C’est une grande faute que d’insulter des centaines de milliers d’électeurs en leur disant qu’ils ont fait un mauvais choix et que c’est un peuple d’irresponsables ou de vendus. Personne aujourd’hui ne peut se placer en donneur de leçons après le séisme politique vécu par la Tunisie le 15 septembre 2019.
J’ai eu le privilège d’écouter l’un des jeunes qui ont soutenu Kaïs Saïed et qui ont participé activement à faire sa campagne, le porte-parole du mouvement des jeunes de Tunisie. Il s’exprime dans un arabe littéraire bien plus approximatif que celui de son favori et s’adresse aux électeurs de Seifeddine Makhlouf, Lotfi Mraïhi et autre Safi Saïd pour les convaincre qu’il faut se rallier à M. Saïed pour ensuite former un bloc solide au parlement et obtenir le pouvoir.
Il poursuit en voyant trois noms faire leur entrée au gouvernement : Seifeddine Makhlouf, Lotfi Mraïhi et Safi Saïd. Et ce n’est finalement pas une mauvaise idée. Ceux qui auront gagné les élections doivent gouverner et mettre en application leurs programmes et leurs visions. Ils auront enfin les commandes pour débarrasser la Tunisie des corrompus et des agents de l’étranger qu’ils voient partout. Le peuple, ou du moins une partie, leur a accordé la confiance nécessaire pour « nettoyer » le pays.
Le même intervenant voit bien Lotfi Mraïhi chargé du dossier économique, eu égard certainement à sa longue expérience dans ce domaine. Il serait extrêmement intéressant de voir M. Mraïhi négocier avec le FMI par exemple son plan de politique commerciale protectionniste intelligente. Il serait également intéressant de voir M. Mraïhi préparer un budget et dégager de l’argent pour les écoles et les hôpitaux, ou encore essayer de mettre en application son projet de TVA sociale.
Quant à Seifeddine Makhlouf, il devrait s’occuper du portefeuille de l’énergie. Il fera ainsi en sorte que nos richesses naturelles ne soient plus spoliées par la France et les grandes puissances étrangères. Il mettra un terme à ce vol qui dure depuis des décennies selon lui et on aura énormément d’argent, à ne plus savoir quoi en faire. Il pourra ainsi satisfaire le désir le plus ardent d’une majorité de jeunes, recevoir une rente sans bouger le petit doigt.
Safi Saïd est tellement polyvalent et tellement compétent qu’il pourrait être le chef du gouvernement. Avec son accent et ses manières, il saura imposer une rigueur et une discipline de fer à ses ministres et même à l’administration. Si ça ne suffit pas, il se mettra à les insulter comme il l’a héroïquement fait en direct à la radio. L’ancien employé de Chafik Jarraya guidera certainement le pays vers des horizons faits de bonheur, de sérénité et de développement.
Les représentants de ce qui est communément appelé courant révolutionnaire sont en train de s’agglutiner autour de Kaïs Saïed suite à la proclamation des résultats du premier tour. Beaucoup de courants se découvrent une soudaine et rapide sympathie envers celui qui est arrivé premier. Ils trouvent en lui l’expression politique de leurs aspirations révolutionnaires et ils vont maintenant avoir les leviers nécessaires pour mettre en place la justice sociale et l’égalité entre tous les Tunisiens. Eux, ils ne sont pas corrompus et incompétents comme ceux qui ont gouverné auparavant. Eux ne sont pas l’objet des lobbies financiers et médiatiques et ils sont plus blancs que blancs.
Dans cette grande utopie liée à ces candidats, la Tunisie devrait devenir un pays riche, stable, souverain et assurant l’égalité entre tous les citoyens. Les rues deviendront propres et on ne jettera plus les poubelles n’importe où, l’administration deviendra performante et on ne sera plus confrontés aux tracasseries administratives, l’agriculture va renaitre et on aura tous les produits sur les marchés, une meilleure gestion de l’eau et des récoltes diverses, les prix vont baisser et l’inflation sera jugulée, le dinar montera et notre économie se portera à merveille, les investisseurs vont se bousculer à notre portillon pour espérer injecter leur argent en Tunisie.
Nous entrons dans une période inédite de l’Histoire de la Tunisie et la gouvernance changera profondément dans la conception, dans la philosophie et dans l’exécution. On verra bien ce que ça va donner au final et si la Tunisie deviendra un paradis. C’est le choix du peuple, il est digne de respect et de considération. On verra où cela va nous mener.
Commentaires (36)
CommenterLivre
Ou cela va nous mener...
Chacun face à ca responsabilités
Pourquoi pas
nabil karoui ministre des finances
hamma hammami ministre du travail
jalel brik ministre des affaires religieuses
chafik jarraya ministre du commerce
abou iadh ministre de la defense
bahri jelassi ministre de l equipement
dghij ministre de l interieur
chourou ministre de la justice
habib ellouze ministre de l emigration
No Comment
A.Z 361 000 + Y.C 249 000 + M.J 61 000 + E.F 11 000 + S.A 10 000 + N.J 7000 + S.E 7 000 + M.M 7000 = 713 000 voix
Ne camptant pas les syndicalistes , la gauche et Abir
l'enfant Marouen achouri
Constat:
mesure à double impact
C'est fort probable. l'Histoire le prouvera.
Au temps d 'El 3ahd el bayed qui oserait penser que Ben Ali est mauvais?
Aujourd'hui Makhlouf est mieux que lui .
Se moquer de ce trio c'est se moquer de la brouette mes chers lecteurs
G&G
RCDiste et fier
Oui mais avec contrat objectif
Malheureusement durant les 9 dernières années on n 'a fait que de tourner dans le vide.
Aucun projet , aucun programme aucune vision, aucune proposition concrète capable de corriger les gaffes de l'ancien régime.
Makhlouf, Mraihi et Safi au gouvernement, pourquoi pas s'ils ont vraiment un projet de réforme applicable et je dit bien applicable de transformer Sidi Bouzid en Lac 2 et sans dégâts .
Non. A mon avis ces messieurs ne sont capables que de critiquer et de développer l'esprit de vengeance chez le tunisien.
Et pourtant la baguette magique existe et ma proposition en est une qui consiste à réduire l'age à la retraite pour embaucher les jeunes diplômés.(publiée par BN le 15/04/2016)
Malheureusement cette proposition a été rejetée par les ignorants qui détiennent les clés du pouvoir de l'ancien et du nouveau régime.