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Nidaa Tounes, la fin d’un règne !
18/02/2019 | 19:59
6 min
Nidaa Tounes, la fin d’un règne !

 

La crise, qui a longtemps divisé Nida Tounes, n’arrive pas à baisser en intensité. Il semblerait que la voie d’une résolution de la crise n’arrive pas à se dessiner à l’horizon. Les derniers rebondissements, qui n'ont guère surpris, ont révélé la profondeur des dissensions qui divisent les figures de ce parti. Un parti qui, depuis les élections de 2014, vit au rythme des frictions.  En témoigne le nouvel épisode d’une lutte engagée entre Ridha Belhadj et Hafedh Caïd Essebsi. Un bras de fer qui a fait surgir un nouveau clan soucieux, lui aussi, de « sauver » le parti. 

 


L’intensification des querelles intestines au sein de Nidaa Tounes ne cesse de prendre des proportions inattendues et la crise n'en finit pas de s’aggraver au sein d’un parti qui n'est plus que l'ombre de lui-même. 

Alors que le torchon brûle entre les différents clans, le comité politique de Nidaa Tounes a, dans un communiqué signé, par Hafedh Caïd Essebsi, gelé l’adhésion et les activités de Ridha Belhaj, coordinateur général de Nidaa, au sein de toutes les structures du parti.  

La décision aussi surprenante qu’inattendue pour certains, très désirée probablement pour d’autres, d’exclure Ridha Belhadj a pris de court de nombreux observateurs. Une décision qui a mis le feu aux poudres et creusé les clivages, entre le fils du président de la République, qui se proclame, seule autorité dans le parti, et les autres...  « Une décision jugée anarchique, illégale et sans aucune valeur juridique », selon Ridha Belhadj. 

 

Ce qui surprend dans ce feuilleton de mauvais goût et à rebondissements, c'est à l'évidence les retournements de situations et le changement brutal des positions. Les alliés d’hier sont devenus, par on ne sait quel artifice, des ennemis, pour redevenir des « alliés », pour finir, aujourd’hui à nouveau ennemis. Ces mêmes alliés, en l’occurrence Ridha Belhadj, qui avait quitté Nidaa, pour créer son propre parti, invoquant les défauts majeurs et incorrigibles de Hafedh Caïd Essebsi, a fini par retourner au bercail, pour soutenir, le même HCE afin de rester à la tête de Nidaa Tounes. Aujourd’hui, ce même Ridha Belhadj est « exclu » du parti, non sans faire du bruit. 

Cette décision marque un nouvel épisode dans la guerre de succession qui a non seulement nui au parti, mais qui risquerait de l’anéantir. D’ailleurs, s’il est vrai que le dernier baromètre politique donne toujours Nidaa Tounes, en deuxième position, en matière d’intention de vote aux législatives de 2019, il n’en demeure pas moins, qu’on est loin, voire très loin, des chiffres de 2014. Selon le dernier baromètre de Sigma Conseils, Nidaa aurait 15,5% des intentions de vote. Il devance, ainsi, légèrement Attayar de Mohamed Abbou (10%), d’environ 5%. 

 

Tous s’accordent à affirmer que depuis l'élection de Béji Caïd Essebsi à la présidence de la République, le parti ne survivrait pas à son fondateur. Le déroulement des événements leur donne raison. Une fois Béji Caïd Essebssi, à Carthage, les leaders du parti, y compris son fils, se sont livrés une guerre fratricide pour assurer leur mainmise sur le parti. D’ailleurs, le gel de l’adhésion de Belhadj, a conduit à la naissance d’un énième clan de « sauvetage du parti », baptisé « Retrouvailles », pour répondre à l’appel des anciens « «nidaïstes historiques », à l’instar de Mondher Belhaj Ali, Abdessatar Messaoudi et du même Ridha Belhaj, après un  retour aux côtés de Hafedh Caied Essebssi qui finalement n’a pas été de longue durée. Ce même Ridha Belhadj dont le retour au sein de Nidaa, n’a pas aidé à aller dans le sens de la solution. Il s’était, rappelons-le, aligné aveuglément aux thèses du directeur exécutif, allant jusqu’à prendre la main pour mener le combat contre Youssef Chahed.

