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Chroniques
L'hypocrisie face aux lanceurs d'alertes
02/05/2016 | 15:59
5 min

Il s’appelle Zouheïr Makhlouf, il a été élu membre de l’instance Vérité et Dignité, instance publique chargée d’assurer la justice transitionnelle dans le pays. Conscient de l’importance de sa mission, il a pris à bras-le-corps ses dossiers et il a commencé à bosser.

Comme d’autres, Zouheïr Makhlouf  s’est rendu compte dès les premiers jours de la difficulté. Pas de la difficulté de la tâche, mais de celle de travailler avec celle qui a été élue-désignée présidente de l’instance en question. Elle s’appelle Sihem Ben Sedrine.

Contrairement à d’autres, il n’a pas jeté l’éponge et a refusé de démissionner. Mal lui en a pris !

On ne s’attaque pas à Sihem Ben Sedrine impunément. Devant elle, croit-elle, on s’aplatit ou on quitte. Autrement, il faut s’attendre à être accusé, sali, souillé. En bref, à laisser des plumes. Tu laisseras des plumes Zouheïr et tu seras lâché, voire lynché, par ceux-là mêmes que tu croyais intègres, propres et fidèles aux valeurs universelles.

 

Zouheïr Makhlouf est ce que l’on peut appeler un lanceur d’alertes. Le terme a été inventé dans les années 1990 et popularisé dans les années 2000. Selon la définition courante, la création de cette notion visait explicitement à la séparer de celles de dénonciateur (sincère) et de délateur (intéressé). Elle désigne une personne ou un groupe qui estime avoir découvert des éléments qu'il considère comme menaçants pour l'homme, la société, l'économie ou l'environnement et qui, de manière désintéressée, décide de les porter à la connaissance d'instances officielles, d'associations ou de médias, parfois contre l'avis de sa hiérarchie.

Parmi les affaires de lancement d’alertes les plus célèbres, on peut citer LuxLeaks, WikiLeaks, Panama Papers... Quant aux lanceurs d’alertes les plus célèbres, on peut citer Julian Assange, Vaclav Havel (devenu président par la suite), Edward Snowden…

 

Quand le scandale des Panama Papers a éclaté, les autorités tunisiennes et l’opposition ont réagi en chœur pour dire qu’ils sont là pour instruire, poursuivre et punir tout individu dont le nom figurera dans ces documents. Même des personnalités réputées sages et posées, ont cédé à l’ambiance générale en jurant leurs grands dieux de poursuivre les sales corrompus qui dilapident les deniers publics. Il n’y avait même pas de preuve ou de semblant de preuve de compromission. Peu importe, l’essentiel est que l’on donne l’image des intègres anti-corruption. Juste l’image, ça suffit.

Mais quand Zouheïr Makhlouf a dénoncé ce qu’il a appelé malversations de Sihem Ben Sedrine, personne n’a réagi parmi ces représentants des autorités, des pouvoirs publics, de l’opposition et des ONG. Pourquoi réagit-on à de simples déclarations de suspicions de malversations contenues dans les Panama Papers et ne réagit-on pas à des témoignages prouvés d’un membre élu de la nation ?

 

En représailles à ses dénonciations (et il s’agit bien de dénonciation sincère et non de délation) et comme il n’a pas voulu démissionner comme quatre de ses anciens collègues-élus, Zouheïr Makhlouf fut immédiatement éjecté de l’IVD, juste après ses déclarations. Ce ne sera que le hors d’œuvre. Il aura droit ensuite aux lynchages ordinaires sur la scène publique et à un procès au pénal en bonne et due forme en guise de plat principal. Pour le dessert, on verra plus tard.  

