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Nidaa Tounes commence à payer le prix de sa victoire
27/01/2015 | 19:59
4 min
Nidaa Tounes commence à payer le prix de sa victoire
Depuis son annonce, la composition du nouveau gouvernement suscite la controverse et anime les débats tant à la télé qu’à l’intérieur des partis. L’opinion publique comme la classe politique sont partagés sur cette composition. Certains contestent la nouvelle formation ministérielle. D’autres la cautionnent et quelques autres sont complètement déboussolés. Qu’elle que soit la composition gouvernementale retenue, son prix politique sera payé par Nidaa Tounes, d’où une certaine inquiétude de ses dirigeants.

Depuis le jour où il a rendu publique la liste de ses nouveaux ministres, Habib Essid ne cesse d’essuyer les déclarations virulentes aussi bien sur les noms qu’il avait choisi que sur le programme du gouvernement. Fortement critiquée par le Front populaire, la nouvelle équipe de M. Essid comporte, selon Mongi Rahoui, des figures indignes de confiance et ayant servi sous l’ancien régime. L’élu s’indigne notamment contre la nomination de Mohamed Nejem Gharsalli à la tête du ministère de l’Intérieur. « C’est un point noir » dit-il. Les critiques s’accumulent aussi du côté de la deuxième force politique, Ennahdha. Noureddine Bhiri, président du groupe parlementaire du parti islamiste, est allé jusqu’à accuser la formation sélectionnée de « creuser les divisions entre les régions » traitant au passage le programme gouvernemental de « maigre ».

En dehors de ces déclarations, beaucoup s’accordent à dire que le gouvernement désigné n’est pas en adéquation ni avec les aspirations des Tunisiens ni aux méthodes de consensus.

La division sur la composition du gouvernement ne concerne pas seulement la scène politique. Mais, sévit également à l’intérieur de Nidaa Tounes, pourtant parti vainqueur des élections. Des désaccords fratricides ont surgit au sein du parti à cause de la nouvelle formation gouvernementale et plus particulièrement autour de la participation, ou non, des islamistes au gouvernement.

Si certains dirigeants de Nidaa affichent un soutien plus ou moins discret à la composition de Habib Essid parce qu’Ennahdha n’y est pas représentée. D’autres sont moins solidaires avec la nouvelle équipe. Ainsi, Bochra Belhadj Hmida, farouche opposante à l’entrée du parti islamiste au gouvernement, déclare, lors de son passage, hier, sur Al Hiwar Ettounsi, que non seulement les partisans de Nidaa Tounes refusent cette participation, mais aussi, les bases d’Ennahdha repoussent l’idée de voir leur parti côte à côte au pouvoir avec Nidaa. Mme Belhadj Hmida estime, par ailleurs, que le gouvernement d’Habib Essid demeure valable, dans la mesure où il est composé de plusieurs compétences et garantit plusieurs équilibres. « Cependant, tout gouvernement présenté, lors de cette étape, fera nécessairement l’objet, de critiques et suscitera beaucoup de polémique, puisqu’il y aura toujours des personnes insatisfaites » a-t-elle lâché.

Le leader à Nidaa, Mondher Belhaj Ali, défend la même position que Bochra Belhadj Hmida mais avec un argumentaire différent. L’élu à l’ARP motive son refus par la discordance entre les programmes des deux partis « Ceux-ci ne vont pas de pair » souligne-t-il. Et d’avancer comme deuxième argument le fait que le mouvement islamiste « formait l’ossature principale de l’ancienne Troïka » qui avait fait preuve d’incompétence lorsqu’elle était à la gouverne de l’Etat.

Par ailleurs, d’autres représentants de Nidaa Tounes sont plus ouverts à l’idée de l’entrée d’Ennahdha au gouvernement. Le secrétaire général du parti, Taïeb Baccouche, exprime, en effet, un avis plus tempéré et nuancé sur la question. Il estime, ainsi, nécessaire de revoir la composition initiale délivrée par Habib Essid et d’y apporter quelques changements. Bien qu’il ne le dise pas de manière directe, M. Baccouche semble plutôt favorable à la participation d’Ennahdha au futur gouvernement.

