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Le Congrès national économique : une volonté collective pour redresser l'économie tunisienne
24/04/2014 | 1
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Le Congrès national économique : une volonté collective pour redresser l'économie tunisienne
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Le gouvernement Mehdi Jomâa n’a cessé depuis son investiture de dresser un tableau noir de la situation économique tunisienne. Dépeinte comme « délicate » avec un risque accru de dégringolade, les problématiques et solutions relatives à l’économie et aux finances sont devenues un leitmotiv dans la communication du gouvernement technocrate. Le lancement du Congrès national économique s’inscrit dans cette volonté de l’équipe Jomâa de booster une économie au plus bas.

Le coup d’envoi des travaux du Congrès national économique a eu lieu mardi 22 avril 2014 sous l’égide du chef du gouvernement Mehdi Jomâa, préparant ainsi le dialogue économique qui se tiendra fin mai 2014. Le ministre auprès du chef du gouvernement chargé de la coordination et du suivi des affaires économiques et porte-parole officiel du gouvernement, Nidhal Ouerfelli, avait précisé que cet événement « rentre dans la cadre de l’action du gouvernement en faveur du rétablissement de l’économie nationale ».

Apportant donc la première pierre à l’édifice d’un plan étendu pour le redressement de la situation économique en Tunisie, le Congrès se passera avec le concours de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), de la Banque centrale, de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) ainsi que des partis politiques représentés à l’Assemblée nationale constituante et de plusieurs experts économiques.

Nidhal Ouerfelli a annoncé la création de groupes de travail, constitués chacun d’un ministre en charge d’un dossier spécifique ainsi que d’un représentant parmi les organisations nationales et des partis politiques, outre un expert économique. Ces ateliers de travail se chargeront de l’identification des propositions afin d’aboutir à des solutions urgentes qui permettraient de faire émerger la Tunisie de la situation de crise qu’elle traverse.

Par ailleurs, les travaux du Congrès national économique s’articuleront sur dix principaux axes. Les thèmes qui seront abordés s’intéresseront en particulier à la rationalisation de la subvention de l’Etat, à l’amélioration du pouvoir d’achat de même que celui de la compétitivité et la productivité des entreprises, à l’équilibre de la balance commerciale, à la contrebande et l’économie parallèle, au développement régional, au renforcement des investissements et des institutions et finances publiques ainsi qu’à la loi de finances complémentaire.
Le porte-parole du gouvernement a affirmé, en marge du Congrès, que les différentes parties se sont engagées à présenter un certain nombre de propositions en vue du prochain Dialogue national économique.

De son coté, le chef du gouvernement, Mehdi Jomâa, a insisté sur l’importance de recouvrir le prestige de l’Etat dans tous les domaines. S’inscrivant dans cette optique, le gouvernement s’engage à redoubler d'efforts pour résister à la contrebande et au commerce parallèle qui tendent, selon M. Jomâa, à affaiblir davantage l'Etat et à saboter l'économie.

Il a également abordé les contraintes administratives qui affectent le rythme de réalisation des projets programmés, ainsi que les investissements. Le chef du gouvernement a soutenu qu'il était nécessaire d’imposer la discipline dans tous les établissements étatiques, rappelant que le travail sérieux est une composante essentielle d’une économie saine.

Lors de son intervention, M. Jomâa a précisé que les problématiques liées à l’économie sont structurelles et ne relèvent donc pas seulement de la conjoncture actuelle. Il a assuré à ce propos que son équipe gouvernementale a opté pour « un choix difficile », celui de lancer des réformes économiques à long terme malgré le délai limité dont elle dispose.

Le chef du gouvernement a d’ailleurs mis l’accent sur l’importance du Congrès national, dans la mesure où il permettra la réussite de ces réformes économiques. Et de préciser que: « quelles que soient ses compétences, une équipe gouvernementale ne peut mener ses actions à bien sans dialogue ».
A l’issue de la séance préparatoire, la présidente de l’UTICA, Wided Bouchamaoui, a déclaré que des décisions rigoureuses devront être mises en application afin de surmonter cette période plus que critique et trouver les moyens pour redresser l’économie. Mme Bouchamaoui a indiqué que l’organisation patronale proposera des résolutions relatives à la micro-finance et l’initiative privée ainsi que la lutte contre la contrebande et la consolidation des entreprises tunisiennes. Des thématiques à traiter d’urgence, selon la présidente de l’UTICA.

Dans le même contexte, le ministre de l'Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda, a souligné qu’un tel événement porte à définir les moyens de surmonter les difficultés économique en mettant en place les fondements de la relance économieque. Il a déclaré que cela ne serait possible qu’à moins de trouver des solutions consensuelles. Il a en outre indiqué qu’un blog recueillant les avis et les propositions des experts économiques au sujet de la situation en Tunisie, sera disponible dans le site officiel du ministère de l’Economie et des Finances.

La condition sine qua none à la réussite du Congrès national économique, consiste, d’après le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, en une prise de conscience collective. M. Ayari a préconisé la responsabilisation de toutes les parties concernées sur la situation du pays. Il a indiqué que les réformes doivent notamment s’étendre à la mobilisation des liquidités à travers la réduction des dépenses de même que le renforcement des exportations et la rationalisation des importations et ce en limitant les quantités des produits importés.

De son coté, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail, Houcine Abassi, a annoncé à l’occasion de l’ouverture du Congrès, que l’UGTT proposera des suggestions quant à la méthodologie d’organisation du prochain dialogue national économique.
Notons qu’en marge de l’événement, le Conseil national de l’ordre des experts comptable de Tunisie a contesté son exclusion du Congrès national économique. Le président du Conseil a notamment souligné l’absence de plusieurs acteurs économiques, à l’instar des représentants du secteur touristique. Il a par ailleurs affirmé que la Tunisie avait « plus besoin d’une cellule de crise que d’un dialogue économique ».

En somme, les participants aux séances de préparation du Congrès nationale économique se sont tous mis d’accord pour rendre publiques, à la fin du mois de mai, les réformes qui seront choisies lors de ce Congrès. Les réactions générales penchent vers l’optimisme quant à la réussite de cette manifestation. Le contexte économique délicat en Tunisie est au cœur des préoccupations et des décisions drastiques et douloureuses devront sûrement être prises à l’issue du Congrès. La responsabilité de ces mesures d’urgence n’incombera pas au seul gouvernement Jomâa puisqu’elle impliquera les différents participants. Il reste à se demander qu’elles en seraient les répercussions sur la société tunisienne.

Ikhlas Latif
24/04/2014 | 1
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