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Fake news, les nouvelles armes de manipulation de masse !
22/01/2019 | 19:59
5 min
Fake news, les nouvelles armes de manipulation de masse !


Informations bidon, images truquées, rumeurs présentées comme étant la vérité vraie, ne cessent de polluer l’espace virtuel et de pulluler sur les réseaux sociaux. Les Fake news ou Infox, pour reprendre le néologisme français, sont légion et ont un impact certain sur l’opinion publique.

 

Des femmes vont manifester devant le siège du parlement pour revendiquer la légalisation de la polygamie. L’info est devenue virale sur les réseaux sociaux et s’est propagée comme une trainée de poudre. Partagée massivement par les internautes, choqués  par le fait que des Tunisiennes exigent un retour en arrière, l’info est accompagnée par une photo qui montre des femmes brandissant des pancartes favorables à la polygamie.

Le débat est lancé sur les profils Facebook. On insulte ces personnes rétrogrades, on les tourne en dérision, on politise l’affaire en remettant sur le tapis la guerre entre progressistes et islamistes… Des médias, prennent ensuite le relais, se saisissent de l’affaire en annonçant cette marche. Les articles publiés, sur les réseaux sociaux sont, à leur tour, partagés et confirment en quelque sorte les centaines de publications des internautes. La boucle est bouclée.

Sauf que voilà, il s’agit tout bonnement d’une rumeur infondée. Pourtant, une simple vérification aurait permis de dévoiler la supercherie. Autant les internautes ne sont pas outillés face à ces manipulations, autant les journalistes sont tenus d’authentifier leurs sources. Il s’avère ainsi que la photo a été photoshopée, une reproduction qui détourne la photo originale parue en 2018 sur des sites marocains.

Aviser les gens qu’il s’agit d’une fausse information est bien sûr possible après coup, mais le mal est déjà fait parce qu’elle s’est déjà propagée et continue à le faire.

 

Ceci n’est qu’un petit exemple parmi tant d’autres des quotidiennes « infox » qui s’incrustent dans l’actualité et sèment le doute chez les lecteurs. Des lecteurs devenus consommateurs, par la force des choses, qui subissent le flot incessant des informations n’étant pas outillés à démêler le vrai du faux.

Récemment aussi, la rumeur du décès de l’ancien Premier ministre, Mohamed Ghannouchi a rapidement circulé sur le réseau social de prédilection des Tunisiens, Facebook. Dans ce cas aussi, des médias ont relayé l’information faisant d’elle un fait avéré. Le concerné a dû se manifester en personne pour nier sa propre mort. Malaise. Une mésaventure qu’a connue aussi le militant de gauche Gilbert Naccache. C’est tard au soir que son épouse contactée par des amis a appris qu’un média (public d’autant plus) a annoncé le décès de son mari. Gilbert Naccache a à son tour rédigé un statut pour dire qu’il était encore en vie.

Ces deux cas de figure étaient facilement vérifiables, d’autres le sont beaucoup moins, voire très difficile à reconnaitre, et représente une véritable arme de manipulation des masses.  

 

Ce phénomène est intrinsèquement lié à l’essor des réseaux sociaux qui ont permis à tout un chacun de publier n’importe quoi. Cela a totalement changé la donne puisqu’avant pour s’informer on s’achetait son journal où on se rendait sur un média en ligne. Aujourd’hui, les consommateurs utilisent Facebook comme agrégateur de contenu. Les imbrications des algorithmes de Facebook font que désormais les contenus ayant généré le plus de likes, de commentaires ou de partages obtiennent de la visibilité au détriment d’autres. Et qui dit Fake news, dit une information à fort potentiel viral, produite pour susciter la polémique et le buzz.

 

En Tunisie, comme partout dans le monde d’ailleurs, les Fake news font fureur et il ne fallait pas attendre longtemps pour que cette arme soit récupérée par les politiques. Rien de plus facile pour discréditer son adversaire, que de propager des rumeurs infondées présentées comme étant explosives, des photos montées ou sorties de leur contexte, de détourner une information en fomentant toutes sortes de théories complotistes. La recette est gagnante, pourquoi s’en priver ?

