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Chroniques
Gouvernement Habib Essid : Un casting trop compliqué
19/01/2015 | 18:19
3 min
Par Sofiene Ben Hamida

Deux  mois et demi nous séparent des élections législatives tenues le 26 octobre dernier et nous n’avons toujours pas de gouvernement. Le chef de gouvernement désigné, Habib Essid, multiplie toujours ses rencontres et ses consultations sans que les premiers signes d’un profil cohérent du prochain gouvernement ne soient divulgués. Au contraire, les déclarations des dirigeants de Nidaa ou encore des autres partis politiques ne font qu’entretenir le doute et attiser les craintes tant ces déclarations sont évasives ou contradictoires.

En fait, le spectacle auquel nous assistons montre les carences de notre classe politique qui donne l’impression d’être surprise par chaque échéance électorale au point de se demander si les partis politiques sont dotés, ou pas, de réelles structures dirigeantes. En effet, à l’approche de chaque élection, nous assistons immanquablement à un remue-ménage pour la composition des listes avec tout ce qui accompagne cette frénésie, comme boutades, scissions et crises intestinales ou fratricides. Nidaa ne déroge pas à la règle et donne l’impression d’être surpris par son score obtenu aux législatives. La décision de suspendre les concertations autour du gouvernement jusqu’à la proclamation des résultats de la présidentielle s’apparente plus à un alibi qu’à une position politique réfléchie. Rien, en effet, n’empêchait Nidaa de faire des consultations informelles avec ses alliés ou ses partenaires en attendant l’issue de l'élection présidentielle. Au contraire, le pays a attendu jusqu’aux dernières heures avant l’expiration du délai pour connaitre le nom du prochain chef du gouvernement.

D’ailleurs la nomination de Habib Essid, comme chef de gouvernement désigné, suscite plusieurs questions. Pourquoi Nidaa ne veut pas assumer pleinement ses responsabilités et guider  lui-même le gouvernement ? A-t-il peur de l’exercice du pouvoir au point de chercher à en diluer la responsabilité à tout prix ? Il est vrai que son président s’est engagé à ne pas gouverner seul, même en cas de victoire dans les législatives. Mais il existe plusieurs autres variantes pour associer les autres partenaires et alliés au pouvoir que de nommer un chef de gouvernement indépendant qui aura la lourde tâche de conduire un gouvernement de Nidaa sans être de Nidaa, composé de ministres qui ne sont que partiellement de Nidaa puisque plusieurs autres ministres appartiendront aux partis alliés ou seront des technocrates choisis pour leurs compétences. Le chef du gouvernement aura en même temps la lourde tâche de garantir dans la composition de son gouvernement la présence des jeunes cadres, des femmes et une représentation régionale conséquente. Bref, un casting qui n’est pas une sinécure pour Habib Essid et qui expliquerait à lui seul les retards enregistrés.
On pourrait même ajouter à ces difficultés d’autres relatives à l’orientation du prochain gouvernement. Serait-il un gouvernement de gestion, de réforme, de compétences, de quotas politiques, d’union nationale ou un gouvernement élargi ? Chacune de ces appellations donnant un contenu spécifique au prochain gouvernement, à son programme et à son action future.

Bien entendu, toutes ces difficultés viennent s’ajouter à la difficulté initiale qui consiste pour Nidaa de trancher sur la question de la participation d’Ennahdha à une éventuelle coalition gouvernementale. Jusqu’à maintenant, cette question n’est toujours pas tranchée au sein de Nidaa. Elle est même l’objet de tensions internes. Entre ceux qui assurent que toute alliance avec les islamistes est une trahison des voix des électeurs de Nidaa et ceux qui veulent s’assurer une majorité confortable au sein du parlement, le courant passe mal. Les grands gagnants de cela sont les islamistes qui réussissent à occuper le centre de l’échiquier politique même quand ils perdent les élections.

