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L'emprunt obligataire qui nous sauve en nous noyant
29/01/2015 | 19:59
4 min
L'emprunt obligataire qui nous sauve en nous noyant
La Tunisie vient de conclure avec succès une émission d’emprunt obligataire sur le marché international des capitaux, d’une valeur de 1 milliard de dollars. En deux jours, les autorités tunisiennes concernées ont pu lever cette somme auprès des investisseurs internationaux qui ont manifesté un engouement sans précédent, en souscrivant massivement à l’opération. D’aucuns considèrent cet emprunt comme une aubaine, nécessaire pour colmater le gap budgétaire, d’autres ont mis en garde contre les répercussions, pouvant être néfastes, de ce même emprunt.

Afin de revenir sur les circonstances et les modalités de l’emprunt obligataire, une conférence de presse a été organisée, hier mercredi, en présence du ministre de l’Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda et du Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Chedly Ayari. Les deux responsables ont donc présenté des éclaircissements sur l’émission de l’emprunt obligataire accordé à la Tunisie et qui équivaut en dinars tunisiens à deux milliards, avec un taux d’intérêt de 5,75 %. Chedly Ayari a expliqué qu’avec l’émission de cet emprunt, les autorités ont été agréablement surprises. Hakim Ben Hammouda affirme, en effet que « suite à l’émission de demandes d’offres d’une valeur égale à 500 millions de dollars sou forme d'obligations à un taux d’intérêt de 5,75 % , notre pays a reçu des offres de la part de 277 investisseurs montant à 4,3 milliards de dollars, parmi eux, 10 investisseurs des plus importants du monde ont donné confiance à notre pays et ont décidé de traiter avec les obligations de l’Etat tunisien ».

Ainsi, il s’agit de 8 à 9 fois la somme demandée. Le Gouverneur de la BCT, précise qu’en empruntant sur le marché intérieur, le taux s’élève à 6,35%, soulignant l’importance d’avoir réussi à avoir un taux moindre et de surplus sur une durée de 10 ans. Et d’ajouter que « Le prochain ministre des Finances trouvera des ressources de 2 milliards de dinars, ce qui lui permettra de démarrer son mandat avec aisance». De son coté, le ministre de l’Economie et des Finances a estimé que ce résultat reflète la confiance accordée par les pays, les instances internationales et les investisseurs à la Tunisie, et ce en raison, principalement, de la réussite du processus électoral, de l’amélioration du climat sécuritaire et du progrès réalisé dans le dossier du terrorisme, d’autant plus que l’Etat tunisien est réputé de s’acquitter convenablement de ses dettes.

Plusieurs voix se sont élevées contre le taux d’intérêt exagéré et la politiques d’endettement que le gouvernement a adopté. Répondant à cela, Chedly Ayari réplique que l’intérêt n’est pas exagéré et qu’il est plutôt raisonnable, tenant compte des transactions dans le marché international des capitaux. D’après ses dires, la BCT et le gouvernement tunisien, contrôlent bien l’endettement national et l’emprunt en question s’inscrit dans le cadre de la gestion de l'économie tunisienne et du financement de la vie économique. On apprend que parmi les facteurs ayant poussé à recourir à cet emprunt, l’augmentation du taux de compensation de l’ordre de 5000 milliard de nos millimes, la faiblesse du taux d’épargne qui ne dépasse pas les 13% du PIB et la pression qui s’exerce sur les finances publiques, pour réserver en particulier 800 millions de dinars par mois afin de couvrir les salaires de 800 mille fonctionnaires de l’Etat. Le gouverneur de la BCT a indiqué qu’il est possible de mobiliser les ressources budgétaires souffrant d’un déficit d’environ 30% en exerçant une pression sur les dépenses, en maîtrisant l’endettement interne, en rationalisant la dette extérieure et sur tout en augmentant la production et en élevant le niveau des exportations par la réduction du taux des importations. Il a souligné en conclusion que les marchés internationaux de financement sont les mêmes avec lesquels la Tunisie traite depuis l'indépendance, autant pour financer les projets d'investissement que pour couvrir le déficit budgétaire.

Ainsi dans le but de renflouer les caisses de l’Etat et de mobiliser les fonds nécessaires à financer les dépenses qui s’amplifient davantage, le gouvernement Jomâa s'est employé à contracter cet emprunt. De l'avis de l'expert financier, Moez Joudi il s'agit là d'un faux pas monumental, vu que les 1 milliard de dollars ne servira pas à l'investissement, au développement et à la création de richesses, mais au contraire, à la consommation et "au colmatage des brèches qui deviennent bien profondes" selon ses propres dires.