Pas plus tard qu’aujourd’hui, le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem a révélé qu’il s’est rendu compte à son arrivé à la tête du département que deux fonctionnaires (à la solde de son prédécesseur si l’on puit dire) géraient pas moins de 60 faux profils sur Facebook. Des faux comptes destinés, selon lui à discréditer, propager des insultes et des rumeurs contre certaines parties et certains adversaires.

 

Un constat qui dévoile une pratique largement répandue. Les faux comptes et fausses pages sur les réseaux sociaux sont légion. A coups de sponsoring de Fake news et vu le nombre croissant de ces supports, on en arrive au stade de la professionnalisation du phénomène.

Il faut dire que les fausses informations politiques se propagent très rapidement et touchent plus de personnes que tout autre type d’information. Ce qui s’est passé au cours des dernières élections américaines en est l’exemple de référence. D’ailleurs, il ne faut pas grand-chose pour semer le doute et manipuler l’information pour créer des articles lus et partagés massivement. Une bonne connexion internet, un simple ordinateur ou smartphone, quelques logiciels de montage et le tour est joué. L’opération de manipulation de l’opinion publique est lancée et est pratiquement impossible à contenir.

Il faudra s’y résigner, plus aucune crise politique, plus aucune élection, ne passera sans charrier son lot de Fake news publiées sur mesure au service d’un homme politique ou d’un parti. Des légions de « blogueurs » sont payées grassement pour mener à bien leur mission.

 

C’est ainsi que les stratégies d’influence peuvent profiter pleinement des possibilités offertes par la révolution numérique. Des stratégies d’influence 2.0 dont la première arme et la plus visible n’est autre que le phénomène des Fake news.

 

Ikhlas Latif

 

22/01/2019 | 19:59
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Commentaires (9)

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Maxula
| 23-01-2019 18:18
"Il n'y a pas de suffrage universel qui vaille. Tout est manipulation."

J'aurais juré que vous faisiez votre "coming-out" du système "benaliste" !
Mais non, votre ancien "bouk lahnine" était encore plus "plouc" que les français, et procédait au grand jour, en ayant recours à une méthode vieille comme le monde, (pour ne pas dire "comme le plus vieux métier du monde") : le remplacement des urnes du scrutin par des urnes "toutes prêtes", bourrées jusqu'à la gueule de bulletins tout neufs ! Ce qui explique les scores à la soviétique, rapportés par la Pravda de Tunis !
Maxula.

Maxula
| 23-01-2019 17:31
(L'extrême-droite française affirme que la France s'apprête à céder à l'Allemagne, l'Alsace et la Lorraine.)
*************
"Puisque ces mystères me dépassent, feignons d'en être l'organisateur."
Chacun connaît cette citation de Jean Cocteau, tirée de son livre "Les Mariés de la tour Eiffel" chez Gallimard.
Il existe depuis peu une variante que l'on pourraît attribuer, sinon dans le texte du moins dans l'esprit, à certains politicards d'extrême-droite, en attendant qu'ils soient rejoints dans la pratique, par certains politicards d'extrême-gauche. Ce qui ne saurait trop tarder, vu le gain immédiat ou à terme, supposé ou concret, que ces messieurs-dames des extrêmes, croient pouvoir en tirer !
Cette variante, qui est de fait une véritable arme offensive, ne peut être contrée ou démentie par la simple logique ou par des faits réels et vérifiables, puisqu'elle est à la fois, syllogisme et prémisses. Le tout étant basé sur une pure spéculation.
Comme par exemple, la dernière "sortie" de l'extrême-droite qui déploie ses ténors et ses porte-voix pour prêter à la France l'intention de "livrer, brader, offrir" l'Alsace et la Lorraine à l'Allemagne.(Première prémisse)
De plus, comme "les grands esprits finissent par se rencontrer", l'extrême-droite prend exemple sur Goebbels pour faire sienne la tactique du "plus le mensonge est gros et plus il passe", en prétendant que la France s'apprête même à céder, et toujours à l'Allemegne objet de leur obsession, son fauteuil au Conseil de Sécurité de l'ONU ! (Deuxième prémisse)
La conclusion de ces prémisses ne peut donc se comprendre aux yeux des Français, que comme une véritable trahison du pouvoir public, donc de Macron ! (Syllogisme)
Nous pouvons dès lors, énoncer la variante à la citation de Jean Cocteau :
"Cette chose-là ne risquant pas d'advenir, affirmons le contraire, et cueillons les lauriers du sauveur".
Et en vertu du "qui ne risque rien n'a rien", personne ne sera capable de démontrer que la France n'a jamais eu l'intention de faire commerce de sa souveraineté, pour le simple fait que cela n'adviendra pas.
Et celui qui aura propagé cette "infox" pourra se rengorger en affirmant à bon compte, et sans qu'il soit aisé de le contredire, qu'il a ainsi éventé un complot visant la France et empêché l'effroyable forfait d'advenir !
Et c'est ainsi que le mal aura fait son effet, car "médisez, calomniez, il en restera toujours quelque chose".
Maxula. (23/01/2019)
Note : Pour ceux qui ont besoin d'un dessin, le terme "extrémistes" désigne l'extrême-droite comme l'extrême-gauche, les islamistes comme les allahites, les bas du front comme les châtrés du bulbe !

