Promouvoir la culture de la franchise auprès des jeunes promoteurs
Le salon de la franchise s’achève ce jeudi 8 novembre 2016. Une manifestation qui a regroupé, durant deux jours, une trentaine d’exposants, tunisiens en majorité, et qui proposaient aux quelques 2000 visiteurs et professionnels des idées de business prêts à l’emploi sous le modèle de la franchise.
Cet évènement, coorganisé par La chambre de Commerce (CCIT) et d’Industrie et l’association tunisienne de la franchise sous le thème « ton prochain patron c’est toi » a eu lieu au siège de l’UTICA, avec un objectif précis: la promotion de la culture de la franchise auprès des jeunes promoteurs.
Cette 6ème édition de Tunis-Med franchise a été marquée par plusieurs panels, durant lesquels différentes personnalités de la scène entrepreneuriale tunisienne ainsi que plusieurs intervenants étrangers, ont exposé toutes les étapes clé de la création d’entreprises en franchise.
Cet accord commercial, affirme-t-on, offre une notoriété et une expérience que d’autres mettront des années à acquérir. Pour ce, il est cadré aujourd’hui par plusieurs lois. Ces lois ont fait l’objet du discours de l’avocat Farhat Toumi, qui a exposé le cadre légal du contrat de franchise en droit tunisien.
L’article 14 de la loi numéro 2009-69 du 12 août 2009 relative au commerce de distribution, est l’une de ces lois régissant le modèle de business. Elle stipule, en effet, que le droit d’exploitation de la franchise comprend le transfert des connaissances acquises, le savoir-faire et l’exploitation des droits de la propriété intellectuelle.
Durant son intervention, Me Toumi a expliqué, entre autre, que selon la loi tunisienne, le franchiseur est obligé de fournir certaines informations au franchisé avant la signature du contrat qui les liera. Dans les faits, l’implantation d’une franchise étrangère en Tunisie est une expérience risquée vu le nombre de contraintes qui l’entourent. Contraintes qui peuvent se matérialiser dans le coût des produits proposés ou bien encore dans les problèmes liés à la douane. « Dans certain cas, il est plus judicieux de demander une simple concession de la marque qu’un contrat de franchise » concluait l’avocat.
Autre problématique exposée durant les discussions : le financement. Sujet auquel ont répondu des responsables de plusieurs institutions financières parmi lesquels nous citerons : l’Amen Bank ou bien encore l’ATB. Des responsables qui ont expliqué les différentes étapes de préparation d’un dossier « type » pour le démarrage d’une activité franchisée.
La parole est passée ensuite à Mme Kamoun qui a exposé les conditions d’obtention de la franchise de la marque qu’elle a créée : Gourmandise.
Une marque qui, après avoir conquis le marché local, s’exporte aujourd’hui à l’international. Synonyme de qualité, Gourmandise a su s’imposer au fil du temps comme « la marque » de la pâtisserie tunisienne traditionnelle par excellence. Si bien qu’un contrat de franchise signé avec Gourmandise aujourd’hui, est équivalent à une réussite quasi certaine.
Mme Kamoun a conclu son intervention expliquant que l’obtention de la franchise n’est pas systématique mais dépend d’un nombre important de facteurs pensés pour protéger son « brand » [ndlr. marque]
A partir des différentes interventions il résulte que le modèle de Business qu’est la franchise est aujourd’hui en plein essor en Tunisie, la cause est simple : tandis que pour ouvrir et développer une activité, une personne a besoin de « skills » [ndlr. compétences] bien déterminées, avec une franchise, tout le savoir-faire et les skills dont le gérant a besoin, arrivent de manière automatique avec le contrat signé avec la marque. Ceci dit, tous les intervenants ont insisté sur le fait que ce contrat n’est pas une fin en soi mais un bon début, car vu le coup de l’opération il faudra fournir beaucoup de travail pour que l’activité, quelle qu’elle soit, commence à rapporter « gros ».
Nous noterons, que lors de ces deux jours de foire, cinq entreprises tunisiennes ont été choisies par la chambre de commerce et d’industrie pour un accompagnement vers une aventure à l’international. La CCIT s’est proposée de leur fournir l’appui nécessaire pour une expansion hors des frontières de la Tunisie. Une expérience qui sera suivie au fil du temps et dont les résultats seront fournis par l’organisation.
Cette initiative qu’est Tunis-Med franchise s’inscrit pleinement dans la volonté qu’a le gouvernement aujourd’hui, d’insuffler la culture de la libre entreprise aux jeunes Tunisiens. Il parait aussi clair que le modèle de Business qu’est la franchise est attirant pour de nombreux jeunes entrepreneurs, vue la notoriété et le poids de certaines marques. Ceci dit, il s’agit ici aussi « d’affaires » et comme toute affaire, la franchise comporte une part de risque. Dans la pratique, les choses ne sont pas forcément celles imaginées au début de l’aventure, dans l’idéal.