On vous suivra, on vous traquera et on vous trouvera !
Les avocats ont bien voulu avoir la gentillesse de suspendre leur « semaine de colère ». C’est ce qu’ils ont annoncé, par la voix de leur ordre, le 26 octobre. C’est qu’ils sont en colère les avocats, ils sont fâchés de devoir payer des impôts comme tout le monde. Rappel toujours utile : la Loi de Finances 2017 ne prévoit aucune augmentation des impôts qu’ils doivent normalement payer. Aucune.
Cette Loi de Finances vient de faire son entrée dans les dédales de l’Assemblée et elle commence à être examinée par la commission des Finances. Commission présidée par Mongi Rahoui, un élu qui pense que le FMI a créé l’organisation terroriste Daech et qu’il la finance… Bref, passons.
Les représentants du peuple devront donc trancher sur cette question des impôts des avocats. La logique voudrait que les élus fassent leur travail et privilégient l’intérêt du peuple, qu’ils sont censés représenter. Ils devraient donc entériner la proposition gouvernementale et faire en sorte que les avocats paient leurs impôts comme tout le monde, parce qu’il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement. Mais on sait que la vie politique tunisienne est aussi fâchée avec la logique que les avocats avec leur devoir fiscal.
Le lobby des avocats à l’Assemblée s’activera certainement pour tuer cette initiative ou, au moins, pour la vider de toute substance. Cela a déjà été le cas à plusieurs occasions auparavant parce que le problème des impôts des métiers libéraux n’est pas nouveau.
C’est là où j’en viens à mon propos. En tant que média, en compagnie d’autres observateurs dont des influenceurs sur les réseaux sociaux, nous suivrons à la virgule près tous les amendements, modifications et propositions dont fera l’objet la Loi de Finances 2017, particulièrement sur la question des impôts des avocats et des médecins. Chaque élu qui entravera ou votera contre la question de la justice fiscale sera exposé à l’opinion publique et ses électeurs sauront, avec précision, ce qu’il a fait dans le cadre du vote de cette Loi de Finances.
Les avocats nous accusent de mener des campagnes de dénigrement contre eux, les politiciens, dont beaucoup d’élus, profitent de nos colonnes et des plateaux des confrères pour dire à quel point les médias ne sont pas professionnels, un contrebandier notoire se permet de dire qu’il achète des journalistes et même Adnène Mansar, auteur du « Livre noir », se permet de donner des leçons en intégrité. Dans ce cas, nous irons jusqu’au bout.
Les travaux de l’ARP sur cette Loi de Finances 2017 feront l’objet d’une attention accrue et on s’acharnera à défendre l’égalité fiscale de tous. Personne n’est au-dessus des autres et les métiers « nobles » devraient se rappeler qu’ils ont un rang à tenir. Cette supposée élite ne doit pas se permettre de devenir une bande de voleurs en règle. Les avocats qui demandent à être payés en liquide et les médecins qui font payer un petit supplément aux Libyens et aux Africains n’ont vraiment, mais vraiment, aucune leçon de morale à donner à qui que ce soit.
Les élus qui ne viennent même pas travailler, ceux-là mêmes qui sont incapables de débuter une réunion ou une séance plénière à l’heure, certains d’entre eux qui usent de leur influence pour faire embaucher des proches ou pour se dégoter des terrains, n’ont pas, non plus, de leçons de moralité à donner.
Nous nous chargerons de rappeler à tout élu qu’il se trouve au Bardo pour défendre les intérêts du peuple, de ceux qui l’ont élu, et non pas de telle ou telle corporation, même s’il peut en faire partie. Nous mettrons un point d’honneur à dénoncer tous les agissements susceptibles de favoriser tel ou tel corps de métier par rapport au reste de la population. Nous ferons en sorte que les électeurs se souviennent de ce qu’ils ont fait sous la coupole du Bardo, lors des prochaines élections.