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Le programme économique et social de Nidaa : Nouvelle gouvernance pour susciter la confiance
25/09/2014 | 1
min
Le programme économique et social de Nidaa : Nouvelle gouvernance pour susciter la confiance
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Dans le cadre de sa contribution à promouvoir un modèle de société moderne, ouvert, solidaire où règnent liberté, dignité, démocratie et bien d’autres valeurs universelles, le Cercle Kheireddine se propose d’organiser une série de rencontres avec les représentants des partis modernistes qui veulent bien débattre de leurs programmes visant à assurer la sortie de la crise, la préservation du modèle sociétal et le renouvellement du modèle de développement.

L’entame a déjà eu lieu, en fin de semaine passée, avec les responsables du parti de Nidaa Tounès. Et c’est Mahmoud Ben Romdhane, président de la commission économique et sociale de Nidaa, qui a ouvert le bal par un exposé des grandes lignes du programme de son parti en la matière. Pleins feux sur la vision et la stratégie devant régir le quotidien de la macro et micro-économie et réglementer le modèle sociétal des citoyens tunisiens selon le parti.

Après une sorte de préface signée et présentée par Afif Chelbi, président du Conseil des orientations stratégiques au sein du Cercle, le dirigeant à Nidaa a fait une démonstration, qu’il a voulue la plus accessible possible, des principaux axes autour desquels tourne ce programme, à savoir la sauvegarde d’un modèle de société ouvert avec un Islam tolérant et moderne, l’ouverture de l’économie sur le monde, étant donné le manque, voire l’absence, de richesses naturelles afin de faire de la Tunisie un pays solidaire, au vu d’une classe moyenne dominante, et la promotion sociale par le mérite.
On peut diviser cette intervention par les thèmes majeurs traités et développés, en l’occurrence, un aperçu sur l’état actuel des choses, les moyens, à court terme, susceptibles de faire sortir le pays de la crise et les perspectives d’avenir en vue de faire asseoir des mécanismes fiables et durables.  L’objectif final étant la mise en place, à long terme, d’un modèle de société moderniste et d'une économie capable de soutenir la comparaison avec les pays avancés.

Après avoir passé en revue cet état des lieu,  pas très reluisant mais à la limite du compréhensible, suite à une révolution et une situation d’incertitude et d’instabilité sociales, Mahmoud Ben Romdhane est passé aux propositions pratiques et concrètes pour dépasser ladite situation et entamer le décollage.
Concernant le modèle de société, Nidaa table sur une éducation obligatoire de cinq à seize ans et enrichie par des réformes profondes, un enseignement, un régime de recherches et une formation revalorisée. Autrement dit, faire preuve d’une volonté réelle de devenir un vrai facteur de dynamique et de développement et garantir des promotions de diplômés à haute capacité d’employabilité.
La reconstruction des institutions de l’Etat est l’autre volet à assurer afin d’accompagner l’œuvre de la reconstruction économique. Pour ce, Nidaa a une vision à court terme, comme sus mentionné, qu’il appelle "plan pour les 100 premiers jours" et  qui va être couronné par la tenue d’un Sommet mondial en avril 2015 destiné au soutien politique et moral de la Tunisie. Ce sommet devrait mobiliser la bagatelle de 50 milliards de dinars pour les cinq années à venir.
Parmi les autres points concrets soulevés, on citera la nécessité de sauver les secteurs les plus touchés qu’il qualifie, carrément, de sinistrés, à savoir le tourisme, les phosphates et les hydrocarbures tout en pensant aux préparatifs pour l’organisation des élections municipales.

Sur le long terme, la stratégie consiste à revoir d’une manière progressive la budgétisation en gagnant 2 points du PIB grâce à une compression du taux de la masse salariale et une augmentation de 4 points du même PIB en faisant baisser la subvention des hydrocarbures et en évitant les gaspillages des produits alimentaires. Les économies, ainsi obtenues, devront être injectées dans un Fonds pour aider les jeunes diplômés et investir dans les énergies nouvelles et renouvelables. Toutes ces mesures rendraient le budget plus soutenable avec un Etat plus « musclé ».

Le secteur bancaire, quant à lui, plombé actuellement par les créances, exige une réforme globale avec une recapitalisation et une plus grande transparence dans leurs tractations. Ceci doit être mené en collaboration avec la Banque centrale de Tunisie dont les décisions doivent être respectées, l’essentiel étant d’établir une coordination avec ce programme afin de remédier à la balance commerciale, un des points faibles des finances du pays, tout en mettant un terme à l’hémorragie de la balance courante.

Abordant, ensuite, l’approche sur le long terme, M. Ben Romdhane met l’accent sur l’obligation de créer une synergie entre les deux secteurs, public et privé, ce dernier étant le levier principal pour créer les richesses. Ce volet ne peut être mené à bon port sans la coopération de toutes les parties, en l’occurrence, l’Etat, le privé et la société civile. Le but final étant d’assurer un positionnement honnête et honorable de l’économie tunisienne dans l’économie mondiale.
Toujours dans le cadre de la stratégie à long terme, le programme de Nidaa mise sur l’équité entre les différentes régions, notamment celles défavorisées dans le sens où, désormais, aucune région ne doit être exclue.
En effet, pour l’expert et universitaire, Mahmoud Ben Romdhane, les régions, isolés depuis des décennies, doivent devenir des acteurs agissants et efficaces dans l’œuvre de développement global, et pour ce, elles doivent bénéficier des financements adéquats et de l’infrastructure élémentaire. « Il ne s’agit plus de donner aux régions, mais de les rendre capables de produire, elles-mêmes, la richesse », précise t-il en substance.

En présentant les principaux axes du programme de Nidaa, M. Ben Romdhane a insisté sur le fait que pour réussir, il est impératif de s’assurer de la confiance du citoyen qui ne peut être possible qu’en faisant preuve de bonne gouvernance, à défaut, on risque de tourner longtemps dans un cercle vicieux.

Sarra HLAOUI
25/09/2014 | 1
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