Les intègres, propres, anti-corruption et anti-malversations s’inscrivirent tous aux abonnés absents.  Zouheïr Makhlouf, tu es tout seul ! Il saisira donc seul la justice, sans l’assistance de ces avocats et ces ONG propres, intègres, anti-corruption, pro-transparence et tout le tralala. La justice lui donne raison, mais la Ben Sedrine ne se laisse pas impressionner pour autant. La justice, elle n’en a cure, comme le démontre son communiqué laconique dans lequel elle déclare qu’il y a impossibilité effective d’appliquer la décision de justice.

Zouheïr Makhlouf n’est pas le premier à jouer aux lanceurs d’alerte concernant Sihem Ben Sedrine et son intégrité. Avant lui, il y avait Noura Borsali et Khemais Chammari. Il y a ceux qui ont préféré démissionner avec un silence assourdissant à l’instar du juge Mohamed Ayadi ou de Azouz Chaouali. Ceux là auront droit à une clémence (provisoire). Mais gare à ceux qui jouent aux lanceurs d’alertes et lui résistent publiquement à l’instar des journalistes de Kalima, des syndicats de la garde présidentielle ou encore de  Business News. 

 

Le sujet d’actualité du moment et de la période à venir est cette loi de la réconciliation nationale. Tous ceux qui s’opposent à cette loi évoquent le processus de la justice transitionnelle et la nécessité de laisser l’instance Vérité et Dignité accomplir sa mission.

Or comment peut-on continuer à faire confiance à cette instance de justice quand on voit que sa présidente multiplie les actes d’intimidation à l’encontre de ses contradicteurs, méprise les décisions de justice de l’Etat et tente de bâillonner la presse ?

Quelle crédibilité lui donner quand on voit que des membres de cette instance reçoivent un ancien ministre devant les caméras et avec les honneurs, alors que d’autres victimes sont reçues dans un camion ?  Ce même ancien ministre qui ne cesse de trainer les casseroles les unes derrière les autres, tout en continuant à jouer sa comédie de victime de la dictature !

 Ironie du sort, Chawki Tabib quand il était à la tête de l’Ordre des avocats, a été celui qui a barré la route à cet individu pour rejoindre la profession, parce qu’il connait parfaitement ses dossiers. Le même Chawki Tabib qui réagit au quart de tour pour les Panama Papers devient totalement muet quand il s’agit de Sihem Ben Sedrine, en dépit de ce qu’il sait et en dépit des preuves irréfutables présentées par Zouheïr Makhlouf, les journalistes de Kalima, Business News, Noura Borsali et plein d’autres.

Vous ne voulez pas de la loi de la réconciliation ? Proposez une solution crédible à la place !

Vous voulez une justice transitionnelle ? Proposez à sa tête des gens propres et intègres qui respectent les juges et la justice !

 

 

02/05/2016 | 15:59
5 min
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Commentaires (10)

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Tunisienne
| 04-05-2016 09:15
si Zouheïr Makhlouf avait raison de se laisser publiquement humilier à chaque fois par SBS et de relater fidèlement ses déboires au risque de se ridiculiser et de se rabaisser. Mais après réflexion, je crois qu'il a parfaitement raison de s'accrocher à la Justice car c'est cela qui doit rester le repère de tout le monde dans le pays. Sinon, chacun serait tenté de régler ses problèmes et ses comptes à sa manière...
Par son propre combat, Zouheïr Makhlouf démontre que lui respecte la loi et que, non seulement SBS ne respecte pas pas la loi, mais qu'elle pense être au-dessus de la loi, qu'elle la nargue et qu'elle ne peut donc pas elle-même rendre le minimum de justice.

La seule conclusion qui s'impose est donc celle par laquelle vous clôturez votre texte, Monsieur Bahloul : il faudra, soit s'accommoder d'une loi de réconciliation aussi contestable soit-elle, soit appeler à une justice transitionnelle avec à sa tête une personne respectueuse de la loi. Sinon, tous les milliards engloutis par l'IVD n'auraient servi qu'à produire du déni de justice. Et à engraisser sa Présidente...

