En 2010 il était de USD 4.140,15
En 2017 il était de USD 3.688,65
Il ne fallait pas se bercer d’illusions. Le sort de la grève générale dans le secteur public était scellé dès son annonce par la direction de l’UGTT. Aux augmentations de salaires dans l’administration et la fonction publiques revendiquées par l’organisation historique syndicale afin de rattraper la perte de pouvoir des salariés provoquée par la recrudescence de l’inflation, le gouvernement a d’abord choisit de faire la sourde oreille. Une attitude qu’il avait d’ailleurs adoptée deux ans plus tôt avant de céder aux derniers moments faisant gonfler le budget des rémunérations de 1,2 milliards de dinars, en 2017 contribuant de la sorte à dépasser le plafond de déficit budgétaire fixé initialement à 5,4% à 6,1% du PIB.
Fera-t-il, cette fois-ci, de même après avoir essuyé, en plus, la grève, ou maintiendra-t-il sa décision de refus, allant jusqu’au retrait des contre-propositions qu’il a présenté, lors des dernières négociations, qu’il s’agisse de l’enveloppe de 400 MD à répartir entre l’ensemble du personnel de l’administration et de la fonction publiques ou encore de l’application de la formule du crédit d’impôt pour revaloriser les salaires nets ?
L’intervention télévisée du Chef du gouvernement, Youssef Chahed, la veille au soir de la grève, n’a pas dévoilé ses intentions mais juste ses prédispositions au dialogue. Il est vrai que sa marge de manœuvre est ténue. D’un point de vue comptable, elle est presque inexistante et les contre-propositions précitées en sont l’illustration la plus éloquente dans la mesure où, elles n’ont pas d’incidence budgétaire. D’un point de vue politique, elle l’est aussi. Mais là, le gouvernement en porte une grande responsabilité car, il n’a pas fait preuve d’autant de rigueur et de fermeté lorsqu’il a donné son aval à une augmentation des salaires dans les entreprises publiques, donnant le sentiment d’une différenciation de traitement face à une égalité de situation, ou lorsqu’il a consentit de reporter, aux derniers moments, la nouvelle imposition des bénéfices des grandes surfaces, des concessionnaires automobiles et des franchises et autres enseignes commerciales internationales, ressentit comme un cadeau offert à ceux qui, comparativement, n’en avaient pas tant besoin.
Pourtant, de tels errements auraient pu être évités à la faveur d’un débat sérieux réunissant autour de la table les partenaires sociaux, gouvernement, syndicats et patronats sur l’inflation et particulièrement sur ses sources avant de constater ses conséquences, d’envisager sur cette base toutes les pistes possibles et d’opter pour celles de moindre mal.
Face à la grogne contre la vie chère et la détérioration du pouvoir d’achat, le gouvernement aurait probablement gagné à faire preuve de pédagogie en expliquant que l’inflation n’est pas le mal mais, le symptôme d’un mal, celui d’un pays qui vit au-dessus de ses moyens, en s’appuyant sur l’évolution de trois indicateurs macroéconomiques clés que sont le PIB, le revenu des ménages et la consommation des ménages. Les Comptes de la nation publiés par l’INS montrent qu’entre 2010 et 2016, le PIB à prix courant a évolué à un rythme moyen de 6,1% l’an. Le revenu des ménages a, quant à lui, progressé à un rythme plus rapide avec une moyenne de 7,7% l’an. Tandis que la consommation des ménages a affiché sur cette période une cadence de 9,5% environ par an. Dans le même temps, l’inflation annuelle moyenne n’était que 4,5%. Fatalement, il convenait de s’attendre à un ajustement du pouvoir d’achat par rapport aux disponibilités du marché par le biais d’une hausse des prix et donc de l’inflation. C’est vraisemblablement ce qui s’est produit en partie en 2017 et sur l’année 2018.
Le diagnostic invite à rechercher la meilleure thérapie. Elle ne réside pas forcément dans une augmentation des salaires. En tout cas pas uniquement. Et c’est précisément aux partenaires sociaux de réfléchir ensemble pour dégager d’autres moyens. Auront-ils la sagesse de s’y engager après cette grève ?