Loin de la langue de bois servie par les hommes politiques, Myriam Boujbel, députée de Nidaa Tounes au sein de l’Assemblée des représentants du peuple, exprime son avis de manière explicite. L’élue a décrit, dans un post Facebook, la participation d’Ennahdha comme un passage obligé si l’on veut assurer la stabilité de la scène politique et faire voter les grandes réformes. Du fait de son poids, le parti islamiste ne peut être mis à l’écart et son approbation demeure nécessaire, explique-t-elle. « La pilule est particulièrement amère à avaler. Ne nous voilons pas la face ! » s’est-elle exclamée.

Force est de constater que les avis sur cette question divergent au sein de Nidaa malgré le fait qu’il soit « le parrain » du nouveau gouvernement. Ceci l’a indéniablement fragilisé.

Le futur gouvernement inclura des ministres nahdhaouis ? Réponse. Ceci est fort probable. Le retour aux négociations et le déroulement actuel des concertations laissent à constater qu’Ennahdha marquera, pour le moins, sa présence de manière indirecte, dans la nouvelle équipe d’Essid. Cette hypothèse est renforcée par une déclaration que Rached Ghannouchi avait donnée hier à l’issue de sa rencontre avec Habib Essid. Le chef islamiste considère que les propositions de son interlocuteur étaient satisfaisantes, tout en souhaitant que les consultations à venir aboutissent à un large consensus entre les différentes sensibilités politiques.

On fera aussi remarquer que, dans le cadre de ce deuxième round des négociations, l’entretien avec M. Ghannouchi était le premier d’une série de rencontres avec des dirigeants et chefs de partis. Il semble plus que probable que le gouvernement de Habib Essid sera profondément remanié. Ceci permettra de faire passer son équipe à l’Assemblée, mais il est indéniable que le chef du gouvernement en sera fortement fragilisé. Ceci sans compter sur l’atmosphère de défiance qui régnera sur la scène politique tant le chef du gouvernement se trouve exposé aux tergiversations politiques. Ceci ne peut être qu’un mauvais départ pour un gouvernement appelé à entreprendre de profondes réformes.

Elyes Zammit
27/01/2015 | 19:59
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Commentaires (9) Commenter
NIDAA
nazou
| 28-01-2015 14:47
A un boulet !!!!
Ce boulet c'est sa base electorale ,qui n'a rien compris au systeme majoritaire !!!
Ce boulet n'arrive pas a comprendre qu'il faut une majorité la plus large possible ,pour gouverner sereinement !!!!
Ce boulet court dérriere un front pop ,qui pese trois toz et demi en siege !!!
Qu'attends BCE?
Angel
| 28-01-2015 13:44
Depuis quelques temps BN se fait porte-parole de la participation de la nahdha au gvt!!!
Cette fois -c'est par la voix de Mr Zammit! Mais quelle est l'autorité de Mr Zammit pour parler au nom de la majorité des tunisiens?
Puisqu'on vous l'a dit et répété que ni la base nidaïste ni la base nahdhaoui ne veulent d'une telle situation! (cf les propos de Bochra Bel Hadj Hamida versus ceux d'une obscure députée nidaïste sans une quelconque autorité, juste pour faire le buzzz)

D'abord et comme vous le dites si bien Mr Zammit, Taieb Baccouche, qui a toujours eu une position modérée mais anti-nahdha n'a absolument pas donné son aval pour la participation de la nahdha dans ses propos " Il estime, ainsi, nécessaire de revoir la composition initiale délivrée par Habib Essid et d'y apporter quelques changements" . Il est de notoriété publique que la nahdha a tout fait pour écarter Taieb Baccouche pressenti chef de gvt en lieux et places d'Essid et a tout fait pour son exil au MAE ! C'est sans doute pour corriger cela que Mr Taieb Baccouche parle de la nécessité de « revoir la copie »
De façon perverse vous faites dire à ses propos ce que vous vous voulez faire accepter à tous. Ceci s'appelle de la tromperie volontaire de vos lecteurs, tout à fait indigne de vous!

