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Maya Jribi : Comment aider le gouvernement s'il ne nous donne pas son programme ?
24/01/2012 | 1
min
Maya Jribi : Comment aider le gouvernement s'il ne nous donne pas son programme ?
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Invitée sur les ondes de Mosaïque FM, Maya Jeribi a commenté les récents événements survenus en Tunisie. Concernant les accusations de la majorité, faisant porter la responsabilité de la situation précaire du pays à l’opposition, la secrétaire générale du PDP affirme qu’aucun Tunisien n’accepte que le pays soit mis à feu et à sang.
« Je ne veux pas dire que le fait d’accuser l’opposition me rappelle le discours de l’ancien régime, mais ce que je demande c’est que s’il y a des mains invisibles, des contre-révolutionnaires qui sont contre la volonté du peuple et qui sont derrière la situation de crise dans laquelle se trouve le pays, alors qu’on nous dise à qui ils font allusion ! » Pour Maya Jeribi, il n’y a aucune main invisible, juste des personnes désespérées à qui il faut expliquer que le fait de bloquer le pays n’est pas dans leur intérêt.
Les propos qui ne sont pas responsables par contre, sont ceux de Sadok Chourou, par exemple, qui appelle à la violence contre les sit-inneurs et les protestataires qu’il considère comme des ennemis de Dieu et de l’Islam et qui, partant de ce postulat, devraient être tués ou démembrés, selon le verset coranique qu’il a cité, s’indigne Mme Jribi.

Abordant le rôle de l’opposition, Mme Jeribi rappelle : « Nous ne voulons pas jouer le rôle de l’opposition en carton qui applaudit à tout ce que fait le pouvoir », mais la SG du PDP affirme également que l’opposition ne doit pas non plus s’opposer de manière systématique. «Lorsque le gouvernement prendra de bonnes décisions, nous le soutiendrons, si ce n’est pas le cas, nous critiquerons, c’est notre rôle.

« Le problème est que pour soutenir ce gouvernement et tenter de trouver ensemble des solutions aux problèmes que rencontrent aujourd’hui la Tunisie, encore faut-il que nous ayons connaissance du programme gouvernemental. Or, pour le moment nous n’avons que des généralités et de vagues promesses ». Maya Jeribi rappelle, à ce titre, que les membres du gouvernement ont donné, à quelques jours d’intervalles, trois chiffres différents concernant les créations d’emplois. Un ministre évoquant 400 000 emplois, un autre 250 000, ou encore 150 000. Et pour y parvenir, le pouvoir avance la solution libyenne, or, selon Maya Jeribi, la situation en Libye étant des plus instables, il ne saurait y avoir aucune certitude de ce côté-là.

Au sujet de la Constituante, Maya Jeribi critique le manque de sérieux et de travail. Des débats d’une demi-heure entrecoupés de pauses de trois heures… « Mustapha Ben Jaâfar ne devient strict que lorsqu’il s’agit du temps de parole », faisant allusion à la polémique autour de Nejib Chebbi qui s’est vu abruptement coupé par Mustapha Ben Jaâfar lors de son intervention, alors que le temps de parole avait été décidé en aval et concernait chaque groupe parlementaire dans son ensemble. Selon Maya Jeribi, Mustapha Ben Jaâfar n’a pas respecté cet accord et, excepté cet excès de zèle lors des interventions des élus, le laxisme et la lenteur dans l’avancée des travaux de la Constituante s’installent.

Revenant encore une fois sur les propos haineux de Sadok Chourou, après avoir écouté les explications du principal intéressé et celles de Samir Dilou, Maya Jeribi souligne que le problème ne tient pas au fait d’avoir cité des versets coraniques, mais de les avoir utilisés en faisant le parallèle avec la situation actuelle.

« Ce n’est pas une mauvaise interprétation de ses propos que nous avons faite et les explications de Sadok Chourou le confirment ». Et, rebondissant sur les propos du porte-parole du gouvernement : « Je voudrais dire à Samir Dilou qu’il a tort de dire que la responsabilité de ces paroles ne sont à mettre que sur son auteur. Car Sadok Chourou est un élu du peuple, c’est également un élu du mouvement Ennahdha qui est le principal parti au pouvoir. La responsabilité est commune et la condamnation doit être sans appel », affirme l’élue PDP, en substance.

Maya Jeribi a, enfin, tenu à rappeler que les gens que Sadok Chourou condamne aussi violemment, sont ceux-là mêmes qui ont fait la révolution. « Quand ils votent pour eux ils sont bons et respectables, par contre lorsqu’ils contreviennent à leur volonté, ils deviennent des ennemis à abattre, parce qu’ils seraient contre la volonté du peuple ». Tout en précisant que le PDP a participé au dialogue avec de nombreux sit-inneurs et a participé à stopper plusieurs mouvements de protestation, Maya Jeribi insiste sur le fait que les revendications de ces sit-inneurs ne sont pas politiques, mais économiques. « Ils demandent à ce que leurs conditions de vie soient améliorées, ce sont ces demandes qui sont à la base de la révolution ! »

Monia Ben Hamadi
24/01/2012 | 1
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