alexametrics
samedi 20 avril 2024
Heure de Tunis : 01:06
A la Une
Sous le poids de cette présidentielle, la Tunisie risque de se briser !
27/11/2014 | 19:59
5 min
Sous le poids de cette présidentielle, la Tunisie risque de se briser !
La campagne présidentielle est arrivée à un point inouï en termes de violence verbale. La tension atteint son paroxysme et les menaces se font réelles sur la stabilité de la Tunisie. Aujourd’hui, 27 novembre, des manifestations ont éclaté à Médenine pour s’indigner contre des propos prêtés à Béji Caïd Essebsi. De l’autre côté, l’utilisation du mot « Taghout » par Moncef Marzouki a déclenché un véritable tollé. Retour sur une campagne dont la violence n’a d’égal que le danger.

Nous sommes dans un bureau de vote du nord de la capitale lors du premier tour de la présidentielle. Dans ce bureau étaient présents les observateurs de trois des candidats, Moncef Marzouki, Béji Caïd Essebsi et Hamma Hammami. D’après le témoignage de l’un des observateurs de la société civile, également présent, jamais on n’avait autant ri un jour d’élection ! Tout s’est tellement bien passé que les trois observateurs ont passé la journée à se taquiner, chacun à propos de son candidat, le tout dans une totale bonne humeur. La fille ainée de l’un des observateurs leur apportait périodiquement du thé et on sirotait sa tasse entre deux éclats de rire. Voilà comment les élections se sont passé au niveau de la population. Pourtant, à en croire les politiciens des deux bords, on est au bord d’une guerre civile entre les sympathisants de Moncef Marzouki et ceux de Béji Caïd Essebsi !
Une vague de manifestations a débuté le jeudi 27 novembre 2014 à Médenine en protestation contre certains propos de Béji Caïd Essebsi qui aurait dénigré les habitants du sud de la Tunisie. La suite devrait se passer à Sfax, Gafsa et Djerba. Il est vrai que c’est une déclaration susceptible d’être interprétée de plusieurs manières et l’équipe de campagne de Moncef Marzouki, ainsi que ses sympathisants, en ont bien profité. Plusieurs d’entre eux ont appelé à la tenue de rassemblements populaires, de marches et de manifestations pour protester contre les propos du chef de Nidaa Tounes. Ces manifestations, même si leur motivation est claire, représentent les derniers développements d’une montée en tension de la campagne présidentielle. Les chefs du CPR font feu de tout bois dans l’objectif de s’attribuer le plus d’électeurs possible en diabolisant l’adversaire.
Une autre personne n’a pas hésité à jeter de l’huile sur le feu en se fendant d’un communiqué pour le moins tranché. Hamadi Jebali, ex-chef du gouvernement a déclaré qu’un « candidat qui divise son peuple ne mérite pas d’être président ». M. Jebali invite Béji Caïd Essebsi à « présenter des excuses au peuple tunisien et à se conformer à la Constitution ». C’est assez cocasse de la part d’un ex-chef du gouvernement dont le ministre de l’Intérieur avait autorisé l’utilisation de chevrotine à Siliana et qui avait juré qu’il démissionnerait avant le gouverneur de la région ! Mais là n’est pas le propos.

La campagne présidentielle, surtout dans son deuxième tour, a été l’occasion pour certains de cristalliser leur haine vers l’autre camp. L’appui d’Ennahdha à Moncef Marzouki a permis à ce dernier de prendre une dimension qui le dépasse largement. Rappelons que ceux, parmi les sympathisants du CPR, qui se soucient aujourd’hui de l’unité du pays, passent sous silence les dires de leur candidat. En effet, Moncef Marzouki n’a pas hésité à emprunter un mot au vocabulaire terroriste pour qualifier ses adversaires en les traitant de « Taghout ». Les membres du CPR ont essayé de masquer ce mot en faisant référence à la langue arabe et en faisant comprendre que Moncef Marzouki utilise un vocabulaire léché. Si cela avait été vrai, pourquoi Moncef Marzouki a-t-il choisi un terme aussi polémique, puisqu’il est tellement érudit en langue arabe ?

