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Tribunes
Ceux qui ne sont pas comme nous
15/05/2019 | 16:20
3 min
Ceux qui ne sont pas comme nous

 

 Par Lotfi Saibi 


Ce que nous ne comprenons pas, nous craignons. Ce que nous craignons, nous jugeons mal. Ce que nous jugeons mal, nous essayons de contrôler. Ce que nous ne pouvons pas contrôler… nous attaquons.

 

Difficile à croire, mais cette xénophobie, qui n’est pas un feeling exclusivement tunisien est accentuée en période de crise morale, crise de valeurs, ou manque de confiance.

 

Réfléchissons ensemble aux questions suivantes.

  1. Pourquoi les Tunisiens émigrés qui réussissent leurs carrières à l'étranger, représentent-ils une menace, un affolement pour leurs compatriotes, une fois qu’ils veulent intégrer la vie politique ou associative d’une manière différente dans leur pays?
  2. En quoi le fait de poursuivre ses études à l’étranger ou y vivre relate-t-il une répulsion à l’égard de ses semblables concitoyens ?

 

 

Il existait bel et bien des politiques éducatives qui consistaient à faire bénéficier les meilleurs élèves « élites » d’un enseignement à l’étranger pour acquérir des connaissances, du savoir et de l’expertise. Le jour où ces mêmes élites décident de se rapatrier, au même moment où plusieurs de leurs compatriotes avaient décidé de s’exiler, ils se retrouvent visés et vilipendés, traités de machiavéliques !

Nombre d’entre eux sont de vrais patriotes et experts dans leurs domaines, ils ont atteint un certain niveau d’expertise et ont jugé qu’il était temps de le départager entre concitoyens. Un grand nombre d'entre eux ont prouvé leurs compétences malgré la difficulté d'être loin de chez eux et ont été sollicités par des pays étrangers. Ceux qui ont accepté de revenir en Tunisie et d’aider à la reconstruction de leur pays doivent être encouragés et non vexés.

 

Ces personnes qui savent partager et encadrer devraient être considérées comme des exemples à suivre, des modèles pour les générations futures et non pas être dénigrées et inquiétées.

 

 

Malgré notre supposée bonne nature humaine, il semble que la peur de ceux qui ne sont pas comme nous, ceux qui pensent et agissent différemment, sortent lorsque nous sommes stressés, où lorsque l’on sent que notre mode de vie est menacé.

La crainte de l’inconnu, la peur du changement, le mépris de ceux qui réussissent, la stupéfaction contre toute différence, l’ignorance, l’idolâtrie de sa zone de confort… nous tuent comme nation !

 

 

Ceux qui sont le plus menacés par le changement initié par les Tunisiens qui reviennent de l’étranger avec des idées, des projets et des objectifs ambitieux sont les véritables "gate keepers" de la médiocrité. Changer pour eux est une perte de contrôle. Changer pour eux, c’est rendre leur médiocrité pleinement visible. Leur meilleur allié est de garder le statu quo.

L'ignorance est mortelle. La fierté et l'arrogance sont leurs alliés proches.

 

 

15/05/2019 | 16:20
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Commentaires (6)

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DHEJ
| 16-05-2019 09:09
Mais ce que ceux que tu défends ne sont plus l'elites en Tunisie

Et pour l'être il faut qu'ils redeviennent citoyens civils Tunisiens en se conformant aux lois tunisiennes et non aux lois de leurs deuxième nationalité.

aliocha
| 16-05-2019 08:34
le tunisien qui par se former à l'étranger dans une démocratie apprend les bonnes méthodes et opère dans un environnement sain, en revenant chez lui il ne peut plus s'intégrer dans les affaires de combines et de passe droit qui ont toujours gangrenées le pays, c'est pour cela qu'il est rejeté! Nul n'est prophète dans son propre pays!

Zohra
| 16-05-2019 08:00
D'importance

Zohra
| 15-05-2019 23:27
La Tunisie a besoin de ces compétences, genre Olfa Hamdi est une très grande compétence qui avait fait ses preuves et cartonne au USA, mais malheureusement en Tunisie on ne lui donne pas de l'imprimante. Et y a des milliers comme elle,
Khirna yamchi elghirna dans tous les domaines. dommage

raspoutine
| 15-05-2019 18:54
je vous de qui vous parlez.cette campagne est similaire à celle de Slim.non on aime et on est fier de nos compatriotes qui vive étudie et travaille à l'étranger fier de leurs compétences et de leurs savoir faire.mais monsieur on est pas dupe du message UN SLIM SUFFIT

Microbio
| 15-05-2019 17:50
Un Tunisien est questionné:

"Qu'est-ce qui est pire: l'ignorance ou l'apathie?"

"Je ne sais pas et ça ne m´interesse pas aussi."