Mais la question importante est : « qu'a ENCORE cèdé Mr Essid à la nahdha ???? »
Les bruits de couloir parlent de deux exigences de la nahdha et de deux personnages primordiaux :
- Maherzia Laabidi DOIT revenir au gvt, à n'importe quel poste ?!
Avec Bhiri à l'ARP elle est chargée de veiller au grain des nahdhaouis qui risquent des ennuis judiciaires !
- Le MAE DOIT revenir à MBJ !!!
Quand on sait la soumission de MBJ à ghanouchi et la nahdha toute entière, quand on sait son amitié toute particulière avec Hollande, quand on connait les intrications de l'affaire Charlie Hebdo avec Abdelkrim Laabidi et la police parallèle de la nahdha' on comprends bien que ghanouchi cherche un « parapluie »
Moyennant quoi ghanouchi accepterait un « retour » de Taieb Baccouche soit en tant que 1er ministre soit à l'éducation nationale et que Mr Essid reste au gvt malgré le fait qu'il soit plus ou moins discrédité de par son manque d'autorité actuelle ( En tant que 1er ministre ou en tant que MI il n'a presque plus d'autorité ce qui arrange encore une fois la nahdha !)

En dernier point accessoire, Kamel Morjane, ex-benaliste certes mais très bon MAE reconnu de tous et « repèchable », gènant pour la nahdha, serait out !

Mais en point principal, le régent de Tunis Jacob Walles , et le sous régent Erdogan ainsi que le chantre de la France-Afrique Hollande ne veulent pas voir mis hors circuit leurs poulains nahdhaouis ! Ce serait risqué pour leurs intérêts matériels !

Alors dans tout ça, qu'attends BCE qui semble suivre le pourrissement de la situation avec sérénité ?
Ce pourrissement était prévu ? a t'il été « organisé » ?
- La restructuration de Nidaa en parti fort et non en rassemblement hétéroclite rongé par les ambitions des uns et des autres ?
- L'apparition de nouveaux partis et la division de la nahdha par le biais de Jebali-Jomaa ou Marzouki ?
- La chute de ce gvt et de nouvelles élections législatives ?
- Une modification des pressions à l'international par le biais de changements géopolitiques ?
- ''