Abel Chater
| 03-05-2016 16:28
Je viens de retourner chez moi et je viens de lire ta réponse. Je sais très bien que tu es un jeune homme honnête et de principe. Tu fais honneur au journalisme tunisien. Sans ton intelligence et sans ton savoir-faire, on n'aurait jamais eu cette réussite de BN, dont j'entends parler même sur la scène internationale.
Je connais ton histoire avec Sihèm Ben Sedrine et j'ai écrit de son temps, tout mon désaccord avec la frivolité de Ben Sedrine quant à la plainte qu'elle déposa hâtivement contre toi. Toi, le jeune journaliste pilier essentiel de notre transition démocratique. Toutefois et je pense que c'est l'effet du manque d'expérience de toute jeunesse sur cette terre, au lieu que tu l'épingles peu à peu et puzzle après puzzle de preuve à l'appui, tu t'es acharné contre elle comme s'acharne le taureau contre le drap rouge.
Je te jure sur mon honneur, sur la tête de mes défunts parents et sur la tête de mes enfants, que pour moi personnellement, je te préfère à dix Ben Sédrine, à cent Ennahdha et à mille «islamistes», parce que j'aime beaucoup le dynamisme chez les jeunes et j'aime beaucoup ceux qui ont l'objectif de faire bouger le monde dans le bon sens et par la parole. Cette parole qui peut vaincre et convaincre plus que les armes à feu.
Tu me rappelles ma jeunesse et je te rappelle l'âge et sa sagesse. Tu ne pourras vaincre Sihem Ben Sédrine et tous ceux qui essaient de te faire mal, que par la vérité, la pure vérité et l'honnêteté. Même le Tout Puissant te protège contre toutes leurs intrigues. Ne te laisse pas emporter par ceux qui te donnent des idées diaboliques, souvent pour leur propre cause qu'ils savent bien dissimuler. Ceux-là mêmes qui te laisseront tomber à la première épreuve d'amitié et de besoin. Je pourrai t'écrire tout un journal au sujet de ce que j'ai vécu moi-même en personne. L'exemple de la chute de Bourguiba puis de Ben Ali font une foi inébranlable. De «berrouh beddam nefdik ya Boutbila» à l'écart, la distance et l'ignorance.
Donc à ta place, je me mettrais en dessus de tous, comme se placent les nuages et j'ouvrirais mes bras à tous, comme s'ouvre la plage. L'amitié avec Sihem Ben Sédrine, Samia Abbou, Rached Ghannouchi, Hamma Hammami, Samir Taïeb, Samir Dilou et surtout Moncef Marzouki, Adnen Mansar et tous ceux dont tu repousses automatiquement, ne pourra que te forger un charisme dont nous aurons tous besoin à l'avenir. L'amitié dont je parle, ne pourra être bâtie que sur quatre piliers essentiels. La vérité, la neutralité, l'honnêteté et l'équité. Celui qui commet une gaffe, il faut l'attaquer par tout l'art du journalisme, jusqu'à le destituer de son poste politique s'il le faut, suivant la règle d'or : «travail, travail, camarades après». Mais ne jamais attaquer quelqu'un par rancune ou par vengeance. Comme ça, personne ne pourra te tenir rancune, ni la moindre haine. Tu seras aimé et respecté pour des générations, par tes ennemis, comme par tes amis.
Merci beaucoup pour la patience que tu me réserves et peut-être, qu'on arrive à créer à BN, une chronique d'Abel Chater, où on pourra faire sauter le court-circuit de l'habituel et de l'imaginable. Une sorte de rubrique avec «carte blanche» à la «Abdelaziz El-Aroui».
Salutations et respects.