 

Aujourd’hui, encore ce même Ridha Belhadj a, daigné répondre à l’appel des « nidaïestes historiques », qui avaient quitté le parti à cause de la direction actuelle. Cette énième réunion, provoquée par les anciens, dans une tentative de sauver ce qui reste de Nidaa, s’il en reste quelque chose, a décidé de « soutenir la commission des préparatifs du congrès ». On retombe dans les accusations, l’exclusion, la grande volonté de se débarrasser du fils de son « père », par qui tous les malheurs arrivent, qui est à l’origine de tous les problèmes du parti par sa quête infatigable de demeurer aux commandes. 

En effet, la réunion du dimanche, a délégué toutes les prérogatives pour diriger le parti jusqu’à la tenue du congrès, à la commission des préparatifs du congrès de Nidaa Tounes.  Car, à leur sens, « le comité politique actuel n’a plus aucune légitimité juridique ».

Lors de cette même réunion, Ridha Belhaj, a indiqué que « le parti est en chute libre ». On a l’impression que Ridha Belhadj n’est même pas conscients que le parti n’est plus en chute libre. Pire, il a touché le fond et il s’est brisé en mille morceaux.

 

 

Le nouveau tournant enregistré risque de précipiter l’implosion de Nidaa, déjà au bord du gouffre, avec une perte de vitesse plus prononcée, pour un parti qui a, quand même, remporté les élections de 2014.  Le parti est en train de se scinder davantage voire de disparaître. 

Et, comme il fallait s’y attendre, Hafedh Caïd Essebssi ne s'avoua pas vaincu. En dépit de ses rares apparitions dans les médias, il accorde une interview au journal « Al Chourouk », pour fustiger ses « détracteurs ». 

« Ridha Belhaj a démissionné auparavant lorsqu’il était président du comité politique et j’ai accepté sa démission. Il a formé le parti « Tounes Awalan » et il a échoué lors des municipales, comme tous les partis dissidents de Nidaa d’ailleurs. Lorsqu’il a voulu réintégrer Nidaa, j’ai convaincu les dirigeants du parti, bien que plusieurs d’entre eux étaient contre son retour », a-t-il dit.

Hafedh Caïd Essebsi a indiqué que Ridha Belhaj tente de détruire le parti à travers les réunions parallèles qu’il tient. « Il ne m’en a pas informé, de par ma qualité de directeur exécutif. Il n’a pas informé le bureau politique et il n’a invité aucun de ses membres. Il nous a placés comme une direction de façade. Son objectif principal est de m’évincer lors du congrès », a-t-il ajouté. 

 

 

Sorti gagnant des élections de 2014, Nidaa Tounes avait sur les épaules l’espoir d’une grande partie du peuple tunisien. Or, aujourd’hui, le mouvement ne cesse de décevoir non seulement ses électeurs, mais aussi ses alliés, voir tout un peuple. Pour plusieurs d’ailleurs, la victoire de Nidaa censée faire sortir le pays de son marasme, s’est malheureusement transformée en une sorte de damnation. Supposé être un parti rassembleur, fédérateur et surtout un contrepoids important à Ennahdha,  Nidaa Tounes se trouve aujourd’hui, plus fragilisé que jamais, par les égos surdimensionnés de ses propres « enfants » qui,  à couteaux tirés,  se disputent le leadership.

 

Pire encore aucun n’a envie d’enterrer la hache de guerre. En attendant les rebondissements et les nouveaux épisodes d’un feuilleton, de mauvais goût, le pays sombre davantage dans sa crise économique et sociale, et les alternatives du salut ont du mal à se mettre en place. Ce parti dont la direction depuis un bon bout de temps est à bout d’arguments, reste obnubilée par les commandes.

Dans la course pour les élections de 2019, Nidaa Tounes en mal de leadership et de repères, cherche, via l’ensemble de ses clans qui « s’entretuent », à retrouver le bout du tunnel à n’importe quel prix. Affaibli, le Nidaa actuel est à l’affut d’une bouée qui ne lui permettra pas certainement de retrouver son aura, mais de prendre sa revanche sur le mauvais sort qui ne finit pas de le poursuivre, quitte de disparaitre par la suite. Avec tous les conflits et les clans issus de Nidaa Tounes, réussira-t-il à rassembler ses anciens et à participer aux prochaines élections, ou assisterions-nous à la fin d’un règne ? 