En définitive, il serait difficile de divulguer la composition du prochain gouvernement au cours de cette semaine. Il faudrait s’armer de patience et espérer la délivrance. En attendant, le pays vit en mode standby au risque de succomber à un coma léthargique, ou en apnée au risque d’une noyade collective. Aux dernières nouvelles, malgré toutes ses qualités,  BCE n’est pas Noé.       
19/01/2015 | 18:19
3 min
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Commentaires (17) Commenter
@tounsia2
Dr. Jamel Tazarki
| 21-01-2015 12:28
Merci pour votre feedback.

Il faut plutôt se poser la question si une coalition avec le front populaire ou l'union patriotique libre serait durable, stable et harmonique?

Moi, si j'étais à la place de Mr. Hamma Hammami ou de Mr. Slim Riahi, j'aurais tout fait afin de minimiser l'influence du parti politique Ennahdha et de consolider inconditionnellement la Position de Nidaa Tounes. Mais seulement, tous les deux manquent d'esprit et d'intelligence politique.

Cordialement
Jamel
ttp://www.go4tunisia.de /PDF/Pronostics_excerpt.pdf

http://www.go4tunisia.de/PDF/idees_personnelles.pdf

C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens
la quadrature du cercle
citoyen
| 20-01-2015 13:28
Si ESSID doit faire du trapeze sans filet
comment constituer un gouvernement qui contente tout le monde?
Y compris ceux qui veulent que leur laboratoire réussisse
islamisme compatible avec la démocratie?alors qu 'il veut établir un etat theocratique et un califat à moyen terme
Rab Ihinou
le tunisien veut une vie digne libre pouvoir travailler;se soigner ;envoyer ses enfants dans de bonnes écoles ;vivre en sécurité;avoir la liberté de concience
Vaste programme
apnée nationale
andalou
| 20-01-2015 13:01
ou en apnée au risque d'une noyade collective.
c'est la formulation géniale de s. ben farhat , qui reflète la sitituation de la tn d'aujourd'hui. En effet la tn vit une apnée à tous les niveaux économique, social, culturel,et on passe; et les politiques ne font que des mouchwaret et on ne se rend meme pas copmte que le train est déja passé et à quelle vitesse. ca on ne se demande pas. Nida n'a pas été au niveau des attentes des gens qui cherchaient une alternative aux fréros .
Dommage encore une déception!
A force de vouloir ménager...
pit
| 20-01-2015 12:21
...la chèvre et le chou...nous finirons tous dans la gueule du loup !
Ne pas comparer l'incomparable
tounsia2
| 20-01-2015 12:05
@ Dr. Jamel Tazarki

