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Chroniques
La planète Trump-Clinton
27/09/2016 | 15:59
4 min

 

L’Amérique a retenu son souffle hier, où a été diffusée, sur presque toutes les télévisions d’infos internationales, le premier duel télévisé entre les deux candidats à la présidentielle US. Hillary Clinton et Donald Trump, que tout sépare, se sont réunis hier soir (2h heure locale) à New York afin de présenter les arguments qui feront de l’un d’entre eux le ou la futur(e) président(e) des Etats-Unis d’Amérique.

 Deux candidats à des années lumière l’un de l’autre qui font durer, aujourd’hui encore, le suspense quant à l’issue du scrutin. D’un côté, l’expérimentée ancienne Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, démocrate et sûre d’elle, aux discours chronométrés comme du papier à musique et aux réactions parfaitement retenues et chorégraphiées. De l’autre, le show-man républicain Donald Trump, un outsider de la scène politique qui fait hérisser les cheveux de nombreux observateurs, notamment étrangers, de la chose politique américaine.  Et pourtant, le candidat, quoi que novice, impulsif et aux méthodes peu habituelles, reste un adversaire de taille, redoutable. Il présente des arguments de campagne qui ont, eux aussi, leur public.

 

Il est connu qu’on ne gagne pas un duel présidentiel. On ne fait que le perdre. Ce sont en effet plus les bourdes et les maladresses qui marquent un candidat et qui font pencher la balance en faveur d’un autre. Lors du premier duel (car ce n’est que le premier) c’est Trump qui semble enregistrer sa première défaite. En effet, la candidate démocrate semble avoir remporté la manche avec ses réponses posées et documentées prouvant une maitrise des importants dossiers qui touchent l’Amérique. Face à elle, les slogans populistes et un peu trop « spontanés » d’un Donald Trump qui s’emporte à ses réponses, sans pour autant chercher à argumenter, n’ont pas fait mouche. Constat confirmé par les réactions de l’audience, à laquelle on a pourtant demandé de ne pas réagir, extasiée face aux piques lancées par Clinton en réponse aux attaques de Trump. Mais qui a aussi beaucoup ri des flèches empoisonnées lancées par la candidate à son adversaire qui a très peu su s’en défendre.

Ce constat est aussi, et surtout, confirmé par les sondages qui ont suivi la diffusion du débat. Un sondage publié par CNN fait ressortir des chiffres éloquents. 62% des spectateurs interrogés ont estimé que ce serait Clinton qui a remporté cette première manche, contre 27% seulement pour Trump. Mais ce résultat reste très peu déterminant à l’heure actuelle où les sondages d’opinion des intentions de vote restent très serrés à 6 semaines du scrutin.

 

En réalité, les deux candidats peinent à susciter l’enthousiasme de la majorité et les Américains seront amenés, le jour J, à faire un choix douloureux : non pas celui d’élire le meilleur mais le moins mauvais des deux candidats.  Un choix tristement familier en Tunisie qui nous ramène aux élections de 2014 où il fallait faire « un vote utile » afin d’élire le candidat qui fera le moins de mal au pays…

 

Mais les règles du jeu démocratique dans le pays de l’Oncle Sam, restent très éloignées des nôtres. La Tunisie a connu, jusque-là, une seule et unique élection présidentielle qui peut être qualifiée de démocratique et organisée dans les règles de l’art. Un premier tour qui a fait s’affronter 27 candidats de tous bords, tous aussi différents les uns que les autres, et un deuxième qui a réuni Moncef Marzouki face à Béji Caïd Essebsi. Un duo très différent, qui rappelle les deux candidats à la présidence US aujourd’hui.

De quoi se poser la question sur les chances qu’auraient eues Trump et Clinton s’ils devaient concourir à la présidentielle tunisienne. On ne le saura jamais de plus que nous n’avons pas eu la chance d’assister à cet exercice démocratique, à notre échelle. A l’heure de la présidentielle tunisienne, Béji Caïd Essebsi avait décliné l’invitation de Moncef Marzouki de s’affronter sur un plateau télévisé. Une décision fort brillante lorsque l’on sait que BCE détenait l’avantage dans les intentions de vote. Pourquoi aurait-il risqué de perdre la main face au tribun Moncef Marzouki, qui aurait certainement eu les arguments pour battre son adversaire ? De plus que ce genre de débat n’aurait pas suscité, en Tunisie, l’engouement qu’il crée à chaque présidentielle américaine où le monde entier reste scotché aux prestations des deux candidats US.

 

Des prestations qui ont lieu dans une toute autre dimension. Un « clash » où les arguments de campagne se mêlent à des piques purement personnelles (parfois même très basses) mais certes hautement tolérées dans la sphère politique américaine. Tous les coups sont permis (et même appréciés) pour s’en sortir gagnant. Convaincre par des arguments précis, détaillés et maitrisés sur les importants dossiers qui intéressent les citoyens. Mais aussi (et surtout) administrer des coups bas à son adversaire aussi fort et autant que sa dextérité politique, et le contexte général, le permettent. La controverse des emails de Clinton, la non-déclaration des revenus de Trump, en voilà des arguments qui retiennent le spectateur. Plus même que le nombre d’emplois créés, les secteurs de l’économie à promouvoir, ou les lois à voter.

