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Discours de Youssef Chahed devant la commission des affaires étrangères au parlement européen
24/04/2018 | 11:35
5 min
Discours de Youssef Chahed devant la commission des affaires étrangères au parlement européen

En visite officielle à Bruxelles, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a souligné, lors d’une allocution donnée ce mardi 24 avril 2018, au parlement européen devant la commission des affaires étrangères, que la Tunisie et la jeunesse tunisienne ont besoin de l’aide de l’Union Européenne pour relever les nombreux défis auquel doit faire face le pays.

 

Youssef Chahed a commencé par évoquer les prochaines élections municipales et le processus de décentralisation qui sera engagé par le gouvernement, soulignant l’importance de ce « challenge » pour amorcer effectivement et efficacement le développement des régions en Tunisie. « L’enjeu est capital et également important en terme de participation. Nous avons mis en place une loi électorale qui oblige une parité horizontale et verticale pour garantir non seulement la participation de la femme mais également sa présence dans les conseils municipaux. Il s’agit d’un enjeu politique très important pour la Tunisie » a-t-il poursuivi.

 

 

 

Le chef du gouvernement a ensuite rappelé l’importance des institutions constitutionnelles, affirmant que la mise en place de la cour constitutionnelle ne saurait tarder. Il est également revenu sur la fin du mandat de l’Instance vérité et dignité : « L’ARP a voté l’arrêt du mandat de l’IVD, cela ne veut pas dire que ce sera aussi la fin du processus de justice transitionnelle dont nous sommes très conscients de l’importance. Nous sommes en train de mener une réflexion sur la poursuite de ce processus, car nous pensons que durant les sept dernières années cela a été mené d’une manière pas très bien coordonnée et c’est cette coordination, qui amènerait la Tunisie à une pacification, notamment avec son passé, que nous recherchons désormais » a-t-il confié.

 

 

 

Youssef Chahed a ensuite rebondi sur la réussite de la transition démocratique en Tunisie, précisant que des acquis indéniables ont été réalisés depuis la révolution notamment en matière de consécration des libertés. « Nous sommes évidemment en train de réviser les textes. Le président de la République, a annoncé le 13 août dernier une initiative très importante, en matière d’égalité dans l’héritage et du mariage des femmes tunisiennes avec un non musulman et nous sommes conscients que les Tunisiens sont très attachés à ces libertés. La liberté de la presse a été également un des grands acquis de la révolution et pour un pays qui a vécu près de 50 ans dans une sorte de dictature, le changement est notable. N’oublions pas qu’il a été amorcé en sept années ce qui n’est pas grand-chose pour un pays qui compte quand même 3000 ans d’histoire… » a-t-il ajouté.

« Sur la transition économique, nous avons vécu beaucoup de difficultés car nous étions occupés à mettre en place les institutions démocratiques. Je le dis souvent, la démocratie a un coût et si nous avons réussi la transition politique, nous avons moins bien réussi celle économique et sociale. La révolution tunisienne s’est faite autour de trois revendications principales, la liberté, la dignité et l’emploi. Aujourd’hui, la lutte contre le chômage est un défi à relever pour la Tunisie et si l’économie n’a pas décollé, notamment à cause de tous les bouleversements qu’a connu le pays, le volet sécuritaire a aussi impacté la situation dans le pays, aussi avec les impacts de la guerre en Libye que nous tentons par des moyens pacifiques et à travers des initiatives basées sur le dialogue d’aider à désamorcer » a déclaré le chef du gouvernement.

 

 

Youssef Chahed a estimé que l’enjeu économique est aujourd’hui primordial pour l’aboutissement de la transition démocratique en Tunisie. Il a évoqué la crise économique traversée par le pays, rappelant et soulignant les efforts entrepris, notamment en matière de sécurité et d’expertise dans la lutte contre le terrorisme, pour relancer le tourisme, un des piliers de l’économie tunisienne.

« Si le risque 0 en matière de terrorisme n’existe pas et ce dans tous les pays du monde, nous avons en Tunisie un défi additionnel à relever, celui du retour des Djihadistes des zones de tension. Pour cela nous avons développé un arsenal juridique, notamment à travers la loi sur la lutte contre le terrorisme et contre le blanchiment d’argent, qui va nous permettre, dans le cadre légal, de gérer ces menaces » a-t-il précisé.