Béji Caïd Essebsi et son parti ont décidé de nommer Fadhel Ben Omrane, élu Nidaa Tounes à Kébili, en tant que président du bloc du parti à la prochaine assemblée nationale délivrant ainsi un message fort à l’adresse des Tunisiens vivant au sud du pays. Par ailleurs, le parti Ennahdha a rendu public un communiqué le 27 novembre dans lequel il appelle les candidats, leurs équipes et leurs sympathisants à plus de retenue dans les discours et à éviter de diviser les Tunisiens sur des bases régionales ou intellectuelles. 
Auparavant, on a reproché à Béji Caïd Essebsi d’avoir divisé le peuple en déclarant que les soutiens de Moncef Marzouki étaient composés de terroristes et de jihadistes. Les sympathisants de Béji Caïd Essebsi ont interprété cette déclaration comme faisant référence aux soutiens politiques de Moncef Marzouki qui, il est vrai, renferment des organisations comme les LPR ou le parti fondamentaliste Ettahrir.
Quant aux adversaires de Béji Caïd Essebsi, ils n’ont pas hésité à exploiter cette déclaration pour créer un amalgame entre les soutiens de Marzouki et son électorat. Par conséquent, ils ont fait dire à BCE qu’il visait plus d’un million de personnes à travers ses dires. Une campagne a été initiée parmi les partisans de Marzouki sous le signe : « je soutiens Marzouki même s’ils disent que je suis un terroriste ».

Ces pratiques, particulièrement venant du camp Marzouki, ont permis de démocratiser un vocabulaire dangereux traitant du terrorisme aussi bien par la dénomination que par l’emprunt de mots du vocabulaire terroriste. Elles ont aussi ouvert grandes les portes de la division et de la discorde entre les Tunisiens, ce qui représente un réel danger pour la construction future du pays quel que soit l’identité de celui qui se trouvera à sa tête. L’heure aujourd’hui est à l’apaisement et les politiciens tunisiens gagneraient à recentrer le discours autour des perspectives d’avenir, des programmes et des intentions qu’ils ont pour la Tunisie.
La Banque centrale de Tunisie a émis un rapport aujourd’hui, 27 novembre 2014, concernant la situation économique de la Tunisie. On y constate la détérioration continue du déficit commercial ainsi que la baisse de la production tunisienne. Pas sûr que les tergiversations violentes et les soubresauts identitaires de cette campagne présidentielle aident à améliorer l’image de la Tunisie, et par delà, la situation économique tunisienne.
Aujourd’hui, Mohsen Marzouk, chef de la campagne du candidat de Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi, et Tarek Kahlaoui, l’un des plus fervents soutiens de Moncef Marzouki, étaient ensemble sur le plateau de Midi Show. D’après Haythem El Mekki présent sur place, les deux leaders se sont salués cordialement et se sont échangés quelques mots en riant. Hier, sur le plateau de Nessma, Samir Taïeb, en face de Slim Ben Hmidène et en présence de Lazher Akermi, a tenu à préciser qu’on se quittait bons amis à la fin des plateaux télévisés. « C’est vrai que les débats peuvent être tendus car on ne partage pas la même vision ni le même avis, mais cela n’empêche pas qu’on se salue, qu’on se parle et qu’on soit amis ! » avait-il déclaré.
27/11/2014 | 19:59
5 min
Suivez-nous
Commentaires (24) Commenter
Aimons nous les uns les autres
tounesnalbaya
| 29-11-2014 07:47
Monsieur B.C.E. que Dieu vous bénisse, et vous garde pour embellir la Tunisie, et rendre goût à la vie à tous les tunisiens sans exception, vous voyez nous les fils de Nida Tounès nous avons des valeurs et nous appliquons les préceptes du prophète Mohamed, qui disait (nul ne sera un bon musulman s'il n'aime pas pour son frère ce qu'il aime pour lui) nous ne sommes pas comme les autres qui aiment couper les têtes ou égorger des soldats.
Un provisoire qui ne respecte pas la constitution
tounesnalbaya
| 29-11-2014 07:44
Marzouki en compagnie d'Ennahdha ne veulent pas respecter la constitution, ils veulent à tout prix imposer leur loi malgré leur défaite, un Président provisoire ( marteau) qui a un pied à Carthage et l'autre dans la rue, veut semer la discorde avant son expulsion forcée par le vote du peuple dans moins d'un mois.
Petit rappel à ceux qui ont la mémoire courte
el gat'
| 29-11-2014 00:47
N'oubliez que certains attendent 'yawm ezilzel' pour imposer ce dont ils rêvent depuis toujours dans ce pays....


