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Protection de Moncef Marzouki ou comment faire d'une pierre trois coups
01/12/2015 | 19:58
5 min
Protection de Moncef Marzouki ou comment faire d'une pierre trois coups

 

La Garde présidentielle était la cible mardi dernier d’un attentat sanglant au cœur de Tunis. Douze de nos braves soldats ont été lâchement tués par une explosion à bord d’un bus de la présidence. Cette subdivision de la Garde présidentielle est la crème de la crème de nos forces nationales. Sa mission est d’assurer la protection du chef de l’Etat et, sur son ordre, de certaines personnalités nationales.

 

La Garde présidentielle se chargeait jusqu’à un certain temps de la protection des anciens présidents. Aujourd’hui, cette tâche est confiée aux soins du ministère de l’Intérieur. Un changement qui n’a pas été sans faire réagir l’ex-président Moncef Marzouki et son équipe. Une polémique houleuse est née autour de cette protection.

 

Quelques jours avant l’attentat de Tunis, l’ancien chef de l’Etat a été informé que de sérieuses menaces pesaient sur sa sécurité. Un plan d’assassinat, « soigneusement élaboré », le vise « de façon imminente », révèle Adnène Mansar, ancien porte-parole de la présidence de la République, lors d’une conférence de presse tenue lundi dernier.

 

La sécurité de Moncef Marzouki s’est transformée en une affaire médiatique depuis le vote, en septembre dernier, d’une nouvelle loi sur les avantages des anciens présidents de la République. Celle-ci stipule que la protection des anciens chefs de l’Etat, de leurs conjoints ou de leurs enfants mineurs, relève désormais de la compétence du ministère de l’Intérieur quand ces deniers se trouvent à l’intérieur du territoire tunisien. Pour les CPRs, il s’agit d’« une loi taillée sur mesure » ayant pour but d’ôter la protection de la Garde présidentielle à Moncef Marzouki.

 

Les mêmes se disent aussi inquiets quant à la sécurité de leur chef. Ils estiment que la protection fournie par le ministère de l’Intérieur ne fait pas l’affaire. C’est, en particulier, l’avis de Adnène Mansar qui dans une déclaration en octobre dernier, a dit ne pas avoir confiance en la protection assurée par le MI, « surtout en ces temps-ci où la situation sécuritaire à Sousse, ville de résidence de Moncef Marzouki, est très instable ».

 

Aujourd’hui, après les nouvelles menaces survenues, Adnène Mansar revient de nouveau sur le changement de loi, histoire d’insister sur « l’aspect politicien » de celui-ci, mais pas seulement. Il considère que le traitement officiel à l’endroit de Moncef Marzouki n’était pas à la hauteur de son statut d’ancien président. « Communiquer avec un ancien chef de l’Etat par l’intermédiaire de policiers n’est pas une manière appropriée. Quand BCE était menacé, c’est moi en personne qui avais reçu son fils et lui ai proposé une voiture blindée », a-t-il rappelé lors de son dernier passage dans l’émission Ness Nessma.

 

Autre reproche de M. Mansar, l’absence de dispositions spéciales ou supplémentaires, « pourtant les menaces n’ont jamais été plus réelles ». De quoi penser, selon lui, que l’ancien président avait été abandonné à son sort. « La moindre des choses aurait été de renforcer sa protection au lieu de lui demander de signer un avis d’information, sans plus. C’était comme lui dire: voilà on t’a prévenu, maintenant débrouille-toi [pour te protéger].», a-t-il critiqué.

 

Cette « démarche » a suscité « l’étonnement » de Moncef Marzouki qui, dans un post Facebook publié une heure environ avant l’attentat de Tunis, a déclaré qu’il s’attendait qu’on lui annonce le renforcement de sa protection et non le prier de signer un document. Dans la même publication, Moncef Marzouki a démenti les propos de Najem Gharsalli, selon lesquels il aurait refusé la protection du ministère de l’Intérieur. « Je l’invite à vérifier ses dires ne serait ce que pour garder un soupçon de crédibilité dans les déclarations de ce gouvernement », peut-on lire.

 

Moncef Marzouki est également revenu sur l’argument avancé, par Ridha Belhaj, directeur de cabinet de Béji Caïd Essebsi, lors de son audition à l’ARP et selon lequel la protection des anciens présidents représente un fardeau pour le budget de la présidence de la République. Un argument qui ne tient pas la route selon l’initiateur du Mouvement du Peuple des Citoyens, car « des centaines de milliers de dinars ont été dépensés dans les travaux d’aménagement du palais présidentiel secondaire d’Hammamet, rien que pour y passer quelques jours de vacances », a-t-il riposté.

 

Indépendamment de qui a tort et de qui a raison, toute cette polémique, dans les médias ou sur les réseaux sociaux, a permis à Moncef Marzouki de rester sous le feu des projecteurs. Par dessein ou par inconscience, l’ancien président continue à faire parler de lui et à capter l’attention. Faire du bruit est parfois l’unique moyen pour un politique qui a perdu dans les élections de ne pas aller aux oubliettes. Beaucoup, qui se sont tus, ont été médiatiquement enterrés. Mustapha Ben Jaâfar en est un parfait exemple.

