes '? lesquels arabe ne donnent aucun poids à tes diffamations ,ils laissent entendre ,(les chiens aboient la caravane passe )mais moi pour une fois je te dis :ya ras ell7am, ( în châa ALLAH ) est une parôle DIVINE à l'impératif ,encore une fois ( Al 3arab ,la yatacharrafouna bi amthâlika).Kan 3andik ASL ifhim 9adrek.

J.trad
| 20-06-2019 19:29
Ce gouvernement ne semble pas vouloir ,c'est votre conclusion ,il fallait rappeler , le conseil Divin ( lâ ta9ol li chayin inni fâ3ilouhou ghadan ,illâ an yachâa ALLAH ) ,la volonté ne garanti pas le pouvoir ,la volonté est nécessaire ,mais pas suffisante ,il y a une nuance entre (Al iràda )et (almachiâ) et ( el9odra) .

DHEJ
| 20-06-2019 18:15
Quand c'est l'intérêt du gouvernement alors il veut,


Quand c'est du bluff, alors le gouvernement ne veut pas!


Or un Nebil KAROUI est-il a la quête de Carthage pour l'intérêt des oubliés.

HatemC
| 20-06-2019 17:06
Dans les contrées Zarabo muz, ils disent tj inchallah, le inchallah dans toutes les sauces... Pourquoi ? Parce que l'arabo muz est un défaitiste, un fataliste, il n'est pas optimiste par nature, il se remet à Allah...

Or Allah veut mais c'est l'arabo muz qui ne veut pas... HC