La débandade devant la responsabilité: qu'ils se la ferment alors.
rzouga
| 28-01-2015 13:17
Si tous les petits partis marchandent et posent mille et une conditions pour faire un front commun avec NT c'est la porte ouverte et un visa doré pour Enahdha ; comme si rien ne s'était passé; Ces petits partis vont le regretter amèrement mais se sera trop tard et ils n'auront plus le droit d'ouvrir leur gueule: ils ne sont bons que pour faire la figuration
Un chapeau pour El Masar qui paraît plus apte à prendre ses responsabilités.
Les fautes fatales de la Troïka
El Barmeki
| 28-01-2015 12:20
Les leaders de Nida doivent réfléchir et se rappeler que les fautes de la Troïka ont été dures pour le peuple mais ont été fatales pour les amateurs qui se prennent pour des savants politiciens bercés par les illusions de l'ambition démesurée et aveuglés par la victoire d'une bataille alors que le combat réel n'est pas encore engagé contre la pauvreté, le chômage , l'inflation, l'insécurité et les autres maux de notre société. La bonne gouvernance commence d'abord par le gouvernement. Avons besoin de tant de ministres, ce qui mettrait la coordination à rude épreuve. Avons nous besoin de secrétaires d'Etat alors que l'administration regorge de directeurs et directeurs généraux. Nous n'avons pas cessé de chanter la compétence de nos cadres et dirigeants, alors pourquoi leur donner des cannes et des béquilles pour diriger le pays au moment où nous devons serrer les ceintures. Aux bons entendeurs, salut!
euréka
yam soulagé
| 28-01-2015 09:31
voilà le résultat de tant d,animosité qui a précédé et accompagné ces élections et la prise de pouvoir de beji caid essebsi et son équipe.ce qui aujourd,hui est devenu un simple choix s,avère etre une composition en manigance pour servir and not to serve.ce qui veut dire que le monsieur esssid est malheureusement incapable de faire un choix car imposé par les à coté.gvt faible économie faible .pensée dictée conclusion il ya de la mélodie en sous sol. c est à dire que les démons de l,ombre se sont concertés pour se servir et ordonner sans aucune formulation donc essid n,est pas un lion mais une chèvre qui broutille ca et là.vous avez choisi beji fallait réfléchir et demander au moins un certificat médical pour s,assurer de sa santé.surtout mentale .car le fou est celui qui a tout perdu sauf la raison.
@BORHAN
Mannou
| 27-01-2015 23:20
"..ont gagné les élections par la ruse et après avoir menti ". Et la majorité des tunisiens sont des pauvres cons, ils n'ont pas détecté et prévu la ruse et le mensonge ??!! " on ne peut plus tromper le peuple comme jadis car la loi du bâton et de la matraque est résolument irréversible ". Cette loi n'était pas pourtant irréversible pendant les 3 ans de la Troika !! On n'en a pas vu de toutes les couleurs du 9 avril à Siliana..ect.. ??!! "seule l'urne est le juge suprême....des élections législatives anticipées s'imposent et vite ". Et ceux qui vont voter dans vos élections anticipées, ne sont pas toujours les mêmes cons qui "se sont faits avoir" (d'après vos dits) ?!! Ou bien, ils deviendront "intelligents" s'ils votent un autre parti que Nidaa dans vos élections anticipées ?? Laissez moi devinez : Ennahdha ? ou le Mouvement machin de Marzouki ? Le parti et ses dirigeants que nous avons élus, sachez que nous en avons confiance et nous croyons en eux. Nous observons, nous critiquons et nous sommes prêts à les pousser pour qu'ils orientent bien leur aiguille ; mais douter de notre choix ?? il vous faut attendre au moins 2 ans et demi pour que le bilan de mi parcours de Nidaa soit établi ( et une comparaison avec le bilan de 3 ans de la Troika soit faite ), pour que vous puissiez commencer à espérer nous déstabiliser dans notre choix, celui de la majorité des tunisiens "pauvres cons". Surtout que notre parti et le chef du gouvernement désigné sont entrain de trouver le maximum d'entente, d'accord, de conciliation et de participation de TOUS afin de garantir le contexte, l'environnement et le cadre pour un minimum niveau de réussite . Un niveau qui sera, dans toutes les circonstances, "une barre haute" pour la Troika .
Sommes-nous partis pour 4 mois de ramifications
DHEJ
| 27-01-2015 21:46
Pour élire un nouveau parlement?
mauvais depart
hafedhfbk
| 27-01-2015 21:40
Ca augure d un avenir de turbulance et de decisions a la legere
POUR DES ELECTIONS ANTICIPÉES...!
BORHAN
| 27-01-2015 21:32
Ce n'est plus possible....
Mais où traînons-ils notre cher pays ???
Nidaa Tounès, ce petit parti crée de toues pièces à la va vite, s'avère d'emblée incapable de gérer les affaires du pays.
Ces gens-là, qui ont gagné les élections par la ruse et après avoir menti, se retrouvent piégés par leurs propres désillusions.
Ils ont le pouvoir mais ils ne savent plus quoi faire avec ce cadeau empoisonné.
Quant à leur patriarche, il a réalisé son rêve grâce au coup de pouce d'Ennahdha et ne se soucie plus du reste.
Et, tous ces contre-révolutionnaires de tous bords, ils ont bloqué et empêché la gestion de la troîka et aujourd'hui ils sont en train de payer de leurs erreurs et commencent à récolter les fruits de leur "obscurantisme politique" aveugle.
Par les temps qui courent, la politique post-révolution, ne s'improvise plus car la donne a changé.
On ne peut plus trompé le peuple comme jadis car la loi du "bâton, de la matraque" est résolument irréversible.
Aujourd'hui, seul l'urne est le juge suprême.
Ne perdons plus de temps, la pays n'est plus capable de supporter davantage de blocage et d'inertie....des élections législatives anticipées s'imposent et vite...
C'est la seule voie susceptible de nous sortir de cet état de marasme insoutenable.
Triste de mon pays.