Bonjour,

Il y a 2 arguments qui peuvent justifier que le modèle Allemand que vous préconisez ne pourra pas réussir en Tunisie
1/Sur le plan théorique, la coalition entre les 2 formations les plus importes de l'ARP qui sont Nidaa et Nahda permettra certes à Nidaa d'avoir une majorité reposante pour gouverner, mais aussi va neutraliser l'opposition qui sera fortement affaiblie avec l'intégration de nahda au gouvernement ; Or, pour une démocratie naissante comme celle de la Tunisie, nous avons besoin d'un grand parti au pouvoir et d'un autre grand parti dans l'opposition qui fera l'équilibre et sera plus utile pour protéger la démocratie.
2/sur le plan pratique, le parti Ennahda ne ressemble à aucun parti démocratique ni en Allemagne ni nulle part au monde, car il défend l'islam politique qui est une idéologie violente, destructrice et incompatible avec la démocratie ; En Tunisie Les islamistes sont responsables de la prolifération du terrorisme. Grâce au parti Ennahda, nous détenons le triste record du premier pays exportateur du terrorisme dans le monde avec 4000 Tunisiens à DAECH ; c'est vous dire la gravité d'intégrer ce parti au pouvoir alors qu'il est mêlé à plusieurs affaires en relation avec le terrorisme aussi bien à l'échelle Nationale qu'a l'échelle Internationale ( participation de djihadistes Tunisiens dans les massacres en syrie, Irak, lybie ')
Au vu de ces données, l'intégration du parti Ennahda au prochain gouvernement serait le synonyme de l'échec du processus démocratique en Tunisie et la confirmation de la main mise des USA de l'UE sur la politique interne de la Tunisie.
ENCORE DE L'ESPOIR
SOUSOU
| 20-01-2015 10:15
Pas de nahdha au gouvernement.
SVP MR LE PRESIDENT
Serons-nous toujours des "des êchantillons de laboratoire" ?
clopin-clopant
| 20-01-2015 09:16
Lors de la campagne électorale, BCE avait dit qu'au sein de Nidaa Tounès il existait des compétences en grand nombre, et capables de diriger non pas un seul gouvernement mais quatre...
Que s'est-il produit entre ces déclarations rassurantes qui avaient mobilisé sans hésitation les électeurs pour voter Nidaa Tounès ? Où sont les capacités et la détermination des cadres et dirigeants de Nidaa Tounès ?
Est-ce que la Tunisie a vendu son âme à des puissances étrangères qui tiennent à ce que en-nahdha reste au pouvoir pour assurer la paix chez eux, exhibant sur la scène internationale le modèle bâtard d'une Tunisie à la fois obscurantiste et moderne afin de briser l'opposition terroriste ?
Ces pays se trompent car l'aveuglement terroriste est incapable de réflexion et de diplomatie, vu que son objectif est la domination du monde et la soumission de ces pays-là à l'idéologie obscurantiste qui lui sert de moteur...
Pauvres Tunisiens, que de déceptions avons-nous vécues toutes ces années-là ! Resterons-nous toujours placés entre "le marteau et l'enclume" ? Serons-nous toujours des sacrifiés ?
Pourquoi un tel retard?
rzouga
| 20-01-2015 08:56
Le programme de ce gouvernement est clair comme l'eau de roche: réformer et redresser un pays en déperdition surtout après les 4 dernières années. Fort de ce programme, Si Habib Essid doit ratisser et chercher le consensus auprès de la majorité des Partis politiques juste pour éviter le fameux "bâtons dans les roues " et commencer le boulot qui ne va pas être un gâteau dans tous les cas, mais le pays a choisi ce chemin là et tous, on doit relever le défi pour le futur de nos enfants.
2015 ANNEE TRAGIQUE OU LA VENGEANCE DE JOHN WAYNE
JOHN WAYNE
| 20-01-2015 03:55
Ou en est l'humanité quatre années après qu'un peuple de mauvaise foi et dont la qualité principale était la soumission et l'affection pour les sionistes véreux de ce bas monde, ait rejoint les rues afin de crier au monde son rêve de recolonisation par des « dégage » ?
« Dégage », ce slogan répugnant et hymne de la bassesse dont les refrains furent étudiés avec soin par des expatriés et des droit de l'hommistes Tunisiens sans âme et sans culture mais armés de haine, comme des élevés surdoués du conservatoire de Paris étudieraient un mouvement de concerto de Haydn.
Car « dégage » est une symphonie du sous-développement, une sonate de la soumission et de la bassesse, et surtout la fanfare funèbre désordonnée et macabre de la Nation Tunisienne dont l'audience sont ces vrais martyrs Tunisiens de l'indépendance qui pleurent en silence d'outre-tombe.
Quatre années après ce jour fatidique qu'était le 14 Janvier 2011, le monde est a jamais changé.
La révolution Tunisienne est le 11 Septembre de l'humanité et elle a pour sots et vains kamikazes un peuple n'ayant jamais compris l'histoire des hommes ni celle de la Nation Tunisienne.
Les Tunisiens auront détruit le monde qui depuis les deux grandes guerres peinait à panser ses plaies et a guérir de ses séquelles.
Les Tunisiens sont désormais célèbres pour avoir créé plus de souffrance, d'autres génocides, plus de faim et de pauvreté, des Nations entières comme la Libye rayées de la carte, et peut être même amorcé cette troisième guerre mondiale dont nous avions depuis longtemps oublié le thème et la possible genèse.
Quatre années après la révolution Tunisienne, le monde est plus que jamais une pièce de théâtre dramatique dont les acteurs ont pour visages des masques laids et grimaçants.
Une femme hurle pendant que son bourreau Saoudien s'en prend à trois fois afin de lui sectionner le cou de son sabre sous les yeux d'une foule de bédouins dégoutants et impassibles. La frêle femme en question clouée au sol par des militaires gras comme les porcs d'une ferme Alsacienne, crie qu'elle ne pardonnera jamais avant de s'éteindre sur le sol dans une flaque de sang.
Des rejetons des quartiers musulmans désaffectés et insalubres de Paris abattent froidement des artistes irremplaçables par leur talent en criant qu'ils ont vengé le Prophète Mohamed. Ou plutôt doivent-ils crier qu'ils ont essayé de se hisser au rang de cet homme qui les méprise en se déclarant être eux-mêmes la main vengeresse d'un Dieu connu pour être miséricordieux.
Des hordes de gueux accourent devant une synagogue de Tunis tenant de leurs mains moites et gluantes des chandelles et qualifiant de héros la mort certes triste et injuste d'un jeune homme qui désormais repose sur le Mont des Oliviers en Israël. Sans doute que la tombe de ce jeune homme mort à la fleur de l'âge se trouve-t-elle non loin de celle de Menahem Begin connu pour avoir qualifié les Arabes « d'animaux a deux pattes » et que les cris des enfants massacrés dans les camps de réfugiés de Sabra et de Châtila ont laissé froid.
Les pistes d'atterrissage d'un aéroport d'une ville d'Ukraine sont jonchés de corps inanimés.
Des enfants Syriens grelottent de froid dans une tente pour refugiés dont la toile plie sous la neige.
Des sépultures et des temples datant de l'ère Mésopotamienne sont pulvérisées par des soldats vêtus de noir de DAECH qui hirsutes et sales, pointent d'un air pieu des index crasseux.
Quatre années après la révolution de la dignité et de la liberté qui a inspiré les plus grands gourous de la démocratie comme John McCain, le monde se porte mieux.
Les Tunisiens goutent paisiblement à leur «Start up democracy» assoiffés de compliments émanent d'ambassadeurs et d'envoyés et tendant la main aux prêts et aux dons qui permettent à la Nation de survivre un mois de plus.
Les Tunisiens sont maudits de Dieu et leur révolution n'était qu'une tour de Babel. Car les voilà dispersés et fragmentés en tant que peuple. Laïques, islamistes, azlems, taghouts, autant de termes qui dénotent la fin Biblique d'un peuple désormais désuni et ennemi avec lui-même.
De ma modeste base anti impérialiste et anticolonialiste du Bardo, je vous observe indiffèrent plonger dans l'abime.
L'année 2015 sera une année de châtiment aux dimensions Bibliques.
Et face à cette pluie de feu et de grêle que Dieu aura ordonné sur le peuple vaniteux que vous avez toujours été, je continuerai en orphelin de Bourguiba et en flic de Ben Ali à marcher sur le chemin de la dignité sans jamais me retourner pour voir votre déchéance.

