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La transition numérique, un tsunami de changement
02/05/2016 | 19:59
6 min
La transition numérique, un tsunami de changement

La transition numérique et les opportunités pour l’espace euro-méditerranéen ont été au centre de la seconde séance de la 19ème édition du Forum international de Réalités qui s'est tenu à Hammamet les 28 et 29 avril 2016, sous le thème « Enjeux et défis de la nouvelle politique de voisinage de l’Union Européenne».

 

Intervenant dans un panel dédié au sujet, le ministre des Technologies de l’Information, de la Communication et de l’Economie numérique, Noômane Fehri, s’est directement adressé aux jeunes étudiants présents dans la salle, en leur précisant que la différence entre leurs aspirations et l’arsenal juridique avec lequel fonctionne le gouvernement est de deux siècles mais que les habitudes sont en train de changer et de se transformer rapidement grâce à la technologie.

 

« Que peut faire un gouvernement dans ce monde où on ne sait pas vraiment de quoi demain sera fait ? Dans 15 à 20 ans deux tiers de vos frères et sœurs qui sont en ce moment au primaire feront des métiers qui ne sont pas encore inventés, et d’autres métiers vont disparaitre » a ajouté le ministre. « Prenons l’exemple de la mécanique automobile, aujourd’hui 20% des composantes d’une voiture sont électroniques, dans moins de 5 ans, tous les grands constructeurs s’accordent à dire que les voitures auront au moins 50% de numérique, le  métier de mécanicien traditionnel va se transformer. L’industrie du jeu va fusionner avec l’industrie du cinéma, les objets connectés sont en train de créer un mode où les habitudes vont changer » a déclaré Noômane Fehri. « Nous gouvernement et vous tous, nous sommes en train de voir un tsunami de changement qui arrive, qui transformera notre économie et notre société et pour cela nous devons d’abord former et préparer nos jeunes à surfer sur cette nouvelle vague d’où notre objectif d’égalité des chances dans le système éducatif avec la présence de la composante digitale, tant en terme de matériel que de contenu » a-t-il précisé.

 

Le ministre des Technologies a déclaré que la Tunisie 2.0 devra reposer sur quatre piliers, d’abord, souligne-t-il, « il faudra connecter toutes les familles tunisiennes, nous allons subventionner internet pour les familles qui ne peuvent pas le payer. Aussi, nous allons focaliser sur l’éducation numérique pour l’égalité des chances et mettre l’administration sur le coup en supprimant tous les papiers. Le quatrième pilier de la nouvelle Tunisie, sont les libertés sur internet et la loi sur internet, il faut faire faire très attention de garder toutes ces libertés et s’assurer que la loi est respectée sur internet. Si ces quatre piliers sont mis en place, cela donnera la chance aux jeunes de construire la nouvelle plateforme de Tunisie 2.0 avec les start-up. Il y a un an, il y en avait une centaine, nous sommes aujourd’hui à 300 ou 400 start-up et cela est notre vision, car ces start-Up vont faire évoluer les industries de l’économie traditionnelle. Cela est notre plan et notre vision ».

 

Evoquant les difficultés, le ministre a affirmé qu’en ce qui concerne le commerce électronique, rien ne peut être fait tant que le dinar tunisien n’est pas convertible. « Nous avons fait un premier pas avec la carte technologique. Néanmoins il y a un vrai problème, le commerce électronique repose sur trois choses : le moyen de paiement, la logistique et la confiance numérique. La confiance numérique ne s’obtiendra que lorsque l’Etat lui-même aura confiance dans le numérique et c’est pour cela que nous avons fait, entre autres, la facture numérique ». a-t-il expliqué.

 

Sur le thème de la gouvernance, Noômane Fehri a précisé que, par le passé, les gouvernements décidaient tous seuls et que cela est désormais impossible dans un monde connecté qui impose aux pouvoirs politiques de composer avec les autres parties prenantes.

 

En ce qui concerne le voisinage avec l’Europe, le ministre a estimé qu’à l’avenir il y aura des marchés mondiaux basés sur des communautés. « Des communautés bénéfiques et d’autres maléfiques. Notre voisinage est d’une importance capitale afin de connaitre ses amis de ses ennemis » a-t-il assuré, avançant que « la prochaine guerre concernera les données personnelles et que c’est dans ce sens qu’il est important qu’on soit proches de l’Europe car nous avons pour objectif d’être la Suisse des données pour l’Europe ».

 

 

L’ancienne secrétaire générale de l’Organisation arabe des technologies de la communication et de l'information (AITO), Khadija Ghariani, a déclaré, pour sa part, que si l’économie numérique est un sujet intéressant il n’en demeure pas moins que si cela n’aide pas à résoudre la crise alors il reste vain.

 

« Le secteur des technologies de l’information et de la communication est un secteur stratégique de développement. Aujourd’hui nous avons vu que la crise des années 80 que traine que l’Europe et que nous trainons n’a pas touché le secteur des TIC. C’est un secteur qu’il faut absolument utiliser pour sortir de la crise » a-t-elle argué.

