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Karoui/ Riahi : Racket ou escroquerie?
16/10/2014 | 1
min
Karoui/ Riahi : Racket ou escroquerie?
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Depuis quelques jours, sont au centre de l’actualité, Slim Riahi et les frères Karoui. Pour cause, une émission qu’a diffusée la chaîne Nessma, en date du 14 octobre 2014. L’émission en question avait pour objet le parcours de l’homme politique sulfureux. Une polémique a précédé sa diffusion et une autre l’a suivie : Slim Riahi évoquant un chantage qu’auraient effectué les frères Karoui pour monnayer la non-diffusion de ladite émission. Les Karoui évoquant, quant à eux, une escroquerie qu’aurait commanditée Slim Riahi. Plus de 4 millions de dinars en jeu ! Retour sur une affaire qui risque de durer.


Dans un entretien accordé à Business News, Ghazi Karoui est revenu sur des accusations  faisant état d’un chantage effectué par les dirigeants de ladite chaîne et évoquant un montant de 4 millions de dinars qu’auraient réclamé les dirigeants de Nessma pour ne pas diffuser l’émission d’investigation qui a été consacrée au parcours de Slim Riahi.

Les accusations de Mohsen Hassen, dirigeant de l’UPL sur Shems Fm hier 15 octobre 2014, à l’encontre de Ghazi et Nébil Karoui, Chafik Jarraya et Borhen Bsaïes ont fait réagir M. Karoui qui a tenu à apporter les éclaircissements nécessaires quant au litige opposant la chaîne Nessma à Slim Riahi. M. Karoui revient sur un échange avec Slim Riahi, suite à son achat des fréquences de la chaîne Ettounsiya et à sa décision durant l’été 2013 de fermer la chaîne, après la vindicte manifestée contre lui par des animateurs phares de ladite chaîne.
Nébil Karoui aurait alors remis à Slim Riahi des chèques de 4,13 millions pour la création d’une entreprise commune qui devait lancer  un  bouquet télévisé réunissant les deux hommes d’affaires. Les deux hommes se sont retrouvés une dizaine de fois au moins et avaient commencé à mettre en place le projet commun.
 

Un mois et demi après, soit peu de temps après la rencontre parisienne entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi à laquelle avaient pris part Nébil Karoui et Slim Riahi, ce dernier a versé les chèques qui étaient supposés constituer une forme de garantie non endossable destinée à des fins bien déterminées, à savoir la création de l’entreprise commune.

Il y a un an et suite à cet acte estimé délictueux, selon Ghazi Karoui, Nébil Karoui a déposé plainte pour escroquerie au Tribunal de première instance de Tunis. Une enquête a bel et bien été ouverte à ce propos au niveau de la brigade criminelle.

Après la diffusion de la bande-annonce de "Nessma Investigation", il y a de cela quelques jours, Slim Riahi  et ses avocats ont multiplié les contacts avec l'entourage de Nébil Karoui, dont Chafik Jarraya et Borhène Bssaïes,  afin de convaincre M. Karoui de ne pas diffuser l'émission, lui proposant de lui restituer, en contrepartie, la somme qui avait été débitée (soit les 4,13 millions de dinars évoqués plus haut).

Ghazi Karoui ajoute que Slim Riahi ayant essuyé un niet catégorique de la part de son frère, s’est adressé à lui,  pour qu'il joue les bons offices. L'avocat de Slim Riahi lui a demandé  d’intervenir auprès de Nébil Karoui pour le persuader d’abandonner la plainte et d'annuler la diffusion de l’émission d’investigation sur Nessma. En contrepartie, son client s'engageait à lui restituer  l'argent qu'il lui aurait été soutiré.

Nébil Karoui a estimé qu'il n'y avait pas lieu de négocier et que l'opinion publique devait être alertée sur les pratiques de Slim Riahi dont il se dit être lui-même victime. Sa seule concession a été, selon notre interlocuteur, l'éventualité de  surseoir à la diffusion de la deuxième partie du programme, relative à la jeune enfant décédée, Loujayn. Et ce, à condition que Slim Riahi contacte ses parents, leur présente ses condoléances, des excuses et leur verse un dédommagement  substantiel. Toutefois, la diffusion de la première partie de l'émission n'était pas négociable, pour le dirigeant de Nessma.


Ghazi Karoui déclare avoir été a été harcelé par téléphone afin de se faire piéger.  Il a été enregistré à son insu et des phrases toutes faites ont été glissés dans la conversation telles que "l'argent que vous exigez""dans le cadre de l' échange que vous demandez"," les 4milliards sont prêts", etc. afin de l'amener à entamer un échange susceptible de constituer une preuve contre lui et son frère. « Ces échanges téléphoniques enregistrés vont devenir une pseudo-preuve de chantage brandie par  un dirigeant de l’UPL sur Shems Fm », indique Ghazi Karoui.

Ces même interlocuteurs n'auraient pas cessé, selon ses dires, de lui "conseiller" d'éviter les problèmes, de penser aux enfants, à la famille, aux conséquences de sa témérité dans le but de l'intimider et, implicitement, de le menacer.

Ghazi Karoui estime être, lui et son frère, d'abord victimes d’une escroquerie, ensuite d’une manipulation visant à leur coller une affaire de chantage. Il dénonce ces pratiques et se déclare profondément choqué par « ces actes malhonnêtes  aux relents mafieux ».

A noter que l’affaire opposant Slim Riahi aux Karoui a pris une tournure  judiciaire défrayant la chronique. En plus de la plainte déposée l’année dernière, une enquête a, en effet, été ouverte aujourd’hui 16 octobre 2014, dans le cadre des menaces que les propriétaires de Nessma disent  avoir reçues. Et ce, après diffusion de la première partie de l'émission consacrée aux promesses fallacieuses que Slim Riahi aurait faites dans plusieurs villes tunisiennes et qui ont abusé de la bonne-foi et de la crédulité autant des citoyens que des autorités, selon les Karoui et les conclusions auxquelles a abouti leur émission d’investigation. La guerre entre les Karoui et le Riahi, n’en est qu’à son début !
 

Inès Oueslati
16/10/2014 | 1
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