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Avec Noômen Fehri pour une coopération plus ardue en matière de TIC avec la Côte d'Ivoire !
27/05/2016 | 19:59
11 min
Avec Noômen Fehri pour une coopération plus ardue en matière de TIC avec la Côte d'Ivoire !

 

L’Afrique suscite aujourd’hui l’intérêt des pays du monde et tous les investisseurs et bailleurs de fonds ont les yeux rivés sur ce nouvel "Eldorado" qui recèle d’énormes opportunités. C’est dans ce cadre que la Tunisie a intensifié ses relations avec la Côte d'Ivoire, un pays situé à l’ouest du continent africain, qui fait une croissance de plus de 10% par an et dont les TIC contribue à hauteur de 6%.

Ainsi, depuis environ un an, les deux ministres des TIC Noômen Fehri et Bruno Nabagné Koné se sont rencontrés 4 fois et signés 17 conventions. Leur dynamisme et leur volonté à aller de l’avant ont poussé les deux chefs de gouvernement à se rencontrer fin avril 2016 et à relancer la grande commission tuniso-ivoirienne, qui n’a pas siégé depuis une quinzaine d’années. La dernière visite en date est celle de Noômen Fehri, qu’il a effectué en Côte d’Ivoire à partir du 19 mai pour prendre part à la 3ème édition des Journées de l’entreprise numérique où la Tunisie a été le pays d’honneur.

 

La Côte d'Ivoire un pays d’opportunités et porte d’entrée à l’UEMOA

La Côte d'Ivoire est un hub économique de par sa situation au cœur de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), une union douanière qui compte huit pays membres et partage la même monnaie (le Franc CFA) au sein de laquelle la Côte d’Ivoire représente 40% du PIB. Depuis sa sortie de crise, le pays a renoué avec la croissance et son statut de pays à forte capacité de création de richesses, grâce notamment à ses nombreuses potentialités naturelles et socioculturelles, ainsi que la politique économique mise en œuvre.

Le pays recèle d’opportunités à saisir dans le BTP, notamment les logements et les infrastructures, dans le domaine des services, en particulier les technologies de l’information et de la communication, la santé, l’éducation-formation. Autre point important, le nouveau programme de développement de la Côte d'Ivoire pour la période 2016 - 2020, prévoit des investissements d’environ 29.000 milliards de francs CFA (environ 45 milliards d’euro) : c’est ce qu’a annoncé le président du pays, Alassane Ouattara en décembre 2015 et qui rend la Côte d’Ivoire attractive.

 

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Noômen Fehri fier et confiant

Dans son allocution d’ouverture des Journées de l’entreprise numérique, M. Fehri a exprimé sa confiance dans cette période transitoire du monde car les deux pays ont compris qu’on ne peut pas faire la traversée seul et qu’il va falloir utiliser toutes les ressources.

«Le changement du numérique sera comme un tsunami qui balaiera tout sur son passage et on souhaite être sur le dos de la vague pour pouvoir profiter de ce monde d’opportunités que la technologie nous apporte : Nos industries vont changer, nos enfants occuperont des métiers dont les 2/3 ne sont pas encore inventés», a-t-il expliqué.

Ainsi, le ministre tunisien estime qu’il faut construire la nouvelle Afrique, la Tunisie 2.0 et la Côte d’Ivoire 2.0 sur des piliers solides. Le premier en connectant chaque famille, car selon lui dans 5 à 10 prochaines années ceux qui ne sont pas connectés, n’existeront plus. Le deuxième est l’éduction digitale qui permettra de garantir l’égalité des chances entre nos enfants africains et ceux des pays développés (sud-coréens, américains et européens). Le troisième concerne les systèmes gouvernementaux qui doivent être connectés pour garantir le zéro papier dans les administrations. Et de conclure : «Je suis confiant pour l’avenir de nos enfants».

 

Bruno Nabagné Koné : Les TIC doivent être au cœur de la stratégie de nos entreprises

Pour sa part, M. Koné a souligné que la forte délégation d’opérateurs économiques tunisiens, présente pour cette la 3ème édition des Journées de l’entreprise numérique, est «l’image d’une forte Tunisie qui a repris sa marche, d’une Tunisie travailleuse, d’une Tunisie forte et rayonnante».

Le ministre ivoirien a mis l’accès sur le rôle essentiel du numérique en tant que moteur de la transformation et du progrès économique et social.

