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Chroniques
Beaucoup de carrières politiques sont finies aujourd’hui
Par Marouen Achouri
15/09/2019 | 20:30
3 min
Beaucoup de carrières politiques sont finies aujourd’hui

 

Un ouragan vient de balayer la scène politique tunisienne. Ce dont nous avons alerté depuis des mois, voire des années vient de se produire. Aucun représentant de la famille démocratique n’est parvenu à se hisser au deuxième tour de l’élection présidentielle.

Confronté à une claque du même genre, Lionel Jospin, ancien Premier ministre français et leader du parti socialiste, avait déclaré : « J’assume pleinement la responsabilité de cet échec et j’en tire les conclusions, en me retirant de la vie politique après la fin de l’élection présidentielle ». Il y a plusieurs pseudo-leaders qui devraient aujourd’hui en prendre de la graine et libérer l’espace médiatique et politique de leurs ombres.

 

Les héritiers d’une histoire politique profonde se sont fait aujourd’hui humilier et balayer par des « entrepreneurs en politique » qui ont fait irruption sur la scène. Il n’y a plus aujourd’hui de famille démocratique puisque les Chahed, Zbidi, Aïdi, Jomâa et autres se sont fait battre à plates coutures. Ils ont trahi leur héritage politique et ce sont tous pris pour ce qu’ils ne sont pas, chiffres à l’appui. La palme du suicide politique revient ex-aequo à Youssef Chahed et à Abdelkarim Zbidi. Leurs équipes de campagne se sont attaquées, diffamées et insultées à tout va. Chacun d’eux a mis une énergie considérable à anéantir les chances de l’autre et ils y ont mis un soin particulier. Cela a été efficace puisqu’ils se retrouvent tous deux aujourd’hui au chômage politique après avoir fini de détruire ce qui reste de cette famille politique.

Il reste Aïdi et Jomâa qui n’ont pas réussi à se défaire de leurs égos et de prétendre « réunir la famille démocrate et moderniste ». D’ailleurs, il s’agit d’un slogan que personne ne devrait prononcer pendant les cinq prochaines années. Leur échec est retentissant et à moins de poursuivre dans leur illusion de départ, il est clair aujourd’hui qu’ils n’ont pas la place qu’ils espéraient sur l’échiquier politique du pays.

 

Cette lubie de réunir la famille démocrate et moderniste est une blague de mauvais goût qui a pris fin aujourd’hui. Dans les années passées cela pouvait encore passer, chacun pouvait prétendre réunir autour de son illustre personne les progressistes de tous bords car il n’y avait aucun repère, aucune visibilité sur le poids électoral réel de chacun. Aujourd’hui, la science des statistiques montre que leurs poids électoral est négligeable par rapport aux nouveaux ténors de la politique tunisienne. Des gens qui ont bien plus profité de leurs faiblesses et de leurs mauvais jugements que de leurs propres campagnes, même financées à gros sous.

 

Les dissensions et les batailles de palais ont commencé depuis 2014 et nous avons alerté depuis longtemps sur le caractère dangereux de cette situation. Mais n’écoutant que leur bêtise et leur égo, ils ont pensé avoir les qualités nécessaires pour unifier et rassembler autour de leurs personnes. Ils n’ont pas eu la sagesse de comprendre que le seul qui a réussi ce tour de force était Béji Caïd Essebsi en fondant Nidaa Tounes, en s’appuyant également sur la volonté claire de contrer le parti islamiste Ennahdha.

 

Tout un pan de la société tunisienne aujourd’hui ne se reconnait pas dans le duo qui vient d’accéder au deuxième tour de la présidentielle car ils ont été trahis par les patrons de partis se réclamant du progressisme et de la démocratie. Une partie non négligeable de la société tunisienne ne se voit pas représentée par le président de leur République quel que soit son nom. Toute cette partie de la société a aujourd’hui pris un gros coup sur la tête, une gueule de bois généralisée s’est emparée de ceux qui pensaient à une Tunisie démocratique, propre et progressiste. Certains ont même pleuré à l’annonce des résultats de ce premier tour. Les leaders de cette pseudo-famille sont responsables de cette catastrophe, et ils feraient tous mieux de disparaitre pour un bon moment.

