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Chroniques
Les mensonges que nous apprendrons à nos enfants
Par Synda Tajine
19/11/2019 | 15:59
4 min
Les mensonges que nous apprendrons à nos enfants

 

Demain est la Journée internationale de l’enfance. A partir de cette année, dans les écoles, les enfants auront droit à un enseignement sexuel. Aux questions de « comment on fait les bébés », « quelle est la différence entre une fille et un garçon », à « pourquoi il ne faut pas laisser le vieux monsieur dégueulasse nous toucher », les enfants pourront enfin comprendre leurs corps, la notion d’intimité et de consentement. Du moins on essaye. Ce n’est pas trop tard…

Mais attention ! Il ne faut surtout pas que cet enseignement soit contraire à la « culture arabo-musulmane », tient pourtant à préciser le ministère. Que faut-il comprendre par-là ? Le corps humain, les notions d’intimité, de consentement, de pédophilie et de viol ne sont-elles pas universelles et propres à toutes les religions ? Il faut croire que non et le ministère tient bien à nous le faire savoir. Les cours d’éducation sexuelle ne seront-ils au final qu’un pur mensonge ? On attend de voir…

 

Qu’apprenons-nous au juste à nos enfants ? A ne pas se mettre les doigts dans le nez ? A ne pas parler la bouche pleine ? Et à être poli avec les gens ? Mais est-ce que nous nous employons à leur donner le bon exemple ? Certainement pas.

Dans un pays où l’élite (oui, le mot fait mal) politique se doit de donner l’exemple, mais fait tout de travers, que reprocher aux générations futures ? Dans le nouveau parlement, fraîchement élu et très fraîchement inauguré, les élus se mettent le doigt dans le nez, parlent la bouche pleine et ne sont pas polis les uns avec les autres. Déjà une semaine que la séance inaugurale a été tenue que les chamailleries et les insultes fusent de toutes parts. Les élus du peuple, choisis et sélectionnés parmi la crème de l’élite politique, rivalisent en insultes aux yeux et oreilles de tous. « Souris », « chiens », « terroristes », « serpillère » sont des mots que vous n’arrêterez pas d’entendre pendant les cinq prochaines années. Noms d’oiseaux, insultes sexistes, menaces et cafouillages en tout genre en seulement trois séances. Au lieu de penser aux lois qui seront votées pour garantir un avenir meilleur aux générations futures, les élus se dénigrent et menacent de porter plainte les uns contre les autres. Mais il ne faut pas critiquer le parlement. Ces élus ne sont là que depuis une semaine.

 

Dans un pays où on tergiverse pendant des mois sur la nécessité de nommer une personnalité indépendante à la Kasbah, et où, au final, on choisit l’un des siens, comment apprendre aux enfants à ne pas mentir ? Plus le mensonge est gros, mieux il passe. Est-ce vrai ? C’est ce que semble penser Ennahdha en tout cas. Les partenaires politiques du parti islamiste semblent peu s’offusquer du fait que Rached Ghannouchi ait nommé l’un de ses proches à la Primature, en le présentant à tous comme un indépendant.

Dans les faits, il importe peu que Habib Jamli s’y connaisse en agronomie, en régions intérieures ou même en héliciculture, pourvu qu’il obéisse aux desiderata du « président de tous les Tunisiens », entendez par là le grand et puissant Rached Ghannouchi.

Il importe peu aussi que Rached Ghannouchi occupe un poste dans lequel il n’est clairement pas à sa place et qu’il ne semble pas du tout maîtriser, pourvu qu’il obtienne le « trophée » qu’il a toujours mérité avant de prendre sa retraite. Pourvu aussi qu’il multiplie les discours rassembleurs et mielleux pour faire croire qu’il est la meilleure chose qui soit arrivée aux Tunisiens depuis les élections. Plus le mensonge est gros…moins il passe.

Il importe peu aussi que les politiques se moquent ouvertement de leurs électeurs, quelques jours à peine après avoir obtenu le pouvoir. Qu’ils balaient d’une main les promesses électorales pour lesquelles ils ont justement été élus et se moquent ostensiblement des Tunisiens grâce auxquels ils sont là.

Les menteurs qui les ont précédés, eux au moins, avaient eu la classe d’attendre le bon moment pour mentir, pas de se vautrer dans les boniments aussi gros que difficiles à gober et de dire, chaque jour, une chose et son contraire.

