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Chroniques
Pour Sofiène et Nadhir, excusez-nous
06/05/2015 | 15:59
3 min

 

Le degré de civisme d’un peuple se mesure à l’importance que la société donne à chacun de ses membres. Au regard de ce qui se passe en Tunisie, on est loin, très loin, d’être civilisés. Je présente d’avance mes excuses à ceux que mon texte va ennuyer. Une fois encore, j’évoquerai le sujet des deux journalistes tunisiens Sofiène Chourabi et Nadhir Guetari.
Je présente mes excuses parce que l’opinion publique adore la nouveauté et le sensationnel et que le sujet de nos deux confrères a été largement débattu par plusieurs médias. Ces excuses s’adressent également aux différents gouvernements qui ont été harcelés pour retrouver ces pauvres malheureux.

 

Je suis vraiment désolé de demander à mon gouvernement, aux chantres du prestige de l’Etat et aux démagogues du Bourguibisme de ramener nos deux confrères. Je m’excuse d’exiger de savoir, au moins définitivement, s’ils sont morts ou vivants.
Du plus profond de notre cœur, pardonnez-nous d’insister si lourdement et de penser que vous êtes une bande d’incapables. Excusez-nous, nous journalistes et particulièrement syndicat, de vous répondre au téléphone quand vous appelez pour demander s’il y a du nouveau dans l’affaire de Sofiène Chourabi et de Nadhir Guetari.
De toute manière, ce ne sont que des citoyens de seconde zone, comme nous tous d’ailleurs. Ce ne sont que des « Tunisiens ». On s’en fout qu’ils soient kidnappés pendant des mois comme on s’en fout que le Tunisien soit humilié et interdit de mettre les pieds aux Emirats parce qu’on ne lui donne pas de visa s’il a moins de 40 ans.

 

Le gouvernement tunisien ne s’est pas préoccupé du sort de ces deux citoyens perdus dans les méandres du bourbier libyen. Certainement parce que lui-même n’y comprend pas grand-chose. Le gouvernement se souvient qu’il a des ressortissants kidnappés quand Daech se met à égorger des personnes sur les plages. C’est là que la fameuse cellule de crise se réunit et puis…plus rien.
Les détails de l’affaire ont été assez exposés comme ça et il est inutile de revenir là-dessus. On en retiendra juste la déliquescence du gouvernement dans le traitement de cette affaire. Le syndicat des journalistes, malgré ses moyens limités, est allé beaucoup plus loin que l’Etat dans l’investigation sur le sort de nos deux confrères. On aurait tellement voulu que le « soleil » de Béji Caïd Essebsi brille un peu du côté de l’Est de la Libye.
Sofiène Chourabi et Nadhir Guetari ne sont certainement pas assez importants pour que l’on se démène pour eux. On n’arrive même pas à savoir s’ils sont vivants ou morts. La pudeur nous interdit de nous étendre sur la douleur de leurs familles qui souffrent depuis plusieurs mois.

 

« Le gouvernement sait ce qu’il fait et l’affaire du kidnapping des journalistes tunisiens est suivie de très près. Il est hors de question d’abandonner un citoyen tunisien ». Voilà, à peu de choses près, la teneur du discours officiel dans le marasme qu’est cette affaire. Dans les faits, inutile de préciser qu’il ne se passe rien.
Que reste-t-il ? Beaucoup de douleur et de colère. Il reste aussi des doutes, beaucoup. Personne n’est aujourd’hui capable de dire si Sofiène et Nadhir sont vivants ou morts. Personne ne peut dire où ils se trouvent et s’il y a un quelconque espoir de les revoir un jour. Personne ne peut dire si leurs kidnappeurs pourraient comparaitre un jour devant un tribunal.

 

Le prestige d’un Etat ne peut avoir de sens que si tous ses ressortissants se sentent protégés. Le kidnapping de Sofiène Chourabi et de Nadhir Guetari aura au moins permis de démontrer toute la défaillance de l’Etat tunisien dans la gestion de ce type de situations. Sofiène et Nadhir, malgré le malheur qui les a frappés, auront réussi à effectuer une belle enquête journalistique en mettant à nu l’incapacité de nos services. Pour le reste des citoyens tunisiens, évitez de vous perdre ou d’être kidnappés, parce que vous serez tous seuls.

