alexametrics
vendredi 29 mars 2024
Heure de Tunis : 09:43
A la Une
Moncef Mzabi et Adel Ayed promettent une année 2017 exceptionnelle pour le groupe ARTES
25/07/2017 | 19:59
8 min
Moncef Mzabi et Adel Ayed promettent une année 2017 exceptionnelle pour le groupe ARTES

 

Malgré une conjoncture économique difficile et un glissement important du dinar, le groupe ARTES avec ses trois marques Renault, Dacia et Nissan a terminé l’année 2016 avec une part de marché de 12,89%. C’est globalement ce qui ressort de l’Assemblée générale ordinaire (AGO) pour l’exercice 2016, tenue lundi 24 juillet 2017à l’Hôtel Golden Tulip Carthage.

 

L'assemblée s'est tenue dans une bonne ambiance, sous l’égide de Moncef Mzabi, président du conseil d’administration et Adel Ayed, directeur de la société. Les actionnaires étaient globalement satisfaits des performances de l’entreprise ayant conscience que le marché automobile est soumis à la politique des quotas. Ils auront droit cette année à un dividende brut de 0,520 dinar par action, mis en paiement à partir du 9 août 2017.

Le groupe a immatriculé, en 2016, 7.809 véhicules, en progression de 11,51%. Ce qui a permis à la marque de s’accaparer 12,89% de part de marché. ARTES a 11,36% de part de marché et immatriculé 6.883 véhicules sous les marques Renault et Dacia. ADEV, concessionnaire de la marque Nissan, a immatriculé 926 véhicules pour une part de marché de 1,53%.

Le groupe annonce que grâce à Renault et Dacia, il est le leader du marché des véhicules particuliers (VP), avec une part de marché de 13,48%. Il précise, aussi, qu’il a dominé le segment des véhicules tri-corps grâce à son produit phare la Renault Symbol avec ses 3.222 unités immatriculées et l’appréciable pénétration de la marque Dacia dans le marché automobile tunisien.

 

Certes, le concessionnaire a enregistré, en 2016, une baisse de 9,78% de son résultat net, qui est passé de 27,38 millions de dinars à 24,94 millions de dinars (MD), due à la contribution exceptionnelle de 2,3 MD outre un impôt de 5,01 MD. Mais, en excluant cet élément exceptionnel, le résultat net aurait régressé d’à peine 0,51%. Le chiffre d’affaires de la société a augmenté, pour sa part de 12,1%, évoluant de 161,11 MD en 2015 à 180,62 MD en 2016. L’activité vente des véhicules neufs a rapporté 173,71 MD (+12,75%) alors que l’activité après-vente a rapporté 4,85 MD (-7,12%) avec des travaux d’atelier qui ramènent 1,4 MD (+24,95%). Des performances réalisées alors que le taux de change Euro/TND a augmenté d’environ 10% pour cette même année.

Pour sa part, le résultat net consolidé s’est situé à 29,38 MD contre 32,55 MD en 2015, en baisse de 10,77%, due en grande partie à une contribution exceptionnelle de 3,12 MD outre un impôt de 6,34 MD. En  tenant pas compte de cet élément exceptionnel, la baisse du résultat net se limiterait à seulement 0,13%. Le chiffre d’affaires consolidé a affiché une hausse de 12,24%, progressant de 198,31 MD à 222,59 MD, entre 2015 et 2016.

 

Le groupe ARTES est composé de six sociétés : ARTES (la société mère), ARTEGROS, ADEV, VEDEV, AUTRONIC et ARTIMO. Les filiales ARTEGROS et ADEV y ont participé par un résultat net respectivement de 4,58 MD de 1,88 MD.

Lors de la lecture du rapport spécial, le commissaire aux comptes Moncef Boussanouga a précisé que Moncef Mzabi, Mzoughi Mzabi, Sadok Mzabi, la Société Dalmas représentée par Moncef Mzabi et la société CODEV ont déclaré leur renonciation aux jetons de présence au titre de 2015 pour un montant global de 25.000 dinars. Il en est de même pour 2016. Le jeton de présence est fixé à 5.000 dinars par an par administrateur. Dans ce cadre, Moncef Mzabi a tenu à préciser que son salaire de président du conseil est de 3.125 dinars net par mois et qu’il n’a pas changé depuis 18 ans.

 

 

Ouvrant le débat, Moncef Ouaghlani a remercié le conseil et le mangement pour les résultats enregistrés mais s’est interrogé sur les causes du report de l’Assemblée prévue initialement au mois de juin 2017. Il a, aussi, demandé ce que compte faire la société pour sauvegarder ses performances vu la conjoncture économique ponctuée par une hausse des salaires, une baisse du pouvoir d’achat et une concurrence rude.

A ceci, le président du conseil a expliqué que l’AGO a été retardée pour permettre à l’un des administrateurs, le représentant du Fonds Abu Dhabi, Faisal Al Suwaidi, d’y assister, le fonds détenant 9,32% du capital du groupe.

S’agissant des perspectives, Adel Ayed a rappelé que la société a une histoire et que ce n’est pas la première fois que le pays traverse des difficultés, mais qu’ à chaque fois la société a prouvé qu’elle est bâtie sur de bonnes bases. Ainsi, il a précisé que les chiffres du 1er semestre de 2017 récemment publiés, sont excellents malgré les difficultés et le glissement du dinar d’avril dernier. «Nous savons comment réagir, notamment en important des véhicules qui répondent aux besoins des consommateurs comme la Clio populaire ou son équivalent en 5 chevaux. La Clio a été la première voiture vendue en 2017. L’année 2017 sera exceptionnelle à tous les niveaux et il ne s’agit pas de paroles vides de sens ! Nous allons développer le groupe avec de nouvelles marques et de nouveaux domaines», a-t-il affirmé.