 

Mais nous ne sommes pas à un mensonge près.  Dans ce pays, où un parti arrive au pouvoir et ne le quitte plus alors que pèse contre lui une affaire d’organisation armée qui traine de tiroir en tiroir ; où les arrestations politiques deviennent si courantes qu’on s’y habituerait presque, le mensonge ne veut plus rien dire. Plus, il est gros, plus il est là, présent au su et à la vue de tous. Tout le monde le sait, mais personne n’a le pouvoir de le dire. C’est cela que nous apprendrons à nos enfants en leur souhaitant une bonne journée demain…

Par Synda Tajine
19/11/2019 | 15:59
4 min
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Commentaires (6)

Commenter

URMAX
| 20-11-2019 13:38
... le Ministère (ndlr : dans tout son ensemble) est constitué de personnes faisant essentiellement partie "de l'école ultra-conservatrice, réservée et pudique".
..
Je n'ose imaginer la gène de certains enseignants - surtout à l'intérieur du pays - ............. et la réaction des parents !
...
"3aich oueldi, ech 9ritou el-youm ? " dit le parent ...
L'enfant : Euh .......
...
Les gosses risquent de se faire tabasser .... de même que les profs peuvent se faire lyncher !
...
Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais dans certaines régions, cela peut-être suicidaire d'aborder ce sujet !
...
Les mentalités doivent changer, OK
Mais ....... molo - molo !
Quant "au reste de la classe politique", vous savez, ils ne valent guère mieux :
Aucune tenue ; aucune retenue ; pas de self-control ; ils se laissent tous emporter par leurs sentiments, hurlant et bêlant à tue-tête .... comme dans un souk ... si ce n'est pire !
...
Aucun respect personnel
Aucun respect d'autrui
Aucune éducation dans la façon de s'adresser aux gens.
...
Vulgaires, voire pour certains carrément obscènes, impolis, irrespectueux ...
"ILS" sont représentatifs d'une bonne frange, où "l'éducation" au sens propre du terme, à tout bonnement disparu, n'en ayant bénéficié ; "eux", comme "lui".

Dalton
| 20-11-2019 11:29
On leur apprend le contraire de ce que nous dit Allah. Aide toi Allah t'aidera !
RG et ses sbires disent, priés et le reste viendra tout seul. Une petite anecdote : je faisais quelques achats dans une épicerie et tout d'un coup j'entends un Monsieur crier, baissez le store, baissez le store. J'ai eu peur et lui ai demandé mais que se passe t'il ? Il m'a répondu, rien on va à la mosquée ! Imaginez ce qui se passe dans les administrations, etc, etc, pour aller à la mosquée. Voilà ce que l'on apprend à nos enfants.
Ce n'est pas travaillez prenez de la peine, mais priez et faites ce que vous voulez.

Dr. Jamel Tazarki
| 19-11-2019 23:18
1ère partie:

Introduction:
a) pourquoi un grand pourcentage de tunisiens sont égoïstes, excentriques, profiteurs, corrompus, etc?
-la faute est à qui qu'un grand pourcentage de tunisiens sont asociales dans le sens du point a) ci-dessus?
-comment remédier à notre situation?


Je voudrais parler dans la suite du Concept d'exosystème de Urie Bronfenbrenner qui met l'accent sur l'importance de la composante de l'environnement dans le développement d'un individu, il parle d'une écologie du développement humain. Dans son livre "The Ecology of human development" Bronfenbrenner définit sa théorie comme "l'étude scientifique de l'adaptation réciproque et progressive entre un humain actif, en cours de développement, et les propriétés changeantes des milieux immédiats dans lesquels il vit, compte tenu que ce processus est affecté par les relations entre eux et par les contextes plus généraux dont ces milieux font partie"

Voir la vidéo sur le lien suivant:
https://www.youtube.com/watch?v=5htRhvm4iyI


Chaque individu constitue le centre d'un système d'environnements de quatre différents niveaux imbriqués les uns à l'intérieur des autres comme des poupées russes. Ces quatre différents niveaux sont par ordre de proximité le micro-, le méso-, l'exo- et le macrosystème. Et ainsi le comportement d'un individu devrait être analysé en considérant l'influence réciproque des quatre niveaux qui composent la niche écologique et les caractéristiques propres du sujet:

a) Le microsystème correspond au niveau le plus interne. Il concerne l'environnement immédiat de l'enfant en développement, les personnes avec lesquelles il interagit régulièrement: les parents, les grands parents, les voisins, amis du jeu, l'école maternelle, primaire et secondaire, etc. Afin de simplifier la chose, je considère l'enfant en développement comme étant lui-même un microsystème qui interagit régulièrement avec les microsystèmes respectifs parents, voisins, amis du jeu, l'école maternelle, primaire et secondaire, etc. Ce qui fait que le microsystème au niveau le plus interne est un ensemble de microsystèmes interagissant directement'?'

