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Chroniques
Au revoir monsieur le chef du gouvernement !
01/12/2015 | 16:11
4 min

 

« Je suis personnellement satisfait de mon accomplissement ». Habib Essid ne sait plus où donner de la tête. Ses torts à la suite de la mort de 12 membres de la Garde présidentielle, en plein cœur de Tunis, troisième attentat d’une série sanglante qui a ciblé le pays depuis qu’il est au pouvoir, Habib Essid n’en voit aucun. A la question du journaliste de France 24, qui le questionne, les yeux grands ouverts d’étonnement,  sur sa réaction face aux critiques qui lui sont adressées, le chef du gouvernement tunisien, impassible, ne trouve rien à redire.

 

Entre le chef du gouvernement d’un pays « en guerre contre le terrorisme » et dont les politiques, eux-mêmes, sont en guerre et celui qui cafouille, bégaie et n’arrive pas à tenir un discours digne de son poste, il y a de quoi se poser des questions. Un océan sépare l’image que Habib Essid souhaite donner, celle qu’il se fait de lui-même, et celle qu’il projette à l’opinion publique.

 

La photo publiée hier par la cellule de communication de la présidence du gouvernement veut tout dire. Habib Essid se faisant saluer par un rang de ministres alors qu’il quitte Tunis pour Paris où il doit participer à la COP21. Ceci aucun protocole ne le dicte, et pourtant Habib Essid a tenu à le faire…et à diffuser l’image sur sa page officielle. Entendez par là : « je suis un chef de gouvernement craint et respecté ». Entendez par là aussi : « je suis aussi important que le président de la République », auquel il emprunte le protocole sans que personne ne trouve rien à redire. Un chef de gouvernement qui demande à ses ministres de se mettre en rang pour le saluer avant son départ et demande à ses chargés de communication de diffuser les images, ça ne s’est jamais vu auparavant. Mais tout est bon pour redorer l’image gouvernementale. Pour ceux qui en douteraient, le gouvernement est fort, soudé et aux ordres de son chef. Ceci ne peut donc être que bon pour le pays.

 

Ne serait-il pas bon pour le pays que ce même gouvernement, ayant à son palmarès trois sanglants attentats terroristes, dont le plus récent date de la semaine dernière, se remette en question ? Même un petit peu…

Aucune raison de le faire visiblement. A la batterie de mesurettes en carton annoncées le lendemain de l’attentat de Tunis, par le Conseil de sûreté nationale, le chef du gouvernement se prononce sous la coupole du Bardo pour évoquer une « haykalat houkouma ». Mais que diable cela veut-il dire ? En réalité, pas de remaniement ministériel en vue. Pas de démissions non plus, ni la sienne ni celles des barons du gouvernement. Un simple allégement des postes ministériels et puis c’est tout, car il y en aurait trop.

Trop de ministres oui, mais pas assez de volonté politique. Pourtant, on ne fait qu’en parler de cette volonté. On se pavane sur les plateaux télé pour dire qu’on n’a rien à se reprocher et qu’on a fait ce qu’il fallait. On annonce des mesures  ridicules qui n’engagent à rien et ne permettent pas de rendre des comptes plus tard. On change de sujet et on parle de futilités en omettant l’essentiel. En vrai, on préfère camoufler, rafistoler et jouer les grands chevaliers sans jamais se remettre en question ni avoir le cran de dire et de décider ce qu’il faut.

 

La crise au sein de Nidaa Tounes n’a nullement affecté l’action gouvernementale. La situation n’est pas aussi catastrophique qu’on veut bien le faire croire. Béji Caïd Essebsi a eu bien raison de consacrer les trois quart de  son discours présidentiel, pour s’ingérer dans la crise au sein du premier parti, le sien. La politique politicienne n’a eu aucun effet sur l’Etat. Aucune pression n’a été exercée sur Habib Essid dans les nominations effectuées. Il faut avouer que le morceau est quand même trop gros à faire avaler.