 

« Malheureusement ce qui est dur en Tunisie est de former et de développer ce génie. Qu’est-ce que fait que ces jeunes ne soient pas encore dans le cercle économique ? Nous avons besoin de solutions urgentes à des problèmes très simples » s’est étonnée Mme. Ghariani dénonçant la lenteur des procédures et le manque de réactivité pour trouver des solutions urgentes à des problèmes qui le sont également.

« Cette réforme bancaire que nous attendons depuis des années n’est pas là. Par exemple, ouvrir un compte dans une banque tunisienne pour un lanceur de start-up est impossible, car les banquiers ne comprennent pas comment financer une start-Up, comment financer une idée, sans fiches de salaire, sans rien » a indiqué l’ancienne secrétaire générale de l’AITO, en faisant référence à une expérience vécue avec un jeune entrepreneur tunisien qui est rentré de France avec l’idée d’une start-Up à lancer en Tunisie.

« Les programmes sont très beaux mais les solutions les plus simples ne sont toujours pas mises en place. Il est inadmissible d’être bloqué à cause d’un terrain qui n’est pas prêt pour lancer un projet mobilisateur » a-t-elle souligné.

Khadija Ghariani a, par ailleurs, souligné la nécessité et l’importance de la mise en place du partenariat public-privé (PPP),  « tous les modèles de développement de l’infrastructure des télécommunications du monde entier sont basés sur le PPP, il y a des choses qui n’ont pas besoin de lois avec une centaine d’articles qui prennent des années à être mises en place. Ce sont des décisions politiques pour trouver des solutions à des problèmes très simples. Résolvons les petits problèmes maintenant et laissons les réformes structurelles au plus long terme » a-t-elle développé.

 

Ces interventions ont mis l’accent sur une certaine vétusté ressentie et malheureusement vécue par ceux qui ont tenté de s’aligner sur leur temps faisant face à un système encore plongé dans les siècles précédents. Noômane Fehri n’a d’ailleurs eu cesse de marteler que l’avenir appartient aux jeunes et que tout sera fait pour que la Tunisie de demain soit connectée et ne sombre pas quand arrivera le « tsunami du changement ».

 

 

Myriam Ben Zineb

 Crédit photo : Réalités.com.tn

02/05/2016 | 19:59
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Commentaires (9)

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hassen
| 06-05-2016 19:41
Après une révolution contre un système qui malgré son efficacité relative n'arrivait qu'à vendre de la fiction pour les chomeurs vous voulez que des responsables viennent pour relancer la machine de déficience déjâ prouvée, et vendre le miroir aux alouettes, pour se conformer à votre doctrine de master que vous jugez encore absolue viable et implacable depuis 1986!! Je crois que cette position nécessite d'être revue idem à deux autres choses:
1- erreurs de français non compatible avec un master depuis 1986 en france( à moins que ça soit un master de l'IHec barbés!!!)
2-manque de respect pour les lecteurs et esprit d'intolérance envers les critiques même destructives soient elles...
sois à la hauteur ....et essaie de comprendre que la barre doit être placée haute pour les politiciens...tant qu'ils nous vendent des fictions...très hautes dans les nuages...tu vois le tout est très haut par rapport au réseau ....de l'onas que tu connais certainement...

hamido
| 03-05-2016 20:12
Je dis ça d'une part au vu du contenu des conférences tel que reporté par l'auteur et d'autre part au vu du contenu de certains commentaires qui essayent de se dresser comme avocats défenseurs contre les critiques et utilisent pour ce faire la méthode classique de détournement du fond des critiques en s'attaquant comme leurs sieurs à l'admin, ou en utilisant des mots grossiers comme replique montrant un niveau de caniveaux ...
Chers messieurs sachez bien que même les corrompus de l'administration ne sont en fait que des marionnettes commandées ou du moins dressés par les requins de la malversation au su et au vu des politiciens.

404
| 03-05-2016 14:50
C'est le même discours depuis plus de dix ans.

Vous parler de technologie alors que les personnes qui travaille dans ce ministère sont dépassé par les avancer technologiques.

Le commerce électronique en Tunisie un raté totale. selon le Ministre, il faut attendre que le dinar soit convertible, donc à attendre que les poules ont des dents !

depuis plus de dix ans que les banques, les institutions ( banque centrale, tunisie monétique....) se batte pour dominer le commerce élétronique en Tunisie.

Aujourd'hui chaque banque à son propre système mis en place, même les trabelsi avait créée une société :)

Aujourd'hui les opérateurs se sont jetés sur le e-dinars mais qu'est-ce que nous pouvons payer avec sa carte ?

Facture steg, facture eau et recharger son compte.

Qu"elle belle avancer technologique MONSIEUR LE MINISTRE

LEs fonds d'investissement en Tunisie, sont encore une source de revenu pour un groupe de personne, réellement combien de projet ont aboutie et sont source de Revenu ?

