La chronique géopolitique d’Anthony Bellanger du mercredi 25 mai 2016 sur la radio publique France Inter a été consacrée à la Tunisie et, particulièrement, à la statue équestre de l’ancien président Habib Bourguiba qui retrouve sa place à l’avenue qui porte son nom.
Après avoir rappelé comment la statue a été déboulonnée par Ben Ali en 1988 et réinstallée pour être officiellement inaugurée mercredi 1er juin 2016, le chroniqueur estime qu’il s’agit là d’une sorte de « de pied-de-nez particulièrement retors fait à tout une partie de la classe politique passée ou présente tunisienne. A commencer par les anciens cadres du régime de Ben Ali.
Ceux-là, de toute façon, ont été plus ou moins écartés du pouvoir et des responsabilités et la réinstallation symbolique du « président à vie » Bourguiba au centre de la capitale est une façon de signer leur licenciement définitif.
Mais c'est surtout un message adressé aux islamistes qui tous ont de bonnes raisons de détester Bourguiba qui buvait ostensiblement de l'eau pendant le Ramadan et qui avait « libéré » les Tunisiennes en leur octroyant un statut unique dans le monde arabe ».
Anthony Bellanger fait plus tard le lien avec ce qui passe à Palmyre en Syrie et comment les radicaux islamistes n’aiment pas les sculptures de représentation humaine, la considérant comme un pêché.
Cette inauguration de la statue du père de la nation est donc une façon de prendre au mot les islamistes qui ont décidé de ne s’intéresser qu’à la politique lors de leur congrès tenu la semaine dernière.
« C'est machiavélique mais très malin. C'est d'ailleurs ça qui est intéressant : en Tunisie, et nulle part ailleurs dans le monde arabe, les questions politiques ne se règlent plus à la kalachnikov mais par le biais d'une statue.
Et s'il en fallait une, c'est pour cette raison qu'il faut soutenir ce petit pays exemplaire qui, tous les jours, par sa presse, par ses débats, par ses statues qu'on inaugure, nous donne à tous des leçons de démocratie et d'exemplarité. Alors vive la Tunisie ! » a conclu le chroniqueur de France Inter.
R.B.H.
Commentaires (11)
CommenterPied-de-nez a rien du tout!
Il ne va jamais en Tunisie!
Sacré France Inter, je les aime bien, mais ils devraient sortir plus souvent de la Maison de la Radio!
la belle affaire...
moutou beghaidhikom
" Chose promise , chose due.."
ortaugrafe
Point de vue
Quant au contenu de cette chronique il particulièrement élogieux. Il faudrait se mettre à la place de ceux à qui il est destiné, en premier, à savoir les auditeurs de France. Et là je trouve qu'elle est tout bénéf pour l'image actuellement écornée de notre pays.
Merci Mr Bellanger pour ce clin d''il à la Tunisie!
Ici, en Tunisie,
Que leur déroulement en même temps était une coïncidence ou pas, il y avait beaucoup de choses à dire et des significations à souligner.
Moi, simple citoyenne (certainement beaucoup d'autres), j'ai pensé à ça ce jour là, on dirait Bourguiba s'adresse aux congressistes nahdhaoui dans leur jour "historique" en leur disant : "Attention...je suis là, de retour, plus proche que jamais et je vous surveille".
Bon, dommage...je ne suis pas journaliste :))
Merci à Anthony Bellanger pour son analyse et son amour pour la Tunisie...j'ai aimé l'image de "la statue qui remplace la Kalachnikov".