 

Un actionnaire a exprimé, pour sa part, sa déception, vu le gap entre le chiffre d’affaires annoncé (en hausse) et le résultat de l’exercice (en baisse). Il a estimé que le DG est de nature trop optimiste. Il s’est demandé si le groupe ne pensait pas à la mise en place d’une usine de montage. Il s’est offusqué de la résolution renouvelant le mandat du représentant des petits porteurs pour 3 ans. Il a estimé qu’il fallait des élections en bonne et due forme.

En réponse, Moncef Mzabi a expliqué qu’au lieu de faire une société de montage qui a une valeur ajoutée minime en se satisfaisant d’assembler des pièces importées, le groupe a misé sur une autre activité à haute valeur ajoutée, celle d’encourager son partenaire Renault à acheter l’équivalent de 100 millions d’euros par an de composants automobiles en Tunisie. Le DG a expliqué, pour sa part, que la filiale AUTRONIC, qui est spécialisée dans la fabrication des composants automobiles, emploie 120 ingénieurs et vend à plusieurs constructeurs à travers le monde outre Renault.

Concernant les résultats, Adel Ayed a précisé que le chiffre d’affaire a progressé mais le résultat a été impacté par la contribution exceptionnelle outre la compression de la marge bénéficiaire pour sauvegarder la position de la marque sur le marché. Et d’ajouter : «Il faut avoir une vision à long terme. Nous avons pu préserver les résultats de 2016 et 2017 sera meilleure».

S’agissant du représentant des petits porteurs, M. Ayed a soutenu que les dirigeants ont une relation privilégiée avec tous les actionnaires, qui ont cru en la société, et quel que soit le montant investi. Il a précisé qu’un administrateur donne son avis mais ne peut pas l’imposer à l’assemblée car le conseil est souverain.

Faisal Al Suwaidi a rappelé, pour sa part, qu’après le décès de Mohamed Riahi, des élections se sont tenues et qu’il s’agit là d’une reconduction du mandat.

 

Le président de l’Association des actionnaires minoritaires "ADAM", Khaled Ahres, a remercié le groupe Mzabi pour les avoir reçu plusieurs fois au cours de l’année 2016, lui et les membres d’ADAM en leur qualité d’actionnaires d’ARTES. Il a fait remarquer que le cours de l’action est en baisse et ne reflèterait pas la valeur réelle de la société. Il a évoqué une initiative qu’il veut lancer pour qu’il y ait des représentants des sociétés cotées en bourse et des actionnaires, dans le conseil d’administration de la Bourse. Il a appelé, comme à son habitude, à la création d’un "club Actionnaire".

Un actionnaire, qui ne s’est pas présenté, a réclamé le business plan sur 5ans et le résultat jusqu’au 30 juin 2017. A ceci, le DG a expliqué que les résultats sont en cours de vérification chez les commissaires aux comptes et qu’ils seront publiés dans les délais réglementaires.

Abdessatar Ibrahim pense que le prix de l’action est en deçà du niveau auquel il devrait être et des espérances des actionnaires. Il a soutenu que certaines agences de la marque ne sont pas à la hauteur et a réclamé la création de nouveaux espaces loin du centre-ville et de son encombrement.

En réponse, M. Ayed a précisé que le réseau du groupe compte 31 agences à travers le pays, en admettant qu’il y a un manque pour desservir la marque Nissan mais qui sera prochainement comblé. Il a précisé que le groupe est en train d’investir dans un grand centre qui réunira toutes les marques du groupe hors centre-ville : «le terrain est disponible et on est en train d’y travailler».

En ce qui concerne la baisse du prix de l’action, le DG a noté que le secteur est très vite impacté par les rumeurs sur quotas ainsi que par le glissement du dinar, alors que concrètement la part de marché du groupe a augmenté pour le 1er semestre 2017, la voiture étant devenue une nécessité et non pas un privilège. Ainsi, pour les quotas, il y aura une diminution des importations dans le cadre de leur rationalisation : le ministère veillera à ce qu’il n’y ait plus d’importations sans vente et que pour importer de nouveau, il faut que les stocks soient liquidés ou presque, explique-t-il.

En réponse à une proposition de rachat des actions ARTES par la société pour augmenter son prix, Moncef Mzabi a précisé qu’il est contre cette alternative. Le DG a expliqué que les dirigeants veulent que l’action se défende elle-même.

 

S’agissant de la question, qui s’est réitérée, sur les perspectives futures de la société, Adel Ayed a affirmé que les résultats de 2017 et de 2018 seront meilleures que ceux de 2016. Il a promis que ce sujet fera l’objet d’une prochaine communication financière qui présentera le business plan de la société pour les 3 à 5 prochaines années.

 

Le groupe ARTES vient de communiquer ses chiffres pour le premier semestre 2017. Il a annoncé une hausse de son chiffre d’affaires de 24,76%. Il s’est accaparée, avec ces trois marques Renault, Dacia et Nissan, d’une part de marché de 18,18%.

Les ambitions du groupe se résument en 5 points, selon Moncef Mzabi : poursuivre la croissance de la société, renforcer ses parts de marché, poursuivre la stratégie de diversification du produit, renforcer et améliorer la satisfaction client ainsi que le renforcement des indicateurs de performances et de croissance du groupe, tout en maintenant la politique de distribution de dividende.

 

Imen NOUIRA

25/07/2017 | 19:59
8 min
Suivez-nous