D'autre part, M. Joudi ne considère pas cette opération comme le succès annoncé, mais une démarche périlleuse, qui aura pour conséquence l'accroissement de l'endettement de la Tunisie. Il souligne que le nouvel emprunt "coûtera annuellement au budget de l'Etat plus de 200 millions de dinars"! Constat alarmant, certes, qui a poussé l'expert financier à tirer la sonnette d'alarme, d'autant plus qu'il estime qu'en 2017, "cette rubrique du budget de l'Etat dépassera même les 8 milliards de dinars". Consternant si on prend en compte le déficit budgétaire plus que critique. C'est à se demander si la situation tendra un jour à s'améliorer, dans un pays aux équilibres financiers, fragiles et fragilisés.

Ikhlas Latif
29/01/2015 | 19:59
4 min
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Commentaires (15) Commenter
Merci aux investisseurs pour leur engouement
librexp
| 01-02-2015 09:43
ils se financent sur le marché à un taux entre 0 et 1%. Et la Tunisie va rembourser à presque 6% !
Rien à ajouter
Et l'emprunt en quelle monnaie et taux réel!
arnaque
| 30-01-2015 20:14
L'emprunt est libellé en dollars US! certes a 5.75 mais dépendra des fluctuation de change. Qui est prêt a parier que le dinars ne va pas encore perdre de valeur d'ici là et dépasser le 2 dinars pour un dollar? C'est ça la différence fondamentale entre un prix en monnaie de singe locale et un emprunt international ou tu t'expose au risque du change qui va exploser la facture.... Mais nos dirigeants sont trop malins en foutage de gueule....

Les taux a 2ou 3% sont quand on a une garantie US ou japonnaise et ils assurent ainsi notre crédit du coup on emprunte a des taux plus proches d'eux...

Allez l'UGTT peut négocier enfin les primes y'a de l'argent a dépenser et vive le développement régionale et tout le basar.
Amateurs....5.75% Just OUTRAGIOUS !!!!
Nouri
| 30-01-2015 20:09
D'une ou est l'urgence? Ils auraient pu laisser la main au prochain gouvernement .
Ensuite,leur premier devoir est de lancer un appel
d'offre...Le japon aurait offer un taux de 2.5% maxi.Le mois dernier j'ai contracte' 1 M de $ a 2% Ass & garamtie inclus ...Alors les amateurs...la prochaine fois me contacter...surtout pour qq Mds j en'aurais tirer jusqu'au 1.6%...Vraie bande d'amateurs ...C'est la honte !! Je vous prie de l'annuler ou revoir une tour de table avec des requins financiers plus coraces et renegocier toutes les conditions surtout celle de la maturite'.Dix ans c'est court !!!
@patriote
Mounir
| 30-01-2015 19:38
Merci pour ton commentaire et tes explications :) et non cela ne me contrarie pas bien au contraire!
Ce qui me gène et au vu de tes explications, c'est qu'on a l'impression d'avoir des actions gouvernementales du genre "plongeons/suicidaires" et qu'après avoir fait leur ânerie il l'annonce en nous faisant croire qu'ils ont bien fait.
Avec un peu plus de transparence et de l'e-participation (ou participation du citoyen dans les décisions et projet du gouvernement) on aurait peut être pu éviter cela.
Pourquoi ne pas faire comme à dit "makrem dahech" une sorte de super groupe d'expert et d'en faire un genre d'instance obligeant le gouvernement a avoir leur aval dans tous leur projet?

En attendant, je vais quand même rester optimiste, j'ai pas trop le choix :)
Endettement extérieur = Ruine
Mohamed DJERBI
| 30-01-2015 15:32
Quand le vent de changement a commencé à souffler sur notre pays, le peuple a scandé « Khobz wa maa ou Ben Ali la » le peuple veut la dignité. Ben Ali parti et des voix se sont élévées pour réclamer des indemnisations pour ceux qui ont été emprisonnés,
la réintégration de ceux qui ont été licienciés pour leurs idées,
l'embauche des chomeurs dans les cies du groupe chimique,
la valorisation des salaires dans le secteur public,
Journalistes et politiciens d'un jour ont encouragé la pagaille pour avoir la symapathie des électeurs,
Les gouvernements qui se sont succédés de Mr BCE à Hammadi Jebali à Ali Lareydh à Mehdi Jommaa, tous se sont inclinés devant les revendications des travailleurs et des mafieux qui menacent tous de faire sauter la baraque,
Confrontés à ces difficultés, les gouvernements ont été obligés dans la précipitation de vendre des entreprises publiques pouvant être considérées comme des bijoux du pays et à emprunter à tour de bras pour satisfaire les affamés.