F.M. Alias JOHN WAYNE
Ancien élève au Collège Sadiki
Diplômé d'Histoire et de Sciences Politiques de l'Université Paris-Sorbonne.
Ancien Fonctionnaire aux Ministères des Affaires Etrangères et de l'Intérieur Tunisiens des gouvernements d'Habib Bourguiba et de Zine El Abidine Ben Ali.
Diplomate de carrière et spécialiste de la sécurité et du renseignement.

Que nous "cache" l'avenir...
Stouko
| 20-01-2015 02:09
...quand on sait que le présent est déjà suffisemment sombre !?

...mais aussi, quand je pense que le sort du pays se joue à l' extérieur !!

Un de nos problèmes majeurs, en tant que tunisiens, est qu'aujourd'hui, nous sommes loin d'être unis. Et c'est là le danger !

Les tiraillements de tous genres, qui sont devenus monnaie courante, ne vont pas faciliter les choses.
Trop d'exigences, surtout d'ordre social, ne présagent rien de bon. Est-ce vraiment le moment? Surtout, quand on sait que le pays est en "équilibre instable" et qu'il risque de basculer dangereusement.

Nous avons besoin d'un gvt qui puisse envoyer un message rassurant pour TOUS... Serait-il celui de Mr Essid?

Je l'espère de tout mon coeur !!

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