 

 

Insaf Boughdiri 

18/02/2019 | 19:59
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Commentaires (7)

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EL OUAFFY avec Y à la fin
| 19-02-2019 20:29
vous aviez encore de doute envers la reconduction de la règne de notre président qui avait sauvé le pays d'une situation dangereuse il travaille seul malgré que certains éléments créaient des obstacles pour prouver qu'il n'est pas en mesure d'assumer le pouvoir alors ce président progresse le jour le jour en négligeant tout acte de perturbateurs .

tounsi
| 19-02-2019 18:38
je ne suis pas sure qu'il y a eu dèja un règne pour dire la fin d'un règne. A mon avis c'est une faute grave qui mérite un rattrapage de votre part.

Mansour Lahyani
| 19-02-2019 17:45
J'ai l'impression d'avoir raté au moins un épisode. Rappelez-moi, s'il vous plaît : quand donc Nida a-t-il inauguré son règne En 2014, lorsque BCE n'avait pas encore découvert les "vertus" de son fiston, il faisait encore illusion : on croyait avoir enfin découvert LE roi, et on le promettait à un long règne, qu'on voyait déjà couronné de succès, et réaliser tout ce qui était espéré de cette révolution... lorsqu'un jour, patatrac ! BCE se mit dans la tête que son fiston était trop à découvert et que, lui parti, le bambin n'aurait jamais trouvé de sder assez hanine pour lui mettre le pied à l'étrier : fin subite de l'épopée de Nida ! Des gens de bon conseil ont entrepris de lui faire comprendre qu'à l'homme de la rue, il avait des comptes à rendre... mais, contrairement à ce que raconte la chanson, ils n'ont pas été en mesure d'aller jusqu'au bout de leurs tentatives, et Nida est passé entre d'autres mains fort peu expertes... Depuis, il se traîne entre les pattes de Toubal, de ce junior des CE, des Farjaoui, des Bsaies, et j'en passe !
Adieu, donc, Nida : ton règne aurait pu être florissant!

EL OUAFFY avec Y à la fin
| 19-02-2019 15:36
Il me semble que vos calculs sont douteux, l'actuel président ne quittera jamais la présidence;le fait qu'il avait instauré la stabilité du pays qui a été perturbée suite aux événements tragiques de 2011 ladite printemps Tunisien qui se répercutait négativement sur la sécurité de l'état profond on direr que c'est un sabotage pour mettre le pays à zéro dans tous les domaines ils y avaient certains qui ont rêvé que l'ancien président Ben Ali a été invité a reprendré le pouvoir mais ce dernier n'est pas intéressé car il a jugé que ses efforts réalisés dans tous les domaines non pas été reconnus par certains qui sont l'origine de son déchu du pouvoir malgré que Ben Ali avait eu des bons points durant son absence du pouvoir et certains Etats pesants ont l'apprécier du bon gouverneur pour eux c'est un barrage de terrorismes et tous genres d'escroqueries il avait creé une démocratie n'empêche pas qu'il avait tenu le pouvoir à bras de fer contre certains qu'ils la méritaient.
Pour l'instant les Tunisiens n'ont pas d'intérré de choisir un président autre que Badji Caid Essebsi car
l'actuelle situation politique internationale devenue instable et il faut un homme de domaine qui pourra
sauver le pays de ce que ont eux certains pays très puissants logistiquement et financement et on connaitra pas quand est ce que cessera cette vague terrible .

Barg-ellil
| 19-02-2019 12:19
La fin du règne de Nidaa a commencé le jour où H.C.E.a pris sa direction .

The game is over...!!!
| 18-02-2019 21:36
Soyons réalistes et pragmatiques, nidaa tounes s'est déjà autodétruit par les siens et par lui-même...!!! Malheureusement, the game is over pour nidaa, pour hafedh, pour tous ses camarades et pour son papa...!!!! Aujourd'hui, le centre politique du pays est vide et seul youssef chahed et son parti tahia tounes sauront le combler...!!!!

EL OUAFY Y
| 18-02-2019 20:45
Ce que est claire le parti Nida T bientôt debutera la vrai période de sa règne 2019 c'est l'année des surprises inattendus probablement Hadef Caid Essebsi sera l'homme de décision il avait bien géré il a préparé un programme important et avantageux pour les jeunes chomeurs .
H C E est très soutenu par les pays pesants un homme téseux il travail trop ,il parle peu .