 

Alors que, pour moins que ça, ailleurs, des têtes seraient tombées, le gouvernement tunisien continue à jouer les autruches. On nous sort des concepts pompeux, mais au fond dénudés de véritable portée, comme l’union nationale qu’on brandit à toutes les occasions afin de s’accuser les uns les autres et de rejeter la faute sur ceux qui veulent « saboter les bonnes volontés du pouvoir ».

 

Si Habib Essid n’est pas capable de faire face à ses torts et à sa mollesse, de se faire entourer des compétences qu’il faut et d’écouter réellement les conseils (parfois précieux) qu’on lui prodigue, aucune photo ni interview n’y pourra rien. Ce ne sont pas de pathétiques images qu’on poste sur les réseaux sociaux qui redoreront une image, d’ores et déjà flétrie. Ce qu’il faut, c’est une remise en question et l’aveu, une bonne fois pour toutes,  qu’il n’est pas l’homme de la situation. C’est une lettre de démission…

 

01/12/2015 | 16:11
4 min
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Commentaires (21)

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Atfel Bourguiba
| 10-12-2015 05:22
D'après moi, H.Essid est le futur candidat de la Nahdha à la présidence de la république.

takilas
| 03-12-2015 16:38
Bonne foi certainement celle typiquement tunisienne et ne non celle des loups.Paix aux âmes des marthyrs de Thala et Kasserine le 13 Janvier; c'est tout !

tounes
| 03-12-2015 08:30
Tout à fait d'accord avec vous il faut un changement immédiat il faut pas attendre pauvre Tunisie surtout il faut avoir peur y'aura pas de vide il faut un premier ministre économiste et un ministre d'intérieur compétent et expérimenté

Neutral observer
| 03-12-2015 07:20
nb: clavier anglais, pas d'accents.

- "Coup d'etat de la CIA du 14 Janvier", "Qatar, ennemi de la Tunisie", "l'achat par le Qatar de Boeing C17", Le Qatar crea des infrastructures militaires au sud Lybie", "mascarade du printemps Arabe"' "la descente aux enfers a commence en Tunisie"... c'est la des exemples du delire, fantasme, fiction, divagation et elucubrations de "John Wayne"..
- Bizarre aussi que dans cet article il n'a pas mentionne Israel et Sionisme.. d'habitude il ne manque pas de l'ajouter a sa panoplie de ridicules supputations.
- bien sur, sa carte de visite mentionnee a la fin de ses articles est aussi une fiction, une sorte de "wishful thinking".
- Tout au plus cet homme pourrait etre un des pauvres orphelins des dictateurs Bourguiba et Ben Ali; un ancien flic qui a perdu ses griffes par la revolution du 17 Decembre 2010, declenchee par self-sacrifice du martyr de la nation,Feu Mohamed El Bouazizi.
- Le fait qu'il ait choisi "John Wayne" pour pseudonyme pourrait signifier qu'il est un agent paye pour 'casser' la revolution, et salir Qatar, un des amis de la Tunisie. Ce Monsieur ne semble pas avoir suivi al-Jazeera TV et son role pendant les premiers jours du declenchement de la revolution Tunisienne a propos de laquelle le Prince Charles, recevant le Professeur Moncef Marzouki,dit qu'elle sera etudiee dans les ecoles britanniques.

- Mr "John Wayne": Il est vrai que la revolution Francaise perdit de son lustre et la monarchie revint en France, mais la revolution Tunisienne vaincra et la dictature ne reviendra jamais.

- Ceci dit, je dois dire "chapeau" a "John Wayne" pour son Francais impeccable qui montre qu'il appartient a la generation d'avant la chute du niveau du systeme educatif sous Ben Ali.
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Atlas_69
| 02-12-2015 22:14
Trop tard

Rachidbenromdhane
| 02-12-2015 19:46
Je suis d'accord avec vous complètement !!

hbib tounes
| 02-12-2015 14:52
Le peuple Tunisien a déjà dit dégage (A Toi et tes semblables). Lorsque l'on voit le genre de malade qu'a pu produire le RCD et la police de Ben Ali, on se dit qu'il faudra longtemps avant que le Tunisie ne forme de conscience et acquière les compétence d'un état moderne.