Par Marouen Achouri
15/09/2019 | 20:30
3 min
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Commentaires (31)

Commenter

Zend
| 17-09-2019 18:03
Si Marouen . Vous oubliez Ennahdha. RACHED et tout le comité exécutif doit aussi démissionner.
Leur candidat n'est pas passé

Forza
| 16-09-2019 18:22
Je pense que l'état profond va maintenant blanchir Karoui, lui offrir toutes les chaines Elihwar, Nesma (il l'a anyway) et attassia (Boubaker va être envoyé au desert pour quelques mois ou doit animer les chiffres et les lettres) pour reprendre la main. Qalb Tounes va devenir le fer de lance du progressisme mais on verra si ma prediction est juste ou si je suis trop pessimiste.

nazou de la chameliere
| 16-09-2019 15:58
etre Abiriste et Macroniste a la fois !!
D'ailleurs nous voyons la manipulation de la JUSTICE actuellement en France par les pro-Macroniens !!!
Juste pour les élections municipales ,vlati pas que la justice se reveille de sa torpeur au bout de VINGT ANS , au moins !
VOUS nous faites le coup avec Karaoui !!!
Vous etes a bonne école !!!
LA JUSTICE DOIT PASSER EN TOUT TEMPS ET EN TOUT LIEU !
Et pas uniquement pendant les élections !!!
Vous nous avez fais la meme chose avec Fillon !!!
PLOMBER des élections devient une arme de guerre !!

LE NOMADE
| 16-09-2019 15:36
Je demande qu'on me pardonne pour mon inculture,et de n'avoir pu être "foutu capable de comprendre l'article de NB(selon elle)!
Moi,je n'ai pas eu la même chance de celle qui a fait des études à Sciences Po en France!!
Je maintiens que NB a joué du Tam-Tam,car le son du Tam-Tam porte loin,jusqu'à Mornaguia par exemple!!
Elle me qualifie de manipulateur,et plus grave de révolutionnaire,la mauvaise blague!
Tous ceux qui m'ont connu et me connaissent savent que c'est faux.Et le mot révolution me met en colère!
Je ne suis pas une girouette comme certains.Pour moi et j'ai toujours dis qu'un coup d'Etat n'a jamais été une Révolution.J'assume et mes tous mes commentaires l'attestent!!
PS:je relève le paradoxe des insinuations et accusations farfelues et je lui pose la question à elle:Comment être "révolutionnaire et soutenir Abir Moussi"?
La colère est mauvaise conseillère(j'évite d'évoquer la paranoïa)

nazou de la chameliere
| 16-09-2019 13:25
les manipulateurs les magouilleurs ,ceux qui ont crée ce conflit ,ce sac de noeud ,les pseudos soutiens de Abir Moussi virtuels ,ceux qui ont fait de Nabil Karaoui ce qu'il est !
Ceux qui soutenaient Abir Moussi virtuellement pour qu'elle soit en face de Youssef Chahed !
Ceux qui ont flingué Bajbouj ,en l'accusant de tout les maux !!!
Rien que pour vous faire chier ,je ne marche pas dans votre combine ,et aucune de vos combines !!
Je choisie Kais Saied !!!

Va falloir qu'un jour ces pseudos révolutionnaires du dimanche ,comprennent qu'ils ne sont pas des révolutionnaires !
Juste des malades ,Malades de leur complexe d'infériorités !!!
Vous etes des bougnoules ne cherchez pas a faire illusion !!!
Signée une BOUGNOULE doublée d'une chameliere !!!
Et fiere de ce que je suis !!!

TIBO
| 16-09-2019 12:59
Oui TEB, oui Amor B, oui Tounsi , oui Ahmed, je partage vos avis.
Tahia Tounes n'aurait dû viser que les législatives,
On ne refait pas l'histoire.
Si Nizar, les sondeurs se sont trompés et de beaucoup, non?
Si Marouéne, et ce candidat "idéal", il est où ?
Lalla Sinda Tajine... good job ... as always.
Feu BCE a désuni le Nida de 2014, NK en a été le catalyseur et KS tire les marrons du feu.
Il est là... le bonheur.
Depuis le 25 juillet 2019, BN a fait dans le populaire en tapant les yeux fermés sur YC.
Ouvrez les yeux, prenez du recul et rien n'est fini.
Nous avons vécu un 3 ème moment magique de démocratie ce dernier dimanche.
Vive la Tunisie et vive son peuple.