 

Youssef Chahed a enfin souligné que la Tunisie reprend peu à peu sa place sur la carte économique mondiale ainsi que sa compétitivité avec entre autres le retour progressif du tourisme. Il n’a pas manqué de rappeler l’affaire des listes noires, précisant que cela avait créé une vive consternation « de la part d’un pays ami de l’UE » et soulignant que tout est entrepris pour que la Tunisie soit retirée lors de la plénière de novembre de la liste GAFI.

« Nous avons toujours été taclés de la part de l’UE, avant la révolution, pour les questions de manque de démocratie, nous sommes aujourd’hui un pays qui a réussi sa transition démocratique et nous pensons que l’UE doit avoir avec la Tunisie des relations étroites, différentes et privilégiées et probablement inventer un statut différent pour la Tunisie. Sur la question de l’ALECA, nous estimons que deux paramètres importants sont à prendre en considération, à savoir la symétrie et la progressivité. Sur la question de l’Open Sky en revanche, la Tunisie a fait beaucoup d’efforts pour qu’on puisse signer l’accord de l’Open sky et la balle est en ce moment dans le camp européen » a-t-il conclu, avant de revenir brièvement sur la confirmation des engagements de la Tunisie envers le FMI, en ce qui concerne la réforme de l’administration et des entreprises publiques, des caisses sociales et la caisse de compensation. « Il s’agit d’accords pressants pour la Tunisie mais nous nous sommes engagés et nous allons les faire » a rappelé Youssef Chahed, réitérant l’attachement de la Tunisie à l’UE et son engagement basé sur des valeurs partagées et appelant l’Union Européenne à fournir son aide à la Tunisie et des outils permettant de mieux valoriser le changement entrepris depuis la révolution et à en mesurer l’ampleur.

 

 

Nizar Bahloul, envoyé spécial à Bruxelles


 

24/04/2018 | 11:35
5 min
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Commentaires (11)

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Hamid
| 25-04-2018 17:54
Il dit n'importe quoi cet homme , concernant l'égalité dans l'héritage entre les deux sexes, et concernant le mariage des musulmanes avec les non musulmans , pour moi comme musulman je ne suis pas d'accord de désobeir mon Dieu pour satisfaire d'autres idéologies qui nous causent que les désastres et la ruine de nos âmes, je vous suggère de jouer d'autres cartes et laisser celle là sans la toucher car il n'y a pas de plus juste que notre Dieu ALLAH qui connait notre intérêt Lui Seul et rien d'autre.

Nejib
| 24-04-2018 21:15
Youzarsis YC. bon courage
Et bonne continuation
Rdv fin 2019 pour l'evaluation de la moisson.nationale.

HatemC
| 24-04-2018 20:19
Franchement excellent discours .. tour d'horizon ... il maitrise son sujet et c'est important ... il est impliqué ... discours pour rassurer ... et attirer les investissements ...

Terrorisme et lutte contre ce fléau apparu avec la Troika
Elections municipale
Huile d'olive
Finances publiques
Justice transitionnelle .. IVD mal gérée ...
Tourisme
Immigration illégale
Armée et modernisation de ses équipements .. une armée défensive et non d'attaque
Social et violences contre les femmes

Il est certain que ça fait du bien qu'un 1er ministre maitrise ses dossiers ... HC

A_Zut !
| 24-04-2018 20:16
Un pays à l'économie chancelante n'est assurément pas en mesure de négocier et de défendre convenablement ses intérêts économiques. C'est pourtant ce que fait la Tunisie avec un "partenaire" européen qui s'accroche à son projet d'AL'?CA comme un chien au bas d'un pantalon !

L'AL'?CA, c'est cet Accord de Libre '?change Complet et Approfondi qui doit ouvrir les secteurs de l'Agriculture et des Services tunisiens à la concurrence des mastodontes européens !