Un match déterminant pour l’issue du scrutin où rien n’est joué encore et où chaque défaillance peut conduire à une défaite aussi assurée qu’inattendue. Vivement un exercice pareil lors des prochaines élections tunisiennes !

 

 

27/09/2016 | 15:59
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Commentaires (11)

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kameleon78
| 04-10-2016 23:15
En France par expérience, les débats télévisés n'influencent pas les téléspectateurs lors des élections présidentielles, à 95% les électeurs ont choisi leurs candidats bien avant le débat. Cela pourrait influencer une très faible masse de téléspectateurs indécis mais les jeux ont été faits avant, je pense que les élections tunisiennes ressemblent beaucoup aux élections françaises dans le sens de l'importance du débat. Aux Etats-Unis on eu un inversement des votes en faveur de Kennedy face à Nixon dans les années 60, ce fut le seul contre-exemple qui fut constaté.

Fehri
| 28-09-2016 18:51
Bill frappait Baghdad chaque fois que le média parlaient de Monica. Les démocrates (socialistes) vendeurs de rêves.

Fehri
| 28-09-2016 18:17
Reuter: Clinton en avance de deux points
LA Times: Trump en avance de 6 points.
Trump gagnera. Clinton est plus dangereuse pour les pays arabes. Pour moi c'est cela qui compte. Le racisme et soi-disant disant Trump anti-muslum est faux. Lui ne cache rien mais elle, elle est plus raciste: Subtle Racism.

Gg
| 28-09-2016 13:10
Sachant que voter est un devoir, pour qui voterais-je si j'étais américain?
Quand je vois H. Clinton adopter les positions des Bush sur la guerre en Irak, et Trump adopter celles des démocrates, je me dis que ce pays aussi marche sur la tête!
Alors... je ne sais pas!

zohra
| 28-09-2016 04:24
Il ya eu le premier noir président des US, pour cette fois ci il va y voir la première femme présidente des US.

Léon
| 27-09-2016 22:59
Ce que je retiens de ce tête à tête et ce qui m'intéresse le plus en tant qu'arabe, c'est la politique du moyen orient de ces deux candidats.
S'il va de soi que l'horrible personnage pour les américains bienpensants et pour les chihuahua arabes serait Donald Trump, il est pour le Patriote que je suis plus qu'évident que la mère Clinton est bien pire et bien plus néfaste pour le monde arabe.
En effet, cette dame qui s'est excusée publiquement il y a une année pour l'intervention en Irak, est une criminelle notoire malheureusement épargnée (comme Sarkozy) par les tribunaux internationaux car ses derniers sont tenus par les plus forts et non pas les plus justes et vous savez tous que la raison du plus fort est toujours la meilleure.
Juste une simple excuse de cette dame, pour avoir mal estimé le problème irakien. Juste un simple excuse pour avoir effectué un génocide et tué des centaines de milliers de civils. Ce qui est arrivé, et qui continue de se faire en Irak, n'est pas moins pire que ce qu'ont vécu les juifs dans les pogroms. Une population décimée. Un pays qui n'existe plus et qui se déchire dans une guerre civile attisée et entretenue par les atlantistes. Tout cela par les mains de ceux qui avaient jadis souffert les déportations et qui imposent aujourd'hui leur politique au monde entier.
D'ailleurs, il ne faut pas oublier que Chirac fut traité d'antisémite par les officiels israéliens tout simplement pour avoir refusé de participer à la guerre du Golfe, contrairement à la pourriture qui l'avait précédé et qui répond au nom de Mitterrand.
Pour ne pas être traité d'antisémite par les israéliens, il faut aller tuer de l'arabe chez lui. C'est ce qu'a fait Sarkozy en Libye et c'est ce qu'avait voulu faire Hollande en Syrie.
Apparemment Dieu aime la France car il l'a sauvée d'un bourbier sans fin avec le spectre d'une guerre contre la Russie qu'elle aurait été incapable de mener, et surtout après la destruction systématique de la France et de ses institutions, due aux années Mitterrand.
Ce que je retiens de la confrontation de Trump et de celle qui aurait mieux fait de s'occuper de son mari au lieu de le laisser aux bons soins buccaux de la fille Lewinsky, c'est la chose suivante: Les deux se rejetaient la responsabilité quant à leur implication en Irak. Trump refusait et niait en bloc. Elle adoptait un profil bas. Il a même attiré ma sympathie lorsqu'il lui avait dit qu'elle avait appuyé la catastrophe libyenne.
Pendant ce temps-là, nos politiques merdolutionnaires aidaient à la destitution de Gaddafi et vendaient Baghdadi Mahmoudi à ses geôliers. Les américains ont apparemment plus de pudeur que nos politiques puisqu'aucun d'entre eux ne veux assumer la responsabilité d'avoir agi en Libye.
Sans oublier que certains traitres de chez nous allaient faire des stages dans la formation Bush, l'Homme de la guerre du Golfe. La Charchoura, avait même adopté la position du père Bush durant la guerre du Golfe et appelé à l'intervention en Irak. Laquelle intervention est jugée aujourd'hui par les américains eux-mêmes comme étant catastrophique et une erreur stratégique et humaine.
Ehhh oui notre Charchoura nationale est bien plus royaliste que le roi. Je veux dire bien plus américaine que les américains. On devrait lui donner la nationalité israélienne. Elle la mérite vraiment.
Voilà de quoi est fait le parterre de présumés intellectuels chez nous. De la sous-xxxxx.
N'existe-t-il plus d'hommes d'envergure à la vue lointaine et à la géostratégie efficace et pragmatique. Où sont passés les principes qui avaient fait qu'un certain Ben Ali avait dit clairement NON à la guerre du Golfe, préférant les représailles économiques (qu'il a surmontées avec brio) à l'humiliation et à la perte de dignité.
Tunisiens, où est passé votre dignité depuis le 14 maudit que vous applaudîtes en même temps que le congress américain.
Peuple vil, nous récupérerons NOTRE pays malgré les traitres et les vendus.
L'Histoire est en train de graver le nom de Ben Ali en lettres d'or et de mettre dans sa grande poubelle les noms de ceux qui l'ont trahi. Trahir dans le langage des patriotes veut dire "remettre aux étrangers un tunisien quel qu'il soit". Ben Ali ne l'a jamais fait car c'est un soldat. Même envers les islamistes. Pas un seul. Notre linge sale se lave entre nous.
Les Patriotes ne trahissent pas. Le peuple de la trahison collective comprendra bientôt ce que cela coute de trahir. Il le paye déjà et continuera à le payer.
VIVE LA TUNISIE, À BAS LES TRAITRES.