Napoleon
| 03-05-2016 09:53
« Vous ne voulez pas de la loi de la réconciliation ? Proposez une solution crédible à la place ! » Avant de parler de réconciliation, décrivez-nous les exactions, précisez leurs chronologies et citez les victimes ainsi que les responsables. « Vous voulez une justice transitionnelle ? Proposez à sa tête des gens propres et intègres qui respectent les juges et la justice » Il est d'abord exposé, la chose que personne ne pourra nier : Que sur le papier et je dis bien sur le papier, théoriquement depuis la constitution de 1959, s'il n'y a qu'un seul Etat de droit dans le monde arabe : c'est bien la Tunisie mais, en pratique les avis divergent. Et une justice transitionnelle ne peut se substituer qu'à un vide juridique. En Afrique du Sud : « La transition est le résultat d'un processus négocié et non d'une victoire unilatérale ou d'une révolution » et vu que l'apartheid se basait sur la ségrégation raciale, il fallait une justice transitionnelle dans l'attente d'une réforme de la justice. En Argentine entre 1976 et 1983, il y a eu 30 milles disparus, 15 milles fusillés, 9 milles prisonniers et 1,5 millions d'argentins s'exilèrent pendant cette période. Au Maroc il y eu des dizaines de milliers de victimes disparus et le pouvoir exécutif est entre les mains d'un monarque. Donc on n'a pas besoin d'une justice transitionnelle surtout présidée par une « double casquette » prétendue victime et juge. Donc j'arrive aux réponses aux questions : Pourquoi l'IVD ? Pour éventuellement parasiter la justice ordinaire, la vraie justice. Pourquoi la loi de réconciliation ? Pour incinérer une fois pour toutes les vérités. Pourtant, la solution est simple : Toute personne qui postule à une réparation doit d'abord demander une révision de son procès, car amnistier ne signifie pas innocenter. Non à la justice transitionnelle. Oui à la réconciliation à condition qu'elle soit la dernière étape d'un processus qui permettrait de mettre à nue la vérité et qui restituerait tous les deniers publics spoliés.

Abel Chater
| 03-05-2016 08:21
L'instance Vérité et Dignité, instance publique chargée d'assurer la justice transitionnelle dans le pays depuis 1955, avec confiance et par un secret total, encore plus strict que dans les tribunaux du ministère de la Justice. Aucun membre de cette Instance n'a le droit de divulguer le moindre secret vers l'extérieur. Surtout pas vers les vieux ayant collaboré avec les deux anciens régimes du défunt dictateur déchu Bourguiba et du dictateur déchu Ben Ali, eux-mêmes objets de soupçons.
Il paraît que Nizar Bahloul oublie les informations écrites que laissait infiltrer périodiquement cet "Ange de l'espionnage" Zouhaier Makhlouf, à Mohamed Ennaceur le vieux président de l'ARP, lui-même nommé par l'autre vieux Béji Caïd Essebsi le président de la République. Tous deux ayant passé leur vie aux services des dictateurs déchus, depuis l'indépendance.
Est-ce qu'il est normal que ce Zouhaier Makhlouf espionne l'Instance et sa cheffe Sihèm Ben Sedrine, avec rapport périodique, détaillé et en secret au profit du résidu des deux régimes dictatoriaux déchus, Mohamed Ennaceur, pour que ce dernier informe ses anciens collègues de l'état des choses au sein de l'Instance, avec la possibilité de s'évader du pays ou de manipuler leurs dossiers?
De quels ONG, de quel Chawki Tabib et de quelle équité pour l'espion Zouhaïer Makhlouf parle Monsieur Bahloul?
Ce traître contre la dignité des Tunisiens et la lueur de justice qu'attendent des milliers de victimes tunisiennes, aurait déjà dû être inculpé pour haute trahison contre le peuple tunisien et contre son droit à la justice transitionnelle, non pas pris en protection par Nizar Bahloul, parce que ce dernier se trouve en état de litige juridique avec Sihèm Ben Sedrine.
Cette loi de:"l'ennemi de mon ennemi est mon ami", n'appartient pas aux grands journalistes.
Réconciliation ici et réconciliation là. Qu'est-ce que la réconciliation économique avec les voleurs de l'ancien régime, pourrait avoir de relation avec le droit à la justice transitionnelle, dont la majorité ne demande que des droits moraux?


