Le projet de la réconciliation nationale, présenté par la présidence de la République, a longtemps suscité la controverse. Surfant sur la vague, le parti Ennahdha en a présenté une copie. Une alternative qui s’en rapproche mais qui se dit différente et, surtout, plus générale. On appelle ça « la réconciliation globale ». Même si ses grandes lignes ne sont pas encore claires pour l’instant, cette initiative ambitionne de réunir l’aval de toutes les parties prenantes de la scène politique tunisienne.
Ennahdha est aujourd’hui à quelques semaines seulement de la tenue de son 10ème congrès. Un événement historique et qui s’annonce plein de rebondissements. Et pour cause ! Cette réunion servira à déterminer les grandes orientations du parti et son plan d’action pour la période à venir, mais aussi en préparation de la prochaine échéance électorale.
Face à la polémique suscitée par le projet de la réconciliation économique, initié par la présidence de la République, Ennahdha se devait de trouver une brèche. Proposer sa propre copie intitulée « la réconciliation globale ». Ce projet dont on ignore, aujourd’hui encore, les grandes lignes, se présente comme une alternative globale à une problématique plus que jamais d’actualité.
Si ce projet n’a pas encore été présenté à l’opinion publique, on en connait néanmoins quelques unes de ses grandes lignes. Dans une déclaration à nos confrères du Maghreb, Sami Triki membre du bureau politique d'Ennahdha, a explique que ledit projet comprend une révision du mécanisme de confiscation des biens afin de rétablir la justice ainsi que la création d'une caisse de compensation pour dédommager les victimes de la répression. On y prévoit, également, de s’intéresser aux dossiers des cadres administratifs, sujets de poursuites judiciaires.
Globalement, ce projet serait une initiative de « réconciliation de l’ancien avec le nouveau » et d’unir les Tunisiens. Il émane, selon Fethi Ayedi, d’une volonté politique de « tourner la page du passé et d’inaugurer une nouvelle étape dédiée à la résolution des problèmes du pays et au développement ». Le président du conseil de la Choura d’Ennahdha souligne, ainsi, que la situation particulière du pays nécessite qu’une réconciliation globale soit instaurée.
Et c’est justement le conseil de la Choura qui a été le premier à donner son aval à ce projet. L’initiative de la réconciliation nationale, proposée par Rached Ghannouchi, a en effet été soumise à l’approbation du conseil de la Choura, lors des travaux de sa 45ème session. Une invitation a été, alors, adressée au bureau exécutif et à la direction politique du parti pour développer cette initiative, et ce, en coopération avec la présidence de la République, les partis politiques, les organismes sociaux et la société civile. Ennahdha organisera un dialogue national permettant de réunir différents acteurs de la scène politique et associative tunisienne afin d’établir les détails de ce projet.
Si elle a été approuvée par le conseil de la Choura, l’initiative de Rached Ghannouchi n’a pas créé l’unanimité et a divisé les membres du parti réunis. On lui reproche, surtout, de permettre aux membres de l’ancien régime de se repentir sans pour autant rendre des comptes.
Mais si ce texte a été élaboré c’est parce que la proposition de la présidence de la République, n’a pas, non plus, été accueillie avec ferveur de la part des élus d’Ennahdha au Parlement. L’initiative dite de la réconciliation économique, dans sa version initiale, a fait grincer des dents au sein du parti islamiste et deux camps se sont affrontés. Un premier, regroupant plusieurs cadres du parti, sous la houlette de Rached Ghannouchi, soutenant cette initiative mais prônant un amendement afin d’en lisser les contours. Un deuxième camp est, quant à lui, totalement hostile à cette loi et se dresse contre une réconciliation nationale, du moins sous la forme proposée. Les détracteurs y voyant, par ailleurs, une « trahison » commise à l’encontre de l’instance Vérité et Dignité de Sihem Ben Sedrine, qui s’est accaparée le dossier de la justice transitionnelle. Le texte, dans sa version initiale, est donc loin de convaincre. Une version amendée serait donc, selon les élus du parti islamiste, plus facilement acceptée. Pour ce, le rapprochement Ennahdha-Nidaa servira à rapprocher les points de vue et à arrondir les angles en vue de présenter une nouvelle version qui fasse l’unanimité.