MDO
| 02-12-2015 14:51
Il faut laisser du temps au temps et éviter surtout l'instabilité engendrée par les changements fréquentes aux postes clés de l'Etat et reconnaitre que les responsables actuels ont consenti une grand sacrifice en acceptant le défi dans ces conditions confuses surtout le chef de gouvernement qu'on peut dire de lui Hbayeb ya bougalb Tayeb ( Habib au c'ur généreux ).

JOHN WAYNE
| 02-12-2015 10:27
Mes Chers Compatriotes,

Comme écrit maintes fois sur le journal électronique Business News, la Tunisie connait depuis le coup d'état de la CIA du 14 Janvier 2011, un effondrement sécuritaire qui menace son existence même.
Cet effondrement sécuritaire a comme origine un programme de démantèlement de nos structures républicaines qui a débuté dès la formation du gouvernement par intérim suite au complot qui a poussé le Président Ben Ali à un exil forcé en Arabie Saoudite.
Vous n'êtes pas sans ignorer que les hauts cadres responsables de la sécurité du pays, parfois depuis plusieurs décennies, ont été emprisonnés, persécutés, et parfois même éliminés physiquement.
Ce vide sécuritaire est programmé par Washington et son allié le Qatar et a pu être appliqué grâce a des collaborateurs Tunisiens qui ont en même temps contribué à la destruction de la Libye et à l'assassinat de son leader le Colonel Kadhafi.
Les attentats qui touchent la Tunisie depuis ce jour fatidique qu'est le 14 Janvier 2011 ne sont que le début d'une longue guerre d'usure.
Les Djihadistes de DAECH et d'Al Qaeda en Libye ont aujourd'hui créé une formidable force, forte de plusieurs milliers d'hommes, armés et entrainés par la Qatar et la CIA en Turquie et en Jordanie.
L'achat par le Qatar d'une flotte de dizaines de Boeing C-17 cédés par le Pentagone signifie que ce pays ennemi de la Tunisie a l'intention d'intensifier son pont aérien en Djihadistes et en armes vers la Libye.
L'on parle même d'armes chimiques qui seraient en ce moment même dans des camps d'entrainement de DAECH dans le Sud Libyen ou le Qatar a créé de véritables infrastructures militaires comprenant même médecins et hôpitaux.
Leur but est d'envahir le Sud Tunisien dans une guerre conventionnelle qui sera précédée d'attaques internes de notre territoire.
Ces attaques internes seront perpétrées sous deux formes :
Une attaque coordonnée et simultanée de type « offensive de Têt » ou « Toussaint rouge ». Celle-ci est illustrée par la saisie récente par nos forces de plusieurs caches d'armes militaires comprenant des mitrailleuses lourdes et des mortiers.
Et une attaque de type 11 Septembre sous forme d'avions s'écrasant sur des structures symboliques et vitales au fonctionnement de l'état Tunisien.
Le but de ces attaques est de créer un effondrement de l'état Tunisien avec perte du haut commandement et désertions massives au sein de nos forces de l'ordre.
Tunisiens, Tunisiennes, lorsque je vous demandais il y a de cela une année de boycotter les élections car celles-ci mettraient au pouvoir des pseudo-laïques complices des islamistes employés eux aussi par la CIA et le Qatar, vous avez accueilli mes exigences par une incompréhension aussi sotte qu'irresponsable.
***
L'heure n'est plus à la démocratie, aux droits de l'homme, et à la mascarade du printemps Arabe, mais à sauver la Tunisie d'une descente au enfer qui en principe est imminente.

F.M. Alias JOHN WAYNE
Ancien élève au Collège Sadiki
Diplômé d'Histoire et de Sciences Politiques de l'Université Paris-Sorbonne.
Ancien Fonctionnaire aux Ministères des Affaires Etrangères et de l'Intérieur Tunisiens des gouvernements d'Habib Bourguiba et de Zine El Abidine Ben Ali.
Diplomate de carrière et spécialiste de la sécurité et du renseignement.

bourguibiste
| 02-12-2015 08:48
En un mot,il n'est pas l'homme de la situation ,en TUNISIE les compétences sont écartées.