Rached Ghannouchi a publié aujourd’hui un long statut Facebook dans lequel il répond au président Béji Caïd Essebsi et à son discours du 13 août. Alors que le président de la République avait renvoyé la patate chaude à Ennahdha concernant le projet de loi de l’égalité de l’héritage, le chef du parti islamiste a saisi la balle au vol et a rétorqué dans des termes on ne peut plus clairs. « Nous interagirons avec la proposition du chef de l’Etat concernant l’égalité de l’héritage lorsqu’elle sera soumise officiellement au parlement », a-t-il dit, répondant ainsi par la négative à l’appel fait par BCE au palais de Carthage de rendre publiques les réserves émises par Ennahdha au sujet de ce projet de loi.

« Le parti Ennahdha m’a remis une lettre contenant sa position. Le parti approuve certains points et émet des réserves sur d’autres, et c’est évident. Nul ne peut contester son référentiel religieux malgré tout. Nous avons traité avec ce parti durant près de 3 ans et nous avons réussi à maintenir une stabilité relative grâce au consensus », avait déclaré BCE tout en appelant à Ennahdha à rendre public ce rapport.

Dans son long statut, Rached Ghannouchi est revenu sur la « rencontre de Paris » qui l’avait réuni à Béji Caïd Essebsi en 2013 insistant sur le rôle joué par Ennahdha à l’époque pour parvenir à un consensus politique et apaiser les tensions. Dans sa publication, Ghannouchi explique qu’il n’a pas hésité une seconde à répondre à l’appel du président de se réunir et privilégier l'intérêt du pays et que le parti Ennahdha a décidé de se retirer du pouvoir seulement pas pour se sauver lui-même mais pour pour sauver le cours de la révolution.

« Ennahdha est sorti du pouvoir mais non de la politique », a écrit Ghannouchi insistant sur les « sacrifices » faits pour son parti pour maintenir la paix sociale et le consensus. Consensus sur lequel il insiste en affirmant que c'est la clé, aujourd’hui encore, et appelant à « garder la même stratégie et à s’éloigner de tout ce qui est de nature à créer des divisions ».

Au sujet du gouvernement de Youssef Chahed, Rached Ghannouchi précise que « la position du parti, en faveur de la stabilité gouvernementale, ne contredit nullement celle émise par le président de la République, et elle n’a pas été prise afin de trouver des alternatives mais pour servir l’intérêt national », appelant ainsi « toutes les parties à dépasser leurs différends » et insistant sur la nécessité de « laisser le gouvernement actuel se consacrer à sa tâche loin des tiraillements politiques ». Rached Ghannouchi ajoute : « l’esprit de compétititon et les ambitions politiques et l’ascension au pourvoir, par les urnes, est un droit constitutionnel inaltérable.

S.T