b) Le mésosystème comprend les relations mutuelles existant entre les microsystèmes dont j'ai parlé ci-dessus ==> Le mésosystème est ainsi un ensemble (dans le sens mathématique) de microsystèmes en interaction. Et maintenant faites attention: Ces interconnexions sont aussi décisives pour le développement d'un enfant que les évènements d'un environnement où l'enfant intervient directement. Dans ce sens, Bronfenbrenner explique que "Les habiletés de l'enfant à l'école ne dépendent pas seulement de la manière de l'enseignement, mais également de l'existence et de la nature des liens entre l'école [nos enseignants] et la maison [les parents].
===>
Je reviens au cas de la Tunisie, et je me/vous demande ainsi comment pourrions-nous garantir un enseignement de qualité et efficace si les liens entre nos enseignants et les parents sont endommagés/brisés au sens propre du mot (Merci UGTT et Merci Mr. Jalloul:(, deux nuls dans le domaine de la pédagogie de l'enseignement qui ont ruiné notre système éducatif).

c) Le troisième niveau de l'environnement écologique est l'exosystème, Bronfenbrenner explique que le développement d'un enfant est fortement affecté par les perturbations émanant de certains environnements avec lesquels l'enfant n'a pas d'interaction directe. Dans ce sens, Bronfenbrenner donne l'exemple des conditions d'emploi des parents qui peuvent influencer profondément le développement de l'enfant.
===>
Je reviens au cas de la Tunisie, la peur/traumatisme continuel des parents de perdre leur boulot dans un milieu socio-économique tunisien catastrophique peut influencer profondément le développement de l'enfant. Oui, ce traumatisme se transmet automatiquement à l'enfant. De même et d'après les statistiques 70% des chefs/dirigeants tunisiens tyrannisent leurs employés, oui ces parents tyrannisés ont un effet négatif sur le développement de leurs enfants.


d) Le quatrième niveau de l'environnement écologique est Le macrosystème, se définit comme l'ensemble des croyances, des valeurs socio-politiques, des idéologies partagées, de nos institutions et par la culture ou sous-culture.
===>
Je reviens au cas de la Tunisie et au sujet de l'article ci-dessus, si nos politiciens sont des menteurs, des tricheurs, des non éduqués qui dénigrent et font des injustices à leurs conquérants même jusqu'à l'abus de pouvoir, le sabotage, l'emprisonnement sans des procès juridiques justes, alors comment voulons nous faire de nos enfants des citoyens justes et responsables. Non, nos enfants seront à l'image de ceux qui nous gouvernent et à l'image de nos institutions

Jamel Tazarki, Mathématicien

Dr. Jamel Tazarki
| 19-11-2019 23:14
2ème partie
Fazit:
-afin de mieux éduquer nos enfants il faut d'abord que nos politiciens changent d'habitus et de comportement, il faut qu'ils soient un exemple pour la jeune génération. Oui, certains de nos islamistes du clan RG qui devraient donner l'exemple sont plutôt pire dans les fabrications des mensonges et la tricherie. Et ne parlons pas de notre Premier Ministre qui culpabilise ses conquérants (il traitait NK de coupable alors que le pouvoir juridique n'avait pas terminé son job). Oui, le pouvoir exécutif ne doit pas s'ingérer directement ou indirectement dans les affaires/décisions du pouvoir juridique, oui le Premier Ministre par sa fonction/position devrait donner l'exemple du respect des règles socio-politiques. Comment voulons-nous que nos enfants respectent les règles si nos hauts responsables au pouvoir ne respectent pas la règle la plus importante pour la survie de notre jeune démocratie qui est celle de la séparation des pouvoirs?
-Afin de mieux éduquer nos enfants il faut améliorer la relation entre parents et enseignants (école). Oui, Mr. Jalloul et note UGTT ont ruiné la relation Parents-enseignants et ceci a eu des conséquences néfastes sur la relation élèves-Enseignants en notre pays.

Jamel Tazarki, Mathématicien

Microbio
| 19-11-2019 18:14
Trois enfants de la maternelle à table:
L' enseignante de la maternelle a demandé aux trois enfants: «Saviez-vous comment vous êtes né et venu au monde?"

Mahamed répondit fièrement: "Je suis amené à mes parents par une cigogne"

Samia a dit: "Mes parents m'ont trouvé par hasard dans la forêt"

Ommar dit tristement: "Mes parents sont très pauvres et devaient tout faire par eux-mêmes, bien fait à la maison!"

mansour
| 19-11-2019 18:02
autant chercher une aiguille dans une botte de foin que de chercher l'honnêteté et la vérité dans l'idéologie de l'islam politique d'Ennahdha+d'Al Karama