A ce rythme, leur rêves pourraient se transformer en réalité très rapidement ...
2 ème tour ennakba -nidaa
griguer
| 28-11-2014 18:07
la ruse de ghannouchi , ghannouchi a le tartour pour faire semblant que ennakba n'a pas de candidat .
2 eme tour ghannouchi-beji
2 eme tour entre deux projets de société opposés .
2 eme tour entre califa - état civil
2 ème tour entre qatar-emirats arabes unis
2 eme tour entre les frères ***- bourguibistes
2 eme entre progrès -obscurantisme
@Bourguibiste nationaliste |28-11-2014 16:58
Chakchouka
| 28-11-2014 18:05
Ce n´est pas avec votre arrogance que vous allez me convaincre de votre renégat des faits historiques. C´est toujours bien de citer des livres anciens aux pages jaunes et dont vous ignorez vous-même le contenu, cela montre bien votre ***faiblesse d´argumentations
***
ET LA PRÉSIDENTE ?
TAMAZGHA
| 28-11-2014 16:59
Nous assistons à la répétition vers l´infinie de la même comédie. Comédie destinée à une seule fin, faire accepter la Tunisie comme état démocratique, le seul dans cette région.

Cette reconnaissance va, comme une clef magique, ouvrir les mannes célestes, pardon, des crédits internationaux, du tourisme et de l´investissement.

Or, pourquoi avoir perdu tant de temps dans ce status quo qui a arrêté la machine tunisienne au point du marasme ?

Maintenant om nous dit que le poids de cette présidentielle risque de briser la Tunisie. Intéressante observation.

En effet, à peser la somme des poids de ces messieurs dont le nombre exact m´échappe, le poids physique et en y ajoutant le poids de
la comédie qui à son tour est le produit de la répétition, de la bêtise, du manque de bon sens et j´en passe, alors ce poids total en kilotonnes est largement suffisant pour faire briser non seulement la Tunisie mais toute la région.

A mon avis il aurait suffit de nommer une femme présidente et un gouvernement à majorité féminine, histoire de mettre tous ces dinosaures mâles en retraite.

Je ne parle des Femens aux seins nus qui font plus de tapage médiatique que de la politique mais de ces femmes compétentes, anonymes et efficaces qui remettrait de l´ordre dans les marmites.

Enfin, ayant vu cette comédie électorale pour des dizaines de fois je regrette amàrement le bon vieux temps quand nos villages à travers leurs conseils locaux géraient bien leurs affaires.

Vivement pour l´annulation pure et simple de ces élections et la nomination immédiate d´une femme compétente dont la premiére décision serait de mettre tout ce monde de boucs à la retraite.
@Chakchouka |28-11-2014 14:43
Bourguibiste nationaliste
| 28-11-2014 16:58
Vous parlez de "faits historiques": vous ne savez même pas ce que cela veut dire exactement. Je vous renvoie à Paul Veyne, si vous arrivez à le comprendre.
diviser pour mieux raigner "farrek tasodd"
Mohra
| 28-11-2014 15:25
moi j'ai des doutes
je n'ai pas vu des fils d'attente pour aller voter
comment ce fait il qu'on ait atteint 63%
et comment se fait il que les votes soit partage entre sebsi et marzouki
et pourquoi les partis du milieux ont ils si franchement disparus
beaucoups de questions doivent se poser mais malheureusement tout le monde suit comme des moutons
Marzouki dehors
watani
| 28-11-2014 15:15
Ce fou furieux est capable de diviser le peuple tunisien et il entamé la division par ses propos de yousfistes et de régionalisme. C'est un danger pour notre pays. Il ne soucie pas de la situation des tunisiens ni du pays, ses intérêts et son égoisme passent avant tout. C'est *** Qatar qui le finance et l'encourage à la division de la Tunisie. Ce Tartour a passé 3 années à la tête de l'institution aux frais du contribuable durant lesquelles il fait plongé le pays dans un tunnel noir par ses mauvaises positions politiques et ses décisions destructives (il coupé les relations avec la Syrie, il a délivré aux Libyens El Baghdadi avec la complicité du partisan d'El Khilafa Djebali, il a soutenu et a ouvert la porte aux LPR et aux terroristes Dgihadistes, il a provoqué l'Egypte en s'ingérant à leur problèmes internes des fréros, etc,....). Tout cela en Espace de 3 ans, comment les tunisiens ont encore confiance à ce type ? Ce n'est pas assez, on aura encore d'autres évènements
dangereux ***, aucune dignité, aucun amour pour le pays. Ce type ne dégage que par la force et encore.
@Bourguibiste nationaliste |28-11-2014 14:14
Chakchouka
| 28-11-2014 14:43
Vous êtes un révisionniste qui nie les faits historiques bien qu´ils soient clairs et objectifs.

Vous mélangez les démocrates avec les salafistes, les islamistes, les gauchistes, les nationalistes, les youssifistes,' tout cela mènera à votre diarrhée verbale. Soyez plus précis