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Chroniques
On vous suivra, on vous traquera et on vous trouvera !
26/10/2016 | 15:58
3 min

 

Les avocats ont bien voulu avoir la gentillesse de suspendre leur « semaine de colère ». C’est ce qu’ils ont annoncé, par la voix de leur ordre, le 26 octobre. C’est qu’ils sont en colère les avocats, ils sont fâchés de devoir payer des impôts comme tout le monde. Rappel toujours utile : la Loi de Finances 2017 ne prévoit aucune augmentation des impôts qu’ils doivent normalement payer. Aucune.

 

Cette Loi de Finances vient de faire son entrée dans les dédales de l’Assemblée et elle commence à être examinée par la commission des Finances. Commission présidée par Mongi Rahoui, un élu qui pense que le FMI a créé l’organisation terroriste Daech et qu’il la finance… Bref, passons.

 

Les représentants du peuple devront donc trancher sur cette question des impôts des avocats. La logique voudrait que les élus fassent leur travail et privilégient l’intérêt du peuple, qu’ils sont censés représenter. Ils devraient donc entériner la proposition gouvernementale et faire en sorte que les avocats paient leurs impôts comme tout le monde, parce qu’il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement. Mais on sait que la vie politique tunisienne est aussi fâchée avec la logique que les avocats avec leur devoir fiscal.

 

Le lobby des avocats à l’Assemblée s’activera certainement pour tuer cette initiative ou, au moins, pour la vider de toute substance. Cela a déjà été le cas à plusieurs occasions auparavant parce que le problème des impôts des métiers libéraux n’est pas nouveau.

 

C’est là où j’en viens à mon propos. En tant que média, en compagnie d’autres observateurs dont des influenceurs sur les réseaux sociaux, nous suivrons à la virgule près tous les amendements, modifications et propositions dont fera l’objet la Loi de Finances 2017, particulièrement sur la question des impôts des avocats et des médecins. Chaque élu qui entravera ou votera contre la question de la justice fiscale sera exposé à l’opinion publique et ses électeurs sauront, avec précision, ce qu’il a fait dans le cadre du vote de cette Loi de Finances.

 

Les avocats nous accusent de mener des campagnes de dénigrement contre eux, les politiciens, dont beaucoup d’élus, profitent de nos colonnes et des plateaux des confrères pour dire à quel point les médias ne sont pas professionnels, un contrebandier notoire se permet de dire qu’il achète des journalistes et même Adnène Mansar, auteur du « Livre noir », se permet de donner des leçons en intégrité. Dans ce cas, nous irons jusqu’au bout.

 

Les travaux de l’ARP sur cette Loi de Finances 2017 feront l’objet d’une attention accrue et on s’acharnera à défendre l’égalité fiscale de tous. Personne n’est au-dessus des autres et les métiers « nobles » devraient se rappeler qu’ils ont un rang à tenir. Cette supposée élite ne doit pas se permettre de devenir une bande de voleurs en règle. Les avocats qui demandent à être payés en liquide et les médecins qui font payer un petit supplément aux Libyens et aux Africains n’ont vraiment, mais vraiment, aucune leçon de morale à donner à qui que ce soit.

 

Les élus qui ne viennent même pas travailler, ceux-là mêmes qui sont incapables de débuter une réunion ou une séance plénière à l’heure, certains d’entre eux qui usent de leur influence pour faire embaucher des proches ou pour se dégoter des terrains, n’ont pas, non plus, de leçons de moralité à donner.

 

Nous nous chargerons de rappeler à tout élu qu’il se trouve au Bardo pour défendre les intérêts du peuple, de ceux qui l’ont élu, et non pas de telle ou telle corporation, même s’il peut en faire partie. Nous mettrons un point d’honneur à dénoncer tous les agissements susceptibles de favoriser tel ou tel corps de métier par rapport au reste de la population. Nous ferons en sorte que les électeurs se souviennent de ce qu’ils ont fait sous la coupole du Bardo, lors des prochaines élections.    

26/10/2016 | 15:58
3 min
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Commentaires (25)

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TOTO
| 30-10-2016 16:28
Président de la commission des finances n'est pas seulement une question de diplômes, mais surtout de convictions et de valeurs. Je n'ai aucune sympathie pour Mongi Rahoui, mais la question est de savoir si nous avons en Tunisie une réelle volonté pour mettre en place une politique d'égalité fiscale. La question est bien sûr non, car quand on voit le nombre de contrôleurs, c'est à mourir de rire, 670. On aurait dû avoir 10 000, il n'y a qu'à redéployer une bonne partie des fonctionnaires, et les former pour tout contrôler, et je ne parle pas des contrôles sanitaires, contrôles des prix.
Pourtant, il suffit d'instaurer la numérotation des ordonnances pour les médecins, et Min Ayna laka hadtha pour les avocats, les pharmaciens, même les Hammassas, et je ne parle pas des juges et certains fonctionnaires qui possèdent un patrimoine important (villas qui coûtent au bas mot un demi-milliard), alors que leurs salaires sont entre 800 et 2000 dinars. Je ne parle pas des gabegies qui se passent au sein des sociétés publiques (STEG, SONENED, STIR, EL FOULEDH, STIP (avec les anciens responsables), ....). Dernièrement, une pharmacie de nuit a été cédée à Sfax pour 1,8 Milliards de nos millimes, je serais curieux de connaître le montant de l'impôt que paye le pharmacien acquéreur (une autre pharmacie à Ennasr a été vendue pour 3.8 Milliards!!!). Bref, tout est pourri dans notre pays. Et puis pourquoi, les salariés ne se mettent pas en grève pour exiger, je dis bien exiger l'égalité fiscale pour tous, et que l'état mette en place un système où chaque citoyen paye l'impôt dont il est redevable, et qui est calculé à partir de ce qu'il gagne réellement, et non, par ce qu'il exerce telle ou telle fonction.
Juste une dernière remarque, les étrangers ne peuvent pas passer le concours pour intégrer l'ENA, mais c'est des accords avec des pays qui permet entre autres à des Tunisiens de rentrer dans cette prestigieuse institution, et là, tout est permis.