Il ne fallait pas se bercer d’illusions. Le sort de la grève générale dans le secteur public était scellé dès son annonce par la direction de l’UGTT. Aux augmentations de salaires dans l’administration et la fonction publiques revendiquées par l’organisation historique syndicale afin de rattraper la perte de pouvoir des salariés provoquée par la recrudescence de l’inflation, le gouvernement a d’abord choisit de faire la sourde oreille. Une attitude qu’il avait d’ailleurs adoptée deux ans plus tôt avant de céder aux derniers moments faisant gonfler le budget des rémunérations de 1,2 milliards de dinars, en 2017 contribuant de la sorte à dépasser le plafond de déficit budgétaire fixé initialement à 5,4% à 6,1% du PIB.
Fera-t-il, cette fois-ci, de même après avoir essuyé, en plus, la grève, ou maintiendra-t-il sa décision de refus, allant jusqu’au retrait des contre-propositions qu’il a présenté, lors des dernières négociations, qu’il s’agisse de l’enveloppe de 400 MD à répartir entre l’ensemble du personnel de l’administration et de la fonction publiques ou encore de l’application de la formule du crédit d’impôt pour revaloriser les salaires nets ?
L’intervention télévisée du Chef du gouvernement, Youssef Chahed, la veille au soir de la grève, n’a pas dévoilé ses intentions mais juste ses prédispositions au dialogue. Il est vrai que sa marge de manœuvre est ténue. D’un point de vue comptable, elle est presque inexistante et les contre-propositions précitées en sont l’illustration la plus éloquente dans la mesure où, elles n’ont pas d’incidence budgétaire. D’un point de vue politique, elle l’est aussi. Mais là, le gouvernement en porte une grande responsabilité car, il n’a pas fait preuve d’autant de rigueur et de fermeté lorsqu’il a donné son aval à une augmentation des salaires dans les entreprises publiques, donnant le sentiment d’une différenciation de traitement face à une égalité de situation, ou lorsqu’il a consentit de reporter, aux derniers moments, la nouvelle imposition des bénéfices des grandes surfaces, des concessionnaires automobiles et des franchises et autres enseignes commerciales internationales, ressentit comme un cadeau offert à ceux qui, comparativement, n’en avaient pas tant besoin.
Pourtant, de tels errements auraient pu être évités à la faveur d’un débat sérieux réunissant autour de la table les partenaires sociaux, gouvernement, syndicats et patronats sur l’inflation et particulièrement sur ses sources avant de constater ses conséquences, d’envisager sur cette base toutes les pistes possibles et d’opter pour celles de moindre mal.
Face à la grogne contre la vie chère et la détérioration du pouvoir d’achat, le gouvernement aurait probablement gagné à faire preuve de pédagogie en expliquant que l’inflation n’est pas le mal mais, le symptôme d’un mal, celui d’un pays qui vit au-dessus de ses moyens, en s’appuyant sur l’évolution de trois indicateurs macroéconomiques clés que sont le PIB, le revenu des ménages et la consommation des ménages. Les Comptes de la nation publiés par l’INS montrent qu’entre 2010 et 2016, le PIB à prix courant a évolué à un rythme moyen de 6,1% l’an. Le revenu des ménages a, quant à lui, progressé à un rythme plus rapide avec une moyenne de 7,7% l’an. Tandis que la consommation des ménages a affiché sur cette période une cadence de 9,5% environ par an. Dans le même temps, l’inflation annuelle moyenne n’était que 4,5%. Fatalement, il convenait de s’attendre à un ajustement du pouvoir d’achat par rapport aux disponibilités du marché par le biais d’une hausse des prix et donc de l’inflation. C’est vraisemblablement ce qui s’est produit en partie en 2017 et sur l’année 2018.
Le diagnostic invite à rechercher la meilleure thérapie. Elle ne réside pas forcément dans une augmentation des salaires. En tout cas pas uniquement. Et c’est précisément aux partenaires sociaux de réfléchir ensemble pour dégager d’autres moyens. Auront-ils la sagesse de s’y engager après cette grève ?