«Il y a un tsunami qui déferle vers nous et il faut en titrer le meilleur profit. Ces journées sont une occasion pour approfondir nos réflexions et partager nos expériences relativement à l’opportunité, que représentent les TIC pour nos pays, nos populations et nos entreprises», a-t-il soutenu, en ajoutant : «Nos entreprises disposent de ressources humaines bon marché, mais qui peuvent leur permettre d’accélérer leur transformation et d’accroitre leur production et leur productivité. La mobilité permet à l’entreprise d’avoir accès à un marché étendu au monde entier mais en contre partie elle est exposée à une concurrence globale. La mobilité induite par les TIC représente un levier de performance pour nos entreprises mais pour en tirer profit, il faut nous préparer et nous organiser».

 

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Un accompagnement des entreprises tunisiennes qui désirent s’implanter

Pour se lancer en Côte d’Ivoire, les entreprises peuvent compter sur l’appui de l’ambassade tunisienne, qui peut les épauler, ainsi que sur le Cepex prêt à leur fournir informations, études et conseil, avec une représentante permanente sur place.

Les entreprises tunisiennes peuvent aussi compter sur le conseil de cabinets internationaux comme Deloitte ou de banques implantées comme Attijari très bien implanté en Côte d’Ivoire qui peut offrir outre le financement, l’assistance pour le respect de la réglementation locale et des délais de rigueur outre des rencontres BtoB avec des partenaires sérieux et fiables.

Un autre choix s’offre à eux, délégué à une tierce personne. En effet, Zeineb Khlifi, la fondatrice de Even international, a senti le potentiel qu’offre ce pays et s’y est implanté. Elle fournit une prestation de service pour les investisseurs : prise en charge de la logistique, prospection, consulting, conseil, planning, prise de rendez-vous (investisseurs ou des officiels) création d’une société, recherche de local, l’import-export et même négociation de marché.

 

Des entreprises tunisiennes bien implantées dans le secteur des TIC

Plusieurs entreprises tunisiennes ont fait le pari de l’Afrique. Certes, il faut du courage comme nous confirment certains de nos interlocuteurs mais surtout de la persévérance, car en général, le pari de l’Afrique est gagnant.

L’expertise tunisienne est reconnue et demandée. D’ailleurs, l’un de nos interlocuteurs souligne qu’au Rwanda, il ne jure que par la Steg Internationale.

 

Ainsi, la société tunisienne BFI, basée à Tunis, est présente dans une vingtaine de pays d’Afrique avec plus de 200 clients. Elle produit des logiciels pour les banques et institutions financières : elle fournit conseil, accompagnement, aide pour la réorganisation et mise ne place de nouvelles procédures, formation, transfert de compétence, maintenance, etc.

«Il ya une énorme opportunité pour les Tunisiens en Côte d’Ivoire et en Afrique Subsaharienne pour deux raisons : tout reste à faire et c’est maintenant que ça commence à bouger avec toute la quantité d’IDE qui sont en train de se déverser et sans précédant. Il a y une réelle opportunité et nous avons des compétences dans tous les secteurs», nous confie son DGA Mohamed Zebidi. Et d’ajouter : «L’autre point important, c’est qu’il y a un respect des compétences tunisiennes et même plus, une proximité et une affection pour les compétences tunisiennes : des partenaires qui se respectent et une coopération qui s’inscrit dans une collaboration Sud-Sud, dans une vision de s’améliorer ensemble».

 

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Le PDG de la société Cellcom-Evertek, Mohamed Ben Rhouma, a également fait le pari de la Côte d’Ivoire, en créant Cellcom Côte d’Ivoire avec un partenaire ivoirien Patrick M'Bengue, président du GOTIC (groupement des operateurs du secteur des technologies de l'information et de la communication, l’équivalant de l’Infotica), à hauteur de 30% du capital et qui dispose d’un réseau pour facilité le déploiement de la marque.

La société a ouvert, en janvier 2016, un Brand Shop Evertek Store au centre commercial PlaYce Marcory (à Carrefour). Elle ambitionne de réaliser des objectifs de 2 à 3% de parts de marché pour la 1ère année et négocie actuellement un partenariat avec les opérateurs locaux.

Dès le départ et pour se distinguer par rapport aux autres, la société a misé sur la proximité et son service après-vente. Son objectif est de déployer la marque sur tout le pays, à travers des distributeurs, des grossistes et des points de vente.

M. Ben Rhouma évoque trois points qui l’ont encouragé à investir en Côte d’Ivoire : une population 2,5 fois plus grande que la Tunisie ; juridiquement la Côte d’Ivoire permet aux sociétés étrangères d’avoir 100% du capital ; et il y a pas de barrière à l‘entrée en terme de taxes.

«Aujourd’hui tous nos modèles sont disponibles, nous ambitionnons de développer des modèles spécifiques à ce pays en termes de design, de packaging et du contenu (en coopérant avec de startups locales)», explique-t-il.

