Il va falloir trouver les bons mots, pour faire les bonnes phrases. Les bonnes phrases pour exprimer les bons faits qui vont permettre de se faire les bonnes idées. Les bonnes idées pour pouvoir bien juger. De bons jugements avec de bonnes phrases composées des bons  mots. En somme l’histoire non contente de se répéter, se mord la queue.

En Algérie, retenez ce nom ; Abdelmadjid Tebboune. Non ça ne veut pas dire Abdelaziz Bouteflika en langage de jeunes, même si c’est son ancien Premier ministre. Il s’agit du nouveau Président élu ce vendredi 13 décembre. Il n’a pas eu besoin d’un second tour, il a recueilli au seul premier tour un 58,15% qui le qualifie directement pour assurer la haute charge de l’Etat. La participation était de 41,13%, la plus faible des toutes les élections a plus d’un candidat en Algérie.

Le peuple ne se laisse pas conter, et pour la 43^ème fois consécutive, est de nouveau dans la rue. Ce Président aura eu la période de grâce la plus courte des toute l’histoire des périodes de grâce des Présidents puisqu’elle aura duré à peine dix minutes.

Retenez bien ce nom, Abdelmadjid Tebboune. Non ça ne veut pas dire Abdelaziz Bouteflika en langage militaire, même si c’était le candidat de l’armée. C’est le nouveau Président élu d’un ancien système que la rue a rejeté par la rue, sans aller voter, parce que la rue ne croit plus qu’en la rue, mettant dans une urne mortuaire les cendres d’un scrutin auquel elle ne croit pas. La seule vraie question à pourrait-on penser, maintenant qu’on sait qui n’est pas Abdlemajdid Tebboune, la seule vraie question qui pourrait se poser, c’est de savoir pour qui le prend l’armée ? Mais avant d’en arriver là, une question utile à laquelle on n’a semble-t-il toujours pas de réponse, pour qui l’armée prend-elle le peuple ? #bis repetita

En Grande-Bretagne, retenez bien ce nom, Boris Johnson. Oui ça veut bien dire Brexit en langage européen, et ça veut même dire Brexit au 31 janvier 2020. Après ces législatives anticipées, alors que le monde moquait BoJo qui était pris en tenailles par une Europe rigide et un parlement spartiate, le même monde regarde désormais un homme majoritaire dans son parlement, et une Europe désavouée une seconde fois par les Anglais. Les Anglais et les Gallois. Les autres ont voté pour les Travaillistes qui eux, sans être pour le maintien dans l’UE, proposaient un nouveau referendum. La démocratie ici a gagné et le peuple a parlé. Ça ne veut pas forcément exprimer une opinion intelligente ou pragmatique, ça veut juste dire que la majorité s’est exprimée dans un sens, qu’il est unique même s’il est souvent giratoire, qu’il est juste même s’il n’est pas forcément bon. Boris Johnson était un homme raillé, et beaucoup le prenait pour un amateur arrivé là un peu par hasard. On découvre que sa stratégie était payante, qu’il est maintenant plus fort que jamais, et qu’il va désormais conduire la Grande-Bretagne de façon certaine hors de l’Union européenne. La seule vraie question qui pourrait se poser, c’est de savoir pour qui les Britanniques prennent l’Union européenne. Mais avant d’en arriver là, une question utile à laquelle on n’a semble-t-il toujours pas de réponse, pour qui l’Union européenne prend-elle les Européens ? #blancbonnet

En France, ne retenez pas ce nom, Agnés Cerighelli. Non ça ne veut rien dire humainement, même s’il s’agit d’un être humain.

Contexte.

Se déplacer devient un parcours du combattant en raison des grèves qui bloquent le pays depuis plus d’une semaine. En Ile-de-France, ce sont quotidiennement plus de 600 kilomètres d’embouteillages qui bloquent la capitale alors que les transports en commun sont quasiment tous à l’arrêt. Jusqu’à hier, les observateurs analysaient ces blocages à la lumière des revendications syndicales qui appelaient à la grève ; une lutte contre le nouveau système de retraites que veut faire passer l’exécutif.

Agnés Cerighelli, élue municipale sur la liste En Marche de Saint Germain en Laye nous a apporté hier vendredi dans un tweet qui restera d’anthologie, une autre explication à la grève à la RATP. C’est en fait parce que la DRH de la RATP ne recrute que des musulmans et que les musulmans font grèves à la RATP en ce mois de décembre parce que … ils méprisent particulièrement Noël. Et accessoirement parce qu’ils considèrent les usagers comme du bétail. La vraie question qui pourrait se poser, c’est de savoir comment elle en est arrivée à cette déduction. Mais avant d’en arriver là, une question utile à laquelle on ne semble toujours pas avoir de réponse, Agnés Cerighelli est-elle équipée pour pouvoir faire des déductions ? #decerebrée

Aux USA, retenez bien ce nom, Donald Trump. Ca ne veut pas dire Président sous le coup d’une procédure de destitution, ça veut dire Président à qui on va offrir une tribune de plus de trois semaines pour se victimiser. Les chiffres sont là et eux ne se trompent pas, même si parfois ils nous trompent. Le procès en destitution qui débutera au Sénat en Janvier ne pourra mécaniquement pas aboutir à sa destitution, le Sénat étant majoritairement Républicain. En revanche, les Républicains n’ont jamais été aussi solidaires autour de Donald Trump, et dans le contexte électoral qui se dessine, cette solidarité peut et va sans doute faire la différence. Inutile de se poser une quelconque question, Donald Trump ne sera pas destitué, et il sera très probablement le prochain Président des États-Unis d’Amérique, avec une majorité de Grands électeurs, et une minorité d’électeurs. États-Unis d’Amérique, premier exportateur mondial de démocratie imposée. #cerbere

C’est la fin de la semaine, c’est la fin de ce trip, et même si les consultations en Tunisie pour former un gouvernement continuent, vous pouvez éteindre vos smartphones, vous ne serez pas appelés. Et tant mieux pour vous.