Avec ses incessantes et plus ou moins discrètes pressions, les sourires jaunes de ses dirigeants et leurs tapes faussement amicales sur les épaules des nôtres, l'UE tient visiblement à profiter de cette extrême faiblesse de l'économie et des finances tunisiennes _faiblesse qui lui offre une opportunité rêvée_ pour amener la Tunisie à le signer.

C'est, du point de vue de l'Union, évidemment légitime (la politique ne fait pas dans l'éthique). Ce qui l'est moins, c'est cette prétention ahurissante de nos dirigeants de se croire à même de négocier en position d'extrême faiblesse _et en mendiant quasiment assistance et souplesse du "partenaire"_, cette propension maso qu'ils ont à se jeter allègrement dans la gueule du loup... en nous entraînant malgré nous dans leur sillage. Car enfin, c'est tout l'avenir économique du pays qui serait engagé par cet ancrage "approfondi" à l'UE sans qu'il y ait eu, au préalable, ni évaluation des effets désastreux de l'Accord de 1995 (qui a détissé l'industrie nationale et causé la perte de dizaines de milliers d'emplois), ni étude des effets prévisibles, souhaités ou non, de l'ALECA en question, ni, par suite, consultation de cette volonté populaire que tout le monde prétend pourtant respecter.

Sur le fond, l'ALECA n'est pas une sentence que la Tunisie est tenue d'exécuter. Si notre agriculture et nos services ne sont pas en mesure de supporter la concurrence des 28 pays de l'Union, rien ne devrait nous obliger à poursuivre de vaines négociations. L'UE est pressée de le conclure. Elle a ses intérêts. Qui ne sont pas forcément les nôtres.

Préservant son économie, le Maroc a parfaitement rejeté la conclusion d'un tel accord. Un sursaut national permettra-t-il à notre pays de faire de même _ en attendant au moins des jours meilleurs ? Telle est, aujourd'hui, la vraie question.

takilas
| 24-04-2018 20:10
D'ailleurs le compte rendu de B.N. rédigé clairement par M. Nizar Bahloul peut servir de document (rapport) important pour figurer dans les annales politiques et historiques de la Tunis

takilas
| 24-04-2018 19:19
D'ailleurs le compte rendu de B.N. rédigé clairement par M. Nizar Bahloul peut servir de document (rapport) important pour figurer dans les annales politiques et historiques de la Tunisie.

The men
| 24-04-2018 14:13
La tunisie reconnaîtra les valeurs sûres de cet homme, patriote, intelligent , bref une nouvelle génération de politiciens...

kameleon78
| 24-04-2018 13:55
Il n'y a pas photo avec Hamadi Jbéli qui s'exprime en français comme une "vache espagnole". Vraiment c'était un cauchemar de l'entendre s'exprimer en français devant des responsables européens, je me souviens en 2012, nous avions tous eu un sentiment de honte quand il a dit :"j'ai responsé" au lieu de "j'ai répondu". Je suis tombé de mon fauteuil.

Rationnel
| 24-04-2018 13:06
On peut avoir une appréciation différente de Y. Chahed, il est plus spontané et plus éloquent et s'exprime mieux en Français. La rencontre est disponible en live ( http://web.ep.streamovations.be/index.php/event/stream/20180424-0900-committee-afet ).

kameleon78
| 24-04-2018 13:04
Voilà l'homme politique qu'il nous faut pour la prochaine présidentielle, il est jeune et dynamique, apprécié par les Européens, je trouve que BCE malgré ses nombreuses qualités qu'il a est trop vieux (92 ans) pour ce poste, il mérite une retraite paisible.
Youssef Chaed contraste avec ses concurrents, que ce soit dans le camp moderniste ou dans le camp islamiste, c'est pour cela qu'ils veulent l'abattre. S'il se présente en 2019, il aura ma voix et je pense celle de beaucoup de nos concitoyens qui veulent avancer, il y en a marre des politicards (qui font de la politique pour la politique), la Tunisie a besoin d'un homme neuf qui fait de la politique pour améliorer la situation économique de la Tunisie et la sortir du marasme installé depuis 2011. Nous devons aller de l'avant, Youssef Chaed a la jeunesse pour lui, un atout considérable car on a besoin de son énergie pour avancer.