 

La société HexaByte est déjà implantée dans ce pays depuis 1 2014, via sa filiale Hexabyte qui commercialise des produits HexaByte telle que la gamme de tablettes REvolution, ainsi que d'autres matériels informatiques et logiciels. Elle est passée à la vitesse supérieure en signant un partenariat avec la société s d’infrastructure ivoirienne, Awale, en fournissant à quelques 300 familles ivoiriennes de l’Internet haut débit filaire grâce à la technologie CPL (Courant Porteur en Ligne), nous confie le DG de Hexabyte Naceur Hidoussi.

 

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Les entreprises publiques ont aussi leur part du gâteau

En effet, en marge de cette visite, deux accords de partenariat ont été signés entre deux institutions publiques tunisienne et ivoirienne. Le premier a été signé entre Attounissiya internet (ATI) et l’Autorité de Régulation des Télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire(ARTCI) : l’institution tunisienne assistera l’Ivoirienne dans la gestion et l’industrie des noms de domaines en ".ci" ainsi que dans la création et la gestion d'un IXP ivoirien. Le second entre l’Agence nationale de certification électronique (ANCE) et l’ARTCI pour assister cette dernière dans la sécurisation des transactions électroniques, la cryptologie et l’homologation des moyens de cryptage.

La Poste tunisienne est aussi sur le coup. Plusieurs chantiers s’ouvrent à elle pour la coopération, notamment pour la création d’une monnaie postale virtuelle e-CFA, l’équivalent de notre e-dinar.

 

Des perspectives qui s’ouvrent aux entreprises tunisiennes

Bien que des entreprises tunisiennes soient déjà bien implantées, certaines ont participé à cette visite avec le ministre des TIC pour dénicher des contrats. C’est le cas de Tawasol Holding qui a senti l’opportunité. Ainsi, son DG Amin Chabchoub, que le pôle de télécommunication son (infrastructure télécom en fibre optique et réseau mobile) a commencé la prospection et que vue les opportunités qui se présentent, la société s’installera surement en Côte d’Ivoire pour gérer des réseaux d’infrastructure. «On remarque qu’il y a un besoin et que les réseaux ne sont pas très bien émaillé sur le territoire : donc nous pouvons opérer un transfert technologique et apporter notre savoir-faire, comme on l’a déjà fait en Algérie», nous confie-t-il. Et d’y ajouté : «nous avons un ministre très dynamique et qui pousse, une star en Côte d’Ivoire, qui nous facilite beaucoup la tâche pour s’implanter», en rappelant que la Côte d’Ivoire est un hub pour les pays voisins donc un point pour s’exporter.

 

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La Côte d’Ivoire un savoir faire en matière de juridique

Durant notre visite, il s’est avéré que les Tunisiens sont très forts en tout ce qui est technique alors que les Ivoiriens sont très forts en tout ce qui est juridique. La Tunisie gagnera en appelant les experts de ce pays pour l’aider à modifier un cadre juridique qui devient vieillot et qui ne répond plus à ses besoins.

L’ANSUT (Agence nationale du service universel des télécommunications/TIC), est un autre exemple qui pourrait profiter à la Tunisie. Il s’agit d’une société d’Etat, sous la tutelle technique du ministère ivoirien de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication. Elle reprend les attributions du Fonds ivoirien des télécommunications suite à la dissolution, en assurant la mise en œuvre de tous les projets (eGouv, RPSL, PNTR) initialement financés par l’Ex Fond.

Elle est une société anonyme, financée par 7% des taxes versées par les opérateurs (2% ANSUT et 5% caisses de l’Etat), qui peut contracter des crédits. Ses employés ne sont pas des fonctionnaires donc elle peut recruter selon ses besoins.

 

Le Côte d’Ivoire ouvre ses bras aux investisseurs tunisiens et ceci dans tous les secteurs. Le pays est en chantier et tout reste à faire, il suffit juste de prendre son courge à deux mains et de sauter le pas. Chose confirmée par le président du Comité d’Organisation des Journées de l’entreprise numérique, Ahmed Cisse, qui s’adresse aux Tunisiens en leur disant «Vous avez trop tardé à venir !».

 

Imen NOUIRA

 

 

 

27/05/2016 | 19:59
11 min
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Commentaires (6)

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Hateam
| 29-05-2016 21:35
Bien dit et vu par Dr Tazarki...
L'auteur de l'article aurait été assisté par l'ex conseiller expert des pepinieres de la côte d'Ivoire et qui a abondonné sa boite privée pour s'offrir le luxe et le prestige de poste de DG d'une entreprise semi publique...contre quoi? Contre le silence après avoir essayé de divulguer les dessous des marchés attribués aux membres du conseil numérique étant donné qu'il était enrôlé comme expert dans ce département et qui a failli être remercié sans contre partie.
En somme ce buzz ne durera pas et le bilan sera bientôt arrêté.
On voit plutôt du show et de l'a..
naima..tion pure...