Tounsi
| 23-01-2019 15:35
Fake news pour manipuler les élections américaines, pour manipuler le vote du Brexit, certaines grandes puissances ont compris comment utiliser les réseaux sociaux pour manipuler les masses et réaliser des vrais changements, mon Fake news préféré est lié a la révolution Tunisienne et a poussé Ben Ali a chercher pendant des années qui voulait organiser le coup d'état contre lui, pour se résigner a la fin a accuser Sariati et Rachid Ammar, pourtant il ne s'agissait que d'un Fake news propagé a la vitesse du feu sur Twitter au moment propice
https://fr.globalvoices.org/2011/01/12/53421/
La révolution tunisienne serait elle le fruit d'un fake news, il y'en a eu un autre a l'époque celui de l'homme qui a dit non, concernant Rachid Ammar qui aurait ordonné aux militaires de ne pas tirer sur la population et propagé a l'époque par Yassine Ayari.

kane
| 23-01-2019 13:25
Votre théorie est dans la droite ligne de ce que sont les fake news. Mais vous ne dites pas un mot de celui ou ceux qui sont censés tirer les ficelles, mettre en place tout ce système extrêmement complexe s'il a lieu (en hommes, temps, moyens, argent, etc....) pour manipuler tout un pays et le mener là où "ils" veulent en un temps record, tout en supposant que personne n'est capable de réfléchir et d'analyser en toute indépendance...Mais juste une question: ne voyez-vous pas que cet ultime manipulateur (il en faut bien un pour mettre en place votre supposé système de manipulation des foules) ressemble étrangement à votre dieu imaginaire issu de vos croyances ancestrales ? Personnellement je pense que personne ne peut dominer ni manipuler ses semblables bien longtemps. La démocratie n'est pas un système parfait mais c'est le plus stable et le plus équitable des systèmes actuels.

Mounir H.
| 23-01-2019 12:43
"la sécurité de la TUNISIE et la *paix sociale* l'exigent"

babjedid
| 23-01-2019 11:03
contre les fausses nouvelles il suffit que des citoyens demandent a leurs députés de proposer une loi au parlement pour sanctionner toute personne ou journal diffusant une fausse nouvel , la sécurité du la TUNISIE et la guerre civile l'exige

cuisinier
| 23-01-2019 10:21
Qui se sent morveux se mouche.