 

« Grâce » à cette polémique, Moncef Marzouki a réussi à faire d’une pierre trois coups ; s’attirer de la compassion, capter l’intérêt et porter des coups à ses adversaires au pouvoir en insinuant qu’ils manquent de culture républicaine et de sens de l’Etat.

 

Evidemment, après le triste attentat du bus de la Garde présidentielle, Moncef Marzouki se voyait obligé de renoncer, du moins provisoirement, à sa revendication de protection renforcée. Il ne réclame plus de sécurité pour lui, mais appelle à l’unité et à cesser les querelles partisanes. « L’heure n’est pas aux conflits politiques. Nous devons être tous derrière le drapeau, derrière l’Etat », a-t-il répété dans une allocution donnée quelques heurs après l’explosion. « A chaque situation un discours qui lui sied », disait l’adage.

 

Elyes Zammit

 

01/12/2015 | 19:58
5 min
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Commentaires (13)

Commenter

Famous Corona
| 02-12-2015 18:48
Un ancien président non élu, aussi farfelu que Boukassa et Gueddafi. Il n'a cessé de souiller l'image de notre pays le rabaissant au niveau d'une vulgaire république bananière. A propos, on attend toujours son rapport psychiatrique?!!!

Najib
| 02-12-2015 18:10
Epave précieuse aux yeux de Manser ,Daimi ,Abbou et Kahlaoui car il n'ont pas de plus important à défendre et à mettre en valeur ..
Qu'ils se rassurent que personne n'a envie de se salir les mains par les débris d'une épave, ou se contaminer par l'amiante qui la compose . Cette épave peut gîter indéfiniment sans attirer le moindre intérêt des ferrailleurs .

averroes
| 02-12-2015 15:16
Il serait menacé par les monstres qu'il a protégé. On se souvient tous de ces prédicateurs et autre LPR qu'il accueillait au palais de Carthage. On se souvient de ces propos à l'égard de Jaber "C'est pour sa sécurité qu'on le maintien en prison". Le pauvre m'avait qu'un tort celui d'etre athée. Je lui propose de s'installer au Qatar la-bas il sera bien entouré.

naanaa
| 02-12-2015 13:38
On se rappelle bien des années de catastrophe de la TROIKA et sur tous les plans et notamment sécuritaire.QUI A SEME LE TERRORISME: LA TROIKA bien sur. On est actuellement en train de subir les conséquences de cette période de nonchalance vis à vis de terroristes. On les recevait dans les établissements de l'état. J'espère que vous devinez maintenant qui étaient derrière ce phénomène. enfin NOUS VAINCRONS les terroristes et ceux qui soutiennent leur projet d'obscurentisme

amine
| 02-12-2015 12:31
Ce n'est pas parce qu'on déteste Marzouki que ce n'est pas un ancien président de la République tunisienne.

Les règles et les coutumes imposées par la continuité de l'Etat doivent nous faire dépasser nos haines personnelles.

moez
| 02-12-2015 10:37
Un texte fleuve pour dire des banalités sur un ancien président qui décidément rend la bille malade à beaucoup.Heureusement qu'on l'accuse pas d'etre dérrière tout ça tellement il parait aux beaux yeux comme un oiseau de mauvais augure.Mr Zammit n'y a t'il pas des évenements plus attractifs autour du pouvoir en place pour chércher midi 14heures après certes un ancien président mais qui à l'heure actuelle ne représente que sa personne.Allez on va suivre votre raisonnement et lui faire porter carrément le chapeau.Ce chapeau trop XXL pour les faux patriotes.

Famous Corona
| 02-12-2015 10:14
Je doute que MMM soit une cible quelconque de part le manque d'intérêt qu'il inspire! Alors SVP, cessez de fabuler et de nous soûler avec ces bêtises! A propos, on attend toujours son rapport psychiatrique!?

MFH
| 02-12-2015 09:32
Il y en a marre! On en a jusqu'à la tête de des palabres de l'ex- P.Provisoire. On dirait qu'il éprouve du plaisir à causer sur des sujets superficiels, jamais sur l'essentiel. A la longue c'est stressant. Et c'est également manquer de considération et de respect pour les âmes des victimes du terrorisme, civiles ou militaires soient-elles.
Et puis qu'est-ce que ça change qu'il soit protégé par des gardes relevant du MI ou ceux de la Présidence. Est-ce à ce point il aurait peur de la mort ? Ignorait-t-il que quand celle-ci se décide, elle frappe même si l'on se trouvait dans un bunker allemand. Alors,voyons les choses avec sagesse et ça irait mieux pour tout le monde.

KANZARI
| 02-12-2015 09:01
l'ex-président MARZOUKI se promène comme n'importe qui en ville là où il habite à SAINT MAURICE (94) en région parisienne.
et en Tunisie le débat bas son plein sur sa sécurité.
PAUVRE LA TUNISIE
A BAS LES COLLABORATEURS.

khNeji
| 02-12-2015 08:56
Dans cette situation dramatique sur tout les plans que notre pays vivait BNla