Albatros
| 29-05-2016 11:14
le pays est peuplé de "ingénieur principal" = senior à 23 ans !!!
des technobureaucrates pour meubler les bureaux, donc inutiles. Tout ce qu'ils savent faire: signer un bon de cammande pour importer. ils ne font que perpètrer la colonisation.

ajouter ces ingénieurs charlatans qui réinventent la roue, comme ces 2 types chez "Saphon Energy" qui "dépassent la limite de Betz" !!! pourquoi pas la vitesse de la lumière ?? haha ...

on est loin de l'ingénieur allemand.

Albatros
| 29-05-2016 11:05
2 grandes puissances qui TICquent ...
la Silicon Valley qui tremble ...
haha ...

Dr. Jamel Tazarki
| 28-05-2016 15:50
"Tazarki" et non pas "Tazaraki"

Dr. Jamel Tazaraki
| 28-05-2016 11:56
C'est une bonne idée de faire la conquête socio-économique de la Côte d'Ivoire, mais seulement je me demande s'il ne serait pas aussi raisonnable de laisser produire le logiciel de gestion des pronostics sportifs par nos informaticiens/mathématiciens en Tunisie.

Je vous prie de vous rappeler de la "Cérémonie de signature du contrat pour l'acquisition d'une nouvelle solution clé en main pour la gestion des pronostics sportifs":

http://www.businessnews.com.tn/promosport-fete-sa-nouvelle-solution-pour-la-gestion-des-pronostics-sportifs,520,63054,3


L'achat d'un logiciel de pronostics sportifs chez une société étrangère à 23,9 Millions de dinars est en contradiction avec vos ambitions de faire de la Tunisie l'eldorado de la production des logiciels et des Télécommunications. Avec une pareille somme, je pourrais révolutionner le monde de la production des logiciels en Tunisie.

Puis, ce n'est pas vrai que la société tunisienne BFI produit des logiciels pour les banques et institutions financières (comme vient de le postuler l'article ci-dessus). Non, la BFI est une société de service pour l'intégration de solutions logicielles dont elle n'est pas propriétaire. Certes, la société FBI a aussi quelques utilités informatiques'

De même la société "tunisienne" Cellcom-Evertek ne produit absolument rien, elle fait plutôt de la distribution des marques Motorola et LG en Tunisie.


Non, Très Cher Mr. Noômane Fehri, ce n'est pas ainsi que l'on pourrait donner un coup de pouce à l'économie tunisienne! Vous aurez dû d'abord laisser produire, entre autres, le logiciel de pronostics sportifs par des informaticiens tunisiens. Pour ce cas particulier, je propose plusieurs solutions :
1) une solution web (Java Enterprise application). Il suffit d'inclure la logique applicative dans des JavaBeans dont les méthodes exposent les services, des servlets qui utilisent la logique applicative (encapsulée dans un ou plusieurs JavaBeans) et le contenu se laisse récupérer par des pages JSP pour répondre aux requêtes.
2) une application Windows qui se laisse utiliser à distance (dans les filiales) en utilisant le Remote Desktop Protocol (RDP).
3) utiliser la technologie des applets Java.
4) étant donné que nous avons déjà un "vieux" système fonctionnant, je pourrais en déduire la logique et l'intelligence que devrait avoir notre nouveau projet.

Certes, on pourrait faire de la Tunisie l'eldorado de la production des logiciels et des Télécommunications, et ceci en donnant la chance à nos diplômés de fabriquer du purement tunisiens que d'aller acheter tout chez les européens'

Je trouve que c'est triste que notre Ministre oeuvre indirectement/gratuitement en tant que Sales Manager pour des distributeurs tunisiens qui font de la distribution pour des sociétés étrangères'

Jamel Tazaraki

Mes publications scientifiques sur le Web (tout est gratuit):
http://dedocz.com/doc/1236507/pronostics-jamel-tazarki

http://dedocz.com/doc/766520/finite-element-method-quadtree-verfahren-dr.-jamel

http://dedocz.com/doc/780359/1-finite-element-method-quadtree-verfahren-dr

http://dedocz.com/doc/1236515/kuenstliche-intelligenz-und-simulation

Immigré
| 28-05-2016 09:16
Avez vous relu le titre de cet article ? Etes vous sûr que c'est bien l'adjectif "ardue" qui convient ? C'est un véritable non-sens !