Léon, Min Joundi Tounis AL Awfiya;
Résistant anti-colonial.

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.

RODIN
| 27-09-2016 19:55
Je suppose Mister D.Trompe..oh zut je l'ai confondu avec sa trompe d'éléphant,désolé!Donc je voulais dire que Mister D.Trump ne cherche pas de confrontation avec V.Poutine(c'est un peu rassurant)!Et tout ce j'ai retenu de lui qu'une seule phrase:«Je suis riche et je suis intelligent»..il fallait oser,mais c'est l'Amérique!
Quant à sa rivale,je ne veux pas dire ce que j'en pense par égard à mon pote Bill Clinton(Blll le bon vivant))!

Tunisienne
| 27-09-2016 19:17
Et même si je me sens frustrée, lésée voire plantée dans le dos par mon vote utile tunisien, je le referai et en referai de semblables en cas de besoin !

Quant au «vote utile» Clinton-la-mégalomane-guerrière-sans-états-d'âme, on se demande ce que ce vote pourrait avoir d'«utile» et, le cas échéant, «utile» pour qui !

Et on peut même se demander ce qui vaut aujourd'hui à Madame Clinton la qualité de «Démocrate» si ce n'est la démocratie tronquée des milliards de dollars, de l'association malsaine avec le Capital, de l'étouffement des scandales, de la domestication des médias et de l'institutionnalisation de la guerre comme option de gouvernance non négociable et pseudo-symbolique de la grandeur de l'Amérique !

HatemC
| 27-09-2016 18:50
Vous aimeriez vivre dans un pays Démocratique ... où la liberté de pensée n'est pas négociable ... pour cela il faut passer par une Révolution culturelle ...
Nous débarrasser des charlatans islamistes qui polluent nos esprits ... et nous miroitent des mirages Paradisiaques ...

Tant que ce peuple est pris entre les tenaille des charlatans ... il n'évoluera pas ...

Le Tunisien comme toute la masse Zarabe est INCULTE et manipulable @ souhait ... quand un pays l'Arabie Maudite ... commandeur des croyants ... réduit la femme @ sa simple EXPRESSION de pondeuse ... De Mineure @ Vie ... sans droit ... même pas le droit d'avoir un passeport ou une Carte d'identité ... ni même le loisir de conduire une voiture ... sans l'aval d'un homme .. une esclave ...

Ces pays sous influence Wahhabite ... la Tunisie compris ont ce devoir d'isoler les Islamo Crétins ...
Ils sont le Mal ... des Sataniques ... Même le prophète Mohamed en a parler ... Hatem Chaieb

Gg
| 27-09-2016 18:14
Ouais. En même temps, les qualités d'acteur et la photogénie des candidats interviennent pour 50% dans le choix des spectateurs, ai-je lu quelque part. C'est ainsi que le très beau JF. Kennedy avait gagné contre le sombre R. Nixon.
Ce n'est pas rassurant, quand il s'agit de la nation la plus puissante et influente du monde!