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Férid Ben Tanfous : En Tunisie, il y a beaucoup plus de banques qu'il n'en faut !
04/06/2013 | 1
min
Férid Ben Tanfous : En Tunisie, il y a beaucoup plus de banques qu'il n'en faut !
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L’Arab Tunisian Bank (ATB) aura été la première banque de la place à tenir sa communication financière au titre de l’année 2013. C'était aujourd’hui, mardi 4 juin au siège de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis. Le PDG de la banque, Férid Ben Tanfous, présidant la communication financière, a relaté les principaux indicateurs d’activité et exposé la stratégie ainsi que les performances de la banque devant un parterre de journalistes et d’analystes financiers.

Côté chiffres, l’ATB a réalisé un résultat net pour l’exercice 2012 de l’ordre de 50,1 millions de dinars dégageant une progression de 16,9 millions de dinars, alors que le taux de croissance annuel moyen sur la période s’étalant de 2001 à 2012 est de 23%. En 2011, l’ATB a réalisé un résultat net de 33,2 millions de dinars soit en fléchissement en comparaison à 2010. Férid Ben Tanfous a expliqué cette baisse apparente du bénéfice par l’impact des mesures décidées par la Banque Centrale de Tunisie qui a instauré des provisions collectives à titre de prévention quant aux risques futurs.
Cela dit, et vu la conjoncture, dégager du bénéfice est déjà un exploit pour nos banquiers.

Dans le registre des crédits, l’ATB a noté une légère évolution en 2012 par rapport à l’année précédente passant de 2328 millions de dinars à 2499 millions de dinars, le taux de croissance annuel moyen à ce titre s’est inscrit à hauteur de 14% entre 2001 et 2012. En outre, l’ATB est parvenue à multiplier par 3,5 ses dépôts à vue qui représentent 34% des dépôts en 2012. L’ensemble des dépôts a, en effet, atteint 3544 millions de dinars. Quant aux capitaux propres, ils ont augmenté à un rythme annuel supérieur à celui du total bilan avec 16% en moyenne annuellement. Ce total bilan est passé de 4313 millions de dinars en 2011 à 4603 millions de dinars en 2012.
L’ATB est classée troisième banque de la place en terme de portefeuille d’investissements qui a atteint au titre de l’année 2012, le chiffre de 304,7 millions de dinars en progression de 41 millions de dinars. Concernant le Produit Net Bancaire (PNB), il a enregistré une hausse de 9% en comparaison avec l’année 2011.

Sur le plan de la gouvernance, l’ATB adopte un modèle qui devance les exigences réglementaires. A ce propos, Férid Ben Tanfous a indiqué que la politique ancrée de la banque en matière de gouvernance est consolidée chaque année par l’ensemble du personnel en ce sens que la prise de décision est décentralisée et est collective. Selon le PDG de la banque, les décisions sont prises à travers des comités et des commissions.

Par ailleurs, l’ATB a clôturé avec succès deux augmentations de capital, quasi successives, ainsi que deux émissions obligataires sur la période s’étalant de 2008 à 2010. Elle est ainsi la première banque à lever des fonds sur 25 ans et à octroyer des crédits sur la même période.

En outre, 52% des dépôts de l’ATB sont des dépôts peu chers, notant que la banque détient 10% de parts de marché des dépôts à vue de l’ensemble des 21 banques du secteur bancaire tunisien.
Interrogé su l’évolution négative du cours du titre ATB sur le marché financier, le PDG de la banque a affirmé que la baisse du cours est due essentiellement au fait que l’institution n’a pas une visibilité suffisante en bourse, mais encore en raison d’un manque de communication qui devra être rattrapé. Cependant, ce sont les fondamentaux qui assurent la pérennité de la banque et il n’est pas envisageable de recourir, à ce propos, au contrat de régulation du cours car il s’agit là d’une opération coûteuse et non nécessaire. L’essentiel réside, selon les dires de M. Ben Tanfous, dans une stratégie de communication efficace au sujet du titre dont la valeur actuelle est inférieure à ce qu'il devrait être.

Dans un autre contexte, le PDG de l’ATB a souligné qu’il existe actuellement beaucoup plus de banques qu’il n’en faut en Tunisie par rapport à la taille du marché. Cela conduit à un éparpillement du secteur bancaire et à une structuration complexe de celui-ci. Férid Ben Tanfous voit comme ultime solution à cette problématique la fusion ou l’absorption qui ne devraient pas être simplement techniques, mais devant nécessiter, avant tout, une préparation minutieuse et profonde.

En effet, selon M. Ben Tanfous, la stratégie de fusion ou d’absorption des banques en Tunisie n’est pas tributaire d’une décision politique, mais il s’agit surtout d’un problème de culture et d’infrastructure. Il nous précisera par la suite que le plus important est de bien gérer le changement et le rapprochement des cultures d’entreprise et des infrastructures informatiques. De plus, le problème le plus récurrent et le plus important qui gangrène aujourd’hui le secteur bancaire est celui de la gouvernance.

Ce problème touche particulièrement les banques publiques qui ne peuvent pas être gérées comme une administration d’après Férid Ben Tanfous. La composition publique du capital ne doit pas, de même, empêcher une gestion privée de la banque. La fusion de banques publiques-privées est tout à fait possible bien que cela paraisse assez complexe. Cela étant, pour lui, il faut une impulsion pour pousser les banques à davantage d’efficience et à intégrer une économie d’échelle pour qu’elles soient à même de devenir compétitives sur le marché international, notamment africain.
04/06/2013 | 1
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