06/05/2015 | 15:59
3 min
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Commentaires (9) Commenter
C'est une joute populiste et démagogue !
Mansour Lahyani
| 07-05-2015 16:29
M. Achouri, dans votre réquisitoire contre 'les chantres du prestige de l'Etat (oui, oui, c'est en toutes lettres !) et les 'démagogues du Bourguibisme' (que vient-il faire ici, celui-là ?) vous n'avez négligé qu'un détail, bien mince à vrai dire, mais qui fait toute la différence : qu'auriez-vous voulu que les gouvernements successifs fassent, qu'auriez-vous fait vous-meme si vous aviez été à leur place ? Dites-le-nous, le peuple tunisien veut savoir, comme dit l'autre : prendre l'avion pour Tipoli, ou vous embarquer dans une 4x4 pour entrer en Libye ? Vous auriez, peut-etre, fait jouer vos relations pour 'connaitre le sort de ces deux citoyens tunisiens perdus dans les méandres du bourbier libyen ? 'Le syndicat des journalistes, malgré ses moyens limités, est allé beaucoup plus loin que l'Etat dans l'investigation sur le sort de nos deux confrères' : que ne nous dit-il pas, dès lors, ce qu'il a découvert , et qui aurait permis de clore le dossier, d'une façon ou de l'autre ?
Dans un élan de sincérité mal venu, vous affirmez, en passant que 'Personne n'est aujourd'hui capable de dire si Sofiène et Nadhir sont vivants ou morts. Personne ne peut dire où ils se trouvent et s'il y a un quelconque espoir de les revoir un jour. Personne ne peut dire si leurs kidnappeurs pourraient comparaitre un jour devant un tribunal' Puis, tout-à-coup, coup de barre à droite, pour asséner à ce gouvernement qui n'en peut mais le coup de Jarnac définitif : 'Le gouvernement se souvient qu'il a des ressortissants kidnappés quand Daech se met à égorger des personnes sur les plages' ! Tant de populisme, tant de démagogie (c'est le mot qui convient !) laissent reveurs !!
@anis
Lotfi
| 07-05-2015 10:37
Plutôt naïveté caractérisée
populisme
anis
| 07-05-2015 06:02
Arrêtez ce populisme svp !
Que doit faire le gouvernement face à un état gouverné par des milices.
les hommes naissent inegaux
pseudo
| 07-05-2015 04:26
Si ces journalistes ou les forcs de l 'ordes appartenaient à la haute ;on se seait autrement mobilisés ;meme devant la mort on est inégaus les uns sont entrerrés dans des espacces aérés les autres se chevauchent fi jellaz ou pour visiter un proche mort on doit slaloomer pour ne pas marcher sur les tombes ;ni alleés ni symertie ;on dirait des fosses communes
l 'egalité ;il faut combattra pour l 'acquerir
fi tounis les reseaux ;laktefs;itkanbins ;limharifs;arretons de nous bercer d 'illusions
Bonne Conclusion
tounsia2
| 06-05-2015 21:50
Merci Marouene d'insister sur ce sujet et de montrer qu'au-delà de Nadhir et Sofiène, il y a un Etat qui ne sait pas protéger ses ressortissants lorsqu'ils se trouvent en difficulté à l'Etranger, ce qui veut dire qu'il ne nous reste plus qu'a prendre au sérieux votre conseil et d'éviter de nous perdre à l'étranger ou d'être kidnappé. C'est peut être idéaliste de ma part, mais je pense que si le gouvernement de M jomma a envoyé un message fort, comme par exemple mobiliser l'armée pour maintenir nos frontières avec la Libye fermées jusqu'à ce qu'on nous rende nos deux compatriotes vivants ou morts, la situation aurait évolué différemment, car des deux côtés, aucun n'aurait pu supporté cette situation plus que 48 h; Mais au lieu de cela, notre gouvernement a laissé nos frontières ouvertes et continué à recevoir les réfugiés Libyens, alors qu'il était du devoir de l'Etat de coïncider que la vie de Nadhir et sofiène compte plus que celle de tous les réfugies Libyens qui vivent aujourd'hui sur notre sol ; Malheureusement, nos dirigeants ne l'ont pas vu de cet oeil. . .