On nous explique que l'emprunt extérieur est à 5,75 % alors que sur le marché national le taux d'intérêt est de 6,35 %. Messieurs les responsables, en supposant que ces taux sont fixes et que notre dinar conservera sa parité avec le dollar pendant les dix années, le recours au marché national est préférable. Les 6,35 % seront payés à des tunisiens sur lesquels ils paieront l'impôt sur le revenu et profiteront à des tunisiens, Ils ne seront pas transférés à l'étranger et ne partiperaient pas à l'accroissement du déficit de notre balance des paiements,
Comme notre dinar est fragile et il suffit d'une brise pour qu'il soit déprécié et imaginons une dépréciation de 5 % l'an, combien va nous coûter le remboursement, Nous aurons à payer peut être en plus des 5,75 % d'intérêts 30 à 50 % de perte de change.
Mr Chedly Ayari se justifie par la faiblesse de l'épargne nationale. Cette faiblesse est la résultante de la polique monétaire et de crédit adoptée par la Banque Centrale de Tunisie.
Des crédits à la consommation de produits importés sont accordés à tours de bras aggravant ainsi notre balance commerciale et celle des paiements en enfonçant notre dinar dans la boue.
En maintenant un taux d'intérêt bas, la Banque Centrale encourage tous ceux qui ont des capitaux à les mettre dans l'immobilier ce qui contribue à augmenter les prix sans raison valable que la présence de fonds ne trouvant où se placer cacher.

L'appel au marché financier national aurait été mille fois plus bénéfique. Il aurait au moins permis de ne pas avoir à sortir des devises, à récupérer une partie des intérêts sous forme d'impôt sur les revenus et diminuer la pression sur les prix de l'immobilier (terrain et construction)

Messieurs les nouveaux gouvernants, il est de votre devoir de dire la vérité sans ménagement au peuple tunisien pour que tout le monde travaille et arrête les revendications et s'il y a fardeau qu'il soit supporté par l'ensemble du peuple,
Un emprunt qui n'est pas nécessaire
Hayy Ibn Yagdhan
| 30-01-2015 14:51
Est ce qu'on vraiment besoin de s'endetter en dollars pour financer les dépenses budgétaires en dinars?

Chedly Ayari affirme que l'emprunt va servir a payer une partie des salaires des 800 000 employés du gouvernement qui s'élève a 800 MD par mois, mais les salaries sont payes en dinars. Si ces dépenses sont en dinars il aurait du essayer de lever ces fonds en Tunisie en offrant des bons de trésors a des taux intéressant (meme 10%). Le risque de la devaluation du dinar versus le dollar est très grand et va faire qu'un prêt qui est maintenant de 1,93 Milliards de Dinars risque de devenir 3 Milliards de dinars ou plus en un an.

Si ce prêt sert a combler le deficit commercial, il est urgent d'accélérer les projets qui peuvent réduire ce deficit. L'une des plus grandes catégorie est l'importation du pétrole et gaz naturel, une catégorie d'importation qui peut être réduite en encourageant les energies renouvelables.
ENDETTEMENT EXTERIEUR = RUINE
Mohamed DJERBI
| 30-01-2015 14:46
Quand le vent de changement
taux d'emprunt anormal
makrem dahech
| 30-01-2015 12:34
Pendant que l'Etat fait des emprunts,les fortunes détournées durant des décennies font des petits à l'étranger,qui reviennent encore sous forme d'emprunt obligataire....il serait temps que les experts comptables tunisiens se réveillent et créent un collectif afin de stopper ce foutage de gueule énorme aux taux d'emprunts si élevé,alors qu'à l'international,en europe,aux usa,les taux n'ont jamais été au plis bas.....
L'ENDETTEMENT EST LE DEBUT DE LA COLONISATION
Bourguibiste nationaliste
| 30-01-2015 10:56
L'endettement est le début de la colonisation. Emprunter, ce n'est pas un problème; c'est le remboursement qui est problématique et surtout le service de la dette. Nous connaissons la logique: endettement, incapacités à rembourser puis mise sous tutelle puis colonisation directe ou indirecte. La question est de savoir : quelle sera la puissance colonisatrice ? La Tunisie a fait l'expérience dans le passé des conséquences de l'endettement. Il semble que l'histoire n'ait servi à rien. D'ailleurs, les islamistes ont tout fait pour occulter l'histoire de notre pays afin de mieux manipuler. Dans leur esprit, une colonisation qatari n'en serait pas une.
Mais le noyé n'a de choix
DHEJ
| 30-01-2015 08:28
Que de boire l'eau de mer disait une certaine Sihem BADI

Quand le taux d'intérêt dépasse le taux de croissance et l'indicateur de création de richesse, c'est l'Archimède qui s'applique.


Un Archimède méconnu et des pantins de la photo et de Moez JOUDI!


L'Archimède s'attaque-t-il au volume pour faire le lien avec la taille du tour du ventre?