Abdelkader
| 16-09-2019 12:51
Clap de la fin pour Abdelkrim Zbidi , le résident de la république , qui était à deux doigts du " P " !
Néanmoins , il aura à son actif , la mise en place du protocole du " comment se suicider collectivement " .
Youssef Chahed lui survrivra !

abouali
| 16-09-2019 11:04
Encore une analyse lucide et courageuse de M. Achouri, qui a été le seul à la rédaction de BN de prévenir contre les dérives du "bloc démocrate" et du péril de la dispersion. N. Bahloul , quant à lui, poursuit sa croisade au profit de N. Karoui qu'il semble prévenir des dangers d'une éventuelle conspiration et lui fournit les ficelles pour la contrer (voir sa chronique).
Outre les causes de la déroute du camp démocrate si justement évoquées, il faut aussi rappeler que l'essentiel de l'électorat de Karoui est constitué de personnes de plus de 60 ans et de condition modeste. Ceux là, qui ont été les premiers à rallier les bureaux de vote au petit matin, ont vu concrètement ce candidat leur distribuer vivres, vêtements et soins médicaux, alors que certains autres, dont notamment les détenteurs du pouvoir, ne faisaient selon eux, aucun effort pour atténuer les sacrifices douloureux auxquels ils étaient soumis et les restrictions qui en découlaient ! Ceux là ne voyaient que le geste immédiat, fût-il minime et insignifiant, et n'avaient cure des stratégies et des plans qu'on leur assénait à longueur de temps. On a beau leur expliquer que les politiques engagées ne pouvaient avoir des résultats dans l'immédiat, qu'il fallait patienter pour que des améliorations soient perceptibles, ils ne voyaient qu'une chose : l'Etat est si loin, alors qu'un homme seul, avec des moyens plus modestes, est si proche d'eux ! C'est cette illusion de la proximité et de la solution immédiate, c'est ce leurre de la solidarité et de la commisération, que ce manipulateur émérite a réussi à créer et à entretenir auprès d'une population déjà échaudée par un sentiment d'abandon et d'indifférence. Le pouvoir et les partis politiques n'ont su trouver ni les programmes, ni les initiatives ni même le discours, pour convaincre du contraire, ou du moins dissiper ou atténuer ce sentiment. Ils ont oublié que la misère n'attend pas, elle n'en a pas les moyens !
Maintenant, à défaut d'autre solution, il reste à espérer que ce populiste opportuniste, ce représentant de toutes les composante de la mafia locale, ne parvienne pas à ses fins. Si c'était le cas, préparons nous à sortir nos mouchoirs, car il ne nous restera plus que les yeux pour pleurer ! L'autre alternative n'est certainement pas meilleure, mais elle demeure la moins périlleuse pour le pays. Un autre espoir : celui de voir les élections législatives offrir un panorama équilibré, dans lequel les forces progressistes seront majoritaires et parviendront à contrecarrer les velléités d'hégémonie, les déviations et les dérives éventuelles.

TEB
| 16-09-2019 09:46
BN a misé sur Karoui et Zbidi. Et ben vous aurez Saied comme président. Au vu des résultats du 1er tout, mathématiquement Saied passe largement. A moins qu'il y ait un accord Karoui/Chahed. Ce qui relève de la science fiction. Ah j'ai pas parlé des legislatives, c'est Ennahdha qui va gagner et va faire une alliance ultra-conservatrice pour gouverner... Donc, continuez à dénigrer Chahed avec votre copine d'ElHiwar et vous verrez le résultat... 5 ans d'obscurantisme et de faillite...

Amor B
| 16-09-2019 09:42
BCE est responsable du désastre, il a détruit Nidaa, la machine à gagner de 2014 pour satisfaire les caprices d'un fils imbécile et d'un entourage mafieux cupide.