Le plan d'un PC pour toutes les familles est un raté !

Aujourd'hui, c'est Internet pour tous, M. LE MINISTRE reveillez-vous , la connexion disponible en cuivre est mauvaise, les opérateurs installes la fibre dans les zones dense en population, ce qui leur apporte un revenu suffisant pour rembourser l'installation.

Nous voulons des solutions,

- Création d'une zone franche pour les tunisien et étranger qui désire s'installer en tunisie pour travailler sans impot, sans taxe..

Une zone franche technologique, avec la fibre disposant d'une meilleur connexion Internet

- Une zone technologique ou toutes les sociétés auront droit et accès à un budget de développement & recherche.

on le sait tous les fond d'investissement sont la pour remplir les poches de ceux qui les gères, citez nous des projets rentable?

LIBRESPRIT
| 03-05-2016 13:03
1.se laver, 2.se recueillir, 3. respirer, boire, manger; se déplacer; apprendre ; s'éclairer; travailler ; se divertir puis dormir....cela se répète chaque jour, chaque semaine, chaque année, chaque siècle,chaque millénaire...toujours jusqu'à la fin des temps.
les actions restent les mêmes; ce ne sont que les moyens et méthodes qui changent: c'est une affaire de Métier dictée par le BESOIN; à chacun son métier et les Vaches seront bien gardées !

Nephentes
| 03-05-2016 11:07

Le secteur des NTICs est en Tunisie le principal facteur d'innovation et de création d'emploi pour les deux prochaines décennies dans ce pays.

il est aussi ,le principal vecteur d'arrimage de l'économie tunisienne aux dynamiques de croissance économiques, technologiques et territoriales des pays avancés, dont l'EU.

Il est donc évident que les enjeux de développement de ce secteur sont actuellement vertigineux, ...

La récession de notre économie depuis 2008-09 a affaibli le potentiel de
croissance de la production, aggravé le chômage et fait s'envoler la dette publique.

Pour se redresser, notre pays doit IMPÉRATIVEMENT trouver de nouvelles sources durables de croissance.

La croissance future doit par
conséquent être assurée de plus en plus par des gains de productivité ce qui
passe par l'innovation.

Or administration tunisienne et dynamique d'innovation cela a toujours fait deux voire plus.

Ce qui n'a pas du tout été le cas des économies asiatiques et même turque(biotechnologies).

Et vous croyez qu'avec la bande de minables parasites et corrompus qui nous font office d'un grand nombre de nos fonctionnaires cela va être du billard ?

imtoofar
| 03-05-2016 09:17
On s'est mis à rêver: Startup, banques, jeunes, financement sans avoir d'idées claires. Ca me rappelle moi quand j'arrive de graduer.
C'est un discours de vendeurs de rêves.

kamel
| 03-05-2016 09:02
Je vient de lire le commentaire de ce hakim. Peut-être qu'il est plus intelligent que moi mais je n'ai rien compris de ce qu'il a dit. Une seule question quel est le rôle d'un ministre? En tout cas moi quand j'ai fait mon master en Organisation et méthode en France en 1986 on m'a tenu le même langage à l'époque et il s'est avéré que mes maîtres n'avaient pas tout à fait tord. Alors soit constructif ou tait toi merde.

watani
| 03-05-2016 08:32
Quand est-ce qu'on va commencer à travailler ? Des responsables qui parlent toujours sans rien faire, pire que ça, ils utilisent une politique contraire à leurs paroles. Paroles, paroles, toujours paroles !! la vérité est encore loin de la vérité. On utilise de gros mots "tsumani!!!" mais qu"est ce qu'on a fait jusqu'à présent ? Qu'est ce qu'on a fait depuis le SMSI ? des projets dans les tiroirs sans suivi et sans concrétisation, voici la réalité des choses. Rwandi est déjà passé à la digitalisation de puis 2014 et d'autres pays africains aussi. La Tunisie reste victime de ses enfants qui n'agissent pas et ne suivent pas les bonnes pratiques.

hakim
| 02-05-2016 22:54
Du bluff de la science fiction de gros termes creux de sens une conceptualisation vague une approche qui nage dans les nuages...
Deux siècles entre vous et le gouv, tsunami, on va connecter tout le monde, procédures administratives, les banques ne comprennent pas...start up....
Comme dit le dicton " wahed ytahhi et lakhor yzakki..."
Si des responsables se contentent de parler dans les generalités de cette manière et se limitent à jeter la responsabilité par ci et par là alors que diront les jeunes chomeurs ou les jeunes lycéens...
Please parler concret et savoir concevoir de vrais projets créateurs de valeurs ou taisez vous ....
Heureusement qu'on est premunis du menu que peuvent presenter ces gens sinon on aurait sauté de notre nieme etage.
Mieux revoir la piece de theatre de lamin nahdi "ferda...will cate ok taha..."