Léon
| 22-01-2019 23:16
Il s'agit d'une science quasi-exacte car tributaire des statistiques. Une information lancée fait son effet, qu'elle s'avère juste ou fausse. Quasiment le même effet.
Tout vote est sujet à une manipulation des masses. Pas la peine de développer davantage, je vous invite juste à lire le livre de Brigitte Henri sur les renseignements français, et vous comprendrez que les français n'élisent que celui que les médias suggèrent à leur subconscient d'élire.
Il n'y a pas de suffrage universel qui vaille. Tout est manipulation. C'est ce que les tunisiens, néo-démocrates nés de la dernière pluie n'ont pas compris. Le jour où ils comprendront, ils cesseront de massacrer leur pays, prétextant de démocratie.
La différence avec la France réside dans le fait que la France a eu un être exceptionnel, à savoir Gustave Lebon, qui a expliqué comment la foule avait une psychologie propre. Il avait même impressionné Freud par son oeuvre, et c'est Freud qui l'a fait connaître en le citant comme l'expert de la psychologie des foules.
Ce qui vous est arrivé en 2011 c'est exactement cela. J'entends encore les imbéciles qui me disaient que personne ne les a poussé à aller avenue Habib Bourguiba le 14 maudit. C'est ce qu'ils pensent. Ils oublient que cela faisait trois semaines qu'ils se nourrissaient de télévisions.
Ils commencent à comprendre petit à petit, à leurs dépends, comment se fait la manipulation des foules. Ils vont relier les faits, les appels indirects prétendument naïfs des chaines de la honte..puis comprendre comment ils se sont retrouvés Avenue Habib Bourguiba.
Autre chose: L'être humain passe le plus grand de son temps de sa vie à justifier (souvent auprès de lui-même) ses mauvais actes. Il suffisait de très peu de propagande pour mettre les gens dans la rue depuis le 17 décembre 2010.
Leur inconscient leur dictait des choses inavouables (haines, régionalisme, jalousies..) qu'il fallait absolument "bénir" en les transformant en quête de libertés, de justice sociale, de dignité.
Ils peuvent se tromper eux-mêmes, mais pas tromper Dieu. C'est pour cela que leur révolution n'est que misères. Dieu ne lit pas dans les bouches, mais dans les coeurs. Les paroles permettent juste de communiquer. Le coeur est la vraie parole. Celle que lit Dieu. Le seul lien entre coeur et parole, c'est que dire les "bonnes choses" en les pensant permet de rompre avec le mal (Idfa3 billéti hiya a7sanou, fé-itha'llathi baynaka wa baynahou 3adawaton, ka annahou waliyon 7amim).
La parole purificatrice et non la parole hypocrite, comme celle véhiculée par les faux chercheurs de démocratie.
Je vous citerai toujours en exemple Abel Chater. Regardez comment il justifie ses pulsions haineuses et criminelles sous un bouclier religieux. Il ne sait pas que c'est le pire des Kofr (Rabbi Yihdih). C'est d'ailleurs pour cela qu'il cherche encore un mentor politique. Il a appuyé et applaudi tous les nouveaux politiciens avant de se retourner contre eux. Il a toujours fait le choix erroné. Il passe de l'extase pour ces gens, aux insultes pour ces mêmes gens. Le pauvre, il est égaré et cherche quelqu'un pour sauver le pays car dans son subconscient, il sait pertinemment qu'il a participé à la destruction de son pays en applaudissant (comme l'exclusivité des gueux) la chute de l'état tunisien. Ce sont ceux-là les vrais orphelins de la révolution. Comme 90% des tunisiens. Ceux qui ont fait leur mea-culpa se portent légèrement mieux.
Il était pour Ennahdha puis les a insulté. Il était pour Marzougui puis il l'a insulté. Il était pour Béji puis il l'a insulté..
Pendant qu'il alignait les erreurs, Léon ne changeait pas de cap et alignait les réalisations de ses prophéties, dont la toute première lui fut dictée par le Saint Coran dans le verset 112 de la sourate des abeilles.

Léon, Min Joundi Tounis Al Awfiya,
Résistant jusqu'à la Victoire.

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.

nazou de la chameliere
| 22-01-2019 21:39
Vous oubliez les multi-pseudos ?!
Ca aussi c'est malhonnete !