ridicule
Anis
| 06-05-2015 20:50
C'est une chronique ridicule et enfantine. Deux journalistes se rendent dans un pays étranger en état de guerre civile, et ce serait la faute du gouvernement? La seule chose qu'on attend du gouvernement c'est qu'il essaie.
Liberté d'opinion
Hannibal Barca
| 06-05-2015 19:51
1) Etes vous au courant que la mère du japonnais égorgé par l'Etat islamique s'est publiquement excusée et à déclarer que son fils par son imprudence est responsable de ce qui est lui arrivé. 2)Le bourguibisme n'a jamais exister et ce que l'on plait d'appeler Bourguibisme c'est le pragmatisme tunisien, d'ailleurs ceux sont les grosses gueules autonomes qui ont laissés leurs empreintes dans l'ére du règne de Bourguiba: Mongi Slim, Taîb Mehiri, Ahmed Mestiri, Ahmed Tlili, Ahmed Ben Salah et surtout Habib Achour et Hedi Nouira 3)Un tunisien digne ne doit pas visiter les pays du Golfe 4) la sule slution pour résoudre l'anarchie en Lybie c'est de la partager entre la Tunisie, l'Algerie et l'Egypte.
Critiques injustes
Ahled Ramy
| 06-05-2015 19:39
Encore une chronique nulle et ratée. Premièrement, le degré de civisme d'un peuple ne se mesure pas à un seul critère.
Deuxièmement, un vrai journaliste ne généralise jamais et DOIT relativiser. Or en écrivant « Au regard de ce qui se passe en Tunisie, on est loin, très loin, d'être civilisés », qui êtes-vous pour porter un jugement sur les Tunisiens et dire « qu'ils sont loin d'être civilisés » ?
Les propos de l'auteur sont d'un cynisme et d'un populisme affligeants en se permettant de faire « l'intéressant » dans une affaire aussi triste. « On aurait tellement voulu que le « soleil » de Béji Caïd Essebsi brille un peu du côté de l'Est de la Libye ». En écrivant ces lignes, vous critiquez Mr Caid Essebsi ou celui qui a parlé du « soleil de Béji Caid Essebsi » ?
De la pure démagogie que de dénigrer un gouvernement qui n'a rien à voir dans ce kidnapping des deux journalistes tunisiens qui ont, probablement, été tués ' espérons que non 'avant l'arrivée du gouvernement et du président actuels.
Ce gouvernement hérite de cette affaire survenue lors du passage de son prédécesseur dont vous ne pipez pas un seul mot. Quelle honnêteté intellectuelle. Etes-vous conscient que vous êtes en train d'accabler un gouvernement qui n'y est pour rien dans cette affaire ? Ce gouvernement prend le train en marche pour un crime survenu dans un pays sans dirigeants, dans un pays où même de grandes puissances n'ont rien pu pour leurs ressortissants (Egypte, Japon, etc.).
Mais comme certains de vos collègues à Business News, vous semblez avoir une fixation sur Mr Caid Essebsi et sur son parti, tous deux vainqueurs aux dernières élections.
Il n'en demeure pas moins que tous les Tunisiens, dignes de l'être, sont tristes et amers parce qu'ils sont impuissants face au drame qui frappe les familles de Sofiène Chourabi et Nadhir Guetari et la large famille journalistique, mais ce n'est pas une raison pour user du malheur des autres pour déverser toute votre critique, injustement, contre un pouvoir qui n'y est pour rien alors qu'aucun mot n'a été écrit sur la responsabilité du gouvernement de Mahdi Jomâ.
Un dernier mot. On aurait bien aimé avoir votre proposition et votre vision de la manière pour gérer d'une manière concrète cette affaire.
le tunisien et la critique
mokamokadem
| 06-05-2015 18:45
c'est facile de critiquer mais vous à la place du gouvernement qu'est ce que vous auriez fait ? je ne pense pas que vs soyez plus patriotique que bce !il a fait ses preuves depuis des années et vous à part le tanbir ! vous journalistes à qui mieux mieux dans la critique !