http://observers.france24.com/fr/20161024-tunisie-bizerte-pianiste-proteste-jouant-ordures
Il est très rare de voir de telles initiatives se réaliser en Tunisie.
Cela se passe à Bizerte : L’artiste Lotfi Gharbi, membre du groupe tunisien Garby’s, a installé, dimanche 23 octobre 2016, son piano au milieu des ordures. Masque sur le nez et la bouche, pour éviter les émanations nauséabondes, Lotfi Gharbi a brandi son art comme une arme pour contester la pollution et l’amoncellement des ordures dans les rues de Bizerte.
Cette action s’inscrit dans le cadre d’un clip, filmé pour soutenir les campagnes lancées sur les réseaux sociaux par des Bizertins, afin de condamner l’état de saleté des espaces publics et inciter les autorités locales à réagir.
Sensibiliser les Tunisiens à travers l’art, jouer un morceau sur son piano immaculé, cerné de toutes ces ordures, c’est l’acte engagé de cet artiste tunisien. Le spectacle déplorable et désolant des amoncellements d’ordures est une situation que tout Tunisien vit au quotidien.
Une image forte, est celle que nous offre cet artiste, mais également une leçon de civisme. Cela ne manquera pas, on l’espère, d’interpeller les autorités et de faire réagir…
I.L.
Commentaires (29)
CommenterLe tour du monde
http://observers.france24.com/fr/20161024-tunisie-bizerte-pianiste-proteste-jouant-ordures
@BN
BN : Merci d'avoir attiré notre attention.
Un article paru sur un quotidien à Oran Algérie par Kamel Daoud
par Kamel Daoud
Quelque chose de triste qui vous prend au ventre, vous met l'encre de la colère dans les yeux. D'insultant. De terrible comme révélation sur les siens face à leur terre : des milliers de bouteilles d'eau minérale, emportées par les vents, roulant sur l'asphalte. Des sachets bleus, de la saleté, des détritus. Une terrible saleté sur les plages algériennes, contrastant avec le bleu infini, le sable et les youyous de l'Indépendance. Pas la saleté habituelle qui dure depuis des ans, mais quelque chose de plus ample, grave. On ne sait pas quoi écrire sur le phénomène : le regarder, en souffrir et s'interroger : pourquoi les Algériens, en majorité, sont-ils sales ? Le dire blesse l'image édulcorée que l'on se fait de soi et des siens au « nom du peuple» et de la fiction. Mais c'est ainsi : nous sommes sales. Encore plus depuis que l'argent gratuit a libéré les excès de consommation. On vend du pétrole, on achète, on dévore puis on baisse la vitre de la voiture pour jeter ses déchets, ses emballages et ses sachets dans le « Dehors». Cet espace de personne, de la prédation, de la poubelle, de la vacance, du butin ou de l'abandon. Comparé au « Dedans algérien» : lieu des soi et des siens, de l'intime, du sentiment de propriété, du beau ou de la convivialité.
De mémoire du chroniqueur, jamais les spectacles de la saleté n'ont été aussi énormes, catastrophiques. Comme s'il s'agit d'une volonté conscience de faire mal à la terre, de se venger. Expression sinistre de la mort de l'âme et de la complète débilité de la majorité. Lien brisé et méprisant envers l'environnement. Fallait-il libérer ce pays avec du sang pour, au final, le noyer dans la saleté ? Pourquoi cette absolue inconscience ? L'Ecole ? La Religion ? Le rejet de toute autorité ? Le lien maladif entre l'Algérien et l'Administration assimilée à une autorité exogène ? La certitude que l'on va aller au paradis et que ce pays n'est qu'une salle d'attente ? La surconsommation ? La négligence de l'autorité publique ? A la fois, en vrac, en tout. Il y a de tout dans la poubelle de l'âme.
Et face à cette saleté inconcevable, on rêve presque de dictature dure : amende énorme pour la moindre bouteille de plastique jetée. Prison pour le sachet bleu ou la poubelle lancée hors de la poubelle. Il ne faut plus se jouer des sociologies faciles, il faut punir. Le crime est énorme. Il faut sévir et rééduquer les gens aux habitudes de base : se laver les mains, respecter le feu rouge comme s'il s'agissait d'un dieu tricolore, ne pas jeter ses ordures n'importe où et avoir le culte de l'hygiène et de la propreté. Car cela devient honteux et scandaleux ce pays vu par le train, la voiture ou aux bords des eaux ou dans ses espaces publics. Un assassinat de l'espace et de la terre que l'on va laisser aux enfants à venir.
Il en va de l'acte de chacun. Pas comparé aux autres, mais la sphère fermée de la responsabilité individuelle. Il en va aussi de la mission de tous : école, administrations, pouvoirs publics. Il faut sauver au moins ce pays de ses ordures. Car c'est un déluge, un raz de marée, une honte. Après des années de guerre, un millénaire d'attente et tant de sacrifices, en venir à habiter une décharge publique avec un drapeau, est une honte. Car désormais, c'est ceci le pays : des sachets bleus, des décharges, des poubelles éventrées partout, un peuple au trois quart ignare, insouciant de la terre à transmettre, bigot, sale, incivique et intolérant. La civilisation commence par l'hygiène et l'hygiène n'est pas aller se laver les pieds dans les mosquées que l'on construit par milliers, puis jeter ses déchets au visage de la terre rare et malheureuse.
Une honte. De chacun par chacun, de tous. La terre appartient à ceux qui la respectent. Si on en est incapable, autant la redonner aux colons.
Blu
Letranger
Le pire ce sont les conversations de groupes ou la pause sandwich au milieu des immondices, sans oublier le capucin en terrasse, durant des heures, sous l'emprise des odeurs de déchets à 2 mètres de là.
Maryem
Jésus aurait prononcé
Pour qui n'aura compris, je lui explique volontiers.
Extraterrestre
c'est une région.
Pourquoi nous?
Et le ministre de la propreté médecin de formation...
Mais quelqu'un sait tourner L'ETAT et ses institutions?
De toutes les manières le MOUAKHER est loin de l'etre!