La réconciliation nationale a, d’ailleurs, été l’un des premiers sujets abordés lors de la dernière réunion Ennahdha-Nidaa et la proposition de Béji Caïd Essebsi [ndlr : la réconciliation économique] ne serait qu'une partie de la réconciliation globale de Rached Ghannouchi, selon les dires de l'élu Nidaa Abderraouf Khamassi, sur Shems Fm.
Cette année, et à la veille de la tenue de son 10ème congrès, un changement est inéluctable pour le parti islamiste. En effet, pour Ennahdha, il est impératif aujourd’hui de tourner la page du passé. Ainsi, le parti islamiste se dit même prêt à renoncer à son identité islamiste afin de lisser une image ternie par le pouvoir et reprendre une place perdue, sur la scène nationale. Le parti de Rached Ghannouchi devra repenser son identité religieuse, reconsidérer son leadership mais aussi se rapprocher, davantage, de ses ennemis d'hier : les figures de l'ancien régime.
Pour ce faire, Ennahdha est sur tous les fronts et le projet de la réconciliation nationale se présente comme une opportunité à saisir, étant l’un des importants sujets d’actualité depuis des mois. Sur les plateaux tv et dans les journaux, on ne rate aucune occasion pour présenter Rached Ghannouchi comme le grand initiateur de la réconciliation nationale. Ce leader qui fait tout pour œuvrer en faveur de l’union nationale…
Synda TAJINE
Commentaires (15)
CommenterEnnahdha,ou les legions d'Iblis!
L'Argent L'Argent l'Argent !!
vous avez ramener la corruption en tunisie, l 'obscurentisme, et l 'anarchie .
Vous voulez créer un état islamiste etvous parler de démicratie !!
attention a ses gens , ils n'apporte que la mort et la desctruction
ils prennent en exemple , la turquie qui est un regime dictatoriale, qui veut mettre en place un état islamiste
prenez garde
les 'ufs dorés
ennahda s 'adapte deuis qu les frere musulmans sont sur la liste teroriste
Le Bliss en personne
Ennahdha = mlaika rzzinaa
Lorsqu'on perd un match on doit sortir proprement et respecter sportivement les feuilles d'arbitres en attendant de jouer un nouveau match proprement aussi...cela veut dire respecter les institutions et rentrer par la porte des urnes au temps to.
Yabta ya ghannouchou
Personnellement, je ne vois dans ce projet
- une tentative d'extorquer davantage de gens et de mettre la pression/ intimider/ faire chanter d'autres :
"ledit projet comprend une révision du mécanisme de confiscation des biens afin de rétablir la justice ainsi que la création d'une caisse de compensation pour dédommager les victimes de la répression. On y prévoit, également, de s'intéresser aux dossiers des cadres administratifs, sujets de poursuites judiciaires."
- un essai de jeter de la poudre aux yeux du peuple, en le détournant des propres méfaits d'Ennahdha depuis que ce parti a pris le pouvoir;
- une manoeuvre de plus pour renforcer l'image de "Ennahdha le parti pacifique et partisan du dialogue et de la réconciliation", alors que c'est lui qui avait allumé le feu des haines, de la stigmatisation et de la revanchardise pour arriver au pouvoir et s'y maintenir.
Par ailleurs, qu'adviendra-t-il de l'IVD si ce projet passe ? Cette Instance "constitutionnelle" sera-t-elle supprimée (et tant pis pour les milliards dépensés) ? Sera-t-elle quand-même maintenue pour continuer à intimider et essayer d'extorquer davantage (d'où "réparations" à n'en plus finir) ?