Réponse : J'aime bien vous lire Abel et j'aurai souhaité avoir plus de temps pour lire et répondre à plusieurs de mes lecteurs. Les plaintes déposées par SBS contre ma personne visaient justement à m'intimider pour que je n'écrive plus sur elle. Faut-il abdiquer ? Non ! Ce n'est pas parce qu'elle dépose plainte que je vais cesser de la dénoncer et de rappeler qu'elle touchait de l'argent de l'étranger pour son militantisme, ni qu'elle bafoue les décisions de justice, ni qu'elle ne respecte pas les droits de ses employés. Pour Zouheïr Makhlouf, vous êtes libre de considérer ce qu'il a fait comme de la traitrise, mais qu'auriez-vous à sa place si vous constatez des dysfonctionnements et des abus au sein de l'instance où vous êtes élu ? Vous vous taisez ou vous allez voir une instance supérieure qu'est l'assemblée ? Il ne peut pas aller en justice vu que les membres de l'IVD bénéficient de l'immunité, ni aller voir les médias puisque cela peut être considéré comme une traitrise. Il ne lui reste que l'assemblée qui l'a nommé et c'est cela la démocratie. NB.

DHEJ
| 02-05-2016 20:36
Tu aurais du dire: une loi crédible, des juges crédibles et une justice crédible!


Leur somme c'est l'ensemble vide comme Kerkennah!

xm
| 02-05-2016 18:44
Nous avons beaucoup crié que cette personne ne mérite pas cette responsabilité, mais comme dans tout les catastrophes,temps qu'Ennahda qui épaule cette monstre et ses équivalents rien ne fonctionnerai,et SBS est mis pour appauvrir le pays et non pour la justice!!!!

NT
| 02-05-2016 16:56
Excellente analyse Monsieur

Mansour Lahyai
| 02-05-2016 16:56
La loi de la réconciliation nationale, voulue par BCE, et récemment encensée par Ennahdha... "Ceux qui s'opposent à cette loi évoquent le processus de la justice transitionnelle et la nécessité de laisser l'instance Vérité et Dignité accomplir sa mission" : c'est une farce, une mauvaise plaisanterie, sans doute ! Nous sommes en l'an 5 de cette Révolution bénie, et Mme SBS continue à peaufiner son intervention et à fourbir es armes ! Que peut-il en sortir, lorsque cette dame aura mis ses plus beaux atours, pour pouvoir enfin se pavaner sous les yeux ébaubis du Peuple? Saura-t-il, ce pauvre peuple se satisfaire de cette SBS qui ne manque jamais une occasion de renvoyer paître LA véritable Instance de Dignité de cette 2e République, le Tribunal Administratif ?? Le gouvernement ne craint-il donc pas une bronca de cette instance et de bien d'autres intervenants du monde judiciaire ?

Mansour Lahyani
| 02-05-2016 16:40
Celle qui a été élue-désignée présidente de l'instance, Sihem Ben Sedrine, est-elle indéboulonnable ? A quoi est due son inamovibilité (supposée) ? L'IVD est bien une instance constitutionnelle, SBS aussi, pour que nul n'ose la remettre en question ?? Dans une authentique démocratie, bafouer une décision de justice peut mener très loin : jusqu'à la Prison ! Que dire alors d'une personne censée contribuer à rendre la Justice, fût-elle transitionnelle, qui s'obstine à chasser la décision du Tribunal Administratif d'une revers de la main ? N'y a-t-il plus personne en Tunisie capable de lui imposer de respecter les jugements, voire de la dégommer avec pertes et fracas, ou même sans, du pigeonnier en or que lui avait offert le malheureux MMM ?