lario
| 27-10-2016 16:59
Les médecins, les pharmaciens, les avocats et tous les emplois qui ne sont pas assujettis à la retenue à la source des impots doivent comprendre que dans leur intérét et de celui de leurs futures générations de se soumettre à la loi et d'apaiser la répugnance et méme parfois l'indigation et la révolte du peuple , un ouvrier, un instituteur, dans le secteur public ou privé se voit déduire automatiquement de son alaire une somme plus ou moins importante comme impot en constatant qu' un avocat ou un pharmacien ou un médecin qui ne paye que le cinquiéme ou le dixiéme de la part de ce démuni est inconcevable et révoltant. C'est le moment ou jamais de régulariser et de réformer cette injustice criante. MR le président BCE , son président de l'ARP, et son président du gouvernement ont le devoir de réparer cette injustice dans l'urgence , d'éviter une fois pour toute la politique "aprés moi le déluge - les chiens aboient et la caravane passe-,et le laisser faire, laisser aller" - d'instaurer contre vents et marées la répartition équitable des richesses , condition inéluctable de toute stabilité et sécurité de notre aimable TUNISIE

St Just
| 27-10-2016 16:09
'Wait and see' reflete une passivite certaine qui ne peut qu aggraver la situation.
Je remercie monsieur Achouri dans son audacieux article et en denoncant toute tentative de detournement de cette loi.

pit
| 27-10-2016 12:00
Si BN pouvait recueillir, vérifier et diffuser les affaires et les noms de toute personne impliquée dans les affaires louches (contrebande, corruption...) ça serait génial. Tunsiens nous avons du pain sur la planche...il est temps de faire le ménage! Tahia Tounes

IMOU
| 27-10-2016 08:24
J'attends impatiemment comment nos élus dont la majorité est formée d'avocats et de médecins vont se comporter lors de la discussion du projet de la L.F2017.
WAIT AND SEE

lagon
| 27-10-2016 08:10
Quand je vois qui préside cette commission des Finances je devine de suite à quoi s'attendre. Mr Rahoui qui se prend pour le nombril du monde avec ses idées d'un autre siècle s'attaquant aux pourvoyeurs de fonds (FMI , Banque Mondiale) d'une Tunisie spoliée par la Troika et les Islamistes et se trouvant sans le sou a obtenu son bac après rachat et a effectué des études de gestion à Jendouba (une faculté de seconde zone pour les rachetés ) est à la tête de cette commission. Je suis désolé mais il faut un polytechnicien + ENA Paris ou un ancien de l'école des impôts de Bordeaux pour présider une telle commission.

Elsa ben Amor
| 27-10-2016 05:59
Bravo et bon courage à tous ceux et celles qui dénoncent ces profiteurs de la confiance que le peuple leur a donnée . Ces députés dont beaucoup sont avocats vont absolument user de toute leur force pour contre carrer la loi des finances 2017 qui n'est pas du tout à leur gout. Personne n'est au dessus de la loi et personne n'est indispensable .Et effectivement le rôle, de tous les médias et de dénoncer ces voyous farouchement et et sans pitié . Trop c'est trop . Il n'y a pas que le pauvre citoyen qui doit payer . En Tunisie notre élite est composée de profiteurs et de corrompus et puisqu'ils n'ont pas froid aux yeux et bien le peuple aussi ne doit pas en avoir et doit se mobiliser contre eux en criant au scandale par tous les moyens jusqu'à obliger toutes ces corporations à se comporter d'une manière civilisée et payer leurs impôts comme tout le monde . Et sur ce point je soutiens absolument l'UGTT .

observator
| 26-10-2016 21:25
ces gros corrompus qui ne payent pas les impôts qui s'enrichissent illicitement financent des partis politiques des députés des médias.
Oui tout le monde doit payer ses impôts mais ces corrompus qui ont amassé des milliards par un business douteux bénéficient d'une impunité totale normal ils contrôle les rouages de l'Etat.

observator
| 26-10-2016 21:19
Pourquoi eux sont à l'abri.
Ils sont protégés et par l'Etat et par les médias.
Parce que tout simplement beaucoup de ces médias sont financés justement par ces gros hors-la-loi.
Ils sont connus ces grands bandits qui financent des gros pa

SAM53
| 26-10-2016 20:48
Bravo Mr Achouri de vouloir donner un coup de pied dans la fourmilière .On a besoin de vrais journalistes comme vous et ceux de Médiapart en France un vrai travail d'investigations et surtout le suivi des affaires judiciaires comme celle de bouchleka et le million chinois ou sheraton gate,l'histoire moez ben gharbia avec ses révélations sur les assassinats politiques ou la censure de marzouki,les dessous de l"ivd etc etc...Bon courage Mr Marouène et à bientôt de vous lire.